13/02/2015
Le roi se meurt (Toto n'est plus mon héros)
C’est simple, j’ai attendu qu’il crève enfin pendant 1h30. J’étais prête à l’achever pour lui rendre service. J’aimais bien Ionesco pourtant quand j’étais ado (j’avais des goûts plus intellos, en vieillissant, je dois devenir gâteuse).
J’allais surtout au théâtre pour voir Michel Bouquet. Le comédien joue le rôle principal depuis deux ans, et il en a… 92. En saluant le public à la fin, il avait l’air aussi frêle que son personnage, il tremblait, et j’ai cru qu’il allait vraiment clamser, c’était triste. Il désire peut-être faire comme Molière : mourir sur scène en pleine représentation…
Petite, je détestais Michel Bouquet, car il jouait le méchant dans Deux hommes dans la ville. Dans ce film, Alain Delon sort de prison, décidé à mener une vie tranquille. Il travaille, a une copine, il est aidé par Jean Gabin. Mais un flic (Michel Bouquet) veut sa tête. Il l’aura, Delon fini guillotiné (vous pouvez me remercier pour le spoil). Ma mère partait avant la fin : « je ne peux pas voir ça » et enfant, j’étais bouleversée de voir ma mère dans cet état. Donc je haïssais Michel Bouquet qui condamnait Delon, ses lèvres fines, son air mesquin, sa voix pincée…
Ado, j’ai vu Toto le héros de Jaco Van Dormael, ce film poétique et enfantin, qui m’a émerveillée (voir l'extrait en lien). Michel Bouquet joue le rôle principal, alors j’ai commencé à apprécier cet acteur. Toto était un enfant rêveur et doux, qui s’imaginait avoir été échangé à la naissance avec son voisin brutal, qui lui obtenait tout ce qu’il voulait : les plus beaux jouets, une famille heureuse et attentionnée (le père de Toto meurt) la fille que Toto aime secrètement… Je m’identifiais complètement. En maison de retraite, le héros incarné donc par Michel Bouquet, décide (enfin !) de se rebeller et de récupérer sa vie … Un très beau film sur la nostalgie de l'enfance. A voir absolument. Quant à Le roi se meurt, vous pouvez vous en passer...
Je vous rappelle que vous pouvez toujours gagner des places pour le film Vincent n'a pas d'écailles
16:15 Publié dans Je suis culturée, Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : toto le héros, michel bouquet, toto le héros, michel bouquet | | Facebook
10/02/2015
Vincent n'a pas d'écailles : places de cinéma à gagner
Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux. (voir bande annonce en lien)
Pour la première fois, je récite le synopsis du dossier de presse et je vous parle d’un film que je n’ai pas encore vu. Mais la bande annonce est intrigante non ? Et cette musique décalée à la fin, Fantastic Man ? Et ces slogans : « Le premier film de super-héros 100 % français » « le premier film de super-héros 100 % bio » « Une pure Marvel ». Il m’a l’air bien rigolo.
La preuve, VINCENT N'A PAS D'ECAILLES a obtenu le prix du grand jury au festival International du film de Bordeaux. Son réalisateur et aussi acteur principal, Thomas Salvador, explique que le film a une dimension burlesque. Il s’est inspiré de Buster Keaton, Chaplin, Jacques Tati mais aussi Nanni Moretti.
Il fait aussi référence à Spiderman et Hulk… Pourtant le film est garanti « 100% sans effets numériques ». Thomas Salvador admet que son super-héros n’en est pas vraiment un : « Vous imaginez un super-héros uniquement opérationnel les jours de pluie ou contraint de « patrouiller » un pack d’eau minérale à la main ? » Selon le cinéaste, le titre évoque la normalité dont Vincent se revendique : il n’est pas un monstre puisqu’il n’a pas d’écailles…
VINCENT N'A PAS D'ECAILLES sort en salles le 18 février. En partenariat avec LE PACTE, je peux vous faire gagner 5X2 places pour ce film qui s’annonce aussi hors du commun que son héros. Pour cela, répondez à ces deux questions (réponses dans le texte) :
- Qui est le réalisateur du film?
