20/04/2014
A la télé ce soir : Les choses de la vie, 100 000 dollars au soleil, The Green Hornet...
Sur Arte, début d'un cycle Claude Sautet avec Les choses de la vie. Un homme (Michel Piccoli) est victime d'un accident de voiture. Alors qu'il sombre dans le coma, à l'approche de la mort, il revoit sa vie défiler sous ses yeux, et les doutes qui l'assaillent : qui choisir entre son épouse (Léa Massari) et sa maîtresse Romy Schneider ? (euh ? Je ne me pose pas autant de questions, je choisis directement Romy !)
On peut y entendre l'une des plus tristes musique de film, signée Philippe Sarde, la chanson d'Hélène : « Ce soir, nous sommes septembre Et j'ai fermé ma chambre Le soleil n'y entrera plus Tu ne m'aimes plus. »
A déconseiller aux dépressifs ou sentimentaux qui viennent de se faire larguer : chouinerie assurée. Cette musique tournait en boucle lors de l'exposition consacrée à Romy Schneider. C'était un crève-cœur de l'entendre tout en regardant les photos du fils de l'actrice, décédé tragiquement à 14 ans (en s'empalant sur les piques d'un portail). On pouvait aussi revoir l'interview de Romy évoquant l'acharnement des paparazzis, le gros plan sur son visage digne : « des journalistes déguisés en infirmiers pour photographier un enfant mort : Où est la morale ? Où est le tact ? »
On retrouve les deux acteurs, les amours déçues et les désillusions nostalgiques dans le film programmé à 22h : Mado.
Si vous voulez plutôt rire avec vos enfants, après avoir cherché les œufs de pâques, vous pouvez chercher le Marsupilami sur TF1, mais ce film m'a beaucoup déçue. Seul Lambert Wilson imitant Céline Dion vaut le coup d'oeil. Pourtant j'adore Alain Chabat, l'ex Nul qui a imaginé le génial La cité de la peur, et Franquin est mon auteur de BD préféré (Gaston Lagaffe est mon mentor, on comprend pourquoi j'ai fait une grande carrière).
Regardez plutôt sur France 2 un documentaire (que je n'ai pas vu) mais qui promet d'être très mignon : Le peuple miniature, sur des n'animaux jolis comme tout, comme le chipmunk (en photo). Cécile de France est la narratrice.
Pour les enfants toujours, soirée Cars sur M6.
Pour les plus grands, une comédie sur D8, 100 000 dollars au soleil d’Henri Verneuil, avec Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura et Bernard Blier. Je le connais par cœur, mais je le regarde toujours sans déplaisir, pour la bonne humeur qu’il déclenche et les dialogues d’Audiard :
« - Quand les types de cent trente kilos disent certaines choses, ceux de soixante kilos les écoutent ... » « Dans la vie, on partage toujours les emmerdes, jamais le pognon » « Ici, c’est une grande famille. Quand un chauffeur veut un congé ou une augmentation, il vient me voir, je l’écoute et je le vire ».
Dans le Sahara des années 60, des camionneurs se poursuivent pour récupérer un magot volé par l’un d’eux. La veille, ils se cuitaient ensemble. La scène de beuverie reste un grand classique des films d’Audiard : Les tontons flingueurs, Un singe en hiver… Pour votre santé, consommez de l’alcool avec modération, mais regardez à volonté les films avec les dialogues d’Audiard.
Si vous préférez les films noirs, misez sur L.A confidential sur HD1, avec Kevin Spacey et Kim Basinger dans le rôle de la femme fatale. Le film est inspiré de James Ellroy. Comme dans Le dahlia noir, l’histoire évoque le Los Angeles corrompu des années 50, le crime organisé et l’envers du décor de Hollywood… C’est un thème cher à l’écrivain, car sa mère a été assassinée pendant cette époque trouble, et ce meurtre ressemble à celui du dahlia. Je vous conseille vivement son livre et les enquêtes sur le sujet.
En deuxième partie de soirée (demain, c'est férié !) Eyes wide Shut sur la même chaîne.
Coté comédie, France 4 propose à 22h50 The Green Hornet de Michel Gondry. L'immature et loser Seth Rogen devient un super héros malgré lui, sans pouvoir, mais très drôle. On remarque la patte du réalisateur (auteur de Soyez sympas rembobinez), qui apporte sa poésie loufoque au genre du blockbuster.
Et vous, appréciez-vous ces films ? Qu'allez-vous regarder ?
19:37 Publié dans A la télé cette semaine, Les gentils animaux, On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télé, cinéma, à la télé ce soir, musique de film | | Facebook
07/04/2014
A la télé cette semaine : Le mépris, Barbara, Requiem for a dream...
