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17/11/2020

Nobody told me

shadok solution.jpgA part "tiens tout a changé ce matin, je n'y comprends rien" j'ai aussi souvent en tête depuis le confinement "noboby told me there'd be days like these". Je vous livre donc une parodie des paroles de John Lennon. Attention, vous allez être subjugué par mon talent inné pour les rimes et le nombre de pieds. Je tiens le tube de l'hiver 2020. Poète, poète, pouet-pouet ouais!
Ecoutez la version originale de Nobody told me ici en lien. J'ai recopié la traduction sur le site coccinelle :

Everybody's talking and no one says a word
Tout le monde parle et personne ne dit un mot
Everybody's making love and no one really cares
Tout le monde fait l'amour et personne n'a vraiment d'affection
There's nazis in the bathroom just below the stairs
Il y a des nazis dans la salle de bains juste sous les escaliers
Always something happening and nothing going on
Il se passe toujours quelque chose et rien n'avance
There's always something cooking and nothing in the pot
Il y a toujours quelque chose en train de cuire et rien dans la casserole
They're starving back in China so finish what you got
Ils sont en train de crever de faim en Chine alors finis ton assiette

shadok einstein.jpgNobody told me there'd be days like these
Personne ne m'a dit qu'il y aurait des jours comme ceux-ci 
Strange days indeed
Des jours étranges à vrai dire 

Ma version 2020 :

Tout le monde parle et personne ne dit un son
Tout le monde donne son avis et personne n'a la solution
Il y a Trump qui ne veut pas quitter la maison blanche
Il se passe toujours quelque chose et rien n'avance
il y a distance sociale mais on est serrés en classe
Ils crèvent à l'hôpital alors sois pas à la ramasse 

Personne ne m'a dit qu'il y aurait des jours comme ça
Des jours étranges ma foi

Everybody's running and no one makes a move
Tout le monde court et personne ne bouge
Everyone's a winner and nothing left to lose
Tout le monde gagne et il n'y a plus rien à perdre
Everybody's flying and no one leaves the ground
Tout le monde vole et personne ne quitte le sol
Everybody's crying and no one makes a sound
Tout le monde pleure et personne ne fait de bruit

Nobody told me there'd be days like these

shadok essai.jpgTout le monde fait du jogging et personne ne bouge
Tout le monde est confiné mais personne respecte la loi
Il ya confinement mais on part de chez soi
Tout le monde sort bosser mais personne voit ses amis
Tout le monde veut lire mais personne peut acheter en librairie

Personne ne m'a dit qu'il y aurait des jours comme ceux-ci. 

Everybody's smoking and no one's getting high
Tout le monde fume et personne ne plane
Everybody's flying and never touch the sky
Tout le monde vole et personne ne touche le ciel
There's a UFO over New York and I ain't too surprised
Il y a un OVNI au-dessus de New-York et je ne suis pas trop surpris

confinement,coronavirus,shadoksTout le monde veut un vaccin mais personne veut se vacciner
Certains crient au complot avec un vaccin à la 5G
Il y aurait un OVNI au-dessus de Paris que je serais pas trop surpris

Personne ne m'a dit qu'il y aurait des jours comme ceux-ci. 

Personne veut être contaminé mais on porte nos masques sous le nez
La 2è vague est pire qu'avant mais on assouplit le confinement 
En octobre on devait partir en vacances, là on dépasse pas 1 km de distance  
On peut aller à la fnac et darty, mais pas en librairie
On peut acheter un aspirateur, mais pas aller chez le coiffeur
Il y a confinement, mais peu de changements
Des déplacements, des fêtes dans les appartements.
Tout le monde se ruent pour acheter du PQ, les coronaggeurs sont de retour dans la rue. 
 
Personne ne m'a dit qu'il y aurait des jours comme ceux-ci. 

