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15/10/2010

C'est moi Fantômette

fantômette.jpg(n’oubliez pas de lire la suite des pires annonces, publiée hier)

Chocoladdict demande ce qu’on rêverait de porter si on était enfant :

Quand j’étais petite j’aimais bien faire des défilés de mode. Avec ma meilleure copine on superposait les vêtements de nos mères et on paradait dans son jardin, au milieu des…poules. Je pense qu’avec nos couches de vêtements superposés, pas du tout coordonnées, on avait plus le look des Deschiens que de mannequins pendant la fashion-week, mais bon…

Mandrake.jpgEn tout cas, je sais que le vêtement que je rêvais d’avoir, c’était une grande cape noire et rouge, comme Mandrake le magicien, Arsène Lupin et surtout Fantômette... Je lisais Mandrake dans les vieux et précieux « journaux de Mickey » de mon frère, qui ont fini par pourrir dans la buanderie, inondée lors de la grande tempête et des inondations de 1996. Fantômette, je lisais les livres, plus tard la télé a diffusé la série et je trouvais qu’elle dénaturait complètement l’idée que je me faisais de l’héroïne et son environnement. Je ne parle même pas du film Arsène Lupin avec Romain Duris (j’ai déjà dit ce que je pensais de l’acteur ici)

Je trouvais que la cape donnait beaucoup de classe et un côté supérieur et mystérieux. Mais ma mère n’a jamais voulu m’en offrir, alors je m’enroulais dans ma vieille couverture râpée et pelucheuse (après ma mère m’engueulait parce que j’avais défait mon lit).
Plus grande, quand j’aurai pu m’acheter une cape toute seule, une de mes profs exubérante, hautaine, méprisante, en portait une, toute verte. Ca m’a coupé l’envie.

Aujourd’hui je n’ai plus du tout envie d'avoir une cape, je me sentirais un  peu ridicule, déguisée…Mais parfois, toute seule chez moi, sans témoin, je retourne en enfance : j’improvise des défilés de mode et je reporte une « couverture-cape »
Vous le répétez pas hein…

Et vous, quels vêtements aimiez-vous porter quand vous étiez petits ?

14/10/2010

Se foutre de la gueule du monde, ça n'a pas de prix (suite)

pole emploi chiffres.jpg

Suite des offres d’emploi les plus délirantes :
J’ai répondu à une annonce où il fallait : maîtriser 3 langues, avoir une parfaite culture générale et une orthographe irréprochable, être très rapide pour faire des traductions en un temps limité, tout ça à six heures du matin, à temps partiel et pour deux mois seulement... Et quel salaire pour un boulot difficile et stressant qui exige un bac +4 (selon l’annonce) ? 10 euros de l’heure, sans frais de transport remboursé ni tickets restaurants. Ce que je gagnais en faisant du baby-sitting occasionnel à côté de chez moi, c’est à dire en mangeant gratos des plats commandés au jap avec les gosses, en jouant à wi-sport et en étant payée pour regarder un film sur un écran plasma pendant que les enfants dorment. A ce prix là, autant continuer le baby-sitting : ça fait con sur un CV mais au moins je m’amuse.
Je pensais être la seule couillonne à répondre à une annonce aussi exigeante pour des clopinettes. Eh bien lors de l’entretien, la DRH m’a affirmé qu’elle avait reçu «énormément de demandes » et son collègue a ajouté : «qu’est ce que vous voulez c’est la crise ma pauvre dame ».

Le pire, c’est de constater que les meilleurs annonces sont essentiellement des… stages. Nan mais vous comprenez, faut être « reconnaissant » de pouvoir faire un boulot intéressant, on va pas demander à être payé en plus, faut pas rêver.

Avant, les qualités indispensables au poste étaient énoncées en premier dans les annonces (par exemple maîtriser parfaitement l’anglais pour travailler dans une  société anglaise). Aujourd’hui, j’ai constaté que toutes les annonces réclament en priorité:
« Aisance  relationnelles », « esprit d’équipe exigé » (pour la société anglaise, parler la langue était le dernier critère sur l'annonce !)
Corine Maier l’exprime très bien dans son cultissime essai que je vous recommande chaudement : Bonjour paresse :
« Dès lors que tout le monde est interchangeable, le cadre moyen s’efforce de se démarquer par rapport aux autres. Comment ? Eh bien, sa personnalité. La règle d’or du recrutement des cadres tient en une phrase : aujourd’hui on recrute les gens sur ce qu’ils sont, et non sur ce qu’ils savent faire. « Compétences relationnelles » et « aptitude à la communication » sont décisives, le savoir-faire et les diplômes sont accessoires. Bientôt on apprendra exclusivement à séduire le recruteur.
Travailleur sans qualités, bienvenue à toi. Vous voilà obligé d’être le commercial de vous-même. Il faut savoir se vendre comme si votre personnalité était un produit auquel on pouvait assigner une valeur marchande. » (c'était ma "citation du jeudi" , jeu lancé par Chiffonnette)

Aujourd'hui c'est le jour du "j'aime ma boîte" allez voir le site Internet, c'est tordant : "vous êtes 80 % à  estimer que le travail est un facteur d'épanouissement personnel" (merci à Minos pour l'info !)

