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05/05/2015

Gaston fait une formation, épisode 2

gaston lebrac bleu.jpgJ'ai fait un rêve très significatif cette nuit : je devais prendre le train, j'étais encore sous la douche et en retard. Je partais précipitamment, trempée, juste avec une serviette de bain enroulée sur moi (logique). Dans le métro bondé, au moment où les portes s'ouvraient, la serviette tombait et je me retrouvais à poil devant tout le monde.
C'était donc plus un cauchemar qu'un rêve, je ne souhaite pas vraiment qu'une telle mésaventure se produise. Il révèle bien mon état d'esprit lors de l'entretien, à parler de moi devant mes collègues...

Formateur : - Vous avez 20 minutes ! On vous écoute.
Moi : - Je me présente… je m’appelle Henri…
Rires des collègues.
- Ce n’est pas possible, soyez sérieuse un peu !
- J’étais obligée désolée, c’est sorti tout seul… (il ne connaît pas ma maladie incurable, la chansonnite aiguë)
- Continuez !
(Je continue dans le même style ? D’accord !)
- Je me présente (je m’appelle plus Henri alors ? J’aimerais plus réussir ma vie, être aimé ?)

- Commencez déjà par donner votre nom et votre âge comme tout le monde ! »
Ah, mais une vraie demoiselle ne donne jamais son âge voyons !
Je m’exécute (pan) et comme je m’en doutais, mes collègues me feront des réflexions ensuite : je fais plus jeune que la plupart d’entre eux (déjà chauves et bedonnants) Un collègue me dira même :
« Je te donnais entre 20 et 25 ans !
- Faut pas charrier ! T’as besoin de lunettes mon vieux ! Enfin, vieux, hum… (il a mon âge et je lui en donnais 10 de plus)
- Mais si ! T’as encore des bonnes joues rondes et roses d’enfant !
- ça c’est l’alcool. »
(J’ai sorti cette réplique pour le couper net, hein, je ne carbure pas à la Villageoise)

5 ans en arrière, on me demandait encore parfois ma carte d’identité dans certains lieux, mais j’ai pris un coup de vieux d’un coup. C’est-à-dire que maintenant, au lieu d'avoir l'air mineure, les collègues pensent tous sans exception que je suis étudiante, et j’ai encore eu le droit ce matin à la question :
« tu bosses pour payer tes études ? T’es en quelle année ?
- Ouh là, environ bac + 15 je pense ! »
Mon collègue des chansons fait jeune (je lui donnais 27 ans et j’ai appris lors de la formation qu’il en avait 36 !) Lui seul pensait que j’avais 31 ans ! On ne m’avait jamais donné autant ! Ça m’a carrément déprimée et j’ai immédiatement acheté en sortant du boulot la première crème antirides de ma vie. (Je ne l’ai utilisé que deux fois, je n’ai pas le réflexe d’en mettre. Puis surtout, j'ai pas de rides)
Mais revenons à nos moutons…

gaston lebrac chat.jpgMoi : - Je suis obligée de faire la présentation classique que vous nous avez conseillée ?  (Avec les phrases d’accroche bateau que tout le monde a sorties) parce que dans la vraie vie personne ne s’exprime comme dans un livre, ça ne fait pas naturel…
Formateur : - Personne ne vous demande d’être naturelle !
Ça fait pourtant partie de mes rares qualités !

Moi : - Puis vous avez déconseillé d’employer les termes « j’aime, j’apprécie ». Pourtant j’en ai mis à toutes les phrases dans ma lettre de motivation et j’ai été sélectionnée.
Formateur : - Vous n’êtes pas là pour aimer votre travail !
- Je suis là pour quoi alors ? Si je n’aimais pas mon boulot, je ne postulerais pas pour le garder.
- Comme tout le monde, vous êtes là pour être fonctionnaire, pour la stabilité de l’emploi !
Ils ont effectivement tous suivi la consigne et sorti la phrase « je postule pour la stabilité de l’emploi » alors que beaucoup n’aiment pas ce taf.