- Quel est le titre de la chanson que l’on entend dans la bande annonce ?
Envoyez vos réponses en cliquant sur la rubrique « me contacter » en haut à gauche sous la photo. Précisez bien vos nom et adresse postale afin de recevoir les places. Vous avez jusqu’au mercredi 18 février 20h. Jeu qui se limite à la France métropolitaine.
A vous de jouer !
22:24 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinéma français, places de ciné à gagner | | Facebook
08/02/2015
Papa ou Maman (je choisis le hamster)
Ils divorcent, ils font tout pour ne pas avoir la garde des enfants.
Pratique, un film qui se résume en une ligne. S’il se décrit si rapidement, c’est parce que le scénario ne tient pas la route ? Il met du temps à démarrer, mais une fois que Marina Foïs prononce « tu veux la guerre ? Ok, tu vas l’avoir » le film roule, très vite et très loin. (voir bande annonce)
Il part à fond dans l’humour noir et méchant. J’ai éclaté de rire plusieurs fois, et c’est rare. Parce que je ne ris jamais moi, je suis très sérieuse comme fille. Réellement, en général je souris ou je pouffe à la limite, mais éclater de rire, ça ne m’arrive pas souvent (je suis un cauchemar pour les humoristes quand je vais voir des one man show)
Devant Papa ou maman, je riais vraiment face aux stratagèmes sadiques des parents pour manipuler leurs gosses : pourrir la première histoire d’amour et la première boum (on dit comment maintenant ? surprise party ? mémé n’est plus dans le coup). La mère s’incruste à la fête, se bourre la gueule et parle au prétendant : « elle te plaît ma fille, elle est bien hein ?! » Le père fait du chantage affectif : « Si tu préfères rester avec moi, maman va se suicider » et plein d’autres idées tordues et tordantes. Même le pauvre hamster se fait torturer.
Je trouve le scénario très original et irrévérencieux. Il est peu conventionnel, à l’image des deux excellents acteurs : Marina Foïs, ex Robin des bois (voir la parodie du conservatoire)
Le père est joué par Laurent Lafitte, de la comédie française, mais aussi humoriste qui a joué dans… Classe Mannequin. Je l’ai beaucoup aimé dans Tristesse Club (voir mon billet en lien). Dans Papa ou maman, son « tranquillou bidou » est devenu automatiquement mon expression débile favorite.
Papa ou maman commence par un long plan séquence que j’ai trouvé un peu gnangnan et surfait : la rencontre des parents le soir du réveillon de l’an 2000, à la fac de médecine. Mouaif, on ne démarre pas sur les chapeaux de roues. 15 ans plus tard, les anciens étudiants sont devenus de petits bourgeois rangés. Ils veulent divorcer. Pas parce qu’ils ne s’aiment plus, que l’un a trahi l’autre, qu’ils se disputent, n’ont plus rien en commun… Non, ils finissent les phrases du compagnon, avec humour et tendresse. Ils sont toujours très complices. Ils ne veulent simplement pas finir meilleurs amis. Ils se quittent avant de devenir un vieux couple sans flamme ni passion.
J’ai jamais rien entendu d’aussi con. Ils ont la chance de très bien s’entendre, pourquoi ils ne ravivent pas la flamme ? Un feu ça s’entretient ! Puis c’est pas comme si ils avaient trois gosses hein !
Mémé commençait à s’emporter : « C’est notre époque ! On ne fait plus d’efforts, on zappe au moindre problème ! De mon temps… »
Puis le mari se tape en douce une jeune infirmière. Ah ben voilà la vraie raison du divorce ! Et pendant ce temps-là, bobonne attend sagement à la maison ! Ils ont tous les deux une opportunité de boulot à l’étranger pour 6 mois, mais qui va sacrifier sa carrière pour rester garder les petits?
Sauf que l’épouse ne l’entend pas de cette oreille. Quand elle déclare la guerre, la vraie comédie commence… Les sketches s’enchaînent et les répliques fusent comme des voitures de formule 1 (on la repère ma métaphore filée là ?) Il ne faut pas rater ça. Alors foncez voir Papa ou maman au cinéma.