Je vous rappelle que lors de mon premier rendez-vous ubuesque à l’ANPE (que j’ai raconté ici), le conseiller pôle emploi nous a dit : « ce n’est pas la peine de répondre aux annonces de l’ANPE. On reçoit 950 candidatures pour chaque poste, alors vous comprenez…» Je vous invite d’ailleurs si vous l’avez raté à regarder sur M6 replay le dernier zone interdite sur les lacunes du pôle emploi. 500 000 (!) chômeurs sont radiés chaque année pour des motifs débiles : ne pas se rendre à une convocation alors qu’on a jamais reçu le courrier, qu’on a déménagé à 200km ou qu’on est cloué à l’hôpital… ah c’est facile de dire après que le chômage baisse…

Je continue mon tour des offres d’emploi les plus délirantes et je vous en fait part. Vous avez été nombreux à apporter vos témoignages : Me myself and I et son boulot de « trieur d’endives », la femme des steppes et son entretien collectif de 200 personnes, Bulles d’infos, Electra et Nafeuse pour leur journaliste et secrétaire multi tâches, Natacha et Enna pour le chinois ou le "yiddish exigé"…

Continuer à me donner des exemples, on pourra bientôt en faire un livre !


Dessin de Deligne

12/10/2010

Se foutre de la gueule du monde, ça n'a pas de prix...

pole emploi chomage.gifEn trois mois de chômage, je n’ai obtenu qu’un seul entretien et deux réponses négatives par mail.
Pourquoi, quand on répond à des offres d’embauche, les employeurs ne prennent pas la peine de nous répondre ?
Je souhaiterais juste un mail pré-écrit, envoyé aux 2596 candidats non retenus : « nous avons bien reçu votre lettre de motivation. Malheureusement, le poste est déjà pourvu. Nous espérons que vous trouverez prochainement. Cordialement, entreprise gentille ».
J’ai reçu une réponse 10 minutes après l’envoi de la lettre que j’avais mis trois heures à rédiger : « votre candidature n’a pas été retenue, cordialement ». (réponse sèche que l’on peut traduire par : « t’as vu ton C.V ? On demande 25 ans d’expérience, tu sais pas lire ? Va te faire, mais cordialement quand même »
Enfin, je suppose que le destinataire n’a même pas lu ma lettre. Quelqu’un m’a raconté avoir reçu une réponse négative 5 minutes après l’envoi de son mail, un samedi à 2 heures du matin… on doute que l’employeur bossait à cette heure-là…

Je sais bien que les DRH reçoivent des tonnes de lettres de motivation, mais ça prend deux minutes de renvoyer un mail type. Alors que nous, chômeurs, on attend fébrilement pendant une semaine que le téléphone sonne.  (Quand c’est le cas, c’est toujours ma mère qui me demande si j’ai trouvé du travail et si le pôle emploi m’a enfin versé mon chômage.)
Avant, quand je n’avais pas de réponse au bout d’une semaine, je téléphonais aux employeurs. Dorénavant, ces derniers ont trouvé la parade : sur l’annonce n’apparaît aucun nom, numéro de téléphone, mail, ni même le nom de la société ! On ne sait même pas pour qui on postule !

« Journal cherche collaborateur pour rédiger des brèves… »
Dans quel domaine ? La culture, la politique, la réalisation de plantes en pot ? Je pourrais postuler pour Charlie Hebdo ou Minute, je n’en saurai rien !  Remarquez, que le nom de la société ne soit pas mentionné, ça m’évite l’habituel paragraphe lèche bottes : « Cafetière magazine est un journal que j’admire pour ses enquêtes chocs et ses révélations. Depuis l’enfance, la cafetière est une passion. Cet objet qui a changé ma vie, que dis-je, qui a changé la face du monde… »

Ce que je préfère, ce sont quand même les trois annonces exigeant « une orthographe irréprochable, de grandes qualités rédactionnelles, un esprit de synthèse » mais qui contiennent des fôtes d’orthograffe et des répétitions. («l’organisme souhaiterais » « anglais recomandé » « votre anglais irrépochable »)
J’apprécie aussi celle-ci : « expérience de 7 à DIX ans exigée » Pourquoi pas 28 aussi. Au moins, l’employeur ne rechignera peut-être pas à embaucher un «  senior » (jusqu’à 67 ans).