Ce soir, suite de l’hommage pour le centième anniversaire de la naissance de Marguerite Duras, avec Un barrage contre le pacifique sur France Ô. Comme dans L’amant diffusé hier sur Arte, on retrouve le riche Chinois tombant amoureux d’une fille désargentée, et la famille qui tente d’en tirer profit. Mais ici, Marguerite Duras ne se concentre plus sur la relation passionnelle, mais sur son histoire familiale, ses rapports avec sa mère et ses frères. Isabelle Huppert incarne la mère de l’auteure. Elle se bat en vain contre les flots et les personnes qui l’ont ruinée en lui vendant des terres inondables.
Sur Arte, soirée crise conjugale. Tout d’abord avec Le mépris de Jean-Luc Godard, où l’on entend la sublime musique de Georges Delerue. On y retrouve la réplique célèbre : « Et mes fesses ? Tu les aimes mes fesses ? » qui confirma le mythe Brigitte Bardot. Le film parle de cinéma (il se déroule sur un tournage, sous le soleil de Capri) mais surtout des malentendus et quiproquos au sein d’un couple. Michel Piccoli, méprisé par B.B. Capri, c’est fini.
La soirée se poursuit sur Arte avec un autre classique : Voyage en Italie de Roberto Rossellini. Cette fois-ci, ce sont Ingrid Bergman et George Sanders qui ne se comprennent plus. Le mari ne pense qu’à son travail, la femme à ses rêves perdus…
Le couple va mieux mardi sur Numéro 23, avec la comédie romantique Quand Harry rencontre Sally. Ils se connaissent depuis la fac, se croisent régulièrement pendant 10 ans, mais passent toujours à côté l’un de l’autre. Pourtant ils sont faits pour s’entendre… Avec Billy Crystal et Meg Ryan dans la fameuse scène du restaurant.
Mercredi, couple possible sur Arte, avec Barbara de Christian Petzold. Je l’avais regardé par hasard sur Canal+, en m’attendant à un petit film, mais j’ai été envoûtée par l’héroïne mystérieuse, l’atmosphère oppressante, la profondeur et la mélancolie du propos et des personnages. En 1980, en Allemagne de l’est, une femme médecin de Berlin, soupçonnée de vouloir passer à l’ouest, est mutée dans un petit bled perdu. Elle se renferme dans un silence triste et mystérieux, mais un médecin jovial tente de percer sa carapace… Magnifique.
Barbara est suivi d’un autre film du même réalisateur, Contrôle d’identité, mais je ne l’ai pas encore vu pour pouvoir le conseiller.
Sur France4, soirée Darren Aronofsky, avec Black Swan et Requiem for a dream. Dans le premier, Natalie Portman interprète une danseuse étoile obtenant le rôle de sa vie dans le lac des cygnes. Elle travaille dur, la compétition est rude, surtout avec sa rivale (Mila Kunis) qui incarne son opposé : sensualité et rébellion. Un rôle intense pour Natalie Portman. Elle en sera récompensée par l’oscar de la meilleure actrice en 2011, et en épousant son entraîneur de danse, Benjamin Millepied (le bien nommé).
La soirée se poursuit avec un film encore plus sombre et dérangeant : Requiem for a dream. On connaît tous la célèbre musique (voir en lien). Je ne sais pas si j’aurais le courage de le revoir. Quel personnage subit le pire destin ? La petite vieille ? Je vote pour celui de Jennifer Connelly... Ce film est la meilleure pub de prévention anti drogues. Cauchemardesque.
Jeudi sur D8, The american d’Anton Corbjin. George Clooney incarne un tueur à gages vieillissant, désabusé, parti pour une ultime mission en Italie. Dans un paysage de carte postale, il retrouve goût à la vie et à l’amour. Un film plaisant, mais je préfère nettement le précédent du même réalisateur : Control, sur Ian Curtis, le chanteur de Joy Division qui s’est suicidé à 23 ans.
Et vous, aimez-vous ces films ? Qu’allez vous regarder cette semaine ?
20:40 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : télé, cinéma, à la télé cette semaine | | Facebook
06/04/2014
A la télé ce soir : L'amant, Walk the line, La couleur des sentiments...
A la télé ce soir sur Arte, hommage à Marguerite Duras pour le centième anniversaire de sa naissance. La chaîne programme L’amant, puis Hiroshima mon amour, et deux documentaires de Benoît Jacquot (Les adieux à la reine).
