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11/03/2019

Radio nostalgie n'est plus ce qu'elle était

radio nostalgie, chansons pour vieux, musique, rockPour me venger des jeunes voisins qui mettent du rap en soirée, mémé a branché radio nostalgie à 7 heures le lendemain.
Claude François et Hervé Vilard, ça a dû les changer.
Sauf que.

Samedi, je réitère. Et là, à la place des Michel habituels, Delpech, Polnareff, Berger ou même Michel fils de Jacques, qu'ouïs-je ?
Ça partait pourtant bien, avec des petits binious. Ah, Tri Yann, d'ailleurs je n'ai toujours pas publié mon billet sur leur concert que j'ai vu en 2016 (article pourtant écrit, mais mémé oublie.)
Erreur ! Pas de Tri martolod, mais :
Le vent souffle sur les plaines de la Bretagne armoricaine
Je jette un dernier regard sur ma femme, mon fils et mon domaine

Quoi ? Manau, la tribu de Dana, sur  Nostalgie ? Du rap sur la radio de mémé ?
Enfer et damnation. Tout fout le camp. On ne peut plus compter sur rien ni personne. C'est un complot.

Quand j'étais petite, Nostalgie diffusait des chansons de vieux. Désormais, la radio diffuse mes chansons. Qu'est-ce que cela peut bien signifier ?
Dans les années 80, Nostalgie programmait des mélodies des années 50 et 60, les débuts du rock. Du Buddy Holly avec Peggy Sue, du Del Shannon avec Runaway (repris par Dave et sa Vanina). Si je voulais écouter de la musique de l'époque, comme du U2, je zappais sur NRJ (quelle dévergondée !)

Les années passant, Nostalgie a cessé progressivement de diffuser les tubes des années 50/60, pour proposer ceux de NRJ de 1980 (ne me demandez pas ce que diffuse cette radio aujourd'hui, c'est trop moderne pour moi).
Nostalgie programmait donc des chansons avec 20 ans de retard. Et logiquement, aujourd'hui, on en est là. Elle diffuse du rap. Car Manau, ça date de 1999.
Manau ça passe encore, mais si ma radio continue à blasphémer et se met à programmer Ophélie Winter, je vais perdre la foi et changer de religion, je vous préviens. Parce que là je n'ai plus dans le cœur cette chose qui guide mes pas.
Je vais changer de paroisse. Demain je zappe sur Chante France.

Suite demain

 

16/12/2018

McCartney en concert, fin

macca4.jpg

On pourrait reprocher à Paulo de jouer souvent les mêmes chansons. Mais la tournée se nomme Freshun up, pas révolution : il présente le même concert, mais rafraîchi. Sur 40 000 spectateurs, beaucoup ne connaissent que ses chansons des Beatles, et presque pas sa carrière solo ou avec les Wings. Paul privilégie donc les airs des Fab four, c'est normal. Il interprète donc toujours les mêmes tubes : Hey jude, Let it be, Yesterday... La foule est venue pour hurler "na na na na " sur Hey Jude et le prendrait mal s'il ne la proposait pas. Je trouve que c'est un minimum de respect pour le public. Par exemple je m'étais rendue au concert de Stephan Eicher alors que je ne connais que déjeuner en paix, mais il a refusé de la jouer en râlant : "ce n'est pas ma seule chanson !" Idem pour Louise attaque, qui a expédié en milieu de spectacle au lieu du rappel Je t'emmène au vent et les tubes du premier album avec une mauvaise volonté flagrante, en précisant : "ça nous soule de les jouer tout le temps".

L'artiste ne joue pas pour lui, mais pour son public, qui a payé sa place. Alors oui McCartney joue souvent les mêmes chansons, et parfois dans le même ordre, mais quoi de mieux comme final que le medley d'abbey road et la bien nommée The end ?
Pour ce concert, Paul a néanmoins commis une grosse impasse. Avant, il faisait deux rappels. A Nanterre je restais donc assise; mon voisin s'impatientait pour partir, mais je résistais : "ben, j'attends Yesterday !" Pour la première fois, Macca n'a pas joué en France son plus gros tube. J'ai vérifié la set list de la tournée, il n'a osé cette transgression qu'une seule autre fois, au Japon. Il nous a remplacé Yesterday par... Birthday ! Chanson bien sympa, mais pas incontournable comme son tube ! M'enfin Macca, tu deviens sénile ?