Je trouve des annonces originales :
Mettre des livres aux enchères sur le site d’e-bay : paie : 1 euro par livre…
Inventer des questions pour un jeu de société : paie : 25 centimes par questions !
Pour parodier une pub actuelle : "se foutre de la gueule du monde : ça n’a pas de prix…"

Je vous laisse, je vais encore chercher des offres d’emploi…

Suite des annonces les plus saugrenues demain

Et vous, quelle est la pire annonce que vous ayez vue ?

08/10/2010

Comment j'ai raté ma vocation

vocation école fan.jpgQuand j’étais petite on (Jacques Martin) me posait la question habituelle : « qu’est ce que tu veux faire quand tu seras grande ? »La première fois, j’ai répondu à ma nourrice, en bon estomac sur pattes, « je veux faire des gâteaux ». Ma mère qui était présente m’a tout de suite coupé l'envie : « Il faut se lever très tôt pour être pâtissier ! Au milieu de la nuit ! Puis il faut faire beaucoup de gâteaux et ils ne sont pas pour toi ! »
Me lever au milieu de la nuit ? Moi qui étais en retard tous les matins à l’école et passais par la sortie de secours, parce que ma mère et moi on ne parvenait pas à se lever à 8 heures ? Ça va pas non !

Après, j’ai voulu faire vétérinaire puisque j’adore les gentils n’animaux, mais cette fois c'est mon frère qui m’a traumatisé : « Pour soigner les animaux, faut parfois les découper, il y a du sang et les bêtes peuvent mourir, c’est horrible. Puis de tout façon faut être fort en maths »
Je ne pensais pas forcément être véto, mais le seul autre métier qui me venait à l’idée était de travailler dans un zoo. Mon frère m’a encore découragée en me remémorant les odeurs et la saleté (j’ai toujours détesté avoir les mains sales.)
rouge queue oisillons site.JPGJ’ai recueilli plein d’oisillons tombés du nid (je suppose que mon tortionnaire de chat devait les aider). Je leur donnais des vers de terre que je piochais dans le jardin, ils ouvraient le bec comme dans la pub Esso.

la hulotte.jpgJe possédais la carte d’abonnée de la Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers, qui me permettait de téléphoner à ma chouette préférée pour lui demander des conseils. (Je suis toujours abonnée). Pourtant aucun oisillon ne survivait.

Maintenant j’apprends qu’au Japon, il existe des établissements où les employés stressés se détendent en caressant des chats (cliquer sur le lien). Les gens paient pour se reposer sur des coussins moelleux, étendus autour de chats qui ronronnent. Je trouve le concept génial, mais je n’ai certainement pas le courage de monter le projet en France, chercher le financement, le local... Par contre, trouver 20 chats, je veux bien, pas de souci.

Pour les maths, en CM2 j’ai tout de même réussi à triplé ma moyenne en « activité logique »   (les problèmes de trains qui se croisent) : je suis passée de 0,5/20 le premier trimestre à 1,5/20 à la fin de l’année, c’est bien non ?

A partir de là, comme l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et aux matheux (parle t’on toujours de supprimer la section littéraire ?) ma mère a décrété que j’étais un cas désespéré :  « qu’est ce qu’on va faire de toi ? » (aujourd’hui son discours s’est modifié en « qu’est ce qu’on va faire de vous, les jeunes en général, dans une société qui n’a pas de travail à vous offrir ?»)

kiki.jpgComme la plupart des petites filles je jouais aussi à la maîtresse. J’alignais mes  poupées et peluches et je faisais « la pelle » c’est à dire l’appel des élèves présents.  Kiki, le vrai, le Kiki de tous les kiki séchait souvent les cours d’ailleurs. Ensuite je suis rentrée au collège, où de voir des profs stressés ou démotivés face à leurs élèves m’a complètement passé l’envie de faire carrière dans l’enseignement. Pourtant on me dit encore souvent : « mais pourquoi tu fais pas prof ? ». Je ne supportais déjà pas mes camarades quand j’avais leur âge, alors aujourd’hui, mon seuil de tolérance a fortement diminué…

Je voulais aussi écrire des scénario de films ou des livres, mais j’ai déjà raconté ici comment mon frère m’a refroidie en se moquant de mes écrits…
Ensuite j’ai voulu faire critique, mais les gens m’affirmaient que « les journalistes étaient des personnes aigries qui se rabattent sur la critique parce qu’ils n’ont pas le talent ni la force de produire eux-mêmes des œuvres » Ce qui n’est pas totalement faux.

Du coup, aujourd’hui je ne fais rien.
Mais si quelqu’un veut m’embaucher pour regarder des films, lire, écrire, manger des gâteaux ou caresser des chats, je suis partante.

Merci à Catherine qui m’a involontairement donnée aujourd’hui l’idée d’écrire ce texte.
Ce texte correspond aussi au concours de Virginie. (Quant à Chocoladdict, elle demande ce qu’on rêverait de porter si on était enfant, je lui répondrai demain)

Et vous, que vouliez-vous faire quand vous étiez petits ?