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28/11/2013

On connaît la culture de Miss France 2014

miss france 2014.jpgComme l’année dernière, passons le test de culture générale des Miss France. Pour le concours 2013, la gagnante Marine Lorphelin avait remporté un 17. Cette fois-ci, Miss Alsace la supplante avec un beau 18/20. (Précisons que le questionnaire comporte 40 questions). La moyenne des miss tourne autour de 12, et 15 filles sur 33 ont obtenu moins de ce score. Plus de 16 fautes donc, assez inquiétant vu la simplicité des questions… J’aime particulièrement "Comment s'appelle le fils de Kate et William ?" classé en rubrique… politique. Toutefois je n’atteins pas le résultat de la gagnante, car mémé est incapable de répondre aux questions concernant les miss, ou certaines sur la mode. Mais c’est plus important de connaître les cinq continents, la différence entre un CDD et un CDI ou le nom du ministre de l’intérieur…

A vous de jouer !

1) Histoire-Géographie

1 - Que célèbre t-on le 11 novembre ?
2- Citez les 5 continents.
3 - A qui doit-on le code civil ?
4 - Quel pays vient d'être frappé par le typhon Haiyan ?

2) Economie et actualité

5 - Quel réseau social vient d'entrer en bourse ?
6 - Quelle est la différence entre un CDD et un CDI ?
7 - En France, le vote est-il obligatoire ou conseillé ?
8 - Qu'est ce que le RSA ?
9 - Comment appelle-t-on familièrement le travail non déclaré ?

3) Politique

10 - Qui est l'actuel ministre de l'Intérieur ?
11 - Quand auront lieu les prochaines municipales (mois/année) ?
12 - Comment s'appelle le fils de Kate et William ?
13 - De quel parti est issu l'actuel Président de la République ?

4) Cinéma et télévision

14 - Quel film a remporté la dernière Palme d'Or à Cannes ?
15 - Qui présente le Grand Journal de Canal + ?
16 - Citez les deux acteurs principaux du film Gravity.
17 - Sur quelle chaîne est diffusée l'émission "Touche pas à mon Poste" ?

5) Littérature

18 - Quel livre a remporté le Goncourt en 2013 ?
19 - Quel est le titre de la trilogie sulfureuse écrite par E.L. James ?
20 - Qu'est ce qu'un alexandrin ?

6) Musique

21 - Citez les deux villes où se tiennent les festivals : les Eurockéennes, les Francopholies ?
22 - En quelle année est morte Amy Winehouse ?
23 - Avec qui Rihanna signe t-elle son duo "Monster" ?
24 - Qui signe 8 titres de l'album "Love Songs" de Vanessa Paradis ?

7) Logique et mathématiques

25 - Complétez la suite de chiffres : 1 2 4…
26 - Vous partez à New York par le vol de 10h, heure française. Avec un temps de vol de cinq heures, à quelle heure atterrirez-vous à New York en heure locale, sachant qu'il y a un décalage horaire de - 6h ?
27 - Combien font 2% de 120 ?
28 - A combien environ équivaut le nombre PI ?

8) Sport
29 - A quel pays appartient le fond d'investissement ayant récemment racheté le PSG ?
30 - Quel pays accueille la prochaine coupe du monde de football ?
31 - Citez le nom d'un joueur français évoluant en NBA.
32 - Qui est Novak Djokovic ?

9) Mode et luxe

33 - Qui est Carine Roitfeld ?
34 - Citez le célèbre couturier de la Maison Chanel.
35 - Qu'est ce qu'un "Angel" chez Victoria's secret ?
36 - Qu'est ce qu'une paire de stilettos ?

10) Miss

37 - De quelle nationalité est Miss Univers 2013 ?
38 -  Citez une ancienne Miss ayant participé à "Danse avec les Stars"
39 - De quelle région est originaire Mareva Galanter ?
40 - Quelle écharpe Marine Lorphelin a-t-elle remporté lors de la finale de Miss Monde 2013?

Alors, êtes-vous assez culturés pour être Miss France ? Résultat bientôt.

25/11/2013

La rubrique nécrologique de la semaine : Georges Lautner

lautner.jpgVendredi, je décide de ne pas allumer l’ordi. Comme un jour de repos loin de l’écran. Je rate donc l’annonce sur Twitter, qui sait toujours tout en premier. Ce qui me permet en général de téléphoner à mon frère pour lui faire deviner le dernier décès de célébrité, comme je l’ai déjà raconté ici pour Claude Miller. Une sorte de jeu qui pourrait paraître d’humour noir, mais qui est en fait un hommage pudique. Au lieu de s’exclamer de but en blanc avec tristesse : « Georges Lautner est mort » on annonce d’abord « T’as vu qui est mort ? » L’autre se prépare à recevoir une mauvaise nouvelle. Puis on amène l’information avec douceur, en citant les œuvres les plus connues et appréciées de la personne décédée.

