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05/01/2014

La rubrique nécrologique et les films de la semaine

et extraterrestre_.jpgJe reviens du trou perdu sans Internet. Comme d’habitude, ma valise était remplie de l’essentiel : la bouffe. Presque pas de vêtements (je précise tout de même que j’en ai de rechange à la campagne, comme les pulls tricotés par ma mère que je ne mets qu’en sa présence). Mon bagage comportait de la nourriture lyonnaise : un saucisson brioché et, évidemment, 6 paquets de papillotes, dont les « grandes origines » 70 % de cacao, puis les spiritueux (surtout grand Marnier et mirabelle). Un drame s’est produit : sous mon nez dans le magasin, un gamin a emporté trois paquets de papillotes avec pétards sous le bras. C’était les dernières. J’aurais dû braquer ce morveux.

Pendant ces fêtes sans canal+, j’ai regardé les films classiques vus et archi vus. Pourtant, ils fonctionnent toujours aussi bien : j’ai encore ri en entendant « Les pauvres c’est fait pour être très pauvres, et les riches très riches » « Mais que vais-je devenir ? Je suis ministre, je ne sais rien faire !"  « J’ai un plan, nous rentrons à Madrid, nous conspirons, le roi répudie la reine, la vieille épouse le perroquet, César devient roi, je l’épouse et me voilà reine ! »
J’ai encore eu la larme à l’œil devant E.T et Danse avec les loups. Attention spoiler pour les extra terrestres (c’est le cas de le dire) qui ne connaîtraient pas encore ces chefs-d’œuvre : pendant la scène où l’on tente de sauver E.T et Elliot, mon frère est subitement parti « vérifier la cuisson du gâteau ». Quand les salauds tuent Chaussette, ma belle-sœur est allée voir « si l’eau de la tisane était chaude ». Ils sont revenus comme par hasard lorsque les histoires s’arrangeaient. (J’ai tenu vaillamment le coup, je n’ai pas chouiné).

Dans la rubrique nécrologique de la semaine, le chanteur Phil Everly est décédé à 74 ans, des suites d’une maladie pulmonaire. Sa musique avait influencé les Beatles. Il était l’auteur de chansons sur lesquelles j'aimais swinguer, comme Wake up little Susie, ou Made to love, reprise en français par Claude François sous le titre Belles belles belles (chansons en lien).

sixieme-sens.jpgA la télé ce soir, comme toujours le dimanche, beaucoup de films intéressants :
Pas moins de trois M.Night Shyamalan, quand il était encore un bon réalisateur : sur 6ter, Signes avec Mel Gibson, puis Incassable avec Bruce Willis. Sur HD1 à 23h, Sixième sens.

lancelot.jpgPour les amateurs de films d’aventures, Lancelot avec Richard Gere et Sean Connery sur Numéro 23, ou bien La fille de d’Artagnan sur Gulli, avec Philippe Noiret♥♥ et Sophie Marceau. Des divertissements honnêtes que j’avais appréciés lorsque j’étais adolescente.
Sur HD1, Robin des bois de Ridley Scott, vous pouvez lire  ma critique publiée à l’époque de sa sortie.
Sur NRJ12, S.O.S fantômes avec le grand Bill Murray.
midnight express.jpgLe terrifiant Midnight express sur D8 à 22h40. (musiques de ces deux films en lien).
Au cinéma de minuit, suite du cycle comédies musicales avec Donnez-lui une chance de Stanley Donen, dans la même veine que son précédent film Chantons sous la pluie, et la même actrice Debbie Reynolds.

Lundi sur W9, le classique de Tarantino, Pulp fiction.
Sur Arte en deuxième partie de soirée, un Kurosawa : Rashômon.

duel.jpgMardi à 20h45 sur NT1, Mary à tout prix, comédie délirante des frères Farrelly, où Matt Dillon et Ben Stiller se disputent la belle Cameron Diaz.
22h50 sur D8, le premier film de Spielberg, Duel. Je me souviens l’avoir vu pour la première fois avant les vacances de noël, avec ma classe de français, en 4ème. Mes camarades n’avaient pas compris l’intérêt de l’histoire : pendant 1h30, une voiture est poursuivie par un camion, sans raison. Moi, j’avais été subjuguée par la tension qui se dégage du film et cet éternel questionnement : pourquoi cet acharnement ? Qui est cet homme ?
A 23h20 sur M6, Tron : l’héritage avec Jeff Bridges et Garett Hedlund.

Mercredi sur Arte, Noce blanche de Jean-Claude Brisseau, avec Vanessa Paradis dans son premier rôle et Bruno Cremer. Je ne suis pas fan de ce réalisateur, mais ce film est plutôt bien fichu.

