17/11/2013
La rubrique nécrologique et les films de la semaine : JFK, Un air de famille, Incendies...
Dans la rubrique nécrologique de la semaine, le cinquantenaire de l’assassinat de JFK.
Au lycée, mon prof d’histoire avait abordé le sujet en deux phrases, comme le faisait notre manuel : un fait, une date, un meurtrier : Lee Harvey Oswald. Nous étions pourtant des élèves passifs (le prof avait le don de nous endormir) mais quelques voix s’élevèrent : « M'enfin ! Et la balle magique alors ? » (On reconnaît mon « m’enfin » indigné emprunté à Lagaffe) et la réponse du prof, apathique « il existe différentes théories, mais je ne suis là que pour m’en tenir aux faits… »
Ce prof, comme la grande majorité que j’ai connu malheureusement, n’était pas un bon pédagogue. Il se bornait à lire ses notes d’une voix morne, sans échange avec ses élèves. Je m’ennuyais, et comme je détestais apprendre par cœur sans approfondir ni analyser (des dates, des faits, rien que des faits), mes résultats s’en ressentaient. Les autres années, j’ai eu la chance de suivre les cours d’un prof passionnant, qui nous racontait l’Histoire avec un grand H, comme une histoire, et lançait des débats en faisant des parallèles avec l’actualité. Mes notes grimpaient en flèche, toujours bonne première. Ce prof m’a fait aimer l’Histoire. Jusque là, je ne l’appréciais qu’à travers les films et documentaires.
D’ailleurs, c’est en 1991 grâce au film d’Oliver Stone, JFK, avec Kevinou Costner, que je me suis passionnée pour l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Jackie ramassant la cervelle de son mari est une vidéo qui m'a fortement marquée comme beaucoup d'entre nous... La polémique suscitée par le film permis de créer une loi sur « la divulgation des assassinats » en mettant certaines archives à disposition. On m’avait certifié que les dossiers étaient rendus publics 50 ans après un crime (après vérification, ce n’est pas entièrement exact), et j’attendais donc avec impatience ce 22 novembre 2013 en me disant « qu’est ce que je serai vieille, mais je saurai enfin qui à tué JFK ». Je pensais la même chose pour Marilyn Monroe… J’attends toujours.
Cette semaine, une foison de documentaires aborde le sujet. Je pense me concentrer sur celui de Patrick Jeudy, diffusé jeudi mardi sur Arte : Dallas, une journée particulière. En général j’apprécie le travail de ce réalisateur : Il n’y a pas de Kennedy heureux, édifiant, Marilyn dernières séances et Marilyn malgré elle, Eliot Ness contre Al Capone… Un autre documentaire de Patrick Jeudy est diffusé ce soir sur France 5, mais se concentre cette fois-ci sur Jackie Kennedy.
A la télé ce soir, après l’excellent Spartacus de Stanley Kubrick la semaine dernière, Arte diffuse encore un film de rebelles au temps des Romains : Barabbas, responsable d’une insurrection, qui devait être crucifié au côté de Jésus. Ponce Pilate a demandé à la foule de choisir entre les deux hommes lequel serait gracié, et la foule a choisi le premier... Réalisé deux ans après le succès de Spartacus, Barabbas est tout aussi spectaculaire, mais ma préférence va au racé Kirk Douglas plutôt qu’au physique rustre d’Anthony Quinn (et son absence de cou).
A la même heure sur HD1, Un air de famille de Cédric Klapisch, avec le couple Jaoui-Bacri au scénario. Personnages cocasses et dialogues irrésistibles comme d’habitude : le barman cool (Jean-Pierre Darroussin), la petite sœur sarcastique et anticonformiste (beaucoup me disent encore que "j'ai un air de famille" avec Agnès Jaoui) Le frère un peu beauf, à l’air vache mais tendre au fond (Bacri évidemment) :
« Ça va Denis, pas trop dur ? Tu fais quoi là, tu te nettoies le genou ? Bon ben il est propre maintenant, tu vas pouvoir attaquer le reste ! »
Le frère ambitieux, autoritaire, arrogant et tête à claques, la belle sœur un peu idiote et délaissée (Catherine Frot) :
« Tiens chérie, c’est pour toi.