Papy peut tenir trois heures sans pause, mais sa voix ne tient plus la cadence. On ne peut pas lui demander de hurler Helter skelter comme à ses 30 ans... Ses comparses restent là pour le seconder. Le son de cette nouvelle salle ne l'aide pas non plus, avec une espèce de soufflerie, mais c'est le défaut des grands espaces (au stade de France, le son se décalait de l'image). Autant la salle semble trop vaste, autant son accès trop étroit provoque de longs embouteillages à l'entrée comme à la sortie.
Mieux vaut donc une petite salle. J’attends ainsi le prochain concert à Bercy, plus petit, plus chaleureux, mieux sonorisé, et en plus à côté de chez moi. Encore mieux : Macca, tu pourrais quand même venir jouer dans mon salon ! Là c’est sûr, l’ambiance serait plus intime !
Alors Paulo, comme tu nous l'as dit : "à la prochaine!"

Set list du concert :
38 chansons, dont 23 des Beatles

egypt station.jpgA Hard Day’s Night
Junior’s Farm
All My Loving
Letting Go
Who Cares
Got To Get You Into My Life
Come On To Me
Let Me Roll It + Foxy Lady
I’ve Got a Feeling
Let ‘Em In
My Valentine
Nineteen Hundred and Eighty-Five
Maybe I’m Amazed
I’ve Just Seen A Face
In Spite Of All the Danger
From Me To You
Michelle
Love Me Do
Blackbird
Here Today
Queenie Eye
Lady Madonna
Eleanor Rigby
Fuh You
Being for the Benefit of Mr. Kite!
Something
Ob-La-Di, Ob-La-Da
Band on the Run
Back in the U.S.S.R.
Let It Be
Live and Let Die
Hey Jude

Rappel :
Birthday
Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band
Helter Skelter
Golden Slumbers/Carry That Weight/The End

13/12/2018

Concert de McCartney à Paris, suite

macca3.jpgPaul réussit à nous faire encore chouiner avec les chansons hommages habituelles pour ses chers disparus. Here today à «mon grand ami John», assassiné le 8 décembre 1980, Something au banjo pour "son frérot" George Harrison. Macca est resté marié 30 ans avec Linda jusqu'à ce que la mort les sépare, mais My love composé pour elle passe à la trappe. Certainement à cause de Nancy, sa nouvelle épouse depuis 2011, pour laquelle il ne manque pas d'interpréter My valentine en précisant en français : « J'ai écrit cette chanson pour ma magnifique femme ».

De l’album Sergent Pepper’s, j’écrivais dans ma set-list idéale qu’il pouvait tout jouer « sauf Being for the benefit of Mr Kite, que j’aime pas trop » Devinez ce qu’il fait… Il respecte enfin mes obligations propositions en enchaînant 8 mélodies attendues et en finissant par Golden slumbers et le magnifique medley d’Abbey road. En tout, sur 45 chansons que je souhaitais entendre, il en joue 24, et seulement une interdite. Pas mal non ? J’ai donc bon goût/je suis devin/Macca me lit assidûment et suit mes précieux conseils (cochez la bonne case).
Ainsi il ne manque pas de jouer les incontournables Back in the USSR, Band on the run et même le hard rock Helter skelter, qui déchaînent le public. Le show atteint les sommets avec Live and let die, où Paul lance carrément des feux d'artifice. Dans une salle fermée. Je pense que les trois premiers rangs ont cramé. (voir la preuve en lien)

On loue aussi ses nombreux efforts pour parler de plus en plus français, qu'il répète avant avec un traducteur. Il nous présente par exemple Blackbird comme "une chanson pour les droits civiques". Il articule chaque syllabe en fixant ses fiches collées au sol, il n'est pas encore bilingue.
Lorsqu'il joue à Paris, il change exprès sa set list pour nous interpréter "la seule chose qu'on sait dire en français" : Michelle.

