07/05/2015
Gaston fait une formation, épisode 4
A la télé ce soir, après Le tombeau des lucioles hier, fort potentiel chouinerie pour le début de Là-haut, toute une vie de couple en photos, sur M6.
Suite au billet d'hier, certains m'ont demandé quelle chanson j'ai fait écouter à mon collègue ce matin. Alors, pas de Demis Roussos ni de Polnareff, mais un air qui me trotte dans la tête depuis que j'ai vu dans le métro l'affiche du groupe en concert. Je ne me souvenais plus de ce qu'il avait joué, j'ai cherché dans Google, et je n'ai pas pu m'empêcher de fredonner l'air dans le wagon "I say la, la la, la la..." J'ai fait part de ma redécouverte le lendemain à mon collègue:
"Dont' you forget about me..."
- Ne t'inquiète pas, ça ne risque pas d'arriver !"
La présentation de mon parcours est suivie de questions sur le métier et la hiérarchie de l’entreprise. Je vous rappelle que je n’ai toujours pas compris qui est qui, qui fait quoi, qui est chef. J’ai reçu en janvier un mail de bonne année :
Moi : « Ya un type qui m’écrit pour me souhaiter ses meilleurs vœux. Mais je le connais pas, De Mesmaeker !
Collègue : - Han ! Malheureuse, ne dis jamais ça ! C’est notre président !
- Ah bon ? Ça n’empêche pas que je l’ai jamais vu et que je m’en fous comme de l’an 40. »
Dans ma grande perspicacité, je me doutais qu’il fallait que j’évite ce genre de réflexion le jour de l’entretien. Mais lors de la préparation… Je modifie les questions et surtout mes réponses, mais j’en ai sorti certaines, devinez lesquelles :
Formateur : - On va commencer facile (vu mon niveau) qui est la sous-directrice du service des renseignements ?
Moi : - Hein, ça existe ici, on est le MI-5 ?
- Vous savez combien il existe de services au moins ?
- Ben, le service à la cantine n’est pas trop mal, l’autre jour on m’a donné une part de tarte banane-chocolat en rab… Il existe sûrement des services secrets entre Josette et Paulo, à mon avis ya anguille sous roche, hihihi. Le service des renseignements, ce ne serait pas Langue de pute au bureau 404 ? Elle est sous-directrice cette neuneu ?
- Qu’est-ce que le HVKHWXPKMVX ?
- Vous m’avez dit de pas dire Hardy ! qu’il ne fallait pas parler par acronyme ! J’ai signalé que j’avais travaillé à la RATP, tout le monde connaît et personne ne développe le sigle
- Il signifie quoi d’ailleurs, RATP ?
- Euh, Rentre Avec Tes Pieds ? »
Etc.
Ensuite, le formateur et mes collègues remplissent la feuille aux 40 critères et parlent de ma performance (je répète : « on n’est pas là pour vous juger »)
Formateur : - Vous avez tergiversé en répondant à mes questions par d’autres questions !
Moi : - Vous avez dit que je pouvais en poser, ça montre mon intérêt !
Collègue : - Elle a fait rouler sa chaise de gauche à droite et elle se balançait !
- Ça montre mon dynamisme !
- Elle tapotait sur la table avec ses doigts !
- C’est parce que j’avais en tête la chanson « antisocial tu perds ton sang-froid, repense à toutes ces années de service » et je tapais le rythme.
- Elle faisait plein de mimiques, on aurait dit un dessin animé !
- Et toi t’as vu ta gueule ? On dirait que t’as pris le train ! T’as pris le train dans la gueule !
- Elle employait un langage familier ! Elle a dit « boulot » et même « taf » et « job » !