-Oh une laisse, c’est le chien qui va être content !
- Mais non, c’est un collier !
- Mais c’est beaucoup trop luxueux pour un chien ! »
Lundi, en deuxième partie de soirée sur HD1, le troublant Dead Zone de David Cronenberg, adapté de Stephen King. Suite à un coma, John Smith (le toujours inquiétant Christopher Walken) a le don de voir le passé ou l’avenir d’une personne en la touchant. Il devient célèbre en aidant la police à résoudre des crimes. Mais en frôlant un candidat à l’investiture (Martin Sheen), le devin voit que cet homme devenu président déclenchera une troisième guerre mondiale… Comment réagir face à un évènement qui n’a pas encore eu lieu ?
A la même heure sur France Ô, Tigre et dragon de Ang Lee (Raison et sentiments, Le secret de Brockeback Mountain) J’aime beaucoup ce film, même si les puristes estiment qu’il propose des arts martiaux à la sauce occidentale. (Le réalisateur Taiwanais travaille à Hollywood). Je suis scotchée par l’inventivité et la poésie des combats : au sommet des arbres, il fallait y penser. (J’ai essayé de reproduire certains mouvements, mon dos s’en souvient encore. Mais je suis sûre qu’avec un peu d’entraînement…)
Mercredi, Arte propose Incendies de Denis Villeneuve. Comme Prisoners, le dernier film du réalisateur sorti récemment et dont j’ai parlé ici, on retrouve la même tension extrême et permanente, le conflit entre le bien et le mal, et on ressort traumatisé… Je n’avais pas prévu de regarder ce film, le sujet ne m’intéressait pas. Mais j’étais tombée par hasard sur le début, qui m’avait immédiatement emballée : Des jumeaux chez un notaire, à la suite du décès de leur mère. On leur remet deux enveloppes : une qui doit être portée à leur père, qu’ils croyaient morts, et une à leur frère, dont ils n’ont jamais entendu parler. Les jumeaux partent alors à leur recherche…
Jeudi sur NT1, La neuvième porte, avec Johnny Depp. Un film mineur de Roman Polanski, mais assez plaisant pour les amateurs de fantastique et d’ambiance horrifique. Un collectionneur de livres rares découvre un manuel satanique, et les décès étranges se succèdent autour de lui…
Et vous, appréciez-vous ces films ?
20:41 Publié dans A la télé cette semaine, La rubrique nécrologique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : télé, cinéma, jfk, un air de famille, jaoui bacri | | Facebook
03/11/2013
La rubrique nécrologique et les films de la semaine : Lou Reed, Un singe en hiver, A serious Man, Black book...
Retour de la rubrique nécrologique, avec la mort de Lou Reed. Le chanteur est décédé à l’âge de 71 ans, après une vie d’excès, d’alcool et de drogues, qu’il vantait dans des chansons comme Heroin. Reed a subi une greffe de foie qui n’a pas réussi à le sauver, et d’après sa femme, il est mort en "regardant les arbres et en faisant du tai-chi." Elle ajoute : « je sais que ses chansons sur la peine et la beauté du monde transmettront à beaucoup de gens la joie incroyable qu'il avait à vivre".
Le fondateur du mythique Velvet underground a laissé des albums emblématiques, dont mon préféré reste le premier de 1967, avec les chansons « Sunday morning » qu’il jugeait trop pop et détestait, et I’m waiting for the man. Lou Reed s’est ensuite lancé dans une carrière solo, dont les chansons les plus célèbres demeurent Walk on the wild side et ma favorite Perfect day.
A la télé ce soir, encore un de mes films cultes sur Arte : Un singe en hiver d’Henri Verneuil, avec Gabin et Bébel, tendres alcooliques qui refont le monde. Les dialogues sont d’Audiard, et je ne me lasse pas de les déclamer aux moments appropriés. Comme, dès qu’on ouvre une bouteille, chanter « Nuits de Chine, nuits câlines nuits d’amour… nuits d’ivresse ! » (voir extrait). Ou bien encore : « tu m’emmerdes gentiment, affectueusement, avec amour… mais tu m’emmerdes !! » et toujours les réflexions sur les cons chères à Audiard : « si la connerie n’est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille ! » A ne pas rater.