Comme souvent, je trouve qu'il privilégie les chansons commerciales aux belles mélodies. Mais il joue pour son public, et le grand public préfère les airs faciles et connus, comme Obladi oblada. Paul interprète quelques chansons plus pointues, comme la sublime 1985. Mais elle fait partie de son album le plus célèbre, Band on the run. Il ne joue jamais l'album préféré des fans, son chef-d’œuvre Ram, alors qu'on lui réclame inlassablement... En 2011 avec le Maccaclub, on avait comploté pour faire tous en même temps le signe des Wings (des ailes avec les mains) afin d'encourager Paul à jouer plus de chansons de sa carrière post Beatles. Il avait été surpris et ému, et depuis, il ne manque pas de nous refaire le geste lorsqu'il joue les Wings.

 à suivre...

11/12/2018

Concert de Paul McCartney : j'y étais !

macca.jpgPapy fait de la résistance : 76 ans, toujours en tournée, on ne l'arrête plus ! Il joue 2h40, sans pause ! Et encore, les concerts précédents à Bercy et au stade de France, il avait tenu 3 h et 42 titres ! Il enchaine tant de tubes que le concert m'a paru durer vingt minutes.
Il me semble que je le vois pour la huitième fois, mais je ne me lasse toujours pas. Je suis toujours aussi émue lorsqu'il entame mes chansons préférées comme Band on the run, qu'il joue Let it be, lorsque tout le monde reprend en choeur Hey Jude... Même si l'on ne connaît pas sa carrière solo, on ne peut qu'être touché par ces moments de grâce et de communion. Et quel talent ! Il troque sa basse pour le piano, puis une guitare, un banjo, avec une aisance époustouflante.
Cette fois-ci, il se produit dans la nouvelle salle de Paris Nanterre, 40 000 places. Paul arrive sur scène en même temps que les derniers spectateurs qui ont bataillé pour atteindre cette forteresse infranchissable de la défense (d'entrer).

Paul débarque tranquillement, sans fioritures, la routine pour lui qui enchaîne plusieurs concerts par semaine depuis des années. On le remarque à peine arriver sur le coin de la scène ("salut, je passais par là, j'ai vu de la lumière!") Mais dès qu'il empoigne sa guitare, il nous scotche direct en jouant une seule note, une seule. Elle est bien choisie pour un début de concert, car elle est si particulière qu'on la reconnaît immédiatement et qu'on crie de joie... Même un mathématicien s'est penché sur la question pour tenter de la décrire et la reproduire. Paul joue en effet le premier accord de Hard day's night, aux paroles opportunes pour commencer la soirée :
It's been a hard day's night, and I been working like a dog
It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log
But when I get home to you I'll find the things that you do
Will make me feel alright

Autre excellente idée : pour Letting go, des cuivres jouent carrément au milieu du public. (voir l'extrait du concert en lien). J'adore ces instruments, et les trois joueurs qui dansent en même temps dynamisent les chansons, notamment Got to get you into my life. Pourquoi pas les violons aussi, comme ici en 2007 pour Eleanor Rigby ? Car ce chef-d’œuvre au synthé, quel gâchis, Paulo, t'as les moyens de te payer un violoniste !

Le concert est équilibré, en enchaînant plusieurs mélodies endiablées reprises en chœur, comme I've got a feeling puis Let'em in, et moment plus intimistes et émouvants au piano comme Maybe I'm amazed. Paulo alterne les classiques des Beatles, de sa carrière solo et avec les Wings, puis seulement trois chansons du dernier album (je regrette cependant I don't know qui pour moi est la meilleure du disque).
Pour une fois, il joue des chansons du début des Beatles, Love me do et From me to you, et même la toute première qu'ils ont enregistrée alors qu'ils se nommaient encore  les Quarrymen : In spite of all the danger. L'écran projette des photos de Paul et John encore adolescents, 16 ans à leur début. Et dire que maintenant, Paul en a 76... 60 ans de carrière !

Suite demain