Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/05/2015

Gaston fait une formation

gaston dort debout.gifAvant de passer le vrai entretien pour le travail, j’ai déjà assisté à une préparation.
Je pensais que la formation serait similaire aux 12 000 autres inutiles que j’ai dû faire : 16 heures de powerpoint et de blabla. Lors de deux séances, je me suis carrément endormie, oui, pour de vrai. J’ai été réveillée la première fois par le coup du lapin, la tête qui tombe et moi qui crie « aïe ! ça fait un mal de chien ! » Et tout le monde qui se retourne vers moi.
La deuxième fois, j’étais assise pile devant le formateur qui me voyait donc roupiller (arrivée avec 20 minutes de retard grâce à ma grande motivation, j’avais obtenu la plus mauvaise place). Mon collègue m’a secoué discrètement le bras qui tenait ma tête : « Psst ! Tu dors !
J’ai rouspété : - Justement j’étais bien,  je passais le temps ! » (le formateur a failli pleurer)
Il ne faut jamais réveiller un chat qui dort.

Le droit à la formation est inscrit dans les droits du fonctionnaire. Du coup ils nous en donnent toutes les semaines : formation à la messagerie informatique (je suis mémé nulle en nouvelles technologies, mais je sais quand même envoyer un mail !) formation sécurité anti-incendie (le pompier a refusé que je prenne un extincteur pour faire une soirée mousse) formation à l’utilisation de la machine à café...

Mais à la préparation au concours, pas de powerpoint, pas d’endormissement :
Formateur : «  - Nous allons faire une mise en situation. Vous allez donc vous présenter devant tout le monde, on va vous filmer puis analyser ce que vous avez fait. »
Je m’étais cachée sous une pile de livres pour dormir tranquillement et passer inaperçue, mais je me redresse d’un bond en faisant tomber mon édifice :
Moi : - Hein ?! Nan mais ça va pas !!
Formateur : - Je m’en doutais, devant vos réticences, on ne vous filmera pas. Qui passe en premier ?

Un courageux, un fou plutôt, se lève docilement et s’installe à un bureau qui fait face aux 20 personnes en cercle devant lui.
Je proteste toujours : - Ah nan nan nan !! Moi je fais pas ça hein !!!
- Et vous vous attendiez à quoi ?
- Ben comme d’habitude, à rien ! (le formateur s’étouffe) Vous papotez et on vous écoute quoi ! (il va m’étrangler)
- C’est une mise en situation, comme le jour du concours.
- Pas du tout ! Le jour du concours, ils ne seront « que » 5 et pas 20. Je ne les connais pas, et là je suis avec mes collègues ! Je n’ai pas envie de raconter ma vie devant eux ! Je suis super pudique, ils ne connaissent rien de moi ! (je préfère raconter ma vie à mes 12 millions de lecteurs)
- Vous ne racontez pas votre vie mais votre parcours professionnel.
- Pour moi c’est pareil ! (ah ah, « le travail, c’est ma vie », j’en ris encore)
- De toute façon, vous passerez comme tout le monde. Observez le premier et vous verrez. Je vous conseille de parler juste après, comme ça ce sera fait. »

continuez sans moi.jpgJe suis donc passée à l’échafaud en dernier. Après 9 longues heures interminables, avec mon cœur qui battait à 200, les mains moites qui collaient à la table, le visage cramoisi, le souffle court. J’ai cru crever. J’espérais la délivrance pour me sortir de ce traquenard (le plafond qui s’écroule sur le formateur ? Superman qui vient me sauver ? Ryan Gosling ?)

Formateur : - Il ne reste plus que vous. La martyre…
La martyre ? Qu’est-ce qu’il va me faire ? Me jeter aux lions ? 
Moi : - Nan merci, ça ira…
- Vous êtes venue pour quoi alors ?! Vous êtes obligée, tout le monde y est passé ! Allez !
- J’y vais mais j’ai peur ! (des collègues comprennent la référence et s'esclaffent -regardez le lien-) Puis j’ai rien préparé. 
- Vous avez fait quoi pendant tout ce temps ? Vous avez écouté vos collègues au moins ?!
- Ben non, par respect. J’ai préféré ne pas les regarder bégayer pour ne pas les gêner. D’ailleurs si vous pouviez tous partir pendant que je parle…

Le formateur n’a pas l’air de comprendre mon point de vue :
- On n’est pas là pour vous juger !
- Une double feuille avec 40 questions « la personne remuait-elle sur sa chaise ? Se tripotait-elle les cheveux ? Avait-elle des tics de langage, disait-elle « euh »? » Puis un tour de table de 10 minutes sur sa prestation, j’appelle ça être jugée.

gaston rogntudjuu.jpgLe formateur semble de plus en plus énervé, en parfaite condition pour m’accueillir :
- Allez-y au lieu de débattre, sinon on sera encore là à minuit ! Vous avez 20 minutes ! On vous écoute.
Je m’installe sur la chaise électrique.
Quand je suis gênée, je dis des conneries et je fais de l’humour. Lourd. Et là, j’étais très gênée…

Suite demain

Rendez-vous sur Hellocoton !