- Travail, du latin « tripalium » qui désigne un instrument de torture. En ancien français le terme "travailler" s’applique jusqu’au 13e siècle aux suppliciés et aux femmes en proie aux douleurs de l’enfantement. L’idée de transformation d’une matière première ne prend le pas sur l’idée de souffrance qu’à partir du 16e siècle, moment où…
- Elle a dit…
- Je crois que je ne t’aime plus, elle m’a dit ça hier, ça a claqué dans l’air, comme un coup de revolver
- Elle a dit aussi que…
- Et toi on t’a jamais dit que c’était pas beau de rapporter ? Ouh le fayot ! Jacques a dit : « arrêtez de m’emmerder ! »
A la fin de ma magnifique prestation, les collègues viennent me voir :
- On s’ennuyait, puis alors là, t’es arrivée, et miracle…
- Merci. La meilleure présentation que j’ai jamais entendue de ma vie. »
Depuis, bizarrement, le formateur ne me cause plus. Parce que j’ai oublié de vous préciser : le chat noir ne le savait pas, mais il est l’un de mes chefs. Je ne l’avais jamais vu auparavant, mais depuis, il est toujours à rôder à côté de mon bureau, et quand je lui lance un bonjour jovial, il ne répond pas…
Je crois que j’ai toutes mes chances pour obtenir le job.
Évidemment j’ai exagéré, je n’ai pas été (trop) impertinente, mais j’ai osé l’humour (on ne se refait pas) et quelques remises en questions (j’ai l’esprit critique !)
Demain, suite et fin avec l’entretien final. Et oui, j’ai fait des blagues, je ne voulais pas pourtant je vous jure, mais c’est plus fort que moi. Le jury a ri, mais l’humour n’était apparemment pas un critère d’embauche… Mais un jour, je l’aurai ce job !
Vaille que vaille le travail
Me fait très très envie oui
Pour une grimace, j’ai perdu ma place
De cireur de patins à glace !
Je veux le job job job
10:03 Publié dans Parfois, je travaille, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : travail, pôle emploi, chômage, entretien d'embauche, gaston lagaffe est mon modèle de vie | | Facebook
06/05/2015
Gaston fait une formation, épisode 3
Difficile pour moi de me présenter de façon codifiée, millimétrée, sans âme, sans originalité. Parce que je suis plutôt créative et passionnée.
Le formateur nous conseille d’expliquer ce que chaque expérience de travail nous a apporté, et en quoi elle peut nous servir pour le poste espéré. Je ne sais pas me vendre ni me mettre en valeur. Je ne vois vraiment pas ce que mes boulots pourris m’ont appris :
« Depuis que j’ai mis sous enveloppe 2000 lettres par jour à la chaîne, je suis devenue experte en pliage de feuille en trois et envoi de courrier, notamment pour Pôle emploi. Cette expérience me servira très certainement dans mon prochain poste quand euh… on me virera ? Vous ne le ferez pas hein ? »
« Mes longues années de baby-sitting m’ont enseigné l'art de changer des couches, et sachez que je saurai quoi faire lorsqu’un client incontinent se présentera »
« Ah si ! J’ai exercé des emplois intéressants ! C’était super d’être journaliste ! J’écrivais des articles, je rencontrais des célébrités, j’étais invitée aux cocktails… Tout ce que je ne ferai pas dans ce futur boulot quoi. Mais ça peut toujours me servir pour le poste, je pourrai ramener de l’alcool et organiser une fête dans la salle de réunion de l’exécutif, c’est la salle la plus grande ? Je peux écrire sur mon collègue Gérard, la star du bureau 308 et l’expert en taillage de crayon à papier ? »
Ma présentation qui doit durer 15 minutes n’en fait que trois, car je survole ou passe à la trappe la moitié de mes emplois.
Je ne peux quand même pas dire que, si on compte certains boulots très courts en intérim, j’en ai exercé pile 20. 20 emplois à mon âge ! Ça ne fait pas sérieux.