Mais cette fois-ci, j’apprends le décès brusquement. Samedi, tout en mangeant mon riz cantonnais, je regarde d’un œil distrait le journal de Victor Robert sur Canal+, à midi 45. Et là, en toute fin, il annonce, comme si ce n’était rien « Il était l’un des grands réalisateurs
Ma fourchette pleine de riz suspend sa trajectoire (et vous heures propices, suspendez votre cours) :      - Oh non ! Qui ?
Et là je vois des images des Tontons flingueurs. Je n’entends même plus le commentaire du journaliste, mon couvert retombe dans l’assiette, déversant des petits pois partout.
Faut reconnaître, c’est du brutal.
Devant partir soudainement, je n’ai ni le temps d’écrire ma rubrique nécrologique, ni de téléphoner à mon frère. J’envoie simplement un texto avec la phrase rituelle « T’as vu qui est mort ? » et je reçois en réponse un laconique « oui. » Inutile d’en dire plus. Aucune citation d’Audiard ne peut décrire notre sentiment. « On naît, on vit, on trépasse… C’est comme ça pour tout le monde. »

tontons flingueurs.jpgMort d’un pourri ? Non. Comme Lautner ne peut « faire son panégyrique lui-même », je le fais à sa place. C’est parfois assez édifiant et souvent assez drôle, car il m'arrive de m'attribuer des mots qui sont en général d'Alphonse Allais et des aventures puisées dans La Vie des Hommes illustres.

Georges Lautner est décédé vendredi 22 novembre, à l’âge de 87 ans, des suites « d’une longue maladie » (en général, on nomme ainsi le cancer, comme s’il était honteux). Il était le fils d’une comédienne (qui apparaîtra dans plusieurs de ses films) et d’un aviateur. Son père meurt dans un accident lors d’un meeting aérien, en 1938, alors que Georges n’a que 12 ans : « Là, j'ai commencé à comprendre que la vie, ce n'était pas ce qu'on lisait dans les bouquins d'enfant. C'était vraiment le premier choc dégueulasse, la première épreuve qui m'a toujours marquée…»

Pourtant, comme beaucoup, Lautner se remet de ses blessures grâce à l’humour et l’art : le cinéma, en particulier les comédies policières populaires. Trop timide pour être acteur, il réalise son premier film en 1958, La môme aux boutons. Son plus grand succès, Les tontons flingueurs, sort en salles cinq ans plus tard.
Devenu culte au fil des années, il est vivement critiqué par la presse spécialisée lors de sa sortie : « Je n'ai jamais compris pourquoi ce film avait marché. La critique était contre nous. C'est sorti, à l'époque, dans quatre salles à Paris. Ça n'a pas été un triomphe ».
En effet, Les tontons flingueurs est réalisé en pleine période de la nouvelle vague. La comédie populaire franchouillarde, les gangsters miteux ne sont pas au goût de la presse intellectuelle élitiste. Lautner le réalisateur et son fidèle acolyte Audiard le dialoguiste souffrent beaucoup du manque de reconnaissance de leurs pairs. Mais « la bave du crapaud n’empêche pas la caravane de passer ». Et « l'idéal quand on veut être admiré, c'est d'être mort. »

D'accord, d'accord, je dis pas qu'à la fin de sa vie Jo Le Trembleur il avait pas un peu baissé. Mais n'empêche que pendant les années terribles, sous l'occup', il butait à tout va. Les tontons
Flingueurs quoi ! Aujourd’hui, 50 ans après la sortie de ce film culte, seuls Venantino Venantini (83 ans) et Claude Rich (84 ans) sont encore vivants… (le chat noir va encore porter la poisse…)