A la même heure, Gulli diffuse le film fantastique Edward aux mains d’argent de Tim Burton, avec un émouvant Johnny Depp, rejeté par les hommes à cause de son handicap. Sa fameuse tenue et ses ciseaux en guise de doigts pouvaient s’observer à l’exposition Tim Burton à la cinémathèque : Johnny, il est tout petit, et mince comme une fillette !
Sur D8, Le talentueux M. Ripley, remake de Plein soleil dont j’ai parlé ici.
Lundi, soirée spéciale frères Coen, avec The big Lebowski, un film que j’adorais étant ado, et A serious Man.
Dans le premier, Le duc (l’excellent Jeff Bridges) est un glandeur tranquille et affiché, qui passe son temps à boire et à jouer au bowling. De dangereux malfrats le confondent avec un bandit et lui réclament une somme colossale. Le paresseux va devoir rompre avec sa léthargie habituelle pour se sortir du pétrin.
Dans A serious man, comme souvent chez les frères Coen (Fargo, The barber) un homme s’enfonce dans une spirale de l’échec. Il est entouré de bras cassés, dont son fils, qui s’ouvre au monde et découvre la musique pop à travers cette superbe chanson de Jefferson Airplane : Somebody to love .
Mercredi, Arte diffuse un autre film des Coen, O’ Brother, avec George Clooney, bagnard des années 30 qui se fait la malle.
Mardi, soirée Gremlins sur NT1. Moi aussi je veux un Gizmo qui chante.. mais qui ne se transforme pas quand on le nourrit après minuit !
Mercredi, France 4 diffuse Les ripoux, une bonne comédie populaire à la française, fonctionnant sur un duo décalé. Noiret♥ incarne un vieux flic désabusé, dont le travail principal est de ramasser des pots de vin et assister aux courses hippiques. Le petit bonhomme de vie du ripou se retrouve perturbé par l’arrivée d’un jeune inspecteur, Thierry Lhermitte♥, pétri de principes et ravi de passer à l’action…
Jeudi à minuit 15 (!) M6 diffuse l’excellent Black Book de Verhoeven, l’un de mes réalisateurs préférés (Robocop, Starship troopers, Total recall…) Pour ce film, le cinéaste quitte Hollywood pour retourner dans sa terre natale, les Pays-bas. Je trouve qu’il renoue avec ses premières œuvres moins commerciales (Katie Tippel, Le soldat orange…) Black Book se déroule pendant la seconde guerre mondiale, à la Haye. Une femme juive et résistante infiltre les services de renseignements allemands. Un énième film sur cette période, mais les personnages sont ambigus, tout sauf manichéens. Le scénario complexe multiplie les rebondissements. Comme l’annonce aussi le titre, noir c’est noir. Puis l’héroïne est interprétée par Carice Van Houten, que je ne peux qu’apprécier puisqu’elle porte le nom de mon cacao favori. Argument de poids n’est-ce pas.
Et vous, appréciez-vous Lou Reed ? Avez-vous vu ces films ?
20:25 Publié dans A la télé cette semaine, La rubrique nécrologique, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télé, cinéma, un singe en hiver, bébél, les ripoux | | Facebook
12/12/2012
La rubrique nécrologique de la semaine : Goldorak est mort
Après le décès du Bee gees et ma chorégraphie sur Stayin’ alive au boulot…
Le décès de Frank Alamo et mon duo sur Biche ô ma biche…
Le décès de J.R il y a trois semaines, qui m’a fait chanter « Dallas, ton univers impitoyaaaaaaaableuuuuuuh » (en remplaçant Dallas par le nom de l’entreprise)
Après le décès de Dave Brubeck qui m’a fait écouter Take five au travail…
Et bien d’autres encore…
J’apprends ce dimanche la mort de Daniel Gall, la voix française du héros Actarus dans Goldorak. Il a pris la route n°7. (Cliquez pour entendre sa voix).