Télérama donne la plus mauvaise note au film de Jean-Jacques Annaud : « sage quand on l’aurait voulu passionnée, décorative quand on l’aurait voulue étouffante. Oubliable et oubliée ». Je pense tout le contraire… A ma décharge, j’ai vu L’amant à 14 ans sans avoir lu le livre auparavant, et pas revu depuis. J’étais jeune et je n’avais encore jamais vu de film aussi érotique et troublant (à part La leçon de piano ; mais il est plus pervers que troublant). Je m’en souviens parfaitement : c’était l’été, il faisait chaud, je le regardais sur la minuscule télé de la maison de campagne installée dans la cuisine, avec ma mère à côté qui repassait tranquillement le linge. J’avais les yeux écarquillés devant la scène de la première fois, très gênée que ma mère soit derrière moi (« M’enfin ?! elle a vu ce film, elle me laisse regarder ça ?! et si elle se retourne, qu’est ce que je fais ? »). Jane March était sublime avec son air de Blanche neige, teint de porcelaine, yeux noirs et lèvres cerise. Je trouvais qu’elle avait carrément la classe accoudée au bastingage du bateau, je voulais le même chapeau qu’elle. Je regarderai ce film ce soir et je vérifierai s’il me fait toujours le même effet…
A la même heure sur D8, autre film qu’on m’a laissé regarder beaucoup trop jeune : Les valseuses de Bertrand Blier, avec mon acteur préféré Patrick Dewaere, Depardieu et Miou-Miou. Mes frères ne me répondaient pas quand je leur demandais ce que pouvait bien désigner le titre…
Autre film troublant sur HD1, le dernier de Stanley Kubrick, Eyes Wide shut. Un homme qui remet en question son couple (Tom Cruise et Nicole Kidman, alors mariés). Il erre dans New York la nuit à la recherche de nouvelles sensations. La scène où les masques tombent fait froid dans le dos…
Sur Numéro 23, une très bonne biographie du chanteur country Johnny Cash : Walk the line. Ce n’est pourtant pas ma chanson favorite, je lui préfère Ring of fire, co-écrite par sa femme June Carter. Leur magnifique histoire d’amour et leur parcours sont passionnants. La pétillante Reese Witherspoon a reçu l’oscar amplement mérité de la meilleure actrice. Son partenaire Joaquin Phoenix (qu’on peut voir actuellement en salles dans le sensible Her) est parfait lui aussi. J’admets avoir préféré ce film au livre autobiographique du chanteur, Cash/Cash.
France 2 diffuse un film qui se déroule à la même époque, La couleur des sentiments. Dans le Mississippi des années 60, une jeune fille de bonne famille, voulant devenir journaliste, décide d’écrire un livre donnant enfin la parole aux domestiques Noires. La ségrégation étant d’actualité, elle doit le faire clandestinement. Ce livre chamboulera le quotidien de cette petite ville tranquille, où les apparences sont reines.
La couleur des sentiments offre un formidable témoignage sur cette époque et sur la ségrégation, rarement évoquée au cinéma (La couleur pourpre, Le secret de Lily Owens, Loin du paradis…) L’émotion est de mise avec le récit tragique de ces domestiques. Pourtant le film évite avec finesse l’écueil du mélo ou de la dénonciation rageuse, en privilégiant l’humour et le recul : l’astuce pour se venger de la loi sur les wc séparés que tente d’imposer une pétasse « bien sous tout rapport » ne manque pas de piquant. La pimbêche manipulatrice est incarnée avec délectation par Bryce Dallas Howard.
Le film mise beaucoup sur l’aspect visuel. L'atmosphère et la mode des années 60 sont parfaitement restituées. Par ce souci du détail, ses robes colorées à frous-frous et ses choucroutes, le film rappelle la série audacieuse Mad Men.
La jeune héroïne interprétée par Emma Stone refuse une vie classique de mère au foyer, passant ses journées à jouer au bridge et à colporter les cancans. Elle ne pense pas au mariage, veut travailler, réfléchir par elle-même et se rebeller contre l’ordre établi, ce qui déplait fortement à son prétendant…
Par son goût de l’esthétique, son côté féministe et sa description parfaite d’un univers féminin rempli de langues de vipères, le film plaira beaucoup aux fans de Desperate Housewives. J'ai un faible pour Célia, interprétée par Jessica Chastain, jeune femme issue d'un milieu modeste, naïve et spontanée, inadaptée à ce monde d'apparence et qui en est rejetée.