il etait une fois un flic.jpgMalgré le rejet des critiques de cinéma, le public plébiscite les films de Lautner, mettant en scène les acteurs les plus illustres : Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche (Les tontons flingueurs) Gabin (Le pacha), Delon (Mort d’un pourri), Belmondo (Flic ou voyou), Jean Yanne (Laisse aller, c’est une valse), et comme actrice, le plus souvent Mireille Darc.
Les films de Lautner restent célèbres pour les personnages, aussi pittoresques du premier au dernier rôle, mais surtout grâce aux dialogues de Michel Audiard, dont chacun en connaît au moins une paire… Certaines bandes originales deviennent aussi célèbres, comme Chi mai d’Ennio Morricone dans Le professionnel. (Je l'avais sur une cassette et je prononçais le titre comme il s'écrit en français.) Je me souviens toujours de cette dernière scène, où Belmondo se dirige vers l’hélicoptère… Malheureusement je me rappelle aussi du chien qui court dans la pub qui reprend la chanson... Lautner fait appel aux plus grands compositeurs de musique de films, comme Philippe Sarde (Les choses de la vie, Le locataire) pour La valise par exemple. Même si les films du cinéaste ne font pas dans la dentelle, ils ont jalonné mon enfance, lorsque je regardais les films populaires de Ciné dimanche et son générique plein de promesses de cinéma…

valise marielle.jpgParmi mes préférés, je citerai le moins connu Il était une fois un flic, avec Mireille Darc et Michel Constantin, mais l'acteur le plus drôle est le gamin ! Les dialogues sont cette fois-ci de Francis Veber. J'aime beaucoup aussi La valise,  avec mon chouchou la plus belle voix du monde Jean-Pierre Marielle. Sur la fin de sa carrière, Lautner a délaissé les comédies, avec par exemple en 1988 La maison assassinée avec Patriiick Bruel, qui avait beaucoup marqué l’enfant que j’étais. Son dernier film date de 1992, L’inconnu dans la maison, une adaptation de Simenon, avec Bébel dans le rôle titre.

La télévision rend hommage à George Lautner, en diffusant ce soir, Ne nous fâchons pas, puis Le guignolo sur HD1, et Laisse aller c’est une valse sur Paris première.

Georges Lautner sera enterré dans sa ville natale, Nice.
Oh, dans le fond, y'a pas de quoi pleurer ! Il revient tout simplement à Saint-Denis, Albert. Il revient après un grand tour inutile, c'est tout. Il va enfin pouvoir se reposer de toutes ses singeries, de toutes ses fatigues, chez lui, là, tout près de la Seine. Autrefois, avant que le béton vienne manger l'herbe, c'est là qu'on regardait passer les bateaux, tous les deux. On jouait à faire semblant de croire qu'elles allaient à Shanghai, les péniches, ou qu'elles passaient sous le pont de San Francisco. Et lui, Albert, il a dû continuer longtemps à faire semblant d’y croire. À croire des trucs, des machins. C'est peut-être bien à cause de ça qu'il est mort…

Et vous, quel est votre film de Lautner préféré, votre citation d’Audiard favorite ?

Quiz On connaît le film, avec des citations d'Audiard à retrouver dans le texte...


Une filmographie sélective de George Lautner, réalisateur de 42 films :

pacha.jpg1961 : Le Septième Juré
1963 : Les Tontons flingueurs
1964 : Les Barbouzes
1966 : Ne nous fâchons pas
1968 : Le pacha
1970 : Laisse aller... c'est une valse
1971 : Il était une fois un flic
1972 : Quelques messieurs trop tranquilles
1973 : La valise
1974 : Les Seins de glace
1977 : Mort d’un pourri
1979 : Flic ou Voyou
1980 : Le Guignolo
1981 : Le Professionnel
1984 : Joyeuses Pâques
1985 : La Cage aux folles 3
1986 : La vie dissolue de Gérard Floque
1988 : La Maison assassinée
1992 : L'inconnu dans la maison

19/11/2013

Les garçons et Guillaume, à table !

garcons et guillaume affiche.jpgTout est dans le titre. Guillaume Gallienne raconte sa jeunesse, où il se sentait, plutôt on le percevait, différent. Sa mère l’estime plus fragile que ses frères. Pendant que ces derniers partent en voyage sportif et viril, Guillaume est envoyé en Espagne pour apprendre la danse parmi les femmes... Adolescent, sa tante fantasque l’encourage même à sortir avec des hommes pour « tester ». Mais en fait, le veut-il, qui est-il vraiment ?
Comme l’explique le réalisateur, ce film délirant est en fait « un véritable coming out inversé ». Il raconte sa quête d’identité, et comment elle lui a permis de devenir acteur. « Quand j’étais enfant, ma mère disait : « Les garçons et Guillaume ». Ce « et » m’a fait croire que pour rester unique aux yeux de cette maman sans tendresse mais extraordinaire, pour me distinguer de cette masse anonyme qu’étaient les garçons, il ne fallait surtout pas que j’en sois un. J’ai tout fait pour être une fille, donc, et quel meilleur modèle que ma mère ? C’est ainsi que j’ai commencé à jouer, dès que je me suis mis à l’imiter. Comment je suis devenu un acteur en devenant ma mère pour réussir à devenir moi. » Le jeune homme imite parfaitement sa mère, et dans le film, il interprète les deux rôles !