Pour Dallas, je ne connaissais pas les détails de la chanson, je me contentais de beugler le refrain. Mes collègues devaient donc supporter la casserole sur un temps relativement court. Mais pour Goldorak, je connais les paroles par cœur, de trois chansons. En faisant des recherches, j’apprends qu’il en existe bien plus… Mes pauvres collègues ont donc eu le droit à toutes les versions pendant la pause de midi, danses disco et rock incluses. Tentez d’imaginer la scène…
Les employés grincheux ayant l’air de penser que j’ai 8 ans et demi (alors que j’en ai 12) je me justifie : « A la fac j’avais étudié très sérieusement ce dessin animé avec une prof hyper intello, elle nous avait donné un dossier philosophique de 40 pages auquel je n’avais rien compris ! »
Je commence par le premier générique de 1978, chanté par Enrique, en martelant le rythme sur mon bureau, comme un cheval au galop :
« Accours, vers nous,
Prince de l’espace
Viens vite, viens
Nous aider
Viens défendre notre Terre
Elle est en danger !
L’ennemi héréditaire
Veut nous écraser
L’avenir du genre humain
Tu l’as dans tes mains !
Collègue de 50 ans : « ça vole pas très haut tes paroles ! »
« Oui, mais tu sais qui les as écrites ? (J’ai potassé avant de venir) Pierre Delanoë (rien à voir avec le maire) qui a signé Champs Elysées pour Joe Dassin ! et aussi Le bal des Laze pour Polnareff, Nathalie pour Bécaud, Une belle histoire pour Fugain, La ballade des gens heureux pour Lenorman, Les lacs du Connemara pour Sardou… »
Là, ça leur parle tout de suite plus aux vieilles.
Delanoë a aussi écrit les paroles du générique de fin, qui ont été interdites à l’époque :
« Va combattre ton ennemi
Il est moins vaillant que toi
Goldorak pour notre vie
Je suis sûr que tu vaincras
Toi le prince de l’espace
Le champion de la Terre
Tu vas sauver notre race
Nous redonner la lumière… »
Censuré, Delanoë adoucit les paroles, chantées cette fois-ci par Noam :
« Il traverse tout l’univers
Aussi vite que la lumière
Qui est-il ? D’où vient-il ?
Formidable robot
Des temps nouveaux ! »
Je trouve la musique pas terrible. Delanoë reprend la mélodie d’Accours vers nous mais change les paroles en 1979, pour La légende d’Actarus :
"Là-haut, là-haut
Très loin dans l’espace
Entre la Terre et Vénus
Le ciel garde encore la trace
Du prince Actarus
Il rêvait de notre Terre
La planète bleue
Dont il voyait la lumière
A 100 000 lieues"
Puis, certainement pour contredire les attaques sur la violence du dessin animé, en 1979 on peut entendre cette version complètement kitsch et molle, assez drôle. Avec Le prince de l'espace, on a l’impression que Goldorak lance des fleurs à la place de son fulguro poing. Je danse en mimant un hippie fleurs dans les cheveux et j’entraîne des éclats de rire :
« Actarus dans ton Goldorak
Tu n’as jamais peur de rien
Quand l’armée de Vega attaque
Tu lances tes fulguropoings (…)
Pour l’amour des oiseaux des fleurs
Et pour l’amour des enfants
Tu seras vainqueur des géants et des méchants »
On continue dans le disco kitsh et rose, avec cette version de 1982, la pire selon moi, Et l’aventure continue :
« Dans l’espace infini
Tu rejaillis à nouveau
Le plus puissant des robots
Version un peu plus punchy mais toujours aussi marrante au 3 ème degré, La Justice de Goldorak:
« Il nous apparaît géant
Quelquefois effrayant
Et même peut-être méchant !