Jeudi sur W9, Arrête-moi si tu peux, j’en ai déjà parlé ici.
Sur France3, In the air de Jason Reitman (Thank you for smoking et Juno). Une petite comédie qui vaut surtout pour le charme de George Clooney.

Et vous, qu’avez-vous regardé pendant les fêtes ?

Petit quiz On connaît le film : quelle est la comédie citée dans le deuxième paragraphe ?


08/12/2013

La rubrique nécrologique de la semaine : Edouard Molinaro

molinaro.jpgEvidemment Mandela est mort, mais comme la rubrique traite de cinéma d’abord, j’en parlerai à l’occasion de la sortie du film de Justin Chadwick. Je l’ai vu il y a une dizaine de jours, il est bien. Donc parlons plutôt d’Édouard Molinaro…
Samedi, j’ai mal dormi. Les plombs ont sauté dans tout l’appart alors que seul l’ordinateur était allumé. J’ai peur de constater que mon fidèle ami est décédé. J’appuie sur le bouton. Pas de boum, il fonctionne (en fait c’est le cumulus qui a rendu l’âme. La douche froide, parait que ça raffermit…) L’ordi s’allume directement sur Twitter, où mon œil est en premier attiré par cette nouvelle : « Edouard Molinaro est décédé… »

Immédiatement, je téléphone à mon frère, pour lui sortir la phrase code habituelle :
-    « - T’as vu qui est mort ?
-    A part ton cumulus ? Non ?
(Je mime en larmoyant) : « J’ai cassé ma biscotte !
-    Serrault ? mais il est mort depuis longtemps !
(Sur un ton dépressif) : « Elle a pas voulu venir… » (Sévère) : « Ce qu’il lui faut, c’est un peu de chaleur humaine. Je m’en occupe. »
-    Brel et Ventura sont morts aussi…
- « L’autre, affreux, un peu difforme, vous savez avec un bec de lièvre et un œil qui part comme ça. »
-    Ah, Anémone est encore vivante.
-    Alors quel est le point commun entre eux ?
-    La cage aux folles, L’emmerdeur, Pour 100 briques t’as plus rien… Merde, Edouard Molinaro…

cage aux folles zaza.jpgLe réalisateur est décédé samedi 7 décembre, à 85 ans, d’une insuffisance pulmonaire. Deux semaines après Georges Lautner, c’est l’hécatombe dans le cinéma populaire français (non ! pas de « jamais 2 sans 3 ! ») Comme Lautner, Molinaro commence le cinéma durant la nouvelle vague, mais s'éloigne du mouvement. Il réalise son premier film en 1958 à 30 ans, Le dos au mur, un polar avec Claude Sautet pour assistant. Le metteur en scène se tourne vite vers la comédie, et toujours comme Lautner, la critique l’apprécie peu. Dans leur hommage, Télérama et Le nouvel obs le nomment même « artisan » plutôt que cinéaste… Le monde ajoute même que « lucide (…) Edouard Molinaro disait d'ailleurs n'aimer qu'un de ses films sur trois. » Les journalistes insistent sur la grande modestie du personnage.

Pourtant, les comédies d’Edouard Molinaro ont été primordiales pour moi. Comme celles de Lautner, elles ont bercé ma jeunesse. C’est un bonheur de les regarder, de rejouer les scènes de Zaza-Michel Serrault, ou de François Pignon-Jacques Brel… Les films de Molinaro me garantissent une bonne humeur communicative, des répliques à échanger entre frangins, des « Private joke » comme on dit. Alors non, pour moi Molinaro n’était pas un simple artisan, un simple fabricant de films. Ou alors un ouvrier qui cimentait mes relations et mettait du baume au cœur… Pour se remonter le moral, on cite toujours une réplique de ses films. Pas plus tard que vendredi :
« Tu te rends compte, 1600 euros pour réparer une bagnole !
- Ca ferait mal ! C’est quoi comme marque, je vais me renseigner…
- Une peugeot.
- Ca fait 10 ans que je suis Peugeot. Et jsuis fidèle. (L’emmerdeur)
- J’appelle plus ça du budget, mais de l’attaque à mains armées ! (La chasse à l’homme) »

emmerdeur.jpgOu bien encore :
- le Jacquot va se remarier ! Alors qu’il s’est déjà fait avoir une fois !
- « Je vous laisse encore le choix : le mariage ou les menottes ? » - J'avoue que la différence m'échappe. »