Cette comédie est pour moi la meilleure de l’année. (voir bande annonce en lien). Un véritable Ovni, objet visuel non identifié, grâce à la personnalité hors norme de Guillaume Gallienne. Le film oscille en permanence entre fou rire, absurdité, poésie et drame. Un univers décalé (quand il s’imagine tomber dans la piscine au son de Don’t leave me now de Supertramp, qui me trotte dans la tête depuis), hilarant (quand il refait une scène de Sissi l’impératrice) tragi-comique (quand sa grand-mère confond des mots) et même angoissant (le pensionnat de garçons).
Avec un sujet aussi délicat (la quête d’identité sexuelle), on pourrait basculer dans le vulgaire, mais le film évite avec brio cet écueil. Malgré le sujet très personnel, Gallienne parvient à rester pudique. Le mélange des genres (au sens propre comme au figuré) est un exercice difficile, mais on passe avec facilité du rire aux larmes, de l’émotion à la réflexion, dans un parfait dosage.
L’acteur devenu adulte a atteint le recul nécessaire pour faire rire de ses tracas, percevoir avec lucidité son histoire, ou au contraire la réinventer.

garcons et guillaume, danse.jpgGallienne parvient à nous émouvoir, avec grâce. Même si évidemment on n’a pas vécu la même expérience improbable, Gallienne nous permet de nous identifier à ses doutes existentiels : on a tous eu un jour, à moins d’être sociopathe, l’impression d’être parfois différent, décalé, incompris, mais aussi timide, maladroit et naïf. De rester passif et d’angoisser, mais de s’en sortir grâce à l’humour. Le film est en somme une formidable histoire de résilience.

Pour un premier film, la mise en scène est maîtrisée. Pas de baisse de rythme, les réparties fusent. Gallienne joue un grand dadais qui se pose des questions existentielles, à la Woody Allen, avec un humour qui rappelle Certains l’aiment chaud… On trouve même des références à l’univers d’Almodovar, avec des personnages féminins hauts en couleur.

Le film est aussi une belle rencontre : à l’issue de la séance, Guillaume Gallienne vient nous parler. Tandis que les autres interlocuteurs restent en moyenne une demi-heure, l’acteur bavarde trois fois plus longtemps, et si on ne l'avait pas arrêté, je suis sûre qu’il nous aurait raconté ses anecdotes passionnantes pendant encore des heures…
En arrivant, certainement pour marquer la différence avec son « personnage » et montrer que le film est aussi une fiction, Gallienne parle d’une voix grave et mesurée, avec des gestes retenus. Il nous informe tout de suite, d’un air sérieux et blasé : « Je passe mes journées en promo à parler de ma mère, j’en ai un peu marre de la psychanalyse à la Mireille Dumas… »  mais immédiatement, l’acteur se met à imiter la présentatrice « parlez-moi de votre mère », les rires jaillissent et Gallienne joue son éternel rôle de comique. Très volubile, il répond de bonne grâce aux questions, et finit par se rendre compte « en fait, je fais ma Mireille Dumas ! » On voit bien que même s’il tente de s’en défendre au début, il adore parler de lui et de sa mère.
Au fil de l’entretien, il reprend d’ailleurs les mêmes mimiques, la voix plus aiguë et les gestes plus doux de sa génitrice… troublant. Mais rassurez-vous, Guillaume Gallienne ne sort pas son couteau comme Norman Bates se prenant pour sa mère dans Psychose… Non, l’arme de Gallienne, c’est le rire.

garcons et guillaume, mère.jpgJe ne suis pas la seule à être surprise par ce mimétisme : sa propre famille le confondait avec sa mère. Dans le film, Gallienne interprète les deux personnes. Comme des heures de maquillage étaient nécessaires, il jouait son personnage féminin le matin (avec 4 heures de préparation) et l’après midi le personnage masculin (3h de maquillage) et il restait dans ses rôles : « le matin, l’équipe avait l’impression d’être dirigée par une femme autoritaire de 45 ans, et le soir par un ado de 15 ans abruti et niais ».

