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16/04/2018

Les meilleurs épisodes de Black mirror : Blanc comme neige

black mirror blanc comme neige 1.jpgUn épisode de noël deux fois plus long que les autres. S'il se déroule dans un chalet entouré de neige, l'histoire, ou plutôt les trois récits qui s'enchaînent, sont loin du conte de noël. L'épisode est si fort que des années après, mémé Alzheimer s'en souvenait encore.

Le 24 décembre, Matt Jean Jambon (Jon Hamm de Mad men) raconte son passé à son collègue Joe. Il était coach en amour : grâce à un implant, le zed eye, il voyait à travers les yeux du malheureux séducteur et pouvait l'aider en direct à trouver de bonnes approches pour conquérir une belle. L'homme fixe son choix sur une brunette ? Le coach se connecte au profil facebook de la femme, peut découvrir son nom, ses goûts, et ainsi manipuler la discussion à son avantage. Mais un profil public ne révèle pas tout...

black mirror blanc comme neige.jpgMatt poursuit sur une autre histoire, un autre métier dans lequel il a exercé ses talents de persuasion. Greta, une femme d'affaires très exigeante, a fait appel à ses services : elle n'a pas de temps à consacrer à la banalité de son quotidien, le ménage, la cuisine, alors elle embauche Matt pour résoudre le problème. Il lui octroie les services d'une domestique ? Non ! Qui mieux qu'elle-même peut deviner à l'avance ce dont elle a besoin ? Une copie numérique de Greta est créée. Sauf que le programme informatique refuse d'admettre qu'il n'est pas une personne réelle…

Dans la troisième partie, Joe raconte son histoire, et c'est la plus touchante. Il était en couple avec Beth. Cette dernière se découvrant enceinte, décide d'avorter. Joe s'y refuse, s'emporte, et Beth utilise une nouvelle technologie qui bloque la personne. L'indésirable n'est plus visible, plus audible par l'autre, et inversement. Joe ne peut plus rentrer en contact avec sa compagne et s'excuser.

Cet épisode pousse à son paroxysme la tendance actuelle : lorsqu'on ne s'entend plus avec quelqu'un, plutôt que de privilégier le dialogue, on le bloque sur les réseaux sociaux, sur son téléphone portable. On renie son existence. Blanc comme neige dénonce les réseaux sociaux qui nous permettent d'espionner et manipuler les autres. 
Il reste un épisode intense, l'un des meilleurs : on peut toutefois lui reprocher de traiter trois histoires différentes, qui par leur richesse auraient méritées un épisode chacune.

 

09/04/2018

Black mirror : les épisodes les plus chocs

séries, black mirrorJ'ai découvert la série lors de sa diffusion sur France 4 en 2011, et elle a tout de suite provoqué un choc avec son premier épisode coup de poing : l'hymne national.
En Angleterre, la princesse est enlevée. Elle sera libérée si le premier ministre accepte d'avoir une relation sexuelle avec un porc, filmée et diffusée en direct sur tous les réseaux sociaux. La population se délecte et tout le monde est rivé à son écran.
Au début, je n'ai pas su quoi penser de la série : c'est très bien, mais tout de même, c'est trop, c'est exagéré. On en arrivera jamais là. C'est de la pure provocation pour montrer les dérives des nouvelles technologies et de la communication, et pour en faire prendre conscience aux gens.
Les épisodes les plus provocateurs de Black mirror desservent pour moi le propos en créant un rejet : La chasse (saison 2, épisode 2) 15 millions de mérites (saison 1, épisode 2) l'hymne national (saison 1, épisode 1).

La chasse
séries, black mirrorUne femme se réveille amnésique. Elle est poursuivie par des inconnus qui veulent la tuer. Au lieu de lui venir en aide, les passants rient et la filment. Cet épisode sordide, surtout pour son twist final grand guignol, me semble peu crédible. Même si le peuple est assoiffé de vengeance, en témoigne les sorties de tribunal lors de grosses affaires où des gens hurlent au meurtre et se réjouissent lorsque le suspect est condamné (l'incroyable affaire Laci Peterson par exemple, à voir absolument) on ne peut croire que des faits décrits dans cet épisode de Black mirror puissent survenir un jour.