Etc, etc… On peut tenir des heures comme ça… Surtout grâce à notre film familial préféré, L’emmerdeur, avec Jacques Brel et Lino Ventura. Le scénario est signé par l’excellent Francis Véber. Il inaugure la série des François Pignon (ou Perrin) cet être maladroit (comme Pierre Richard dans Les compères, Jacques Villeret dans Le dîner de cons) qui se retrouve associé à son contraire, un homme imposant et plutôt antipathique. Cliquez sur la bande annonce très originale récitée par Claude Piéplu.

pour 100 briques.jpgJ’adore également Pour 100 briques t’as plus rien, avec Daniel Auteuil et Gérard Jugnot. Deux chômeurs braquent une banque et partagent le butin avec leurs otages. Lorsque j’étais enfant, je faisais ce rêve récurrent grâce à ce film où tout semble facile : comme les personnages, j’étais poursuivie par la police, mais je parvenais à m’échapper, prendre l’avion, et me retrouvais sur une île paradisiaque, loin des soucis, à profiter de la vie avec mes amis… Le rêve.  Reste plus qu’à braquer une banque…
En dehors des comédies, le téléfilm Au bon beurre avec Roger Hanin et Andréa Férréol en couple pétainiste m’avait beaucoup marqué. Il était sans doute responsable de mon cauchemar cette fois-ci : j’imaginais que j’étais une enfant Juive et que les nazis venaient chercher toute ma famille. Je restais dans ma cachette favorite (derrière le poêle, comme le chat) et les soldats ne me trouvaient pas (mais ma famille qui ne jouaient pas à cache-cache avec moi, si…)

Comme beaucoup, j’adore évidemment La cage aux folles, avec l’incomparable Michel Serrault en Zaza. Ce film a tout de même été jusqu’aux Oscars, pour le scénario et la réalisation (mais  Kramer contre Kramer l'a battu). Il est resté pendant 8 ans le film en langue étrangère le plus vu aux Etats-Unis !
Sans oublier les De Funès, Oscar et Hibernatus… Ce dernier sera diffusé en hommage jeudi soir sur France 3.

Une filmographie sélective :

1959 : Un témoin dans la ville, avec Lino Ventura
1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin, avec JC Brialy et JP Cassel
1964 : Une ravissante idiote, avec Brigitte Bardot
1964 : La Chasse à l'homme, avec Belmondo  et Françoise Dorléac
1967 : Oscar, avec Louis de Funès et Ckaude Rich
1969 : Hibernatus, avec De Funès et Claude Gensac
1969 :  Mon oncle Benjamin, avec Jacques Brel
1973 : L’emmerdeur, avec Jacques Brel et Lino Ventura
1978 : La cage aux follesn avec Michel Serrault et Ugo Tognazzi
1979 : Cause toujours... tu m'intéresses ! avec JP Marielle et Annie Girardot
1981 : Au bon beurre, avec Roger Hanin et Andréa Ferréol
1982 : Pour 100 briques t’as plus rien, avec Auteuil et Jugnot
1985 : L'Amour en douce, avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart
1988 : À gauche en sortant de l'ascenseur, avec Pierre Richard et Béart
1992 : Le Souper, avec Claude Brasseur et Claude Rich
1996 : Beaumarchais l'insolent, avec Fabrice Luchini.

Et vous, quel est votre film d’Edouard Molinaro préféré ?

01/12/2013

La rubrique nécrologique de la semaine : Paul Walker

paul walker.jpgL’acteur Paul Walker est décédé hier dans un accident de voiture, à seulement 40 ans. Il revenait d’un gala de charité pour les victimes du typhon aux Philippines. Un ami conduisait la Porsche, qui a percuté un arbre et pris feu. La vitesse est sans doute la cause de l’accident…

Mourir dans un bolide quand on était le héros des films Fast and furious, où Paul Walker interprétait un pilote de course, quelle ironie… Et déjà ce nom, « Walker »  à croire que l’acteur aurait mieux fait de marcher. Mémé Papillote a toujours refusé de conduire une voiture et je suis toujours en alerte dans ces engins de mort. J’ai connu plusieurs personnes décédées dans des accidents de la route…

antartica.jpgPaul Walker a aussi joué dans... Une virée en enfer. Dans ce film, il achète une guimbarde afin de traverser les États-Unis et rejoindre sa copine, mais le parcours est semé d’embûches. L’acteur interprétait souvent des personnages sur la route toute la sainte journée, devant fuir ou poursuivre des méchants afin d’échapper à la mort, comme par exemple La peur au ventre (Running scared) où il est poursuivi par la Mafia. Dans Antartica, film d’aventure tiré d’une histoire vraie, que j’avais bien aimé, il est victime d’un accident de…traîneau. S’il est secouru, il retourne néanmoins sur place, sur la glace déserte et hostile, pour sauver ses chiens.

