Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/01/2011

La rubrique nécrologique et les films de la semaine

full metal.jpgPendant les fêtes, l’acteur Bernard-Pierre Donnadieu est décédé d’un cancer, à l’âge de 61 ans. Dernièrement il avait joué dans le téléfilm d’Yves Boisset, le réalisateur engagé dont les films traitent de sujets polémiques (sur la bataille d’Alger, l’affaire Dreyfus ou Seznec… l’excellent Le pantalon, sur les fusillés pour l’exemple de la guerre de 14... - Yvounet Boissetounet, clamse pas toi aussi!)

Revenons-en à Donnadieu… Il a donc joué dans le téléfilm de Boisset, L’affaire Salengro, sur le ministre du front populaire (le gouvernement qui a instauré les premiers congés payés en 1936). Pour nuire à l’image de Salengro, l’extrême droite l’a accusé injustement de désertion pendant la première guerre mondiale. Même si on prouvera la falsification des documents et l’innocence du ministre, Salengro, calomnié par les journaux, se suicidera (ce qui n’est pas sans rappeler l’affaire Bérégovoy je trouve)

donnadieu.jpgDonnadieu était excellent dans ce rôle. Avec sa gueule patibulaire, il interprétait souvent des rôles d’hommes de pouvoir, de brutes ou de méchants. Il a notamment joué dans Faubourg 36 et Le professionnel de Lautner. Son rôle odieux dans le film de Tavernier La passion Béatrice m'a traumatisé quand j'étais jeune  (j'ai toujours regardé beaucoup de films, c'est super, j'ai une bonne culture, mais parfois j'étais trop petite!) Pour moi, son rôle le plus marquant est Martin Guerre. J’adore ce film, la musique est absolument sublime, classée parmi les meilleurs B.O française et césar de la meilleure musique pour Michel Portal.
le_retour_de_martin_guerre_.jpgLe retour de Martin Guerre est inspiré d’une histoire vraie, tirée du compte-rendu du procès. Au Moyen-âge, un homme (Gérard Depardieu) revient dans son village natal après être parti à la guerre pendant des années. Il se souvient de tout et de tout le monde, pourtant personne ne semble le reconnaître… Film à voir.

pete postlethwaite.jpgUn autre grand acteur est décédé d’un cancer, le 2 janvier : Pete Postlehwaite. Il jouait essentiellement des seconds rôles, mais toujours marquants. On le voyait partout : dans l’épatant Les virtuoses, le film culte Usual suspects,  et dernièrement  dans Inception et The town. Sa prestation m’a beaucoup ému dans Au nom du père, où il joue le rôle du père justement. Ce film poignant est encore inspiré d’une histoire vraie, où le personnage incarné par Daniel Day Lewis(-l’un des meilleurs acteurs au monde- vis encore 40 ans s’il te plaît-) est accusé à tort d’être un terroriste de l’IRA.

bullit.jpgNiveau réalisateur, Peter Yates est mort à l’âge de 82 ans. Il ne faisait plus de films depuis une dizaine d’années, et je le connais surtout pour être le metteur en scène de Bullitt, le fameux film où Steve Mac queen fait mumuse avec sa voiture dans les rues de San Francisco.

Une femme, pour changer : on annonce aujourd’hui le décès de Susannah York, actrice du film On achève bien les chevaux.
C’est le cas de le dire.

full_metal_jacket.jpgSinon, dans la rubrique à ne pas rater à la télé cette semaine, restons dans cette ambiance festive. Jeudi, sur France 3 à 23h15, je vous conseille l'excellent Full metal jacket de Kubrick, sur les joies de l’armée et de la guerre au Vietnam. Je le connais par cœur, ainsi que la BO (surfin’ bird, these boots are made for walking de Nancy Sinatra… cliquez sur le lien vers le film). Je regarderais quand même le drame de ces jeunes « born to kill », les déboires de Baleine avec ce salaud de sergent Hartman: « sir yes sir ! - Combien tu mesures ? - 1 m75 sir ! - Jamais vu un tas de merde aussi gros ! » Et comme dit le héros Guignol : « les morts ne savent qu’une chose : il vaut mieux être vivant »

Vendredi à 21h sur LCP, je vous invite chaudement à regarder  le documentaire dont je vous ai déjà parlé, celui de ♥Paul♥Moreira ♥ : Travailler à en mourir .

