30/04/2020
Les oiseaux, partie 3
J'ai oublié que je portais 32 couches de protections sur le visage et un bandana noir qui me recouvre jusqu'aux yeux comme une braqueuse de banque.
Depuis son bureau j'entends la secrétaire beugler : "MAIS VOUS ETES OU ? VENEZ !"
Take these broken wings and learn to fly
All your life
You were only waiting for this moment to arise
16:54 Publié dans Con finement, J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (2) | | Facebook
25/04/2020
Les oiseaux, partie 2
Quant aux distances de sécurité, déjà, un mètre, je trouvais que c'était trop peu : lors de ma dernière sortie, le gamin qui m'a doublé en trottinette a échappé (jeté ?) son mouchoir, lequel avec le vent s'est immédiatement retrouvé 10 mètres plus loin. Alors avec les crachats de joggeurs, les gens qui toussent... La distance à maintenir à été remontée à 2 mètres minimum, et des médecins admettent que les postillons et éternuements peuvent se répandre à 5 mètres à la ronde.
Ils sont bien quelque part, on peut les sauver
Vaut mieux tout recommencer, on peut pas se suicider
" C'est fou ces gens qui portent leurs masques autour du cou !"
Respire! Qu'on peut tout changer
Respire ! Debout, souffle
Réveille-toi
17:22 Publié dans Con finement, J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : confinement, coronavirus | | Facebook
20/04/2020
Les oiseaux, partie 1
N'oublie pas que tu n'as plus vingt ans
Ne te laisse pas sortir
Ou tu vas mourir
Notre vie n'est pas foutue
Faut pas qu'on s'habitue
Debout, tiens-toi droit!
On va leur montrer
Qu'on peut tout changer
Je sais bien que les oiseaux perdus
Ne reviendront jamais
Mais arrête de dire dans ton lit
Que tu vas faire tout sauter
Toussoter
Parle-nous, ouvre-toi
17:20 Publié dans Con finement, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : coronavirus, confinement, chanson française, musique | | Facebook
18/04/2020
Christophe a retrouvé les paradis perdus
Dans ma veste de soie rose
Je déambule morose
Parce que Christophe est mort. En réalité j'erre dans l'appart en peignoir jaune. Le vent d'hiver souffle en avril, Christophe n'est plus. Le courant t'emporte, j'ai beau te serrer fort, notre amour fou se meurt.
Peut-être un beau jour voudras-tu
Retrouver avec moi
Les paradis perdus
Oui je voudrais bien. Pour que demain ta vie soit moins moche sans Christophe, j'écoute ses albums en boucle. Mal comme, oh oui mal comme, de disparaître des hommes.
Dans ce luxe qui s'effondre
Te souviens-tu quand je chantais
Dans les caves de Londres
Un peu noyé dans la fumée
Ce rock sophistiqué
Oui je me souviens bien. Un concert à l'ambiance envoûtante, feutrée, intimiste, aux lumières rouges. Comme dans un bar clandestin en sous-sol. A l'image du beau bizarre. Dans ce dancing sans danseur, sous la boule ronde, parfums, lumières et couleurs qui se répondent.
Bandit un peu maudit, un peu vieilli,
Les musiciens sont ridés
Non tu n'étais pas démodé. Tu t'adaptais à ton époque, à tous les styles. Costume yéyé dans les années 60, rebelle épris de liberté précurseur de mai 68 avec Excusez-moi le professeur, ambiance psychédélique dans les années 70 avec Les paradis perdus, electro en 2016 avec Tangerine, jusqu'au remix trop moderne pour mémé de Succès fou en 2019, avec des rappeurs en auto tune qui rappellent PNL. "Fallait oser le faire".
Ce clavier que c'est joli
J'essaie de me rappeler
Mes chansons préférées. Evidemment, ces tubes qui ont bercé ma jeunesse, véritable patrimoine national que l'on connait tous : la romantique Aline :
Et j'ai pleuré, pleuré
Oh! J'avais trop de peine
Mais dans cet orage, il a disparu
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'un hommage
Et tous les longs discours futiles
Terniraient quelque peu le style
De ses funérailles.
