09/07/2014
A la télé cette semaine : Marche à l'ombre, L'armée des ombres...
Après un début de semaine placé sous le signe de la liberté et des vacances, les films suivants se déroulent dans l'ombre : pas dans celle de la prison, mais celle des SDF ou des résistants. Ce soir sur France 4, Marche à l’ombre, avec un personnage hypocondriaque et boulet, mais malgré tout sympa et drôle : Papillote Michel Blanc. L’acteur réalisateur et scénariste du film y incarne un loser SDF collant aux basques d’un dur à cuire, Gérard Lanvin. Comme Michel Blanc, je me plains beaucoup de mes bobos-là improbables, mais moi au moins, je n’ai jamais eu d’entorse qui s’infecte ou subitement les dents qui poussent après 15 ans. Quoique, il me reste encore une dent de sagesse qui sort, et un médecin pense qu’elle est peut-être responsable d’un de mes nombreux bobos incroyables…Toi tu me fous les glandes, arrache-toi de là t’es pas de ma bande, casse toi tu pues, et marche à l’ombre.
Jeudi sur France 3, un film, et surtout une musique qui a traumatisé toute une génération d’enfants. Je ne sais pas quel sadique a décidé de reprendre cet air pour le générique d’une émission télé… Au moins, c’était le seul soir de la semaine où j’acceptais d’aller me coucher sans broncher. Si vous ne l’avez pas encore reconnue, je veux parler de la musique du film L’armée des ombres, reprise pour l’émission Les dossiers de l’écran. J’ai encore des frissons en l’entendant. (si vous êtes maso, cliquez sur le lien, en plus il y a un petit clin d’œil papillotien).
Le film de Jean-Pierre Melville est tout aussi terrifiant que sa musique, et certainement responsable de mon cauchemar d’enfant récurrent : je devais me cacher pour échapper aux nazis. L’armée des ombres évoque en fait les résistants pendant la seconde guerre mondiale. Ils ne devaient absolument pas se faire repérer, pour ne pas mettre en danger leur vie et celle de leurs camarades. Le réalisateur est un ancien résistant, on sent le réalisme des situations et des personnages, jamais magnifiés ni glorifiés. La tension est permanente, l’angoisse de la mort prochaine rôde, l’attente d’une fin cruelle sous la torture, ou la honte de trahir les siens… Je revois encore le regard triste de Simone Signoret, et ces hommes qui courent dans une galerie sombre… Un très grand film.
Autre film déprimant sur D17, Une époque formidable de et avec Gérard Jugnot. Comme dans Marche à l’ombre réalisé par son compère du Splendid, encore une histoire de personnages qui cherchent un endroit où dormir, mais beaucoup moins optimiste. Un homme perd son emploi. Honteux, il n’ose pas le dire à sa femme, et couvert de dettes, se retrouve à la rue… Un film que je n’ai jamais osé revoir, peut-être parce que je le jugeais prophétique ? Selon différents sondages, près d’un Français sur 2 pense qu’il pourrait devenir SDF un jour… et le film date de 1991…
Sur cette note joyeuse, je vous laisse, j’ai un boulot à trouver avant de me retrouver au RSA.
Et vous, appréciez-vous ces films ? La musique des Dossiers de l'écran vous effrayait-elle aussi ?
19:04 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télé, cinéma, cinéma français, la musique des dossiers de l'écran | | Facebook
06/07/2014
A la télé cette semaine : Alexandre le bienheureux, Le château de ma mère, Loulou...
Cette semaine, quelques grammes de finesse dans un monde de brutes, un vent de liberté et de vacances souffle sur nos télés. Avec pour commencer ce soir sur HD1, Alexandre le bienheureux, parfait manifeste de la philosophie de vie papillotienne :
Philippe Noiret ♥ trime chaque jour comme un forçat dans la ferme de sa femme, une horrible mégère autoritaire. Lorsque cette dernière meurt brutalement, Alexandre décide de se reposer et de profiter enfin de la vie : il flâne dans la campagne avec son chien, prend le temps d’observer les oiseaux et la beauté du monde qui l’entoure… Mais les autres paysans ne l’entendent pas de cette oreille : il faut travailler ! Branle-bas de combat dans le village où Alexandre fait des émules. Face aux attaques, il mène le siège… depuis son lit !
Le désir de retrouver l’insouciance et la liberté de l’enfance, son innocence, son goût pour la flânerie et la nature se retrouvent dans la plupart des films du réalisateur, Yves Robert : La guerre des boutons, La gloire de mon père... Cet hymne à la liberté est sorti sur les écrans un an avant 1968, et on y sent les prémices de la rébellion. Oui au droit à la paresse ! Sois feignant, tu vivras content comme Alexandre le bienheureux. (J’ajoute tout de même que je cherche toujours un travail pas trop compliqué : je n’ai plus droit au chômage dans 15 jours. Si je ne trouve pas d’ici là, sans ressources, je me verrai contrainte de faire comme Alexandre : repartir à la cambrousse et me nourrir des légumes du jardin et des poissons de la rivière. Ou je ferai moi aussi la grève : je ne quitterai plus mon lit et n’écrirai plus tant que j’aurai pas de boulot, na.)
