01/05/2015
Birdman
Le 1er mai, fête du non travail, donc mon jour de l’année préféré, où on offre du muguet en preuve d’amour…
Ils m’auront pas avec leur plante vendue 3 euros le brin et qui ne fleurit que deux jours, j’ai pris du muguet à la cambrousse et je l’ai replanté dans un pot, il repoussera chaque année, na ! (bon je vais vivre 11 mois et demi avec des fleurs fanées dans ma cuisine, c’est peut-être un peu con)
Birdman, oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur, meilleur scénario original… Plusieurs personnes m’ont vendu Birdman comme « génial ». Dont une monteuse de cinéma qui m’a expliqué en détail comment le réalisateur avait créé l’illusion d’un film en un seul plan séquence, sans coupure. J’ai failli m’endormir pendant son discours : j’ai détesté monter un film, revoir 10 fois le même passage pour couper au bon moment, quel ennui. (Surtout que, jeune étudiante insouciante, je jouais le rôle principal du court métrage et je n’ai pas réfléchi que j’allais mal supporter de voir ma tronche pendant des jours de montage, puis sur grand écran devant toute ma promo. Grand moment de honte, je ne savais pas si les gens riaient de mes gags ou de moi.)
Donc j’ai été voir Birdman en m’attendant à un chef d’œuvre. Je me suis forcée à retrouver les coupures (on passe devant un rideau ou un mur). L’exercice m’a vite lassée. La caméra virevolte, part du sous-sol d’un théâtre aux toits de Broadway en un clin d’œil, ça va trop vite pour mémé, j’avais le tournis. Surtout, le montage m’apparaît comme une démonstration de style « regardez ce que je sais faire » prétentieuse et un peu vaine. J’ai l’impression qu’Iñárritu a tout misé sur sa prouesse technique originale plutôt que sur le scénario :
Un acteur (Michael Keaton) était mondialement célèbre pour son rôle de super-héros, Batman, euh, Birdman. Ayant pris de l’âge et du gras (la toute première scène où il est en slip, mais beurk quoi) il veut retrouver la gloire perdue et prouver qu’il peut tout jouer. Il décide donc de monter une pièce de théâtre plus sombre et intello que ses rôles habituels. Il s’entoure d’un comédien prétentieux à problèmes, adepte de l’actor’s studio : Edward Norton, drôle mais caricatural (« si tu veux jouer un mec bourré, faut vraiment être bourré » « un vrai artiste est maudit, il souffre, il n’a pas d’amis pas d’amour, personne ne me comprend ! »)
Autre souci, la fille du héros sort de désintox et lui en veut (« tu t’es plus préoccupé de ta carrière que de moi ! They tried to make me go to rehab but I said no no no !») Elle est interprétée par Emma Stone et son regard de grenouille extra-terrestre. Pitié Emma arrête le crayon khôl, on a l’impression que tes yeux vont sortir de leurs orbites ! Et reprend vite ta couleur rousse, tu es fade en blonde ! Puis arrête de t’exprimer en sortant les dents et vociférant, mais quelle agressivité et vulgarité cette fille.
Wesh t’as vu, je balance. Birdman se moque des acteurs, qui ne savent pas qui ils sont vraiment, à s’identifier à des personnages, courant après la célébrité et la reconnaissance (l’odieuse journaliste qui détruit des carrières par ses critiques assassines). Je trouve qu’Iñárritu a fait un film mégalo sur des mégalos. Et pourquoi ce sous-titre pompeux et ridicule, « la surprenante vertu de l’ignorance ? » J’aime beaucoup les premiers films du réalisateur (Amours chiennes et 21 grammes, pas revus depuis leurs sorties) mais je trouve qu’il décline (Beautiful avec l’hideuse face de taureau Javier Bardem, quand je pense qu’il est marié à Penelope Cruz)
Je n’ai certainement pas apprécié Birdman à sa juste valeur, j’ai eu du mal à suivre l’histoire et à en rire, car un pervers est venu s’asseoir à côté de moi en cours de séance. Je n’ai pas tourné la tête, donc je ne me suis pas aperçue tout de suite que c’était un homme, qu’il se tenait juste à ma gauche, (les sièges sont larges dans mon cinéma, je pensais qu’il avait laissé un espace) et que la salle était quasiment vide. Quand je l’ai remarqué, très énervée je lui ai lancé un regard noir (qui dans le noir, n’a pas dû se voir). J’ai cogité quelques instants et c’est quand j’ai senti son haleine fétide se rapprocher que j’ai enfin saisi et bougé de place, en empoignant violemment mon sac et en maugréant. Le vieux porc s’est immédiatement levé et est reparti en refermant son manteau. Après je m’en voulais de ne pas avoir compris et réagi plus tôt (j’ai seulement attendu quelques minutes, mais elles m’ont paru une éternité). J’hésitais à sortir pour le signaler, mais j’allais louper le film.