séries, black mirrorDans 15 millions de mérites, les gens pédalent les uns à côté des autres, les yeux rivés sur leurs écrans, comme dans une salle de sport. Ils veulent maigrir ? Non : ils produisent de l'énergie, et s'ils sont assez performants, ils pourront participer à une émission de télé réalité inspirée de la nouvelle star, qui leur permettra de quitter leur condition misérable. 
Les plus mal lotis ne sont pas les cyclistes mais ceux qui font le ménage, qui n'ont pas réussi à maintenir un rythme sportif, et qui sont humiliés et empiffrés dans des émissions télés. Les écrans sont omniprésents, et si l'on veut y échapper, il faut payer.
Les personnages sont attachants, le propos est fort et pertinent, mais 15 millions de mérites est d'une grande noirceur qui met mal à l'aise. L'épisode révèle comment les émissions de divertissement sont là pour abrutir les gens et leur faire oublier et accepter leur condition de vie misérable. Elles leur permettent aussi d'assouvir leurs pulsions de rage en se vengeant sur les plus faibles. La référence à Nouvelle star est à peine cachée : même décor, même mise en scène, même jury impitoyable.
Vous avez eu une journée de merde au boulot ? Votre patron ou vos collègues vous rabaissent ou vous nuisent ? Défoulez-vous en vous moquant de nos candidats ! Vous bossez comme des malades ? Oui mais ce n'est pas pour rien, on vous vend du rêve dans nos émissions, vos vœux pourront se réaliser si vous trimez encore plus ! Et surtout, n’oubliez pas de regarder les publicités qui coupent les émissions toutes les 20 minutes et qui sont obligatoires, et participez à notre grand jeu concours ! Curieusement, TF1 « et son temps de cerveau disponible pour Coca cola » ne se bat pas pour diffuser cet épisode.

C'est lorsque Black mirror est réaliste qu'elle est la plus pertinente : oui, ça pourrait arriver. En cela, elle est pour moi la meilleure série des cinq dernières années.
Les meilleurs épisodes selon moi sont ainsi ceux qui allient réalisme et épouvante, car on a du mal à s'en remettre : Blanc comme neige (saison 2, épisode 4) Retour sur image (saison 1, épisode 3.) Bientôt de retour (saison 2, épisode 1). 
Un des meilleurs épisodes est celui qui ne ressemble à aucun autre : San Junipero. (saison 3, épisode 4)
Tout aussi pertinent mais plus classique, je mettrai ensuite : Playtest (saison 3 épisode 2), Tais-toi et danse (saison 3 épisode 3), USS Callister, (saison 4 épisode 1) Black museum (saison 4, épisode 6).
Je trouve la saison 4 moins originale, mais c'est sans doute car je me suis habituée à un haut niveau.

A suivre...

 

25/03/2018

Black mirror, la meilleure série du moment

black mirror chute libre 1.jpgEn tant que mémé nulle en nouvelles technologies, je ne peux qu'adorer cette série qui dénonce les travers de la société actuelle, en montrant ce qu'elle peut engendrer : la technologie qui déshumanise et isole les gens, les réseaux sociaux et médias qui créent comparaisons et mensonges. Certains épisodes sont déjà d'actualité et ne font même plus peur, tellement certains se sont habitués à être surveillés par les nouvelles technologies ou mis en compétition sans cesse.

Ainsi, le premier épisode de la saison 3, Chute libre, est parfois jugé « gentillet ». On ne voit même plus où est le mal, puisqu'on le vit déjà : on n'ose pas remettre en question sa réalité. Dans cet épisode, quand on se promène dans la rue ou attend à une caisse de magasins, on a immédiatement accès au nom de la personne qui nous fait face, et la possibilité de lui donner une note : si le serveur a été aimable, on le juge favorablement, s'il a été trop lent, on le sanctionne. Ceux qui ont les meilleures notes, les gens les plus populaires et les plus policés, qui rentrent dans le moule, qui font toujours preuve d'un optimisme feint, sont récompensés. Ils peuvent avoir accès à des quartiers résidentiels par exemple. L’héroïne de cet épisode, incarnée par Bryce Dallas Howard (la jeune fille de l'eau) espère intégrer ce beau monde. Elle consulte un coach pour accroître sa popularité. Le spécialiste lui conseille :
black mirror chute libre.jpg« Ce sont essentiellement des gens de "secondes conditions" comme les caissiers qui vous voient positivement. Pour être valorisée, vous devez obtenir de bonnes notes de gens populaires et hauts placés. »
Justement, une de ses personnes se marie et invite Bryce, qui était pourtant son souffre douleur au collège. L'héroïne accepte, car elle veut jouer le jeu pour intégrer cette société artificielle. Mais rien ne se passe comme prévu, évidemment. La morale qui en résulte : « moque-toi de l'avis des autres, sois toi même et sois libre »