Commentaires

Haha tu es le cauchemar des formateurs!
J'ai hâte de lire la suite.

Écrit par : M* | 05/05/2015

M* : à la fin de la formation on doit remplir une fiche pour expliquer ce qu'on pourrait améliorer dans la formation. J'ai pondu un roman. :-D

Écrit par : Papillote | 05/05/2015

Ahah ça a l'air délirant ! Ca me rappelle les séances de "projet professionnel et personnel" à la fac. On a l'impression d'être chez les Alcooliques Anonymes et parfois chez le psy! Je compatis sérieusement !

Écrit par : tinalakiller | 05/05/2015

j'avais pas ça à la fac ! pour mon master 2 j'ai pas rencontré mon prof de soutenance une seule fois. un bon suivi, beaucoup d'encouragement donc. ça ne m'a pas empêché d'avoir une super note au final ;-)

Écrit par : Papillote | 06/05/2015

Pour ma part, j'ai rencontré mon directeur de recherche deux ou trois fois de tête, et après quelques échanges par mail (quoique... le dernier doit remonter il y a deux mois). Chouette, je ne sais même pas quand il faut que je rende mon mémoire en plus !

Écrit par : tinalakiller | 06/05/2015

je crois que c'est la norme ! j'étais plutôt l'exception. L'année où je suis passée en master 2, ils avaient oublié de rappeler (ils l'avaient dit en début d'année) qu'il fallait minimum 14 de moyenne générale pour passer. Du coup ils ont fait passer tous ceux qui avaient plus de 10. on était 75. impossible de faire un suivi. Ils ont fait lever la main à ceux qui avaient eu plus de 14 : on était que 8. J'avais eu 17 de moyenne générale... c'est arrivé une seule année, fallait forcément que ça tombe sur la mienne... mais sans aucun suivi, j'ai quand même fini première. pour être chômeuse ou en cdd dans des postes sans diplômes requis ensuite...

Écrit par : Papillote | 07/05/2015

Ouf tu me rassures !
T'étais en master de quoi exactement ?
En tout cas chapeau pour ton 17 de moyenne générale ! (héhéhé).

Écrit par : tinalakiller | 08/05/2015

master cinéma ;-)

Écrit par : Papillote | 08/05/2015

Ohhh d'accord !
Au début je voulais faire la licence cinéma (qui ne commence chez moi qu'en L3). Et puis j'étais installée en lettres, déjà que je ne vois pas beaucoup d'avenir dans cette filière, alors en cinéma encore moins hélas (je suis très pessimiste, je le sais).

Écrit par : tinalakiller | 10/05/2015

Tout le monde me riait au nez il ya 15 ans quand je disais que je faisais des études de cinéma "ça ne mène à rien !" je répliquais : "de toute façon, on trouvera de moins en moins de boulot, alors autant étudier ce qu'on aime". Maintenant 15 ans après les gens commencent enfin à comprendre mon point de vue. Je savais pertinemment que j'aurai très peu de chances de trouver du boulot dans mon domaine, mais je faisais des études par plaisir, pas par obligation "pour trouver un job qui rapporte"

Écrit par : Papillote | 10/05/2015

C'est une bonne façon de voir les choses !
Après je précise que j'aime quand même mes études (et je me suis toujours débrouillée pour caler le cinéma dans certaines matières), et je suis allée en lettres parce que j'avais envie, pas par règles. Mais c'est vrai qu'on a une pression de la part des proches et encore plus des profs... qui font tout pour te faire devenir prof !

Écrit par : tinalakiller | 11/05/2015

ah mais je n'ai pas pensé une seconde que tu n'aimais pas tes études, je sais bien que si. J'ai fait lettres aussi en double cursus en première année, puis j'ai abandonné car j'étais nulle en grammaire (j'ai eu 3 à l'examen !) mais j'aimais bien la littérature médiévale.

Écrit par : Papillote | 11/05/2015

Je sais, je précisais juste en ce qui concerne mon cas !
Ahha la grammaire, c'est horrible ! Pourtant j'aimais ça à l'école primaire et mes souvenirs d'enfant m'ont sauvée à plusieurs reprises. Mais je ne comprends pas pour les profs de linguistique compliquent les choses pour dire un truc parfois ultra simple !

Écrit par : tinalakiller | 11/05/2015

Haha !
Sympa la formation !
J'aurais été dans tous mes états aussi je pense...!

Écrit par : Rock and Tea | 17/05/2015

j'en rigole dans le billet, mais ça a duré deux jours et j'en ai pas dormi de la nuit...

Écrit par : Papillote | 17/05/2015

Les commentaires sont fermés.