Je suis allée voir le type de la sécurité à la fin, qui m’a répondu :
« Vous n’êtes pas la première, ils sont deux à sévir ces derniers temps, le souci c’est que dans ce cas-là, il faut sortir de la salle discrètement pendant que lui reste, et nous on vient le choper.
- Oui mais si je pars, il va partir aussi. Vous avez bien des vidéos de surveillance, je peux vous dire qu’il a quitté la salle à exactement 16h30, qu’il avait environ 60 ans, les cheveux blancs, des lunettes, le front barré de rides, un regard sévère. Qu’il était bien habillé, en costume et avec un long manteau, genre vieux bourgeois distingué. Il est peut-être encore là, il doit faire toutes les salles.
- On pourrait vérifier, mais… de toute façon c’est sûrement trop tard. Encore vous avez de la chance, vous avez réagi avant les autres femmes, avant que… »
Bref, le mec de la sécurité se fichait de faire son boulot. Depuis, lorsque je vais au cinéma seule, je me crée mon espace vital, mon sac sur le siège de droite, mon manteau de l’autre, et je montre les dents à tous ceux qui s’approchent trop près : « propriété privée, attention chat méchant ». En gros, je fais la gueule d'Emma Stone.
Cet aprèm, je n’aurais même pas pu, j’ai vu Connasse princesse des cœurs (super drôle, cette fille est folle) et la salle était remplie. Plutôt que d’y aller accompagnée le weekend quand il y a foule et qu’il faut arriver en avance pour avoir une bonne place, je préfère encore me rendre au cinéma seule en semaine, quand les salles sont vides (enfin, avec des pervers, mais si ya un prochain, je suis parée !)
20:51 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma | | Facebook
Commentaires
"Emma Stone et son regard de grenouille extra-terrestre" : MDR
c'est vrai qu'elle montre les crocs comme un chien aussi !
Écrit par : Juliette | 02/05/2015
Oh mon dieu comme tu t'es lâchée, c'est énooorme ! (aahahah je rigole encore de tes remarques sur Emma Stone et Javier Bardem !). Bon, comme tu le sais, je suis d'accord de A à Z avec ce que tu dis : je n'ai rien contre des films ambitieux mais là c'est de l'exercice de style pour l'exercice de style, du genre "je suis le graaand Inarritu et j'emmerde tout le monde et I WANT MY FUCKING OSCAR". Franchement, ce film ne raconte rien à force de parler de tout et n'importe quoi (et puis merde, cette putain de batterie derrière, t'as envie de frapper quelqu'un en sortant de la salle). On ne ressent rien, ni rires, ni émotion, nada. Justement un vide d'une prétention rare (déjà qu'Inarritu se la pétait grave sur ses autres films) qui a fini par m'écoeurer (et en plus honnêtement, on voit quand même pas mal les coupes). Ce type est méprisant tout comme son film, c'est détestable. Un machin creux qui a 4 Oscars parce que tout le monde s'applaudit et se reconnaît vaguement. Pauvre Carver, massacré et incompris... Keaton s'en sort bien mais là encore je ne comprends pas pourquoi on voulait absolument lui donner un Oscar (et dieu merci, il ne l'a pas eu, rien que pour ça, je me suis mise à vénérer Eddie Redmayne). Par contre, pourquoi Stone et Norton étaient nommés, franchement c'est une blague ? Stone récite son texte comme une élève de maternelle et Norton ne joue bien que quand il joue dans la pièce, le reste c'est une catastrophe (et pourtant j'aime cet acteur, il faut dire qu'il n'est pas servi par le personnage caricatural comme tu le dis et le scénario hyper creux). Ma pauvre, quelle séance de merde avec un pervers, il manquait plus que ça !
Écrit par : tinalakiller | 02/05/2015
tu te lâches bien aussi :-D
j'avais oublié la batterie ! pourtant je voulais en faire quand j'étais petite et j'ai beaucoup aimé whiplash, mais là son utilisation...
"4 oscars, tout le monde s'applaudit car se reconnaît vaguement" : mais oui c'est ça !
Écrit par : Papillote | 02/05/2015
Oui c'est vrai finalement huhuhu ^^ Bah disons que dans Whiplash la batterie a un but, là aucun juste pour un style et sans aucun sens.
Écrit par : tinalakiller | 03/05/2015
oui la batterie de birdman est énervante ! on dirait le roulement de tambour de quelqu'un qui sort une blague lourdaude
Écrit par : Papillote | 03/05/2015
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