travail,gaston lagaffe est mon modèle de vieMon ancien travail m’avait proposé un CDI, le Saint Graal pour beaucoup, mais j’ai refusé. Je ne voulais pas finir aigrie, bête et méchante comme mes collègues, à force de faire un boulot sans intérêt, entourée d’incultes et de timbrés (une fille a essayé de me taper !) J’ai préféré tenter ma chance ailleurs, et ça a payé, j’ai enfin trouvé mon job idéal ! Enfin, je ne suis pas encore titularisée…  Mais tout vient à point à qui sait attendre !
J’attends toujours…

Vous attendrez aussi, la suite demain

 

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04/05/2015

Gaston fait une formation

gaston dort debout.gifAvant de passer le vrai entretien pour le travail, j’ai déjà assisté à une préparation.
Je pensais que la formation serait similaire aux 12 000 autres inutiles que j’ai dû faire : 16 heures de powerpoint et de blabla. Lors de deux séances, je me suis carrément endormie, oui, pour de vrai. J’ai été réveillée la première fois par le coup du lapin, la tête qui tombe et moi qui crie « aïe ! ça fait un mal de chien ! » Et tout le monde qui se retourne vers moi.
La deuxième fois, j’étais assise pile devant le formateur qui me voyait donc roupiller (arrivée avec 20 minutes de retard grâce à ma grande motivation, j’avais obtenu la plus mauvaise place). Mon collègue m’a secoué discrètement le bras qui tenait ma tête : « Psst ! Tu dors !
J’ai rouspété : - Justement j’étais bien,  je passais le temps ! » (le formateur a failli pleurer)
Il ne faut jamais réveiller un chat qui dort.

Le droit à la formation est inscrit dans les droits du fonctionnaire. Du coup ils nous en donnent toutes les semaines : formation à la messagerie informatique (je suis mémé nulle en nouvelles technologies, mais je sais quand même envoyer un mail !) formation sécurité anti-incendie (le pompier a refusé que je prenne un extincteur pour faire une soirée mousse) formation à l’utilisation de la machine à café...

Mais à la préparation au concours, pas de powerpoint, pas d’endormissement :
Formateur : «  - Nous allons faire une mise en situation. Vous allez donc vous présenter devant tout le monde, on va vous filmer puis analyser ce que vous avez fait. »
Je m’étais cachée sous une pile de livres pour dormir tranquillement et passer inaperçue, mais je me redresse d’un bond en faisant tomber mon édifice :
Moi : - Hein ?! Nan mais ça va pas !!
Formateur : - Je m’en doutais, devant vos réticences, on ne vous filmera pas. Qui passe en premier ?

Un courageux, un fou plutôt, se lève docilement et s’installe à un bureau qui fait face aux 20 personnes en cercle devant lui.
Je proteste toujours : - Ah nan nan nan !! Moi je fais pas ça hein !!!
- Et vous vous attendiez à quoi ?
- Ben comme d’habitude, à rien ! (le formateur s’étouffe) Vous papotez et on vous écoute quoi ! (il va m’étrangler)
- C’est une mise en situation, comme le jour du concours.
- Pas du tout ! Le jour du concours, ils ne seront « que » 5 et pas 20. Je ne les connais pas, et là je suis avec mes collègues ! Je n’ai pas envie de raconter ma vie devant eux ! Je suis super pudique, ils ne connaissent rien de moi ! (je préfère raconter ma vie à mes 12 millions de lecteurs)
- Vous ne racontez pas votre vie mais votre parcours professionnel.
- Pour moi c’est pareil ! (ah ah, « le travail, c’est ma vie », j’en ris encore)
- De toute façon, vous passerez comme tout le monde. Observez le premier et vous verrez. Je vous conseille de parler juste après, comme ça ce sera fait. »

continuez sans moi.jpgJe suis donc passée à l’échafaud en dernier. Après 9 longues heures interminables, avec mon cœur qui battait à 200, les mains moites qui collaient à la table, le visage cramoisi, le souffle court. J’ai cru crever. J’espérais la délivrance pour me sortir de ce traquenard (le plafond qui s’écroule sur le formateur ? Superman qui vient me sauver ? Ryan Gosling ?)