Ouais, on rigole trop avec mémé morbide.

Et vous, avez-vous vu ces films ? Qu’avez-vous et qu’allez-vous regarder cette semaine ?

29/11/2010

La rubrique nécrologique de la semaine : Leslie Nielsen et Julien Guiomar

leslie_nielsen.jpgCa faisait longtemps que je n’avais pas fait de rubrique nécrologique de star de cinéma...
Je reporte mon quiz on connaît le film, mais je donne quand même  quelques citations en hommage :

Hier, Leslie Nielsen, acteur spécialisé dans les films comiques américains, est décédé à l’âge de 84 ans. Ses films était très troisième degré, parfois lourds. Je vous donne une de ces répliques, extraite de son film le plus connu :

« Encore merci et bonne chance, nous sommes avec vous »
De quel film est tirée la citation ?

Un autre acteur comique, celui-ci français, est mort la semaine dernière, à 82 ans.

Julien Guiomar possédait une gueule et une voix très particulière. Il incarnait parfois le « méchant », dont le plus fameux se trouve dans l’excellent film Z de Costa Gavras.  Il jouait aussi des personnages comiques, le plus célèbre étant l’ignoble Tricatel : (merci aux sites Réplikucultes et Cinélog pour les extraits)

« Je pense, Monsieur Tricatel, que vous êtes l'héritier de Machiavel.
-  Alors là, je vous arrête. Je ne suis pas un fils à papa, Monsieur. Je me suis fait tout seul. »

« Ce que Duchemin représente n'existe plus. Une cuisine compliquée, pour des gens privilégiés qui sont encore plus compliqués. Moi, je nourris des millions de personnes. Et demain je nourrirai peut-être la Terre entière! »

« Il faut à tout prix empêcher Duchemin de sortir de cette usine !
On peut très bien fabriquer quelques boites de conserves supplémentaires, non ? »

guiomar.jpgDe quel film s'agit-il ?

Avec Julien Guiomar, c'est encore un grand qui s'en va.  Son talent était sous exploité, car le cinéma ne lui proposait que des seconds rôles. Quel dommage.

Le film dans lequel Guiomar excelle est une de mes comédies françaises préférés. J’en parle dans mon interview cinéphile par LMO. Les dialogues sont de l’indétrônable Audiard, et le film de Philippe de Broca.

Voici une des répliques de Guiomar, incarnant un vieil homme mélancolique, philosophe, solitaire et théâtral :

« Ta vie coule comme une eau vive, tandis que la mienne fuit comme un vieux robinet. »
Cliquez sur l’extrait, où Guiomar part dans un  monologue philosophique. Culte.

Le héros du film est joué par Belmondo, qui livre encore un formidable rôle de personnage extravagant, d’arnaqueur mythomane. Je connais les répliques par cœur, je ne peux pas résister au plaisir d'en réciter:

Bebel : Moi aussi, j'ai longtemps été seul. J'ai eu une jeunesse atroce dont j'aime mieux pas parler. Un père alcoolique, maman usée par les lessives... Je la revois dans la forêt couverte de givre, ramassant du bois mort, moi accroché à ses haillons...
-  Vous étiez combien, chez vous ?
Bebel : Boh... Au moins quinze.
- Quinze ?!
Bebel : Et puis des hommes ont commencé à défiler à la maison. Des militaires, surtout. Faut dire que maman était très belle. Vous l'auriez vue sur le grand escalier du vestibule, avec son boa autour du cou, en plumes de paon...
- Un boa pour ramasser du bois, c'est pratique ça...
Bebel : Non mais alors si vous m'interrompez tout le temps, moi je perds le fil ! »

Ou encore :
« J'ai peut-être une bonne affaire. Je connais un gars qui cherche un bateau. Tu pourrais lui vendre le tien.
- Mais j'en ai pas !
- C'est pour ça que c'est une bonne affaire ! »

Seb m'informe que le réalisateur Irvin Kershner est également décédé hier. Il a réalisé un film extrêmement célèbre, que vous devinerez tout de suite grâce à la citation : "je suis ton père"

Alors, quels sont les quatre films cités?
Résultat demain, avec des extraits à l’appui.
 