Et moi, je suis quelqu’un de très sérieux. (hum)
Le seul point positif que j’ai réussi à sortir, c’est qu’en ayant exercé autant de métiers différents, je suis polyvalente et m’adapte facilement. Dès que je suis arrivée à mon nouveau poste, alors que je classais des dossiers d’une main, je mangeais une papillote de l’autre, et j’ai tout de suite trouvé où était le bouton de la radio. J’ai su m’adapter aux goûts de mon collègue, fan de radio nostalgie comme moi. C’est-à-dire que chaque jour je le persuade d’apprécier la grande chanson française, car j’ai un grand pouvoir de persuasion. (re-hum) Depuis qu’il me connait, il est fan d’Hervé Vilard et de Demis Roussos et m’en réclame chaque matin. Alors vous voyez que j’ai plein de qualités et que je suis indispensable pour ce job !
Suite demain, avec les questions que l'on m’a posées
A la télé ce soir sur Arte, ne manquez pas un film magnifique, le film d'animation le plus triste au monde. Je ne connais pas une seule personne qui n'ait pas chialé devant. Si vous ne le faites pas, vous êtes psychopathe : Le tombeau des lucioles de Takahata.
12:00 Publié dans Parfois, je travaille, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : travail, pôle emploi, chômage, entretien d'embauche, gaston lagaffe et pierre richard sont mes modèles | | Facebook
05/05/2015
Gaston fait une formation, épisode 2
J'ai fait un rêve très significatif cette nuit : je devais prendre le train, j'étais encore sous la douche et en retard. Je partais précipitamment, trempée, juste avec une serviette de bain enroulée sur moi (logique). Dans le métro bondé, au moment où les portes s'ouvraient, la serviette tombait et je me retrouvais à poil devant tout le monde.
C'était donc plus un cauchemar qu'un rêve, je ne souhaite pas vraiment qu'une telle mésaventure se produise. Il révèle bien mon état d'esprit lors de l'entretien, à parler de moi devant mes collègues...
Formateur : - Vous avez 20 minutes ! On vous écoute.
Moi : - Je me présente… je m’appelle Henri…
Rires des collègues.
- Ce n’est pas possible, soyez sérieuse un peu !
- J’étais obligée désolée, c’est sorti tout seul… (il ne connaît pas ma maladie incurable, la chansonnite aiguë)
- Continuez !
(Je continue dans le même style ? D’accord !)
- Je me présente (je m’appelle plus Henri alors ? J’aimerais plus réussir ma vie, être aimé ?)
- Commencez déjà par donner votre nom et votre âge comme tout le monde ! »
Ah, mais une vraie demoiselle ne donne jamais son âge voyons !
Je m’exécute (pan) et comme je m’en doutais, mes collègues me feront des réflexions ensuite : je fais plus jeune que la plupart d’entre eux (déjà chauves et bedonnants) Un collègue me dira même :
« Je te donnais entre 20 et 25 ans !
- Faut pas charrier ! T’as besoin de lunettes mon vieux ! Enfin, vieux, hum… (il a mon âge et je lui en donnais 10 de plus)
- Mais si ! T’as encore des bonnes joues rondes et roses d’enfant !
- ça c’est l’alcool. »
(J’ai sorti cette réplique pour le couper net, hein, je ne carbure pas à la Villageoise)
5 ans en arrière, on me demandait encore parfois ma carte d’identité dans certains lieux, mais j’ai pris un coup de vieux d’un coup. C’est-à-dire que maintenant, au lieu d'avoir l'air mineure, les collègues pensent tous sans exception que je suis étudiante, et j’ai encore eu le droit ce matin à la question :
« tu bosses pour payer tes études ? T’es en quelle année ?
- Ouh là, environ bac + 15 je pense ! »
Mon collègue des chansons fait jeune (je lui donnais 27 ans et j’ai appris lors de la formation qu’il en avait 36 !) Lui seul pensait que j’avais 31 ans ! On ne m’avait jamais donné autant ! Ça m’a carrément déprimée et j’ai immédiatement acheté en sortant du boulot la première crème antirides de ma vie. (Je ne l’ai utilisé que deux fois, je n’ai pas le réflexe d’en mettre. Puis surtout, j'ai pas de rides)
Mais revenons à nos moutons…
Moi : - Je suis obligée de faire la présentation classique que vous nous avez conseillée ? (Avec les phrases d’accroche bateau que tout le monde a sorties) parce que dans la vraie vie personne ne s’exprime comme dans un livre, ça ne fait pas naturel…
Formateur : - Personne ne vous demande d’être naturelle !