Formateur : - Il ne reste plus que vous. La martyre…
La martyre ? Qu’est-ce qu’il va me faire ? Me jeter aux lions ? 
Moi : - Nan merci, ça ira…
- Vous êtes venue pour quoi alors ?! Vous êtes obligée, tout le monde y est passé ! Allez !
- J’y vais mais j’ai peur ! (des collègues comprennent la référence et s'esclaffent -regardez le lien-) Puis j’ai rien préparé. 
- Vous avez fait quoi pendant tout ce temps ? Vous avez écouté vos collègues au moins ?!
- Ben non, par respect. J’ai préféré ne pas les regarder bégayer pour ne pas les gêner. D’ailleurs si vous pouviez tous partir pendant que je parle…

Le formateur n’a pas l’air de comprendre mon point de vue :
- On n’est pas là pour vous juger !
- Une double feuille avec 40 questions « la personne remuait-elle sur sa chaise ? Se tripotait-elle les cheveux ? Avait-elle des tics de langage, disait-elle « euh »? » Puis un tour de table de 10 minutes sur sa prestation, j’appelle ça être jugée.

gaston rogntudjuu.jpgLe formateur semble de plus en plus énervé, en parfaite condition pour m’accueillir :
- Allez-y au lieu de débattre, sinon on sera encore là à minuit ! Vous avez 20 minutes ! On vous écoute.
Je m’installe sur la chaise électrique.
Quand je suis gênée, je dis des conneries et je fais de l’humour. Lourd. Et là, j’étais très gênée…

Suite demain

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02/05/2015

Gaston Lagaffe a trouvé son job idéal

travail,chanson française,michel polnareff,gaston lagaffe,gaston lagaffe est mon modèle de vieVaille que vaille, le travail
Ne me fait pas très très envie non
Pour une grimace, j'ai perdu ma place
De cireur de patins à glace
Je cherche un job job job

Titre msn d’aujourd’hui : « royal baby, assistez en direct à l’accouchement »
Euh, comme le cours de bio en 3ème, où on voit tout au premier plan et où j’ai failli vomir mes pépitos à la récré ensuite ? Non merci sans façon.
Une du journal « le déclin de l’Ain » (j’ai changé le nom) titre principal en lettres capitales, placardé à la devanture de tous les kiosques à journaux : « Fait diver tragique » Les correcteurs sont visiblement partis en weekend pour la fête du non travail.

En parlant de non-travail, j’ai passé un concours pour être fonctionnaire, être titularisée après mon CDD actuel. Pour le plus bas grade et le plus petit échelon (ambition, j’écris ton nom). Oui, moi qui n’aime pas recevoir des ordres, ayant un problème avec la hiérarchie (souvenez-vous qu’un chef m’appelait « le trublion qui fait du mauvais esprit »-des blagues quoi-), moi qui déteste le travail en groupe, routinier, m’ennuie vite (je ne reste jamais plus d’un an au même poste), qui possède plutôt un esprit créatif et indépendant. Fonctionnaire, tout à fait moi. C’est ton destin ! Prends-toi z’en main.

Pourtant j’ai trouvé le boulot presque idéal pour Gaston Lagaffe : j’ai du temps pour glander. (Un boulot de fonctionnaire me direz-vous, mais vous savez qu’on a supprimé beaucoup de postes, et désormais les fonctionnaires travaillent vraiment ! Enfin certains). Quoique, aujourd’hui, en 6 heures de boulot, je n’ai eu le temps de lire que deux pages de Télérama, je n’ai même pas pu finir l’article sur James Ellroy. C’est un scandale, que fait la police.

Surtout, enfin, je ne travaille plus en open space m’a tuer. Personne pour m’épier, me critiquer.
Je peux parfois mettre de la musique sur mon ordi, pour le plus grand bonheur de mes collègues, qui apprécient mon goût pour la grande musique. Ce matin, Pierre Bachelet, dont je beuglais le refrain :
« Et moi je suis tombée en esclavage, de son sourire, de son visage, et je lui dis "emmène-moi" (au bout de la Terre)
Collègue : - Pour moi c’est sûr, elle est d’ailleurs ! Mais tu vas la fermer !!»

travail,chanson française,michel polnareff,gaston lagaffe,gaston lagaffe est mon modèle de vieLe pauvre petit, depuis qu’il a osé critiquer mon hommage lors de la mort de Demis Roussos, par esprit de contradiction et provocation, je lui choisis chaque matin une nouvelle chanson ringarde rien que pour l’embêter : « il est l’or ! L’or de se réveiller ! Il est l’or de radio Nostalgie ! » Il m’adore. (Il en rigole hein ! Il attend sa musique et prépare sa réplique, je ne suis pas sadique !)