 

 

 

 

12/11/2020

Je fais de toi mon essentiel

gaston livre pas dispo.jpg"Comment s'en sortir sans sortir ? Lire des livres délivre." Pourtant le gouvernement a ordonné la fermeture des librairies. Un confinement suppose des restrictions, on ne pouvait pas laisser tous les commerces ouverts. Le problème est de s'accorder sur ceux qui obtiennent le sésame (les supermarchés ou au contraire, les petites boutiques comme en Espagne ?) Qu'allait-on supprimer ? L'accès aux coiffeurs, aux fleurs, au chocolat ? Quels produits sont considérés essentiels ?
Je fais de toi mon essentiel
Celle que j'aimerai plus que personne
Ma tartiflette
Les produits de beauté ont d'abord été jugés superflus. J'avais une pensée narquoise émue pour les mecs découvrant le vrai visage de leur copine sans artifice. Je n'utilise pas de maquillage, je suis naturellement belle. Non en réalité, c'est que je n'aime pas me maquiller, le fond de teint me colle comme du plâtre, quand je l'enlève, ma peau sensible brûle. J'ai l'impression de ressembler à un clown peint (et plutôt celui de Ca que Zavatta) et comme mes yeux pleurent à cause du vent/du froid/de la bêtise humaine/de la fin du Tombeau des lucioles-de Six feet under, le mascara coule et je me transforme en panda.

fahrenheit.jpgLe maquillage a finalement été rétabli, et l'accès aux livres, supprimé, jugé non essentiel.
"Nous vivons dans une société où beaucoup croient que les bibliothèques et autres activités culturelles sont d'une importance mineure. Comme si apprendre à penser était une chose qui se fait naturellement, comme apprendre à marcher. Apprendre à penser est la suite d'un travail acharné et d'un effort constant. Chaque jour, la lecture diminue et la pensée analytique aussi (...) La capacité à penser clairement et logiquement conduit à de bonnes décisions et je crois que la capacité de penser clairement augmente avec la capacité de lire." Stephen King, Le mal nécessaire. (dispo jusqu'au 21/12)

Beaucoup ont profité du premier confinement pour lire, loisir qu'ils ne prenaient pas le temps de faire auparavant. La fermeture des librairies a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Un pas de plus et on brûle les ouvrages comme dans Fahrenheit 451 !

La polémique était telle que le gouvernement a fait machine arrière. il a réautorisé les librairies, comme pour le maquillage ? Non, il a demandé aux grandes surfaces qui vendaient des livres de ne plus le faire.
Un peu comme un parent qui arbitre maladroitement un conflit entre ses mioches :
Avec l'un qui chouine "Pourquoi Gaston il a le droit de jouer à Mortal combat et pas moi !"
Et qu'au lieu d'expliquer "C'est parce qu'il est plus grand que toi !"
Le parent s'énerve "Eh bien puisque c'est comme ça, plus personne ne joue ! Je confisque la play station !"

On arrive donc à des situations ubuesques, où les grandes surfaces sont ouvertes, mais l'accès aux rayons des livres est interdit. Si l'on veut un livre, il faut faire la queue à l'accueil, le commander, pour le recevoir quelques jours plus tard dans ce même magasin.

vente de livres interdite.jpegSi le supermarché est déjà ouvert, je ne vois pas en quoi fermer des allées empêchera la propagation du virus. Au contraire, plus on cloisonne les gens dans un espace restreint, plus l'épidémie circule facilement. Lorsqu'on me colle trop dans les magasins, je me réfugie dans les allées où les gens ne viennent pas (à côté des choux de bruxelles).
Comme si le problème venait des livres et non de la propagation du virus.

Je ne suis pas la seule à m'étonner. A en croire les nombreuses réactions indignées contre la fermeture des petits commerces, les Français passeraient leur temps dans les librairies de quartiers et consommeraient les livres comme des pâtes ou du PQ. Ca me fait un peu penser aux nombreux téléspectateurs affirmant qu'Arte est leur chaîne préférée, alors que l'audimat les contredit.
Dans ma cambrousse, l'unique librairie du village a fini par fermer faute de clients. Les seuls accès aux livres restaient le supermarché, et désormais, internet seulement. Beaucoup estiment que les lecteurs se retourneront fatalement vers Amazon, mais moi je n'ai jamais rien acheté sur internet, je n'ai donc jamais utilisé ce site, je n'engraisse pas Jeff Bezos. 