Le film est réalisé par Martin Bourboulon (inconnu au bataillon) mais le scénario et les dialogues sont de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, qui ont aussi signé ceux de l’excellent Le prénom. De même pour la musique, composée par Jérôme Rebotier. Après l'entraînant « hello my darling » dans Le Prénom, il a choisi dans Papa ou maman des chansons d’Electric Guest, comme This head I hold.
23:50 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : cinéma, cinéma français, comédies françaises | | Facebook
06/02/2015
Tombe la neige et tombe Papillote
Mon frère me téléphone :
« Je t’appelle pour te dégoûter… »
C’est donc pour me parler d’un événement très important que je rate. Qu’y a-t-il de plus essentiel pour un estomac sur pattes que de manger ? Il téléphone pour la chandeleur, pour me narguer avec ses bruits de mastication « mmm, c’est bon… j’ai mis la crème de marrons maison sur les crêpes… »
Il m’a fait le même coup pour la galette des rois. M’en fous, je l’ai mangée moi aussi, même que j’ai eu la fève ! Enfin c’était pas compliqué, contrairement à mon frère qui était avec toute la famille, donc une dizaine de personnes, on était que deux. Mon amie qui sait que j’ai 10 ans d’âge mental m’a laissé la part avec la fève. (Je vous rappelle dans ce billet en lien qu’il m'est arrivé la même chose dans un ancien boulot). Je ne m’y attendais tellement pas que j’ai mordu dedans de tout mon cœur et j’ai failli me péter une dent sur la figurine « mon ami le boulanger ». J’ai porté fièrement ma couronne toute la journée.
Moi : « Ouais je sais… tu manges les crêpes… pff…
Frère : - Oh mais ya pas que ça, hihi, je te passe ta nièce :
Nièce : - Ya plein de neige dans le jardin ! Plus de 30 cm ! Et je ne peux pas aller à l’école car le car ne peut pas passer ! On a fait un igloo ! Et on a fait de la luge avec tonton ! C’est quand que tu viens en faire ? »
Tombe la neige, tu ne viendras pas ce soir …
La neige ! Mes meilleurs souvenirs d’enfance ! On se lève le matin, un silence inhabituel, une lumière particulière qui filtre entre les volets, et là on comprend : la neige est tombée ! On ouvre la fenêtre, on voit toute la campagne métamorphosée, magnifiée par le blanc immaculé, dans un silence de cathédrale… On s’habille en vitesse pour courir dans le jardin, se jeter dans la neige dans des postures saugrenues et y laisser l’empreinte des corps. On est euphoriques.
Seuls les chats n’apprécient pas. Ils posent délicatement une patte, se rendent compte qu’ils s’enfoncent, se secouent avec dégoût les coussinets et nous regardent avec dédain « Vous êtes tarés ! Ça mouille ce truc ! Je retourne près du poële moi ! »
On appelle toute la famille et tous les amis pour aller faire de la luge.
Mais attention, pas de la luge comme on peut en faire en station de ski : une pauvre piste toute droite d’à peine 20 mètres de long, monotone. Non, de la luge de warrior : dans des prés gigantesques qui couvrent toute une colline, avec pleins de tertres et de monticules. On construit une piste toute en virages et en bosses, pour faire des vols planés. On n’a pas de vraies luges, on glisse sur des sacs de terreaux, sur des pistes verglacées qui font des centaines de mètres. On ne descend pas sagement assis. Non, allongés à même le sol en avant, ou carrément les pieds devant… Des amis en gardent encore les cicatrices sur leurs visages : ils n’ont pas pu freiner et se sont pris les fils barbelés qui délimitaient le pré.
On forme un train : un adulte assis devant qui fait la locomotive, un gosse derrière qui s’accroche à lui, un grand, les autres petits, moi qui ferme la marche (doit-on me compter en adulte ou en enfant ?) On perd toujours des wagons en route et le train déraille souvent avant d’arriver en gare.