Dans ce nouveau boulot, autre énorme avantage, je ne reçois aucun ordre d’un chef, hautain et méprisant comme j’ai pu en avoir. Mon travail à faire s’affiche sur mon écran, et je n’ai aucun compte à rendre. Je n’ai toujours pas compris qui faisait quoi et qui était mon supérieur (c’est simple, puisque j’occupe le plus petit grade : quasiment tous les autres sont mes chefs).

Je n’ai aucune responsabilité, parce que les responsabilités, c’est pour les grands. La vie est déjà bien assez compliquée pour se stresser au travail. J’ai d'autres choses bien plus importantes à me préoccuper, mes amis, mes sorties, mes séries, mon blog… Je ne risque pas le burn-out. Quand un boulot me déplaît, en attendant la fin du CDD je ronge mon frein puis je chante « au revoir, au revoir président ! » « Libérée, délivrée, je ne reviendrai plus jamais ! » « I’m free, and I’m waiting for you to follow me ! » etc (je pourrais faire une compil’ : « les meilleures chansons contre le travail, par DJ Papillote »)

Bref, pour la première fois de ma vie, j’ai enfin envie de rester à un poste.
Je vous donne l’issue tout de suite avant de lire vos encouragements : je n’ai pas été retenue. Pire, Grognasse et Langue de pute, (il y en a toujours) dont on espérait tous se débarrasser, restent avec nous. Le seul qui a réussi, c’est le meilleur collègue du chat noir, celui des chansons. A qui je vais faire découvrir mon répertoire maintenant ?
Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas été sélectionnée. J’ai pourtant tellement l’esprit d’un fonctionnaire, j’ai pourtant cartonné à l’oral, j’ai répondu tout ce qu’il fallait, et mes collègues m’ont dit « merci, on a jamais autant ri lors de la présentation d’un parcours professionnel »…

Suite demain

Quiz On connaît la chanson, 5 musiques à retrouver dans le texte

 

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01/05/2015

Birdman

birdman.jpgLe 1er mai, fête du non travail, donc mon jour de l’année préféré, où on offre du muguet en preuve d’amour…
Ils m’auront pas avec leur plante vendue 3 euros le brin et qui ne fleurit que deux jours, j’ai pris du muguet à la cambrousse et je l’ai replanté dans un pot, il repoussera chaque année, na ! (bon je vais vivre 11 mois et demi avec des fleurs fanées dans ma cuisine, c’est peut-être un peu con)

Birdman, oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur, meilleur scénario original… Plusieurs personnes m’ont vendu Birdman comme « génial ». Dont une monteuse de cinéma qui m’a expliqué en détail comment le réalisateur avait créé l’illusion d’un film en un seul plan séquence, sans coupure. J’ai failli m’endormir pendant son discours : j’ai détesté monter un film, revoir 10 fois le même passage pour couper au bon moment, quel ennui. (Surtout que, jeune étudiante insouciante, je jouais le rôle principal du court métrage et je n’ai pas réfléchi que j’allais mal supporter de voir ma tronche pendant des jours de montage, puis sur grand écran devant toute ma promo. Grand moment de honte, je ne savais pas si les gens riaient de mes gags ou de moi.)

Donc j’ai été voir Birdman en m’attendant à un chef d’œuvre. Je me suis forcée à retrouver les coupures (on passe devant un rideau ou un mur). L’exercice m’a vite lassée. La caméra virevolte, part du sous-sol d’un théâtre aux toits de Broadway en un clin d’œil, ça va trop vite pour mémé, j’avais le tournis. Surtout, le montage m’apparaît comme une démonstration de style « regardez ce que je sais faire » prétentieuse et un peu vaine. J’ai l’impression qu’Iñárritu a tout misé sur sa prouesse technique originale plutôt que sur le scénario :

