08/10/2010
Comment j'ai raté ma vocation
Quand j’étais petite on (Jacques Martin) me posait la question habituelle : « qu’est ce que tu veux faire quand tu seras grande ? »La première fois, j’ai répondu à ma nourrice, en bon estomac sur pattes, « je veux faire des gâteaux ». Ma mère qui était présente m’a tout de suite coupé l'envie : « Il faut se lever très tôt pour être pâtissier ! Au milieu de la nuit ! Puis il faut faire beaucoup de gâteaux et ils ne sont pas pour toi ! »
Me lever au milieu de la nuit ? Moi qui étais en retard tous les matins à l’école et passais par la sortie de secours, parce que ma mère et moi on ne parvenait pas à se lever à 8 heures ? Ça va pas non !
Après, j’ai voulu faire vétérinaire puisque j’adore les gentils n’animaux, mais cette fois c'est mon frère qui m’a traumatisé : « Pour soigner les animaux, faut parfois les découper, il y a du sang et les bêtes peuvent mourir, c’est horrible. Puis de tout façon faut être fort en maths »
Je ne pensais pas forcément être véto, mais le seul autre métier qui me venait à l’idée était de travailler dans un zoo. Mon frère m’a encore découragée en me remémorant les odeurs et la saleté (j’ai toujours détesté avoir les mains sales.)
J’ai recueilli plein d’oisillons tombés du nid (je suppose que mon tortionnaire de chat devait les aider). Je leur donnais des vers de terre que je piochais dans le jardin, ils ouvraient le bec comme dans la pub Esso.
Je possédais la carte d’abonnée de la Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers, qui me permettait de téléphoner à ma chouette préférée pour lui demander des conseils. (Je suis toujours abonnée). Pourtant aucun oisillon ne survivait.
Maintenant j’apprends qu’au Japon, il existe des établissements où les employés stressés se détendent en caressant des chats (cliquer sur le lien). Les gens paient pour se reposer sur des coussins moelleux, étendus autour de chats qui ronronnent. Je trouve le concept génial, mais je n’ai certainement pas le courage de monter le projet en France, chercher le financement, le local... Par contre, trouver 20 chats, je veux bien, pas de souci.
Pour les maths, en CM2 j’ai tout de même réussi à triplé ma moyenne en « activité logique » (les problèmes de trains qui se croisent) : je suis passée de 0,5/20 le premier trimestre à 1,5/20 à la fin de l’année, c’est bien non ?
A partir de là, comme l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et aux matheux (parle t’on toujours de supprimer la section littéraire ?) ma mère a décrété que j’étais un cas désespéré : « qu’est ce qu’on va faire de toi ? » (aujourd’hui son discours s’est modifié en « qu’est ce qu’on va faire de vous, les jeunes en général, dans une société qui n’a pas de travail à vous offrir ?»)
Comme la plupart des petites filles je jouais aussi à la maîtresse. J’alignais mes poupées et peluches et je faisais « la pelle » c’est à dire l’appel des élèves présents. Kiki, le vrai, le Kiki de tous les kiki séchait souvent les cours d’ailleurs. Ensuite je suis rentrée au collège, où de voir des profs stressés ou démotivés face à leurs élèves m’a complètement passé l’envie de faire carrière dans l’enseignement. Pourtant on me dit encore souvent : « mais pourquoi tu fais pas prof ? ». Je ne supportais déjà pas mes camarades quand j’avais leur âge, alors aujourd’hui, mon seuil de tolérance a fortement diminué…
Je voulais aussi écrire des scénario de films ou des livres, mais j’ai déjà raconté ici comment mon frère m’a refroidie en se moquant de mes écrits…
Ensuite j’ai voulu faire critique, mais les gens m’affirmaient que « les journalistes étaient des personnes aigries qui se rabattent sur la critique parce qu’ils n’ont pas le talent ni la force de produire eux-mêmes des œuvres » Ce qui n’est pas totalement faux.
Du coup, aujourd’hui je ne fais rien.
Mais si quelqu’un veut m’embaucher pour regarder des films, lire, écrire, manger des gâteaux ou caresser des chats, je suis partante.