Une chanson que j'affectionne particulièrement, mélancolique et onirique comme toujours, sonne comme une oraison funèbre :
18:19 Publié dans La rubrique nécrologique, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christophe, chanson française, musique | | Facebook
15/04/2020
Fun home
Non ce n'est pas un article sur mon confinement dans un trou de 20 mètres carrés, mais presque : une histoire vraie se déroulant dans un funérarium.
J'ai évoqué Alison Bechdel dans mon article sur Tout peut changer, le documentaire sur la place des femmes dans le cinéma. L'autrice a élaboré un test pour mesurer le sexisme dans les films :
- Il doit y avoir au moins deux femmes nommées (nom/prénom) dans l’œuvre
- qui discutent ensemble
- et qui parlent de quelque chose qui est sans rapport avec un homme.
Le verdict est sans appel : environ 60 % des films échouent au test.
Mais ce n'est pas à travers son attachement à la cause féministe que j'ai connu Alison Bechdel, mais tout simplement parce qu'elle écrit des bd biographiques, et comme je suis férue du genre, j'en ai lu deux pour le moment.
J'ai beaucoup apprécié sa plus connue, Fun home. Titre ironique, car l'auteure a passé son enfance dans un funérarium, où son père, un être peu aimant et psychorigide, exerçait. Forcément le lieu et le thème, mêlant humour macabre et mélancolie, m'évoquent Six feet under, la géniale série d'Alan Ball (American beauty).
Alison suppose que son père s'est suicidé car il n'assumait pas sa bisexualité. Très fun donc.
Après son père, l'autrice décortique cette fois-ci ses relations avec sa mère, dans le roman graphique C'est toi ma maman ?
Non ce n'est pas pour les enfants de 3 ans. Élu à l'unanimité de moi-même grand vainqueur dans la catégorie "titre le plus niais". J'ai moins apprécié ce livre. L'auteure emploie un jargon psy intello parfois plombant. Elle relate sans tendresse ses rapports avec sa mère, mais aussi avec ses différentes petites amies, son homosexualité, et sa psy. Elle prend bien soin de répéter trois fois que son analyste lui confie qu'elle la trouve "adorable" : "je vous aime beaucoup". Un contre-transfert fréquent mais qui pourrait flinguer la carrière de la psy et que la patiente aurait pu taire, par respect pour cette personne qu'elle admire tellement, et dont elle tombe amoureuse. Comme tous les 4 matins à priori : elle change de partenaires comme de chemises, en ayant plusieurs à la fois, ne sachant pas ce qu'elle veut, ni ce qu'elle ressent.
Une fille très compliquée que j'ai du mal à apprécier pleinement. Ses confidences très poussées me mettent parfois mal à l'aise. Elle se plaint beaucoup de ses parents, mais je trouve sa mère plutôt cool de ne pas s'offusquer de voir le linge sale familial étalé en place publique. Faites des gosses, ils vous le rendront au centuple.
Moralité : mieux vaut adopter un chat, il n'ira pas raconter dans une bd que vous ne lui avez pas donné assez de croquettes. Et il héritera de votre fortune, comme Poupette avec Lagerfeld.
20:17 Publié dans On connaît le livre, On connaît le livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, roman graphique, littérature, bd, roman graphique | | Facebook
13/04/2020
Le lundi au soleil, c'est une chose qu'on n'aura jamais
C'est quand on est derrière les carreaux
Qu'on est confinés que le ciel est beau
Qu'il doit faire beau sur les routes
Donc quand je lis les conseils pour survivre au confinement, j'ai plutôt l'impression de lire mes habitudes de vie : "Ah y en a qui ne se lavaient pas les mains avant ? Qui supportent pas d'être seuls face à eux-mêmes ?"