Ça fait pourtant partie de mes rares qualités !
Moi : - Puis vous avez déconseillé d’employer les termes « j’aime, j’apprécie ». Pourtant j’en ai mis à toutes les phrases dans ma lettre de motivation et j’ai été sélectionnée.
Formateur : - Vous n’êtes pas là pour aimer votre travail !
- Je suis là pour quoi alors ? Si je n’aimais pas mon boulot, je ne postulerais pas pour le garder.
- Comme tout le monde, vous êtes là pour être fonctionnaire, pour la stabilité de l’emploi !
Ils ont effectivement tous suivi la consigne et sorti la phrase « je postule pour la stabilité de l’emploi » alors que beaucoup n’aiment pas ce taf.
Mon ancien travail m’avait proposé un CDI, le Saint Graal pour beaucoup, mais j’ai refusé. Je ne voulais pas finir aigrie, bête et méchante comme mes collègues, à force de faire un boulot sans intérêt, entourée d’incultes et de timbrés (une fille a essayé de me taper !) J’ai préféré tenter ma chance ailleurs, et ça a payé, j’ai enfin trouvé mon job idéal ! Enfin, je ne suis pas encore titularisée… Mais tout vient à point à qui sait attendre !
J’attends toujours…
Vous attendrez aussi, la suite demain
17:31 Publié dans Parfois, je travaille, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : travail, chômage, pôle emploi, entretien d'embauche, gaston lagaffe est mon modèle de vie | | Facebook
04/05/2015
Gaston fait une formation
Avant de passer le vrai entretien pour le travail, j’ai déjà assisté à une préparation.
Je pensais que la formation serait similaire aux 12 000 autres inutiles que j’ai dû faire : 16 heures de powerpoint et de blabla. Lors de deux séances, je me suis carrément endormie, oui, pour de vrai. J’ai été réveillée la première fois par le coup du lapin, la tête qui tombe et moi qui crie « aïe ! ça fait un mal de chien ! » Et tout le monde qui se retourne vers moi.
La deuxième fois, j’étais assise pile devant le formateur qui me voyait donc roupiller (arrivée avec 20 minutes de retard grâce à ma grande motivation, j’avais obtenu la plus mauvaise place). Mon collègue m’a secoué discrètement le bras qui tenait ma tête : « Psst ! Tu dors !
J’ai rouspété : - Justement j’étais bien, je passais le temps ! » (le formateur a failli pleurer)
Il ne faut jamais réveiller un chat qui dort.
Le droit à la formation est inscrit dans les droits du fonctionnaire. Du coup ils nous en donnent toutes les semaines : formation à la messagerie informatique (je suis mémé nulle en nouvelles technologies, mais je sais quand même envoyer un mail !) formation sécurité anti-incendie (le pompier a refusé que je prenne un extincteur pour faire une soirée mousse) formation à l’utilisation de la machine à café...
Mais à la préparation au concours, pas de powerpoint, pas d’endormissement :
Formateur : « - Nous allons faire une mise en situation. Vous allez donc vous présenter devant tout le monde, on va vous filmer puis analyser ce que vous avez fait. »
Je m’étais cachée sous une pile de livres pour dormir tranquillement et passer inaperçue, mais je me redresse d’un bond en faisant tomber mon édifice :
Moi : - Hein ?! Nan mais ça va pas !!
Formateur : - Je m’en doutais, devant vos réticences, on ne vous filmera pas. Qui passe en premier ?
Un courageux, un fou plutôt, se lève docilement et s’installe à un bureau qui fait face aux 20 personnes en cercle devant lui.