Merci à Catherine qui m’a involontairement donnée aujourd’hui l’idée d’écrire ce texte.
Ce texte correspond aussi au concours de Virginie. (Quant à Chocoladdict, elle demande ce qu’on rêverait de porter si on était enfant, je lui répondrai demain)
Et vous, que vouliez-vous faire quand vous étiez petits ?
19:27 Publié dans Les gentils animaux, Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : la hulotte, l'école des fans, travail, pôle emploi | | Facebook
26/06/2010
Les voisins, mes futurs copains (suite)
Souvenez vous… l’appart d’à côté s’est libéré. J’ai tenté de faire fuir les voisins potentiels. Malgré tout, un jeune couple s’est installé, mais j’ai pensé qu’il devait être sympa, puisque possédant un paillasson représentant des chats. Je comptais entamer les relations de bons voisinages en parlant de paillasson, justement.
Vous pensiez que je plaisantais ? Eh bien non…
Tous les soirs en rentrant, je voyais leur paillasson et la question cruciale me taraudait : « Ont-ils un chat ou non ? » L’occasion d’y répondre est enfin arrivée.
C’était le 31 mai (oui, ça date, mais vous savez que je suis longue à la détente). Je rentrais du sport, j’étais crevée, j’avais dormi 2 heures la nuit précédente. J’étais pourtant guillerette, car j’avais survécu à une nuit atroce et surmonté la fatigue.
Bref, j’avais plein d’excuses pour ce qui va suivre…
Je rentre dans le hall d’immeuble. Je vois enfin la voisine. Je ne lui ai jamais parlé mais je l’ai aperçue de loin. En temps normal, je l’aurais juste salué, mais là, j’ose l’aborder :
« Ah bonjour ! Vous êtes la nouvelle voisine, non ?
La fille est interloquée puisqu’elle ne m’a jamais vu de sa vie : « euh… oui… »
Sentant qu’elle n’est pas disposée à parler, j’aurai dû fuir tant qu’il en était encore temps. Mais je déduis que c’est un peu con puisqu’elle va me suivre sur notre palier commun. Je reste donc pour lui tenir la porte. Sauf que, certainement décidée à me semer, la fille ouvre lentement sa boîte aux lettres et décortique son courrier. Un silence gêné s’installe. Elle, pensant sans doute « mais elle va pas se casser celle-là » et moi me sentant ridicule à faire bêtement le portier.
La fille passe enfin la porte, et je la suis dans l’escalier. Le silence est tellement long et pesant que j’ai l’impression de monter les 1665 marches de la tour Eiffel. (J’ai vérifié le nombre)
Arrivée devant son appart, la fille se tourne vers moi pour me dire au revoir. Elle ne sait pas que je suis sa voisine directe, et ne comprend donc pas pourquoi je m’arrête aussi. Je farfouille longuement dans mon sac pour prendre mes clés. Vu son air inquiet, la voisine semble croire que je cherche un flingue pour la braquer (au secours, une folle veut s’introduire chez moi !) Vous avez remarqué que, plus on est pressé ou stressé, plus les affaires ont tendance à se perdre au fond du sac ?
Je me décide à rompre ce silence ridicule. En général, quand je suis gênée, je m’enfonce encore plus en faisant de l’humour à deux francs ou en sortant des bulles.
Je trouve donc le moment fort opportun pour enfin aborder la question qui nous turlupine tous depuis deux mois :
Je montre le paillasson et demande : « vous avez un chat ?
La fille : - Hein ?
Moi : - euh… (petite voix de la gamine disant une connerie) Vous avez un chat ? Non parce que avec votre paillasson, je me disais…
La fille enlève ses écouteurs (je ne les avais pas remarqués) : - quoi ? Ah ! Si j’ai un chat ! Non, c’est trop petit ici.