Que tu n'as pas vu un peuplier, une fleur des champs?
Si tu as quelques chagrins
Pour les oublier il y a toujours une gare, un train
Change de ciel, viens voir la terre
Voir le soleil et les rivières
Viens à la maison y a le printemps qui chante
16:33 Publié dans Con finement, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : confinement, comment supporter ses voisins | | Facebook
11/04/2020
Viens à la maison y a le printemps qui chante
Et dans ma tête qui bourdonnent ? Les abeilles
J'entends rugir... la perceuse du voisin
- Qu'est-ce que t'as dit ? Mettez-lui les menottes. Y aura pas de violoniste dans cette tour. C'est une tour interdite aux musiciens, sans gamme et sans arpège ! On ne veut pas devenir dingues avec ton archet qui va grincer 4 heures par jour ! Ca me scie les nerfs moi, je suis allergique ! T'as connu une dénommée Jacqueline Pradel ?
- Très grande. C'était ma femme. Elle passait son temps à faire des gammes. Le soir je rentrais du boulot vanné et elle m'accueillait avec des gammes, toujours des gammes ! Pas moyen de se reposer 5 minutes ! Alors un jour j'ai branché son violon sur le 220.
Spéciale dédicace pour les voisins.
15:28 Publié dans Con finement, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : confinement, comment supporter ses voisins | | Facebook
08/04/2020
Le quiz du confinement, les résultats
c) Le pauv' guitariste
d) Joueurs de blues
A) Michel Delpech
B) Michel Polnareff
C) Michel Berger
D) Michel Jonasz
E) Michel Sardou
F) Michel fils de Jacques
G) Brigitte Fossey qui cherche Michel dans Jeux interdits
H) Oui ya des pièges
a) L'emmerdeur
b) Dancer in the dark
c) Furyo
d) A star is born
B) Lady gaga
D) Bjork
E) Papillote, à la fois emmerdeuse, danseuse, prisonnière de guerre dans son travail et star des blogs.
Réponse en vidéo sur les liens.
Font plus que force ni que rage.
a) La cigale et la fourmi
b) Le lion et le rat
Réponse : b)
c) De Papillote, qui impressionne par ses multiples talents
- L'un est l'art de "la belle époque", entre la fin du 19è siècle et le début de la première guerre mondiale. Il s'inspire de la nature, des courbes des fleurs. Emile Gallé, Klimt, ou la Sagrada familia de Gaudi représentent cet art.
a) du futurisme et de l'expressionnisme
b) de l'art nouveau et l'art déco
16:51 Publié dans A vous de jouer ! Les quiz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : quiz, quiz culture générale | | Facebook
06/04/2020
Est-ce que tu viens pour les vacances ?
"Est-ce que tu viens pour les vacances ?
Moi je n'ai pas changé d'adresse
je serai je pense
toujours en confinement".
Vu que les gens ne peuvent pas s'empêcher de sortir dès qu'il fait beau temps.
En lien, Les fugitifs, les Parisiens en exode qui doivent inventer un motif de départ aux contrôles de police.
Il paraît que les vacances scolaires ont débuté (je ne sais même plus quel jour on est, comment pourrais-je connaître ce genre de détails ?) Je l'ai surtout compris en observant depuis ma fenêtre les familles remplir leurs voitures de valises et de PQ, ce nouveau trésor. Exactement comme au début du confinement donc, alors qu'ensuite on a blâmé le million (oui million !) de Franciliens ayant fui Paris pour aller contaminer des régions indemnes et déserts médicaux (ma mère qui a 80 balais habite à 40 km du premier hôpital).