Lundi, autre film d’Yves Robert sur la même chaîne : Le château de ma mère, suite et fin de l’enfance de Marcel Pagnol. Le sort des différents protagonistes est très émouvant : la fin de l’innocence de l’enfance et le retour au monde de brutes des adultes pour certains : la guerre de 14. La musique de Vladimir Cosma, La valse d'Augustine, est sublime et j’avais la gorge serrée lors du concert, avec 75 musiciens qui reprenaient la chanson… (voir en lien)
Encore un film sur l’enfance sur NT1, Billy Elliot. Dans les années 80, des mineurs pauvres font grève contre le gouvernement Thatcher. Un jeune garçon s’oppose à cet univers de violence virile, en quittant ses cours de boxe imposés par son père pour apprendre en secret la danse classique… Depuis, le jeune Jamie Bell qui tient le rôle-titre a bien grandi (il a aujourd’hui 28 ans). Il a joué entre autres dans L’aigle de la 9ème légion, Jane Eyre et Snowpiercer.
Sur Arte, on quitte le monde de l’enfance et des rêves pour une dure réalité, avec une violence verbale et psychologique habituelle chez Maurice Pilat (A nos amours) : Dans Loulou, le réalisateur et sa scénariste (Arlette Langmann, la sœur de Claude Berri) s’inspirent de leur propre histoire : la femme bourgeoise (incarnée par Isabelle Huppert) quitte son mari (Guy Marchand/Pialat) pour Depardieu, un petit voyou. Pialat avouera lui-même que réaliser ce film était « un truc de maso ! »
Loulou/ Depardieu, chansonnite aigue oblige, me fait penser à la chanson éponyme de Renaud :
« Tu sais que t'as un peu la gueule à James Dean
Celle qu'il aurait eu s'il avait pas été beau
T'es bâti comme une armoire de cuisine
Le cœur dans le tiroir, tout près du couteau
Lorsque je vois se pointer dans mon horizon
Ta carcasse immense de grand chien paumé
Je dis : « tiens v´la Loulou, la fleur du baston
V´la la bête humaine, v´la l´autre allumé
Je dis "Salut Georges", t'aimes pas tellement ça
Tu veux qu'on t’appelle de ton surnom de voyou
Celui que t'as été quand t'étais moins gras
Un peu plus jeune, et moins con surtout… »
Loulou me rappelle aussi La chanson de William Sheller, chanteur que j’adore, pour ses textes littéraires, sa voix et sa musique mélancoliques :
« Et toi qui vis toujours dans ton imaginaire
Toi qui te promènes partout l'air abattu
ce serait bien que tu comprennes maintenant qu’il n’ y a plus rien à faire
que tu retrouves un jour ou l'autre ta raison perdue :
Loulou ne t'aime plus… »
Mardi, France 5 propose une série documentaire sur des personnes qui, comme Alexandre le bienheureux, ont décidé de tout quitter pour retrouver leur liberté : « Vivre loin du monde ». Ce soir, une famille vit au rythme de la nature dans une yourte en Alaska.
Je vous rappelle que d’ici 15 jours, mémé va faire pareil : j’irai vivre dans mon trou perdu sans Internet.
Demain, suite des films de la semaine
Et vous, appréciez-vous ces films et chansons ?
19:40 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télé, cinéma, chanson française, renaud, william sheller | | Facebook
30/06/2014
A la télé cette semaine : Les Goonies, The Truman show, Démineurs...
Le film a deviné hier était évidemment Les aventures de Papillote Rabbi Jacob, avec la musique de Vladimir Cosma et la célèbre scène de la danse.
Mercredi, Si vous aimez les drames historiques romancés, Arte diffuse Deux sœurs pour un roi. Les deux filles Boleyn se disputent Henri VIII. Ce dernier jette d’abord son dévolu sur la douce et fragile Mary, avant que la seconde, Anne, n’obtienne ses faveurs. Mary la délaissée est finalement bien plus chanceuse, sachant comment sa sœur a fini… Un film d’amour en costumes qui plaira aussi pour son duo d’actrices (Natalie Portman et Scarlett Johansson, actuellement au cinéma dans Under the skin, voir ma critique en lien).
Jeudi sur 6ter, un film parfait pour les enfants : Les goonies. Des jeunes trouvent une carte menant au trésor d’un pirate. La bande d’intrépides part à l’aventure… Dans ce film de 1984, on a le plaisir de découvrir des adolescents qui deviendront des acteurs célèbres : Sean Astin, futur meilleur ami de Frodon dans Le seigneur des anneaux, Josh Brolin, qui enchaîne aujourd’hui les rôles de gros durs (No country for old men, True Grit, Gangster Squad…)
Sur W9, The Truman show de Peter Weir. Ce film dénonce avec humour la société du voyeurisme et de la télé-réalité, avec un Jim Carrey épatant comme à son habitude. J’aime beaucoup Peter Weir, ce réalisateur à la filmographie hétéroclite. Ses films les plus célèbres restent le très apprécié Cercle des poètes disparus, Witness avec Harrison Ford chez les Amish et Green card avec Depardieu. J’aime aussi ses œuvres méconnues, étranges et poétiques : Pique nique à Hanging rock et La dernière vague.