Paul Walker était en plein tournage de Fast and Furious 7 (je ne savais même pas qu’il y en avait eu autant). Le film devait sortir en juillet. Avec cette triste mort brutale, la fin de l’histoire devra être modifiée…
J’admets n’avoir vu aucun des Fast and furious (pas mon genre de films) mais j’avais apprécié le beau blond dans Mémoires de nos pères de Clint Eastwood, et le sensible Antartica. Une longue carrière attendait Paul Walker, fauché en pleine gloire, si jeune, quel dommage.

25/11/2013

La rubrique nécrologique de la semaine : Georges Lautner

lautner.jpgVendredi, je décide de ne pas allumer l’ordi. Comme un jour de repos loin de l’écran. Je rate donc l’annonce sur Twitter, qui sait toujours tout en premier. Ce qui me permet en général de téléphoner à mon frère pour lui faire deviner le dernier décès de célébrité, comme je l’ai déjà raconté ici pour Claude Miller. Une sorte de jeu qui pourrait paraître d’humour noir, mais qui est en fait un hommage pudique. Au lieu de s’exclamer de but en blanc avec tristesse : « Georges Lautner est mort » on annonce d’abord « T’as vu qui est mort ? » L’autre se prépare à recevoir une mauvaise nouvelle. Puis on amène l’information avec douceur, en citant les œuvres les plus connues et appréciées de la personne décédée.

Mais cette fois-ci, j’apprends le décès brusquement. Samedi, tout en mangeant mon riz cantonnais, je regarde d’un œil distrait le journal de Victor Robert sur Canal+, à midi 45. Et là, en toute fin, il annonce, comme si ce n’était rien « Il était l’un des grands réalisateurs
Ma fourchette pleine de riz suspend sa trajectoire (et vous heures propices, suspendez votre cours) :      - Oh non ! Qui ?
Et là je vois des images des Tontons flingueurs. Je n’entends même plus le commentaire du journaliste, mon couvert retombe dans l’assiette, déversant des petits pois partout.
Faut reconnaître, c’est du brutal.
Devant partir soudainement, je n’ai ni le temps d’écrire ma rubrique nécrologique, ni de téléphoner à mon frère. J’envoie simplement un texto avec la phrase rituelle « T’as vu qui est mort ? » et je reçois en réponse un laconique « oui. » Inutile d’en dire plus. Aucune citation d’Audiard ne peut décrire notre sentiment. « On naît, on vit, on trépasse… C’est comme ça pour tout le monde. »

tontons flingueurs.jpgMort d’un pourri ? Non. Comme Lautner ne peut « faire son panégyrique lui-même », je le fais à sa place. C’est parfois assez édifiant et souvent assez drôle, car il m'arrive de m'attribuer des mots qui sont en général d'Alphonse Allais et des aventures puisées dans La Vie des Hommes illustres.

Georges Lautner est décédé vendredi 22 novembre, à l’âge de 87 ans, des suites « d’une longue maladie » (en général, on nomme ainsi le cancer, comme s’il était honteux). Il était le fils d’une comédienne (qui apparaîtra dans plusieurs de ses films) et d’un aviateur. Son père meurt dans un accident lors d’un meeting aérien, en 1938, alors que Georges n’a que 12 ans : « Là, j'ai commencé à comprendre que la vie, ce n'était pas ce qu'on lisait dans les bouquins d'enfant. C'était vraiment le premier choc dégueulasse, la première épreuve qui m'a toujours marquée…»

Pourtant, comme beaucoup, Lautner se remet de ses blessures grâce à l’humour et l’art : le cinéma, en particulier les comédies policières populaires. Trop timide pour être acteur, il réalise son premier film en 1958, La môme aux boutons. Son plus grand succès, Les tontons flingueurs, sort en salles cinq ans plus tard.
Devenu culte au fil des années, il est vivement critiqué par la presse spécialisée lors de sa sortie : « Je n'ai jamais compris pourquoi ce film avait marché. La critique était contre nous. C'est sorti, à l'époque, dans quatre salles à Paris. Ça n'a pas été un triomphe ».
En effet, Les tontons flingueurs est réalisé en pleine période de la nouvelle vague. La comédie populaire franchouillarde, les gangsters miteux ne sont pas au goût de la presse intellectuelle élitiste. Lautner le réalisateur et son fidèle acolyte Audiard le dialoguiste souffrent beaucoup du manque de reconnaissance de leurs pairs. Mais « la bave du crapaud n’empêche pas la caravane de passer ». Et « l'idéal quand on veut être admiré, c'est d'être mort. »