Pendant cette randonnée d'environ 1 minute 20, j'ai réussi à croiser deux voisins, vu qu'ils sortent tous dès le moindre rayon de soleil. Evidemment je n'avais pas prévu le coup et je portais un haut de pyjama avec un nounours qui demande "confiture ou lait ?" -les magnifiques cadeaux de ma mère qui croit que j'ai toujours 4 ans-. Pourtant la même mésaventure m'était déjà arrivée il y a dix ans, ça ne m'a pas servi de leçon, relire ici : "il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles" (billet qui avait remporté un franc succès, je ne suis donc pas la seule fashion victim). Eh bien figurez-vous que de simplement dire "bonjour!" à des gens, j'ai réalisé que c'était la première fois en 3 semaines qu'on me regardait ! Le vendeur de la supérette en bas de chez moi où je vais renouveler tous les 10 jours mon stock "d'achats de première nécessité" (chocolat, fromage, choux de bruxelles) reste le nez sur sa caisse, insensible au charme pourtant irrésistible de mes trois foulards pliés comme je peux sur le visage, vu qu'on habite un pays du tiers monde incapable de produire des masques.
15:14 Publié dans Con finement, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : confinement, coment supporter ses voisins | | Facebook
04/04/2020
Maus, une biographie fascinante
L’auteur, Art Spiegelman, raconte la vie de son père, rescapé des camps de concentration. C'est absolument fascinant. Il en ressort que ceux qui s'en sont sortis parmi l'entourage du père sont souvent les plus débrouillards, mais aussi les plus riches, qui pouvaient monnayer des vivres et passe-droit; ainsi que les moins scrupuleux, qui n'ont pas hésité à dénoncer ou voler les autres pour survivre (les kapos). Le manque de solidarité parmi les persécutés qu'il a croisés est frappant et illustre la phrase "la fin justifie les moyens". J'ai été particulièrement choquée par le cousin qui accepte les diamants des grands-parents en échange de leur liberté, mais les trahit et les envoie quand même, des membres de sa famille en plus, vers une mort certaine.
Le roman graphique est surtout connu pour son témoignage sidérant sur les camps de concentration, mais autant que la vie de juifs traqués pendant la guerre, dont j'ai vu énormément de témoignages dans les innombrables documentaires consacrés au sujet, j'ai aussi retenu de cette biographie la personnalité ambiguë et manipulatrice du père. Ce dernier a épuisé toutes les femmes de sa vie (qui ne sont pas en moi réunies) (ma culture est phénoménale). Sa première petite amie était folle de lui, prête à tout pour lui, mais il s'en fichait royalement. Il l'a jetée du jour au lendemain, après 4 ans de bons et loyaux services, pour la remplacer par une femme qu'il venait de rencontrer, encore plus utile pour lui : issue d'une famille de commerçants très riches, elle a pu lancer sa carrière. Cette deuxième femme, la mère de l'écrivain, a fini par se suicider. Elle avait également écrit ses souvenirs de guerre, mais le père a osé jeter ce témoignage inestimable ! Sa dernière épouse, qu'il considére comme une bonne à tout faire et son souffre-douleur, finit par se barrer avant de finir elle aussi suicidaire, complètement timbrée et essorée par ce vampire.
Avec ses troubles psychiques, le père témoigne des ravages des traumatismes de guerre, de la faim et de la persécution. Toute sa vie, il reste dur, obsessionnel, paranoïaque, atrocement radin (si jamais une autre famine devait survenir). Il domine, contrôle et manipule son entourage (dans l'illusion de contrôler sa propre vie). Il a souffert, les autres doivent souffrir aussi. Comme Marthe Villalonga qui tyrannise Guy Bedos dans Nous irons tous au paradis, le père fait croire qu'il est au seuil de la mort pour que son fils, terriblement inquiet, lui rende visite ! Le père aime rabaisser sa famille, en jetant par exemple le manteau de son rejeton sans le prévenir, pour le remplacer par une blouse d'ado ridicule, alors que le fils est déjà adulte, etc. Le livre fourmille d'exemples de la personnalité perverse du père.
Un livre essentiel sur la guerre et les traumas qu'elle engendre. A lire absolument.
20:00 Publié dans On connaît le livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : maus, bd, littérature | | Facebook