Un acteur (Michael Keaton) était mondialement célèbre pour son rôle de super-héros, Batman, euh, Birdman. Ayant pris de l’âge et du gras (la toute première scène où il est en slip, mais beurk quoi) il veut retrouver la gloire perdue et prouver qu’il peut tout jouer. Il décide donc de monter une pièce de théâtre plus sombre et intello que ses rôles habituels. Il s’entoure d’un comédien prétentieux à problèmes, adepte de l’actor’s studio : Edward Norton, drôle mais caricatural (« si tu veux jouer un mec bourré, faut vraiment être bourré » « un vrai artiste est maudit, il souffre, il n’a pas d’amis pas d’amour, personne ne me comprend ! »)
cinéma
Autre souci, la fille du héros sort de désintox et lui en veut (« tu t’es plus préoccupé de ta carrière que de moi ! They tried to make me go to rehab but I said no no no !») Elle est interprétée par Emma Stone et son regard de grenouille extra-terrestre. Pitié Emma arrête le crayon khôl, on a l’impression que tes yeux vont sortir de leurs orbites ! Et reprend vite ta couleur rousse, tu es fade en blonde ! Puis arrête de t’exprimer en sortant les dents et vociférant, mais quelle agressivité et vulgarité cette fille.

Wesh t’as vu, je balance. Birdman se moque des acteurs, qui ne savent pas qui ils sont vraiment, à s’identifier à des personnages, courant après la célébrité et la reconnaissance (l’odieuse journaliste qui détruit des carrières par ses critiques assassines). Je trouve qu’Iñárritu a fait un film mégalo sur des mégalos. Et pourquoi ce sous-titre pompeux et ridicule, « la surprenante vertu de l’ignorance ? » J’aime beaucoup les premiers films du réalisateur (Amours chiennes et 21 grammes, pas revus depuis leurs sorties) mais je trouve qu’il décline (Beautiful avec l’hideuse face de taureau Javier Bardem, quand je pense qu’il est marié à Penelope Cruz)

Je n’ai certainement pas apprécié Birdman à sa juste valeur, j’ai eu du mal à suivre l’histoire et à en rire, car un pervers est venu s’asseoir à côté de moi en cours de séance. Je n’ai pas tourné la tête, donc je ne me suis pas aperçue tout de suite que c’était un homme, qu’il se tenait juste à ma gauche, (les sièges sont larges dans mon cinéma, je pensais qu’il avait laissé un espace) et que la salle était quasiment vide. Quand je l’ai remarqué, très énervée je lui ai lancé un regard noir (qui dans le noir, n’a pas dû se voir). J’ai cogité quelques instants et c’est quand j’ai senti son haleine fétide se rapprocher que j’ai enfin saisi et bougé de place, en empoignant violemment mon sac et en maugréant. Le vieux porc s’est immédiatement levé et est reparti en refermant son manteau. Après je m’en voulais de ne pas avoir compris et réagi plus tôt (j’ai seulement attendu quelques minutes, mais elles m’ont paru une éternité). J’hésitais à sortir pour le signaler, mais j’allais louper le film.

Je suis allée voir le type de la sécurité à la fin, qui m’a répondu :
« Vous n’êtes pas la première, ils sont deux à sévir ces derniers temps, le souci c’est que dans ce cas-là, il faut sortir de la salle discrètement pendant que lui reste, et nous on vient le choper.
- Oui mais si je pars, il va partir aussi. Vous avez bien des vidéos de surveillance, je peux vous dire qu’il a quitté la salle à exactement 16h30, qu’il avait environ 60 ans, les cheveux blancs, des lunettes, le front barré de rides, un regard sévère. Qu’il était bien habillé, en costume et avec un long manteau, genre vieux bourgeois distingué. Il est peut-être encore là, il doit faire toutes les salles.
- On pourrait vérifier, mais… de toute façon c’est sûrement trop tard. Encore vous avez de la chance, vous avez réagi avant les autres femmes, avant que… »

emma stone chien méchant.jpgBref, le mec de la sécurité se fichait de faire son boulot. Depuis, lorsque je vais au cinéma seule, je me crée mon espace vital, mon sac sur le siège de droite, mon manteau de l’autre, et je montre les dents à tous ceux qui s’approchent trop près : « propriété privée, attention chat méchant ». En gros, je fais la gueule d'Emma Stone.
Cet aprèm, je n’aurais même pas pu, j’ai vu Connasse princesse des cœurs (super drôle, cette fille est folle) et la salle était remplie. Plutôt que d’y aller accompagnée le weekend quand il y a foule et qu’il faut arriver en avance pour avoir une bonne place, je préfère encore me rendre au cinéma seule en semaine, quand les salles sont vides (enfin, avec des pervers, mais si ya un prochain, je suis parée !)

 

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