Je proteste toujours : - Ah nan nan nan !! Moi je fais pas ça hein !!!
- Et vous vous attendiez à quoi ?
- Ben comme d’habitude, à rien ! (le formateur s’étouffe) Vous papotez et on vous écoute quoi ! (il va m’étrangler)
- C’est une mise en situation, comme le jour du concours.
- Pas du tout ! Le jour du concours, ils ne seront « que » 5 et pas 20. Je ne les connais pas, et là je suis avec mes collègues ! Je n’ai pas envie de raconter ma vie devant eux ! Je suis super pudique, ils ne connaissent rien de moi ! (je préfère raconter ma vie à mes 12 millions de lecteurs)
- Vous ne racontez pas votre vie mais votre parcours professionnel.
- Pour moi c’est pareil ! (ah ah, « le travail, c’est ma vie », j’en ris encore)
- De toute façon, vous passerez comme tout le monde. Observez le premier et vous verrez. Je vous conseille de parler juste après, comme ça ce sera fait. »
Je suis donc passée à l’échafaud en dernier. Après 9 longues heures interminables, avec mon cœur qui battait à 200, les mains moites qui collaient à la table, le visage cramoisi, le souffle court. J’ai cru crever. J’espérais la délivrance pour me sortir de ce traquenard (le plafond qui s’écroule sur le formateur ? Superman qui vient me sauver ? Ryan Gosling ?)
Formateur : - Il ne reste plus que vous. La martyre…
La martyre ? Qu’est-ce qu’il va me faire ? Me jeter aux lions ?
Moi : - Nan merci, ça ira…
- Vous êtes venue pour quoi alors ?! Vous êtes obligée, tout le monde y est passé ! Allez !
- J’y vais mais j’ai peur ! (des collègues comprennent la référence et s'esclaffent -regardez le lien-) Puis j’ai rien préparé.
- Vous avez fait quoi pendant tout ce temps ? Vous avez écouté vos collègues au moins ?!
- Ben non, par respect. J’ai préféré ne pas les regarder bégayer pour ne pas les gêner. D’ailleurs si vous pouviez tous partir pendant que je parle…
Le formateur n’a pas l’air de comprendre mon point de vue :
- On n’est pas là pour vous juger !
- Une double feuille avec 40 questions « la personne remuait-elle sur sa chaise ? Se tripotait-elle les cheveux ? Avait-elle des tics de langage, disait-elle « euh »? » Puis un tour de table de 10 minutes sur sa prestation, j’appelle ça être jugée.
Le formateur semble de plus en plus énervé, en parfaite condition pour m’accueillir :
- Allez-y au lieu de débattre, sinon on sera encore là à minuit ! Vous avez 20 minutes ! On vous écoute.
Je m’installe sur la chaise électrique.
Quand je suis gênée, je dis des conneries et je fais de l’humour. Lourd. Et là, j’étais très gênée…
Suite demain
21:01 Publié dans Parfois, je travaille, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : travail, chômage, pôle emploi, entretien d'embauche, gaston lagaffe est mon modèle de vie | | Facebook
02/10/2011
La rubrique nécrologique et les films de la semaine : Paulette Dubost, Munich, Basic, Crazy kung-fu, la malbouffe et la gueule de l'emploi
Dans la rubrique nécrologique de la semaine…dernière (j’ai raté l’annonce) Paulette Dubost s’est éteinte le 21 septembre. Elle était la doyenne des actrices françaises, puisqu’elle allait fêter ses 101 ans. Elle interprétait de petits rôles, mais vous la connaissez sûrement. Elle a tourné dans pas moins de 160 films, avec les acteurs les plus célèbres (Michel Simon, Gabin, Bourvil, Noiret, Serrault…) et pour les plus illustres films des grands cinéastes : Renoir (La règle du jeu, où elle incarnait Lisette la femme de chambre) Marcel Carné (Hôtel du nord : la femme de Bernard Blier) Louis Malle (Milou en mai : la mère de « Milou » Piccoli)… Alors, vous voyez qui c’était ?