D'accord, d'accord, je dis pas qu'à la fin de sa vie Jo Le Trembleur il avait pas un peu baissé. Mais n'empêche que pendant les années terribles, sous l'occup', il butait à tout va. Les tontons
Flingueurs quoi ! Aujourd’hui, 50 ans après la sortie de ce film culte, seuls Venantino Venantini (83 ans) et Claude Rich (84 ans) sont encore vivants… (le chat noir va encore porter la poisse…)

il etait une fois un flic.jpgMalgré le rejet des critiques de cinéma, le public plébiscite les films de Lautner, mettant en scène les acteurs les plus illustres : Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche (Les tontons flingueurs) Gabin (Le pacha), Delon (Mort d’un pourri), Belmondo (Flic ou voyou), Jean Yanne (Laisse aller, c’est une valse), et comme actrice, le plus souvent Mireille Darc.
Les films de Lautner restent célèbres pour les personnages, aussi pittoresques du premier au dernier rôle, mais surtout grâce aux dialogues de Michel Audiard, dont chacun en connaît au moins une paire… Certaines bandes originales deviennent aussi célèbres, comme Chi mai d’Ennio Morricone dans Le professionnel. (Je l'avais sur une cassette et je prononçais le titre comme il s'écrit en français.) Je me souviens toujours de cette dernière scène, où Belmondo se dirige vers l’hélicoptère… Malheureusement je me rappelle aussi du chien qui court dans la pub qui reprend la chanson... Lautner fait appel aux plus grands compositeurs de musique de films, comme Philippe Sarde (Les choses de la vie, Le locataire) pour La valise par exemple. Même si les films du cinéaste ne font pas dans la dentelle, ils ont jalonné mon enfance, lorsque je regardais les films populaires de Ciné dimanche et son générique plein de promesses de cinéma…

valise marielle.jpgParmi mes préférés, je citerai le moins connu Il était une fois un flic, avec Mireille Darc et Michel Constantin, mais l'acteur le plus drôle est le gamin ! Les dialogues sont cette fois-ci de Francis Veber. J'aime beaucoup aussi La valise,  avec mon chouchou la plus belle voix du monde Jean-Pierre Marielle. Sur la fin de sa carrière, Lautner a délaissé les comédies, avec par exemple en 1988 La maison assassinée avec Patriiick Bruel, qui avait beaucoup marqué l’enfant que j’étais. Son dernier film date de 1992, L’inconnu dans la maison, une adaptation de Simenon, avec Bébel dans le rôle titre.

La télévision rend hommage à George Lautner, en diffusant ce soir, Ne nous fâchons pas, puis Le guignolo sur HD1, et Laisse aller c’est une valse sur Paris première.

Georges Lautner sera enterré dans sa ville natale, Nice.
Oh, dans le fond, y'a pas de quoi pleurer ! Il revient tout simplement à Saint-Denis, Albert. Il revient après un grand tour inutile, c'est tout. Il va enfin pouvoir se reposer de toutes ses singeries, de toutes ses fatigues, chez lui, là, tout près de la Seine. Autrefois, avant que le béton vienne manger l'herbe, c'est là qu'on regardait passer les bateaux, tous les deux. On jouait à faire semblant de croire qu'elles allaient à Shanghai, les péniches, ou qu'elles passaient sous le pont de San Francisco. Et lui, Albert, il a dû continuer longtemps à faire semblant d’y croire. À croire des trucs, des machins. C'est peut-être bien à cause de ça qu'il est mort…

Et vous, quel est votre film de Lautner préféré, votre citation d’Audiard favorite ?

Quiz On connaît le film, avec des citations d'Audiard à retrouver dans le texte...


Une filmographie sélective de George Lautner, réalisateur de 42 films :

pacha.jpg1961 : Le Septième Juré
1963 : Les Tontons flingueurs
1964 : Les Barbouzes
1966 : Ne nous fâchons pas
1968 : Le pacha
1970 : Laisse aller... c'est une valse
1971 : Il était une fois un flic
1972 : Quelques messieurs trop tranquilles
1973 : La valise
1974 : Les Seins de glace
1977 : Mort d’un pourri
1979 : Flic ou Voyou
1980 : Le Guignolo
1981 : Le Professionnel
1984 : Joyeuses Pâques
1985 : La Cage aux folles 3
1986 : La vie dissolue de Gérard Floque
1988 : La Maison assassinée
1992 : L'inconnu dans la maison