Chute libre renvoie à notre réalité : lorsqu'on rencontre quelqu'un, il suffit souvent de taper son nom sur internet, pour trouver son cv, son instagram, son facebook. La personne se vend comme un produit : « J'ai beaucoup d'expériences professionnelles, embauchez-moi. » « Regardez ma vie de rêve, admirez-moi : je fais de beaux voyages, regardez les belles photos; voyez mon dernier repas, comme je suis une cuisinière parfaite. » Ces personnes font la course aux likes et pour certains arrivent même à monétiser leur popularité, en faisant par exemple des articles promotionnels. 
Pour être le plus populaire possible, plaire au plus grand nombre, il faut être le plus aseptisé et poli possible. Dans l'épisode de la série, plus personne n'ose dire ce qu'il pense vraiment de peur d'être mal noté, chacun reste sur ses gardes et craint de faire un pas de travers. Cet épisode qui est jugé gentillet me paraît pourtant effrayant, car il est réaliste. Il ne dénonce même plus ce qui pourrait arriver dans le futur si on continue d'agir de la sorte, on en est déjà arrivé là, il parle de notre présent ( voir en lien ce qu'il se passe en Chine): en cela, il est terrifiant. 
Chute libre est réalisé par Joe Wright (Orgueil et préjugés).

 

21/03/2018

Des séries comiques à voir

Casual.jpgCasual

Valérie divorce après 15 ans de mariage. Elle se retrouve contrainte d'habiter avec sa fille ado chez son frère, geek attardé qui drague tout ce qui bouge. Les trois essaient de trouver l'amour, bien maladroitement...

Une série sympathique par ses dialogues incisifs et ses situations qui sonnent juste : comment se remettre dans le circuit après 15 années d'encroûtement, comment ne pas juger trop vite au premier rencard, comment plaire, comment comprendre la société actuelle et paraître plus jeune quand on a 45 ans...
Les situations sont réalistes, mais la réaction des personnages demeure souvent exagérées, ce qui fait tout le sel de cette comédie. J'ai souvent besoin de m'identifier pour adhérer à une série, mais là, même si les protagonistes sont tête à claques et réagissent de façon incompréhensibles (se bourrer la gueule et coucher avec le premier venu sans s'en souvenir ensuite, ou se séparer sur un simple désaccord), les situations sont si finement décrites que j'ai tout de même beaucoup aimé Casual.

L'héroïne psychorigide et son sourire figé et faux reste agaçante. Elle est psy, et comme on dit, les cordonniers sont les plus mal chaussés. Ses relations sont déplorables (pas d'amies, quand elle s'en trouve une, la fille profite d'elle. Son mari se tape une étudiante, elle se tape un jeune à son tour, etc...) Vu les situations débiles dans lesquelles elle réussit à se fourrer, je ne vois pas comment elle peut donner des conseils pertinents à ses patients :
" Mon mari m'a quittée hier, je ne sais pas quoi faire ...
- Oh faites comme moi ! Hier soir au bar j'ai couché avec le serveur qui a l'âge de ma fille ! Je me trouvais trop coincée alors hop, j'ai fait l'exacte inverse de mon habitude, hi hi ! "

Son acte le plus incompréhensible pour moi : pour éviter que sa fille ado ne se retrouve enceinte, elle l'a mise sous pilule dès l'âge de... 12 ans. 12 ans ? La pilule ? Et les MST ? Et pourquoi la pauvre gamine devrait se gaver d'hormones si jeune, comme si c'était inoffensif ?
La fille réussit l'exploit d'être encore plus énervante que la mère, car elle est typiquement l'ado rebelle hautaine qui en a marre de tout, "les adultes vous êtes tous des cons vous faites tous chier vous comprenez rien". Seul le frère qui se veut cynique mais est juste à la ramasse trouve grâce à mes yeux. Et je veux bien de sa maison de rêve et de sa vie de glandeur qui se repose sur ses rentes !
Une série qui a réussi à garder mon attention, car j'étais à la fois fascinée et amusée par des personnages aux réactions si étranges.

Togetherness

togetherness.jpgUn couple marié avec enfants ronronne depuis trop longtemps. Jusqu'à ce que le meilleur ami de l'un et la sœur de l'autre, célibataires décalés au chômage, viennent squatter et bouleverser le train-train de ces américains moyens.

Évidemment je m’identifie plus au bon pote sans gêne et marrant (sans égaler notre modèle à tous : Michel Blanc, surtout dans Viens chez moi j'habite chez une copine) qu'à la mère de famille aigrie et au père castré par sa femme. Je ne m'identifie pas non plus à la sœur bimbo hystérique. On sent que l'acteur qui joue le rôle du pote est le scénariste : il est laid comme un crapaud, chauve et bedonnant, mais fait craquer la bombasse. On y croit à mort (ou alors la fille est vraiment désespérée). Jean-Claude Dusse lui, il attend toujours son ouverture, son histoire est plus réaliste.
Si la première saison de togetherness est drôle, la deuxième est plus décevante, trop convenue, niaiseuse. La série a été annulée ensuite. Les épisodes courts (20 minutes) se suivent néanmoins  facilement sans déplaisir.