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19/08/2013

Lone Ranger, naissance d'un héros

lone ranger.jpgAu 19ème siècle, à l’époque du Far West et du début du chemin de fer, John Reid, avocat idéaliste, veut rejoindre son frère shérif et sa belle sœur, dont il est secrètement amoureux. Le terrible Buth Cavendish, qui devait être jugé pour ses crimes, s’évade. Le shérif et ses Texas rangers partent à ses trousses, sont pris en embuscade et massacrés. John Reid décide de se faire passer pour mort pour mieux venger anonymement son frère. Avec l’aide de l’indien loufoque Tonto (Johnny Depp) et son fidèle destrier Silver, il devient le Lone ranger

On retrouve l’équipe de Pirates des Caraïbes, avec les mêmes scénaristes, le même réalisateur (Gore Verbinski) et le même acteur grimé de manière similaire, Johnny Depp. Celui-ci incarne encore un personnage très décalé, et les deux films associent de la même manière aventure et humour. D’ailleurs, j’ai offert le poster de Lone Ranger à mon petit neveu, en train de lire le roman Pirates des Caraïbes, et il a confondu les deux...

cinéma, sorties cinéma, lone ranger, johnny deppCe film a fait un bide monumental aux Etats-Unis. Je trouve ce sort injuste.
Pourquoi un tel flop ? Peut-être que les Américains n’ont pas saisi la parodie, ni les références. Comme pour Mars Attacks de Tim Burton, un film que j’adore, auquel ils ces lourdauds ont préféré le très premier degré Independence day de ce tâcheron Roland Emmerich (2012, Godzilla) sorti à la même période.
Lone ranger lance des clins d’œil à plusieurs westerns, La prisonnière du désert, Little big man (Tonto devenu vieux)… La scène d’arrivée en gare avec les bandits qui attendent fait évidemment référence à Il était une fois dans l’ouest, comme la musique de Hans Zimmer qui en reprend même certaines notes.

Peut-être que le public américain n’a pas apprécié cette nouvelle version d’un feuilleton très célèbre aux Etats-Unis et inconnu chez nous. Il a peut-être été déconcerté par le mélange des genres, humour décalé ou enfantin (production Disney) associé à des passages violents, très sombres. Dans Lone Ranger, l’attaque contre les Indiens est un prétexte pour la spoliation de leurs terres, sur lesquelles se trouvent des mines d’argent, et où le tout nouveau chemin de fer va enrichir les entrepreneurs cyniques. Les Américains n’ont peut-être pas accepté cette réflexion critique (même si on est plus dans les années 50, où les Indiens jouaient les méchants, à part dans des films comme La flèche brisée par exemple.) J'ai apprécié que Lone Ranger ne soit pas un pur divertissement décérébré.


J’appréhendais la longueur du film (2h30) surtout que lors de l’avant première, à cause de l’orage qui retardait l’interview, le film a débuté une heure après (« en 20 ans de carrière, on a jamais commencé une minute en retard » : fallait que ça tombe sur moi) (pour passer le temps, l’estomac sur pattes a bouffé tous les paquets de chips gratuits posés sur les sièges alentour). Pourtant Lone Ranger ne m’a pas semblé interminable.

Dans les films d’action, le déluge d’effets spéciaux est parfois très mal filmé. Avec la caméra qui virevolte dans tous les sens, on ne voit plus rien, on perd le fil et mémé attend que ça se termine pour ne plus avoir mal à la tête. Ici, la réalisation est parfaitement maîtrisée, la scène de l’attaque du train qui ouvre le film est vraiment spectaculaire.

cinéma, sorties cinéma, lone ranger, johnny deppJohnny Depp cabotine comme dans Pirates des Caraïbes et ne se renouvelle pas, mais le Lone Ranger, Armie Hammer (qui interprète les jumeaux dans l’excellent The social Network) est impeccable. Il veut sauver sa « belle » comme elle est nommée. Sauf que cette dernière est incarnée par Ruth Wilson, qui a un sérieux problème de bouche de canard (et de gros sourcils inquisiteurs avec des petits yeux méchants), donc je comprends pas trop ce que le chouquet Armie peut bien lui trouver. Elle jouait Jane Eyre, et je vous rappelle que ce personnage est censé être disgracieux (et lui convenait donc très bien). Mais bon, ce léger détail ne ternit pas le film, qui se regarde avec plaisir.