Goldoraaaaaaaak
Mais ce n’est qu’un justicier ! »
Puis vient le temps du club Dorothée, et la version de Bernard Minet de1987. C’est celle que j’ai connue, celle que je préfère avec Accours vers nous :
« Goldorak go !
Rétro laser en action !
Goldorak go, va accomplir ta mission
Dans l’infini, des galaxies
Poursuis ta lutte infernale
Du bien contre le mal !
Goldorak Go !
Bernard Minet a aussi chanté une version rock n’ roll, qui m’a permis d’esquisser de nouveaux pas de danse et de faire virevolter une collègue :
« Le plus grand des robots de l’espace
Goldorak retenez bien son nom
Le héros que nul ne surpasse
Goldorak, oui c’est son nom ! »
Et pour conclure, la chanson parodique des Fatals Picards et la vidéo Goldorak est mort, qui a fait hurler de rire les jeunes geek de la boîte (cible plus facile et judicieuse que les femmes de 50 ans, mais j’aime relever des défis).
Je viens d’apprendre le décès de Ravi Shankar, le père de Norah Jones, maître du sitar qui a donné des cours à George Harrison. Pauvres collègues, demain ils vont supporter de la musique indienne pendant leur repas.
Je prépare depuis plusieurs semaines un nouveau coup musical à faire au travail, en accord avec une actualité prochaine. J’ai trouvé deux complices pour faire les chœurs.
Petit quiz On connaît la chanson, je vous laisse deviner quelle chanson je vais chanter… (Indice : réponse la semaine prochaine)
Et vous, quelle est votre version préférée de Goldorak ? La plus kitsch ?
23:41 Publié dans La rubrique nécrologique, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : chanson, goldorak, dessins animés | | Facebook
14/10/2012
La rubrique nécrologique et les films de la semaine : Frank Alamo,This is England, Red Riding 1980, La vie des autres...
Jeudi, 17h30, au boulot. Silence de mort dans l’open space m’a tuer. Je traîne discrètement sur Twitter. Je lis la dernière dépêche du Monde diplomatique de Voici et je ne peux m’empêcher de m’exclamer :
« Oh purée, Frank Alamo est mort ! »
Tous les regards se braquent sur moi. Je viens de me faire griller en plein glandage. En même temps je suis censée finir le travail à 17 heures, enfin, plutôt 17h15 car j’arrive tous les jours sans exception en retard depuis deux mois (ça se sent que je suis motivée par ce job hein ?) donc j’ai bien le droit de glander sur Internet.
- Bah, qui c’est ?
- Mais si, enfin ! (je chante tout en twistant sur ma chaise) Biche ô ma biche, lorsque tu soulignes, au crayon noir tes jolis yeux… »
Collègue sympa : - oui hihi, j’aimais bien ! « biche ô ma biche, moi je m’imagine… »
Je reprends en chœur, haussant la voix et me levant pour l’inviter à danser : « que ce sont deux papillons bleus ! »
Air consterné des autres grincheux.
Malheureusement pour eux, j’ai squatté le bureau jusqu’à 19 heures parce que j’attendais le bon moment pour me rendre à un spectacle, ils ont donc dû subir ma chansonnite de radio Nostalgie. Certains ont quitté le travail plus tôt que d’habitude…
Frank Alamo est donc mort jeudi, de la maladie de Charcot, la veille de son anniversaire. C’est quand même pas de bol, il a manqué le gâteau et les 70 bougies à souffler (« fais un vœu… ») Il se nommait en réalité Jean-François Grandin (ce qui est tout de suite beaucoup plus commun) et a choisi son pseudonyme en référence au film de John Wayne. Il s’est spécialisé dans la reprise en français de chansons anglo saxonne à succès. Aujourd’hui on se plaint que nos compatriotes chantent en anglais, mais « je me bats pour gagner » sonne moins bien que « A hard day’s night »… Fort Alamo a également assiégé une autre chanson des Beatles, « Je veux prendre ta main ». (petit quiz on connaît la chanson : quel est le vrai titre anglais ?)