Dans les films de la semaine, ce soir France 2 diffuse Munich de Steven Spielberg. Lors des jeux olympiques de 1972, le commando palestinien « septembre noir » prend en otage et exécute onze athlètes israéliens. Une équipe du Mossad part alors à la recherche des responsables dans le but de les éliminer… Comme tous les films de Spielberg, celui-ci joue plus sur l’action et l’émotion que la réflexion politique. Il s’intéresse plus aux destinées et états d’âme des protagonistes : la violence et la vengeance sont-elles des solutions ? Comment concilier une vie de famille normale et heureuse, avec du sang sur les mains et le danger permanent ?
Lundi, France 4 programme Crazy kung-fu de Stephen Chow. Le réalisateur est l’auteur de l’improbable Shaolin soccer, où des moines montent une équipe de football. Cette fois-ci, les maîtres de kung-fu affrontent des gangsters. Le film est toujours aussi loufoque et imaginatif. Stephen Chow est capable de mélanger arts martiaux, Tex Avery et comédie musicale… Dé-li-rant.
M6 passe à 23h Basic de John Mc Tierman (Piège de cristal, Last action hero, Predator…) A Panama, six militaires disparaissent dans la jungle. Que leur est-il arrivé ? Les deux seuls rescapés sont interrogés, mais ils changent sans cesse de version… On suit avec plaisir ce jeu de piste rocambolesque. Les rebondissements se multiplient tellement, qu’après quatre visionnages mémé Papillote ne se souvient toujours pas de l’énième retournement final. C’est très pratique d’être amnésique quand on regarde des oeuvres à suspense et des policiers : je ne me rappelle jamais du nom du meurtrier.
Après les documentaires sur la guerre et les traumatismes (finalement je n’ai regardé que l’incroyable « Barbie », le très émouvant « l’âme en sang » et le téléfilm « occupation ») cette semaine Arte se consacre à un de mes sujets favoris : la bouffe, ou plutôt la malbouffe. Mardi, la chaîne diffuse « Dis-moi ce que tu manges » suivi de « La bataille de nos assiettes », jeudi « Poudres et potions de l’industrie alimentaire » et « La face cachée du chocolat ». Je vous conseille ces documents si vous souhaitez maigrir et « éviter de manger trop gras, trop sucré, trop salé » : les révélations vous couperont l’appétit. Par exemple, les « arômes naturels » sont en fait à base de moisissures... En Côte d’ivoire, les producteurs de chocolat emploient des enfants esclaves (j’achète du chocolat « équitable », à peine quelques centimes plus cher qu’une tablette classique, j’espère qu’il ne contribue pas à cette exploitation).
Mon autre sujet favori, comme vous commencez à le savoir, est le monde de plus en plus délétère du travail. Jeudi, France 2 programme un documentaire que je ne raterai sous aucun prétexte : « La gueule de l’emploi » sur les techniques humiliantes de recrutement… Le réalisateur Didier Cros filme dix candidats, s’affrontant pendant deux jours pour obtenir un poste de commercial. Les moins soumis, ne voulant pas se plier au système qu’on leur impose, ou les plus sensibles au stress de la compétition, seront éliminés… Le documentaire est disponible en ligne ce dimanche sur le site de Télérama, ici.
Ce film est très révélateur du monde du travail actuel, que ne comprennent pas nombre de retraités que mémé Papillote côtoie : à leur époque, la solidarité et le respect primaient sur la compétition, l’espionnage et la médisance.
Et vous, comment est l’ambiance dans votre travail, avez-vous subi ces impitoyables méthodes de recrutement ?
Voilà, vous pouvez allumer votre télévision et reprendre une activité normale. A ciao bon dimanche.
19:44 Publié dans A la télé cette semaine, La rubrique nécrologique | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : tlé, cinéma, travail, entretien d'embauche, chômage, la gueule de l'emploi, malbouffe, du poison dans nos assiettes | | Facebook