On rentre ensuite pour se réchauffer près du feu avec un bon chocolat chaud et des tartines de beurre. On est trempés, couverts de neige et de terre, le dos en vrac à cause des pierres sur la piste, avec des bleus, des cicatrices… Bref on se marre bien quoi.
5 ans que je n’ai pas pu faire de la luge, enfin du sac de terreau.
Au boulot, les titulaires partent tous en vacances au ski, et les derniers arrivés comme moi n’ont pas de jour de congé et bossent deux fois plus pour compenser les absences (je travaille tous les samedis). J’ai bien tenté un timide « il neige à Lyon… » mais ma chef m’a clairement fait comprendre que, comme j’avais déjà été la seule à obtenir mon 24 décembre, je pouvais me gratter pour avoir des vacances maintenant.
Et hier, incroyable, j’écrivais tranquillement devant l’ordinateur, à côté de la fenêtre… Et là, je la vois, la neige ! A Paris ! Enfin !
Je dois justement partir bosser. Je marche allègrement dans la rue, le nez en l’air, à regarder les flocons tomber… Je fredonne :
« Libérée, délivrée !
C’est décidé je m’en vais !
J’ai laissé mon enfance en été
Perdue dans l’hiver, le froid est pour moi
Le prix de la liberté ! »
Mais on n’est pas dans ma cambrousse. À Paris, la neige ne tient pas. Elle se transforme en gadoue glissante. Je me tords la cheville, comme environ quatre fois par jour. Je vous rappelle qu’on me surnomme Gaston et Pierre Richard : j’ai deux pieds gauches, et dès qu’il y a un obstacle, vlan je me le paie. Je rentre dans tous les meubles.
Sauf que cette fois, au lieu de me plier gentiment la cheville sur le côté et de remonter l’air de rien, je me retourne le pied dans tous les sens, je pars en avant, sur deux mètres, et j’atterris sur…
les poubelles.
Bien sûr, tout cela devant une école à l’heure de la sortie, donc devant tous les parents qui se précipitent sur la clocharde étalée sur les ordures : « vous allez bien ? »
Je m’esclaffe : « oui ça va ! »
Je reprends ma route, parce que c’est pas le tout, mais je vais encore être en retard au boulot moi (qui a inventé cette machine infernale qu’est la pointeuse ? Le boss sait quand je suis en retard maintenant !)
J’ai un peu mal à la cheville mais bon, je vais survivre, j’ai l’habitude.
Je boite un peu mais bon, on va pas chipoter.
Le soir je regarde les derniers épisodes de la saison 3 de Game of thrones (vous avez vu ce massacre ?! Puis Jon neige Snow qui abandonne sa copine en pleine bataille, alors qu’elle l’a défendu, qu’elle a trahi les siens pour lui ! Elle le retrouve, elle veut le tuer, et ce petit prétentieux « Je sais que tu ne vas pas le faire… » Il s’est pris deux flèches, bien fait pour sa gueule. « Tu m’aimes, je t’aime, mais je dois rejoindre ma famille, tu comprends… » Ben pourquoi il l’emmène pas avec lui ? C’était mon chouchou, mais alors là, plus du tout. En plus on m’a dit que toutes les filles aiment Jon Snow, et je ne suis pas toutes les filles moi, non mais. Fin de l’aparté et revenons à nos moutons)
Bref, j’étais captivée par Games of thrones, mais je pensais tout de même à ma cheville, qui me faisait mal simplement posée sur le lit. Pendant le générique, je la regarde: elle a doublé de volume. Je touche, je sens un truc qui fait « crac » sous mon doigt et je gémis de douleur…
Mais je vais faire comme d’habitude : rien. Voir si ça passe tout seul, et puis j’irai consulter quand je serai au seuil de la mort, et mon médecin me dira encore « mais pourquoi vous avez attendu ?!! »
En plus, je me suis blessée sur le chemin du boulot, c’est donc considéré comme un accident du travail. De quoi gagner des jours de congés (et aller faire de la luge ?!) Mais dois-je vraiment raconter la vérité à mon médecin et à mes collègues : « Je me suis vautrée sur les poubelles ? »