A la télé ce soir, France 4 diffuse souvent des films intéressants le dimanche, à … MINUIT ET DEMI. Par exemple Super size me, le documentaire sur MacDo la semaine dernière, ou il y a quelques temps le superbe My summer of love, avec l’ensorcelante musique de Goldfrapp (voir le lien). Je remercie pour une fois mes insomnies qui m’ont permis de redécouvrir My summer of love, qui m’avait déjà emballé des années auparavant, avec la magnifique Emily Blunt et l’acteur Paddy Considine, je vous en parlais la semaine dernière.
Ce soir justement, This is England, un film du copain de lycée de Paddy Considine, Shane Meadows. Dans This is England, le réalisateur raconte sa propre jeunesse, au début des années 80, dans un milieu pauvre où le chômage règne : celle d’un garçon de 12 ans mal dans sa peau, qui rentre dans un groupe de skin head… Il ne présente pas simplement un témoignage social dur et sombre sur les années Thatcher, à la Ken Loach ou Mike Leigh, mais aussi un film sur l’adolescence et ses découvertes. Il n’est pas aussi léger que La boum c’est sûr, mais on rit parfois ! Shane Meadows, tout comme son ami Paddy Considine, s’est sorti de ce « déterminisme social » " En venant d'une ville comme Uttoxeter, personne ne s'attend à ce que vous deveniez réalisateur. En un sens, ma réaction face à cette violence a été l'élément déclencheur pour que je sorte de ce mode de vie."
Paddy Considine n’apparaît pas dans This is England, mais on peut le voir lundi sur Arte, dans la suite de Red riding (j’espère que vous avez vu le premier que je vous avais conseillé la semaine dernière !) Ce deuxième film se déroule en 1980. Considine y incarne comme souvent un justicier, le seul flic honnête dans une ville corrompue, qui se bat pour éclaircir le mystère de fillettes enlevées depuis des années… J’ai retenu ce dialogue dans le premier film, où le rôle du type intègre était tenu par un journaliste consciencieux (qu’on assassine la séquence suivante en maquillant le meurtre en accident) :
« -T’as jamais eu envie de nous délivrer du mal ? »
L’autre journaliste (le jeune Andrew Garfield) rigole.
Journaliste consciencieux : - Le mal triomphe par l’inaction des gens de bien ». (sur la photo : vas-y Paddy, te laisse pas intimider !)
Le même soir, en première partie de soirée, la nouvelle chaîne D8, rachetée par Canal +, propose des œuvres diffusées précédemment sur canal, comme par exemple lundi la série Braquo et le très bon La vie des autres. Dans ce film, un officier de la Stasi espionne un couple d’artistes soupçonné de diffuser des idées anti communistes. La paranoïa et la tension de cette époque sont parfaitement retranscrites, mais le film raconte aussi l’histoire touchante d’un homme qui s’éveille et se rebelle.
Mardi, W9 programme Babe, le cochon devenu berger, un joli conte que j’avais trouvé très novateur lors de sa sortie en 1995.
Jeudi, D17 ex Direct star, programme Batman le défi de Tim Burton. Je trouve que ses films sont de moins en moins bons depuis La planète des singes en 2001, film où il a rencontré sa femme Helena Bonham Carter. Elle n’est pas une très bonne muse. Alice au pays des merveilles ou Sweeney Todd ne valent pas Edward aux mains d’argent, Mars attacks ou Ed Wood … j’ai vu l’exposition Tim Burton à Bercy. Elle était intéressante (on voyait l’incroyable costume et les ciseaux-mains d’Edward, ou l’un de ses premiers courts métrages) mais les innombrables dessins étaient affichés à la suite sans véritable tri, on frôlait l’overdose.
Mardi, suite avec les documentaires à ne pas rater cette semaine. Pour une fois, ils ne seront pas classés dans la catégorie « documentaires qui donnent envie de se réfugier dans une grotte » car ils proposent des solutions et des actions concrètes ! Le mal triomphe par l’inaction des gens de bien…
23:05 Publié dans A la télé cette semaine, La rubrique nécrologique, On connaît la chanson, Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : télé, cinéma, canal +, this is england, shane meadows, paddy considine, red riding | | Facebook