Contente de trouver enfin un terrain d’entente, je pars pour une longue conversation :
Moi : - oui ! c’est quand même dommage…j’aimerais tellement avoir un chat…
Fille : - j’en avais un, mais je l’ai laissé chez ma mère
Moi : oh, c’est triste, le pauvre…
La voisine me regarde curieusement, de biais... Je ne fais pas attention et continue sur ma lancée :
« J’ai gardé un chat pendant 15 jours, et c’est vrai qu’au bout d’un moment il essayait de s’enfuir… sinon, il grimpait sur toutes les étagères, on peut dire que ça lui faisait le double de surface, hihi ! »
Je montre un meuble du doigt pour illustrer mes propos. (voir photo : un chat est caché dans cette image. Saurez-vous le retrouver ?)
La voisine me regarde toujours étrangement, l’air de ne pas comprendre. Elle n’a rien dû entendre puisqu’elle avait remis ses écouteurs.. elle les ôte encore, d’un air résigné mais poli,constatant que je suis décidée à lui tenir la jambe:
Moi : « c’était dur quand il a fallu rendre le chat… snif…on s’y attache vite ! »
La fille m’observe encore plus bizarrement, en reculant un peu, comme on regarde les fous ou les chiens dangereux (il faut soutenir leur regard sinon ils attaquent ! Puis on fuit lentement, à reculons, l’air de rien…)
Remarquant enfin que la voisine semble me trouver anormale, je suis gênée et termine la conversation abruptement :
« Euh… bon, ben voilà… bonsoir hein ! » et je referme la porte un peu vite peut-être…
Après cette première rencontre catastrophique, j’essaie de trouver des excuses :
« Non, mais quoi, c’est tout à fait normal de vouloir parler à ses voisins… C’est bien les Parisiens, ça, ils sont froids… je ne vois pas ce que j’ai fait de bizarre, parler de chats, ça rentrait naturellement dans la conversation… »
Tout en cogitant, je continue à renifler et essuyer les larmes qui coulent sur mon visage. Et là, ça fait tilt. Je me précipite vers le miroir.
J’ai la gueule d’une dépressive au bord du suicide : les yeux rouges et bouffis, de grosses larmes qui dégoulinent jusqu’au menton, le nez en patate et qui coule… J’y suis tellement habituée que je n’y fais plus attention : mon allergie au pollen. Je renifle, me mouche, sèche les pleurs sans m’en rendre compte.
Avec mon discours, la fille a dû croire que je chialais parce que je n’ai pas de chat.
Une heure après, on a sonné à la porte. Ca n’arrive jamais. (Je n’ai pas pu répondre, je dormais). Peut-être que c’était la voisine qui vérifiait si je n’avais pas ouvert le gaz pour faire sauter l’immeuble. Elle voulait peut-être me conseiller un bon psychiatre ou un antidépresseur.
La prochaine fois que je la croise, cette fois, je pars en courant pour me cacher.
Je crois que finalement, on ne sera pas copains avec les voisins.
Et vous, vos relations de voisinage ?
Vous avez trouvé Charlie le chat dans la photo ? (en plus, le chat porte réellement ce nom ! J'ai joué à "où est Charlie" pendant 15 jours quand je l'ai gardé)
17:10 Publié dans Les gentils animaux, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : chats, voisins, comment entretenir de bonnes relations de voisinage | | Facebook
17/02/2010
Les chatons, c'est trop mignon
Hier pendant la pause déjeuner, j’étais enfin encore seule au bureau, à manger devant mon ordi.
En regardant les autres écrans encore allumés, je trouve qu’ils sont bien tristes, tous uniformément bleus.
Une heure après, mes collègues rentrent. Ils rallument leurs écrans d’ordinateur qui s’étaient éteints entre-temps. Ensemble, ils poussent une grande exclamation de surprise:
Fille n°1 : « Hiiii ! C’est trop marrant !
Fille n°2 : - Hiiii c’est trop mignon !
Garçon n°1 : - Aaaaaah mais c’est quoi cette horreur !
Garçon n°2 : - C’est affreux ! Ça vient d’où ? »
D’un geste, ils se retournent vers moi. Comme d’habitude (après le coup de l’âge du chef) j’ai le nez dans mon livre, l’air de rien.
En fond d’écran des ordinateurs, j’avais installé de magnifiques chatons en gros plans, bien kitsch.
Vous remarquez que les garçons n’ont aucun goût, car les chatons, c’est trop mignon.