03/10/2010

La rubrique nécrologique de la semaine

little big man.jpgHA ! Je l’avais prédit ! Un réalisateur meurt tous les 15 jours !
Alain Corneau le 30 août, Chabrol le 12 septembre, et mercredi, Arthur Penn!
 J’avoue que, comme Arthur Penn n’avait pas tourné depuis longtemps, je croyais qu’il était déjà décédé… bah il avait 88 ans tout de même, et sa dernière réalisation, un téléfilm, date de 1996  hein ! Son dernier long métrage célèbre, Missouri Breaks, est sorti en 1976… Je wikipède car je ne connaissais pas trop le bonhomme. Je ne me souviens que de Bonnie and Clyde et de La poursuite impitoyable avec Marlon Brando, Jane Fonda et Robert Redford. Mon préféré reste le loufoque Little big man avec Dustin Hoffman.

tony curtis.jpgLe lendemain du décès d’Arthur Penn, c’est l’acteur Tony Curtis qui s’en va… L’inoubliable interprète de Danny Wilde dans la série Amicalement vôtre, au côté de Roger Moore. Toute mon enfance! J’adorais regarder la série au goûter en mangeant les noix de mon jardin. L'acteur me faisait aussi rire dans l’ irrésistible Certains l’aiment chaud avec Marilyn Monroe. J’ai dû le voir 10 fois et je ne m’en lasse pas, une comédie qui donne à coup sûr le sourire (conseillé par ces temps grisâtres, ce retour de l’automne, du froid et de la morosité).
Dans un tout autre registre, Tony Curtis jouait à la perfection le serial killer fou dans  l’étrangleur de Boston. C’est un film particulier, un peu expérimental et longuet, qui a le mérite d’utiliser le procédé du split screen 30 ans avant la série 24 heures chrono. Je vous invite fortement à lire le livre, une enquête ahurissante classée dans ma top liste en bas à gauche.
Foodamour a écrit sur son facebook : « Comment je porte la poisse. Au moment où je songe commencer "Some Like It Hot" et "Little Big Man" avec mes élèves, Tony Curtis s'en va rejoindre Arthur Penn... Bon bah, je vais commencer à étudier les chansons de Michel Sardou, moi... » Avec mes billets sur le cinéma, serais-je aussi un oiseau de mauvaise augure ?

giraudeau.jpgC’est quand même l’hécatombe depuis cet été, surtout côté français : l’acteur Giraudeau en juillet (qu’est ce qu’il était craquant dans La boum et le tordant Viens chez moi, j’habite chez une copine).

cremer.jpgBruno Cremer, le dernier commissaire Maigret (beaucoup moins mignon lui… quand j’étais petite il me faisait peur avec son gros nez et sa verrue.. mais il avait une belle voix. Pas aussi belle que celle de Jean-Pierre Mariellounet bien sûr).

millenium actress.jpgLe réalisateur de film d’animation Satoshi Kon est mort aussi cet été. Il a été fauché en pleine carrière, à 47 ans, il avait encore le temps de faire tellement de bons films… J’appréciais Perfect blue et Millenium actress qui ont pour moi révolutionner le genre. Ils ont prouvé que l’on pouvait faire des dessins animés intelligents et pas seulement pour les enfants. Pas des « japoniaiseries » pour reprendre le terme de Ségolène Royal (il y a 20 ans, ça donne un coup de vieux).

quai_des_orfevres.jpgSinon, à ne pas rater cette semaine, je pense surtout à l’excellent Quai des orfèvres d’Henri Georges Clouzot, mardi sur France 2 à minuit 30.( quelle  heure tardive pour passer un si bon film, pff…) J’espère que la chaîne va diffuser un cycle sur le réalisateur, avec le génial corbeau, les diaboliques et mon préféré, l’hilarant l’assassin habite au 21…Comme Quai des orfèvres date de 1947 tout de même, les intervenants principaux sont morts depuis longtemps, Clouzot, Bernard Blier, Louis Jouvet … mais pas la survoltée Suzy Delair ! (A 93 ans, a-t-elle encore la force de chanter « je sais bien que tu mens ? » J'’aurai pas dû en parler, je vais encore porter la poisse !)