Ceux qui déplorent la fermeture des petites librairies sont souvent de grands consommateurs de livres. Sur internet, j'ai remarqué qu'ils aiment bien afficher leur  PAL ( "Prêt à lire")  et c'est un peu à celui qui en aura une plus grosse que celle du voisin. Ca me donne l'impression que le livre est plus un objet de consommation et de symbole d'érudition qu'un véritable outil de connaissance, car ces mêmes personnes se plaignent aussi de ne pas arriver au bout de leurs livres et d'en acheter de nouveaux alors qu'ils en ont encore non lus qui s'accumulent. 
Je lis beaucoup de livres, mais j'en achète guère et ma bibliothèque est peu fournie. Les DVD, c'est encore pire : je n'en possède que 5, tous offerts, et pourtant je regarde un film par jour. 

Evidemment je me désole pour les libraires, mais moi ce qui me perturbe surtout dans mon quotidien, c'est la fermeture des bibliothèques. Les livres, je ne les achète pas, je les emprunte. Ils coûtent chers, et quand on en lit un par semaine, ça représente une somme. De plus, je ne saurais pas où les placer dans mon 20 mètres carrés. Pour tenir jusqu'à la fin du confinement, il ne me reste que 2 livres, (Les nouvelles solitudes et les Narcisse de Marie-France Hirigoyen). Ils devraient me suffire pour la fin du confinement dans 2 semaines, mais quelque chose me dit que l'on ne sortira pas début décembre comme initialement prévu... Pas grave, je relirai les rares ouvrages que je possède, comme Idées noires de Franquin ou Le misanthrope de Molière !

 

10/11/2020

Fenêtre sur cour

fenetre sur cour confinement.jpgDans le film, James Stewart est contraint de rester chez lui à cause d'une jambe cassée. Il occupe son temps en épiant les voisins et se persuade qu'un crime a été commis dans l'immeuble d'en face.
Cloîtrée chez moi à cause du confinement, je me retrouve moi aussi à passer des heures à regarder par la fenêtre. Mais pas la mienne. Je regarde sur internet... d'autres fenêtres. Et même, ultime mise en abyme, je regarde des chats qui regardent par les fenêtres, en Russie, Argentine ou au Brésil. Sur ce site en lien, des gens du monde entier filment la vue depuis chez eux : jardin bucolique avec des écureuils qui mangent des noisettes dans le Missouri, des poules en Norvège, une biche en Pennsylvanie, la plage en Australie ou au Chili, dans le port d'Amsterdam ya des marins qui chantent et des bateaux qui passent. Beaucoup de fleurs, de belles vues qui dépaysent et invitent au rêve, accompagnées de sons reposants : les carillons qui tintent sur un balcon en Suisse, le bruit des vagues dans les Bermudes, les oiseaux qui pépient sur une mangeoire à Londres... Oui, je connais toutes les fenêtres du site, pour vous dire le temps que j'y passe.
Je pourrais rajouter la vue depuis ma fenêtre, mais ce serait un crime peu digne d'Hitchcock. Je provoquerais une vague de suicide collectif chez les visiteurs du site et le tourisme vers la capitale chuterait de 40 %.  Mon appartement minuscule et sans soleil donne sur une rue grise et un immeuble hideux. Et depuis le deuxième confinement, un nouveau crime à mes yeux a été commis.

Au confinement de mars, un échafaudage et des travaux en suspens siégeaient sous ma fenêtre. Je me réjouissais de leur départ et pensais que je ne pourrais pas voir pire. Eh bien si. Depuis le début du deuxième confinement, un commerçant a garé son camion aux produits "non essentiels". L'engin est entièrement taggué de gribouillis infâmes, comme le mur mitoyen. Avant, ce dernier était rehaussé par un délicat ouvrage de Misstic, une peintre si appréciée que son oeuvre se retrouvait sur les timbres postaux et que des sorties touristiques sont organisées dans le quartier à la recherche de ses graffitis. (Comme Banksy, elle réalise des pochoirs, le plus souvent des femmes faisant des jeux de mots.)
Pourtant l'ignare syndic de l'immeuble d'en face a décidé de censurer l'artiste et de repeindre le mur en blanc.
La nuit même de ce crime, je suis réveillée par un autre encore plus odieux. Un bruit étrange, comme un crissement, accompagné d'une odeur de peinture. Je regarde à travers mes volets, comme James Stewart, et je vois deux jeunes à mèche écrire à la bombe leurs surnoms sur le mur, 5 ou 6 fois de suite, des fois qu'on ait pas compris comment ils s'appellent.

chat territoire.jpgSur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur les murs et les camions
Débilité, j’écris ton nom.