20:39 Publié dans Les gentils animaux, Parfois, je travaille, Si si, je suis une fille | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : chats, travail, chatons mignons, comment se débarasser de ses collègues de bureau | | Facebook
14/11/2009
Les chats hibernent aussi
Je ne suis pas la seule frileuse à porter ma doudoune et à ne plus sortir. Mes chats (très intelligents pour cette fois) font de même… Ils prennent leurs poils d’hiver. La première fois, ça fait un choc : ils doublent de volume et sont aussi larges que hauts.
On a constaté que les chats pesaient 7 kilos (au lieu des 4 recommandés par le véto) mais ma mère a soutenu que « si si, c’est à cause de l’hiver et de la fourrure. »
Ben voyons, les chats ont pris trois kilos de poils. Ce n’est pas du tout parce que, pas plus tard que la semaine dernière, ma mère leur a acheté des côtes de porc :
« Bin quoi, 1euro 50 les deux, c’est moins cher qu’une boîte, et puis c’était leur anniversaire, ils ont quatre ans maintenant. »
Comme ma nièce, née le même jour. (Etrangement, elle n’a pas reçu de viande mais un « petit poney »)
Dès que je revois gros tas et grosse tasse, je fais une photo et je vous la montre. En plus en ce moment il fait 3 degrés à la cambrousse, leur fourrure doit être bien épaisse. On va bientôt pouvoir faire un manteau, hi hi.
Comme moi, en hiver, les chats ne sortent plus de la maison. Ils squattent toute la journée les lits et fauteuils les plus chauds. L’envie de sortir ne les quitte pas pour autant. (photo : "T'as vu c'temps de chien ? - ouais, on se rentre !")
Ils miaulent devant la porte, on leur ouvre, ils traversent gaiement le couloir, puis en regardant dehors, ils s’arrêtent net. Ils observent le sol gelé, mouillé ou couvert de neige. Ils se tournent vers nous avec leur air mécontent qui signifie :
« Non mais c’est quoi ce bordel ? T’as vu le froid qui fait ? Tu ne crois quand même pas que je vais me geler les coussinets ! T’as intérêt à me réparer ça vite fait ! »
Les chats pensent que, puisque c’est nous qui leur donnons à manger, on fait aussi la pluie et le beau temps.
Ils se résignent à rentrer, la queue basse. Pourtant, 30 secondes plus tard, ils se remettent à hurler devant la porte pour qu’on les laisse sortir. C’est bien connu, la température passe souvent de 2 à 25 degrés en trente secondes.
Le numéro se répète toute la journée, agrémenté des commentaires de la famille :
- C’est quoi ce courant d’air ?
- FERMEZ CETTE PORTE !
- Le but n’est pas de chauffer le jardin !
Comme on dit chez moi, je voudrais bien vous y voir, vous. (photo : rencontre avec un chat se posant l'éternelle question féline : "je sors ou pas ?")
Si on ne lui ouvre pas la porte, (gros tas) le mâle hurle à la mort comme si on lui avait piqué sa côte de porc.
(la vache normande) Papillote est plus sournoise. Elle ne dit rien, reste statique, puis quand on passe à côté d’elle sans l’apercevoir, elle nous gniaque le mollet, la chienne (insulte suprême pour un chat). Beaucoup plus surpris par le geste que par la douleur (le but n’étant pas de faire mal mais d’attirer l’attention) on saute sur la poignée pour laisser sortir la bête.
Qui re-rentre deux secondes plus tard.
Pour éviter de se déplacer à chaque fois, on pourrait percer une chatière, mais elle laisserait passer le froid. Comme dans le gag de Gaston Lagaffe, qui a aussi fait des «mouettières » pour sa mouette rieuse dans toutes les portes.
La prochaine fois, je vous raconterai comment les oiseaux narguent la pauvre Papillote en se mettant sur la fenêtre, alors que le panda les regarde en bavant de l’autre côté, enfermé à l’intérieur pour cause de mauvais temps.
C’est dur, la vie de chat.
20:01 Publié dans Les gentils animaux | Lien permanent | Commentaires (4) | | Facebook