Pour revenir sur les documentaires conseillés la semaine dernière, j’ai trouvé que celui sur les bébés congelés n’apportait rien de nouveau. La personnalité de la mère, son parcours et son enfance, qui auraient pu expliquer son geste, n’étaient pas assez approfondis.
Idem pour La cité du mâle, je n’ai pas appris grand-chose, la journaliste ne savait pas rebondir sur les propos honteux des protagonistes  (« c’est normal de taper une femme.. ; Sohane méritait d’être brûlée vive à 17 ans car elle refusait de coucher avec un mec etc.. »).
J’ai OUBLIE de regarder le documentaire sur France télécom. Heureusement il est disponible sur le site de France 2. Je compte aussi lire le livre d’anciens salariés de l’entreprise, Ils ont failli me tuer. J’ai vu l’auteur dans une émission et son témoignage était poignant.

Bref, après cette rubrique nécrologique, heureusement que je vous conseille des films drôles cette semaine...

Et vous, avez-vous vu les films cités ?

 

12/09/2010

L'hécatombe continue : Chabrol maintenant

chabrol.jpgJ’allume la télé. Je tombe sur un bandeau en bas de l’image qui parle de Claude Chabrol.
« Pourquoi il parle de Claude chabrol ? Comment ça il "était" un grand cinéaste ? Ne me dites pas que Chabrol est… »
Et là, la journaliste de i-télé annonce : « je vous rappelle l’information principale de cette journée, Claude Chabrol est mort ce matin… »
J’ai immédiatement envie de me recoucher.

'Tain les gars, faut arrêter de crever maintenant ! C’est l’hécatombe là ! Après Alain Corneau, Claude Chabrol ! Il ne restera bientôt  personne dans le cinéma français ! Pourquoi ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier ?

Plutôt que me remettre au lit, je regarde l’hommage qui tourne en boucle. Avec des extraits de Que la bête meure avec Jean Yanne. Je déprime : « Ah ! Un grand lui aussi… Mort lui aussi… »
Des extraits de Poulet au vinaigre, avec Jean Poiret , mort lui aussi.
Des extraits du Beau Serge, avec Brialy et Gérard blain, morts eux aussi.
De La femme infidèle avec Michel Bouquet « mo... non, il n’est pas mort ! Vas-y Michel, tiens le coup ! »

bête meure.jpgDe Claude Chabrol, je préfère Que la bête meure et Le boucher, avec Jean Yannounet, dont j’ai déjà parlé ici. J’admire beaucoup aussi Le beau Serge, Les cousins, Les bonnes femmes, films qui ont lancé la nouvelle vague.
J’aime aussi Les biches, Docteur Popaul, Betty, Madame Bovary, La cérémonie, L’enfer… Je ne vais pas tous les citer, il en a réalisé une soixantaine…

J’appréciais ses satires de la petite bourgeoisie, de l’hypocrisie et de la bêtise, même si je trouve que cette thématique commune à toute son œuvre marquait aussi sa faiblesse. Ces derniers films, d’un intérêt inégal, se ressemblaient parfois un peu trop.
J’estimais aussi l’homme, bon vivant qui adorait la bonne chère (entre estomac sur pattes, on se comprend), toujours jovial et sympathique (il a tourné Le boucher dans un petit village et a invité tous les habitants à un gigantesque banquet).

Chabrol sortait toujours de bons mots :
"la bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a ses limites, tandis que la bêtise n'en a pas."
« Je n'avais qu'une seule crainte, avec ces pensées, c'était de paraître sympathique.»

Trop tard mon vieux, on t’aimait bien, tout le monde t’a rendu hommage. Ce soir par exemple, France 2 diffuse L’ivresse du pouvoir (inspiré de l’affaire Elf).

 Et vous, quel film de Chabrol préférez-vous ?