A 23h sur France 3, je vous conseille Démineurs de Kathryn Bigelow l'ex femme de James Cameron. Intense suspense autour de soldats chargés de neutraliser des bombes à Bagdad, et où chaque passant, chaque immeuble peut cacher un tueur potentiel…
Sur Paris première, Un singe en hiver d’Henri Verneuil, avec Gabin et Bébel, tendres alcooliques qui refont le monde. Les dialogues sont d’Audiard, et je ne me lasse pas de les déclamer aux moments appropriés. Comme, dès qu’on ouvre une bouteille, chanter « Nuits de Chine, nuits câlines nuits d’amour… nuits d’ivresse ! » (voir extrait). Ou bien encore : « Tu m’emmerdes gentiment, affectueusement, avec amour… mais tu m’emmerdes !! » et toujours les réflexions sur les cons chères à Audiard : « Si la connerie n’est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille ! » A ne pas rater.
Le film est suivi de l’adaptation théâtrale, que j’ai eu l’occasion de voir le soir où elle était filmée. Fred Testot reprend le rôle de Belmondo, et Eddy Mitchell celui de Jean Gabin.
Vendredi sur Canal+, Lone ranger, naissance d’un héros, j’en ai parlé ici.
16:05 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télé, cinéma | | Facebook
29/06/2014
A la télé cette semaine : Pour un garçon, La gloire de mon père, Les moissons du futur...
On sent que les vacances des enfants pointent leur nez, avec des films qui leurs sont destinés cette semaine. En commençant ce soir par un classique de la comédie française sur France 2. Essayez de le reconnaître grâce aux dialogues cultes :
« Comment, Salomon est Juif ! »
(Apprenant que les ouvriers de son usine font grève) «Ecoutez, vous faites comme d'habitude : vous promettez tout, et moi, je ne donne rien ! »
« Ça alors ! C’était Farès ? C’est effarant ! »
Non, ce n’est pas Farès ! Qui tient le rôle-titre qui donne son nom au film ? Réponse en musique demain.
Lundi sur HD1, autre film qui plaira aux enfants, La gloire de mon père d'Yves Robert (Alexandre le bienheureux, Un éléphant ça trompe énormément...) Petite, j'étais un peu amoureuse du jeune héros... Aujourd’hui, Julien Ciamaca a abandonné le cinéma, a fait ses études à l’INSA de Lyon comme certains de mes amis et est un ingénieur tranquille…J’aimerais bien savoir s’il est toujours aussi trognon. Vous pouvez écouter ici la jolie musique de Vladimir Cosma, qui a également écrit celle du film de dimanche soir. J’ai pu voir le compositeur en concert au Grand Rex l’année dernière, c’était grandiose.
A la même heure sur NT1, une comédie mettant également en scène un enfant, Pour un garçon. Le film est adapté d’un roman de Nick Hornby, auteur de High fidelity, dans lequel on retrouve la même sensibilité, le même humour sarcastique et des personnages bien troussés. Dans Pour un garçon, Hugh Grant incarne un beau gosse cynique et immature qui refuse l’engagement. Il drague les mères célibataires en s’inventant un fils imaginaire, jusqu’à sa rencontre avec un enfant bien réel et plus mature que lui…
Mardi Sur NT1, Dragons, film d’animation dont le prochain opus sort en salles mercredi, j’en parlerai demain.
Sur Canal +, Marius, adaptation de Pagnol par Daniel Auteuil, voir ma critique en lien.
Côté documentaire, ne ratez pas sur Arte l’excellent Les moissons du futur de Marie Monique Robin. Pour une fois, je ne le classerai pas dans le genre « documentaire qui donne envie de se réfugier dans une grotte », car celui-ci offre des solutions. La journaliste explique comment l’on peut nourrir toute la planète sans polluer et en respectant les exploitants, grâce à l’agro écologie. Pour ceux qui ne possèdent pas de télé, le film est disponible en DVD et un livre en est tiré. Marie-Monique Robin est également auteure des terrifiants et implacables « Le monde selon Monsanto » sur les OGM, « Notre poison quotidien » sur le bisphénol A dans les aliments, ou Mâles en péril (50 % de baisse de la fertilité en 50 ans).
Demain, suite des films de la semaine.
N'oubliez pas la fête du cinéma qui commence aujourd'hui jusqu'à mercredi inclus : 3,50 euros la séance.
17:53 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télé, cinéma, cinéma français | | Facebook