Gribouiller son nom sur les murs et les camions, faudra m'expliquer l'intérêt; c'est un peu comme un chat qui pisse partout pour marquer son territoire. Puis l'écriture brouillonne et souvent truffée de fotes daurtaugrafe rappelle celle d'un enfant de 5 ans qui apprend à écrire maladroitement et est si content de savoir épeler les 3 lettres de son nom qu'il en couvre sa feuille de dessin. Un enfant, on lui pardonne. Quand il nous apporte le fruit de son labeur "regarde, c'est pour toi !" on fait semblant de s'extasier, on attend que le gosse ait oublié puis on planque le chef-d'oeuvre quand il a le dos tourné. Certains le jettent, mais je ne peux me résoudre à détruire un cadeau, telle Thérèse dans le Père noël est une ordure qui se force à manger les doubitchous "parce que c'est offert de bon coeur".

Mais gribouiller son nom et m'en imposer la vue tous les jours par ma fenêtre, c'est un crime, mes yeux saignent. L'affront a tenté d'être lavé par le passé, le mur et le camion ont été repeints, mais immédiatement tagués de nouveau, jusqu'à ce que les propriétaires jettent l'éponge, cas de le dire. Ainsi, privée d'une jolie vue, je me passionne pour celles des autres. En attendant d'en avoir une admirable aussi.

 

07/11/2020

C'est la fête, encore

cest la fete saute.jpgTiens tout a changé ce matin
Je n'y comprends rien
C'est la fête, la fête

Relire le début ici et .
Après 8 mois de pandémie et malgré sa progression, on s'y habitue et la banalise. Au premier confinement, la peur régnait, accentuée par les journaux télévisés qui chaque soir consacraient une "édition spéciale" sur le coronavirus et débutaient en donnant le nombre de décès du jour. Pour ce deuxième confinement, j'ai noté samedi dernier qu'au JT de france 2, le covid n'était abordé qu'à la 20ème minute et les statistiques brièvement, à la 25ème. On attendait la 2è vague comme prévu en novembre, qui était encore niée par certains récemment. Aujourd'hui on évoque déjà une 3è vague au printemps et d'autres qui se succèderont jusqu'en été ou la fin de l'année prochaine.
bring out your dead.jpegDepuis le temps qu'on en rêvait
Et qu'on en crevait
Elle est arrivée
C'est la fête, la fête

Depuis l'instauration du deuxième confinement, je remarque peu de changements. Toujours autant de monde dans ma rue, toujours autant de bruit, de voitures, de déplacements, et toujours pas de retour salutaire du chant des oiseaux
dernier train.jpgMerde que ma ville est belle
Sans ces putains de camions
Plus de gazoil mais du gazon
Jusque sur le goudron

Je vois des voisins discuter entre eux sans masque, ou posés au parc avec leurs enfants, comme si de rien était. Pire, cette nuit, j'ai même entendu des groupes de jeunes faire la fête dans des appartements, confirmé par cet article.
confinement,coronavirus,cinémaMerde que ma ville est belle
Avec ces gosses qui jouent
Qui rigolent et qui cassent tout
Qui n'ont plus peur du loup !

Au point que j'ai vérifié si je ne m'étais pas trompée dans la date du confinement. Je sors bien avec mon attestation, calculant le temps et quittant à regret mes petits canards du parc pour être rentrée chez moi dans les délais. Mais contrairement à ma mésaventure du premier confinement raconté ici, je n'ai croisé aucun policier pour me contrôler.
shaun confinement.jpgVenez danser dans la rue
Ce n'est plus défendu
C'est la fête, la fête
En vérité je vous le dis, c'est le paradis
C'est la fête, la fête

En revanche, j'ai remarqué immédiatement deux caractéristiques du premier confinement : ceux qui se ruent dans les supermarchés pour acheter du PQ, et le retour des corona joggeurs, ceux qui ne courent que pendant le confinement. Retour à l'anormal.
nuit des morts confi.jpgC'est comme un grand coup de soleil
Un vent de folie
Rien n'est plus pareil aujourd'hui
On a les yeux écarquillés sur la liberté
Et la liberté
C'est la fête, la fête.