Autre évocation de la séparation entre Noirs et Blancs, l’allégorie sur l’apartheid en Afrique du sud à travers un film de SF : le très bon District 9 sur France 4. Cette fois-ci, ce sont des extra terrestres qui sont écartés de la société…
Sur NRJ 12, Hellboy. Une créature étrange, sorte de diablotin gentil, collabore avec le FBI pour empêcher Raspoutine ressuscité et de vilains nazis de libérer un démon guerrier. Malgré ce pitch qui laissait présager le pire, ce film fantastique est vraiment bien ficelé. Le réalisateur, Guillermo del Toro, aurait dû me mettre la puce à l’oreille : il est l’auteur de l’excellent Labyrinthe de Pan, qui fait partie de mon top 50.
Et vous, qu'allez-vous regarder ce soir, appréciez-vous ces films ?
20:20 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : télé, cinéma, à la télé ce soir | | Facebook
30/03/2014
A la télé cette semaine : Dracula, Frozen river, La boum...
Cette semaine, pas grand-chose à la télé. Je vous conseille plutôt d’aller au cinéma, voir Diplomatie (mon article sur le film en lien rose) Her ou encore Les gazelles.
Lundi sur Arte, Dracula de Francis Ford Coppola. Inutile de présenter l’histoire. La mise en scène est sombre, baroque, sensuelle… Gary Oldman est effrayant en prince des ténèbres, Winona Ryder fragile en amoureuse perdue.
Mercredi à 22h30, France4 programme Frozen river de Courtney Hunt, grand prix au festival de Sundance de 2008. Le mari de Ray est parti avec les économies du ménage. L’épouse délaissée rencontre une Mohawk vivant dans une réserve indienne, à la limite entre le Canada et les Etats-Unis. Pour gagner de l’argent, les deux femmes font passer des immigrés clandestins dans la voiture de Ray, sur la rivière gelée qui marque la frontière… La glace risque de se briser à tout instant, et les policiers rôdent. Une histoire très originale, qui laisse une impression durable : on se souvient longtemps de ses paysages enneigées, de l’atmosphère tendue et mélancolique. Un film qui tient autant du thriller que du drame social.
Jeudi sur TMC, l’inévitable La Boum. Comme tout le monde, enfin surtout les filles, je l’ai souvent regardé. J’aimais bien les rebondissements comico romantiques (ah, lorsque Matthieu met le casque sur les oreilles de Vic et qu’ils dansent le slow « dreams are my reality… »)
Pourtant je ne voyais pas du tout La Boum comme une représentation de ma propre jeunesse. Déjà, j’ai découvert le film enfant, je n’étais pas assez grande pour sortir, et quand j’ai atteint l’âge, on ne m'invitait pas à ces soirées (« je ne dois pas sentir comme il faudrait l’argent et le succès, et ça me vexe »). Je trouvais les livres et les films plus intéressants que les garçons de ma classe. Ou bien les garçons de ma classe moins intéressants que les garçons des films et des livres. Je ne faisais pas partie d’une bande (mais j’avais des amies hein). Je n’appartenais pas au même milieu social bourgeois et aisé (la mère de Vic est dessinatrice et son père dentiste). Je n’avais pas des parents cool et une grand-mère dans le coup (la mienne, enfin celle qui me restait à l’époque, n’avait jamais quitté son village et n’était allée au cinéma qu’une seule fois dans sa vie, pour voir La vache et le prisonnier en 1956). Je n’avais pas de parents ayant peur de se séparer. Ca va vous paraître étrange mais je ne connaissais aucun enfant de divorcés (c’était avant d’arriver à Paris et de voir qu’un couple sur deux s’y séparent !) Bref, je regardais La boum comme une curiosité, un miroir sur un monde inconnu, et non le reflet de mon adolescence.
A la même heure sur France3, Coco avant Chanel, avec Audrey Tautou dans le rôle titre et mon chouchou Benoît Poelvoorde en amoureux rejeté. J’adore les biographies, donc j’ai apprécié ce film sobre et élégant, quoiqu’un peu froid, tout à l’image de la créatrice de mode.
Côté documentaire, la guerre toujours, avec Le massacre de tulle, 9 juin 1944, ce soir à 22h30 sur france5.
Mardi sur France 2, suite de Apocalypse, la première guerre mondiale, puis Apocalypse, Hitler.
Le même jour à 22h30 sur Arte, La drôle d’histoire des banques françaises, de l’utilisation des premiers billets en 1716 au krach de 2008 et la dérégulation grandissante.
Vendredi à 22h20 sur Arte, Quand les océans deviennent acides. Les poissons et crustacés disparaissent aussi à cause du dioxyde de carbone…
Et vous, appréciez-vous ces films ? Que pensiez vous de la boum ?
18:39 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : télé, cinéma, à la télé cette semaine | | Facebook