Je ne peux m’empêcher de me dire que, sans doute déçue d’avoir déjà deux garçons, sa mère espérait une fille, et qu’elle traite Guillaume (comme) Tell. Est-elle vraiment comme ça ? Tout est vrai ? Comment a-t-elle réagi ? L’acteur répond, d’un air détaché :
« oh très simplement, elle a eu envie de se défenestrer… » La dame a de l’humour et a accueilli le film comme l’hommage qu’il est à sa personne. Le réalisateur précise : « Ce film ne dit évidemment pas « La » vérité mais la mienne. C’est mon histoire. L’histoire subjective d’un acteur. A la recherche des émotions qui l’ont façonné. Peut-on être plus sincère qu’un acteur qui raconte intimement comment il l’est devenu ? »

Comme Guillaume Gallienne, j’étais entourée de frères, mais j’ai vite vu que pour être mieux considérée dans la société, il fallait leur ressembler (mais ça ne me disait rien, c’est tellement mieux d’être une fille). Pour me convoquer aux repas, ma mère ne criait pas mon prénom, mais m’appelait par celui de mes frères, belles sœurs, neveux, et même des chats… Elle citait quatre ou cinq noms avant de trouver le bon (enfin quand elle se rendait compte de son erreur, j’ai pris l’habitude du nom composé à rallonge, et quand on donne mon prénom du premier coup, je suis toujours étonnée « moi ? T’es sûre ? Mais tu veux pas parler au chat plutôt ? »)

Je connaissais Guillaume Gallienne grâce à ses  hilarants « bonus de Guillaume » où il imagine des scènes coupées et les castings de films célèbres. Il est aussi pour moi le personnage le plus intéressant du film Astérix au service de sa majesté.


Vous l'aurez compris, courez voir Guillaume Gallienne au cinéma...

17/11/2013

La rubrique nécrologique et les films de la semaine : JFK, Un air de famille, Incendies...

télé,cinéma,jfk,un air de famille,jaoui bacriDans la rubrique nécrologique de la semaine, le cinquantenaire de l’assassinat de JFK.
Au lycée, mon prof d’histoire avait abordé le sujet en deux phrases, comme le faisait notre manuel : un fait, une date, un meurtrier : Lee Harvey Oswald. Nous étions pourtant des élèves passifs (le prof avait le don de nous endormir) mais quelques voix s’élevèrent : « M'enfin ! Et la balle magique alors ? » (On reconnaît mon « m’enfin » indigné emprunté à Lagaffe) et la réponse du prof, apathique « il existe différentes théories, mais je ne suis là que pour m’en tenir aux faits… »
Ce prof, comme la grande majorité que j’ai connu malheureusement, n’était pas un bon pédagogue. Il se bornait à lire ses notes d’une voix morne, sans échange avec ses élèves. Je m’ennuyais, et comme je détestais apprendre par cœur sans approfondir ni analyser (des dates, des faits, rien que des faits), mes résultats s’en ressentaient. Les autres années, j’ai eu la chance de suivre les cours d’un prof passionnant, qui nous racontait l’Histoire avec un grand H, comme une histoire, et lançait des débats en faisant des parallèles avec l’actualité. Mes notes grimpaient en flèche, toujours bonne première. Ce prof m’a fait aimer l’Histoire. Jusque là, je ne l’appréciais qu’à travers les films et documentaires.

D’ailleurs, c’est en 1991 grâce au film d’Oliver Stone, JFK, avec Kevinou Costner, que je me suis passionnée pour l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Jackie ramassant la cervelle de son mari est une vidéo qui m'a fortement marquée comme beaucoup d'entre nous... La polémique suscitée par le film permis de créer une loi sur « la divulgation des assassinats » en mettant certaines archives à disposition. On m’avait certifié que les dossiers étaient rendus publics 50 ans après un crime (après vérification, ce n’est pas entièrement exact), et j’attendais donc avec impatience ce 22 novembre 2013 en me disant « qu’est ce que je serai vieille, mais je saurai enfin qui à tué JFK ». Je pensais la même chose pour Marilyn Monroe… J’attends toujours.
Cette semaine, une foison de documentaires aborde le sujet. Je pense me concentrer sur celui de Patrick Jeudy, diffusé jeudi mardi sur Arte : Dallas, une journée particulière. En général j’apprécie le travail de ce réalisateur : Il n’y a pas de Kennedy heureux, édifiant, Marilyn dernières séances et Marilyn malgré elle, Eliot Ness contre Al Capone… Un autre documentaire de Patrick Jeudy est diffusé ce soir sur France 5, mais se concentre cette fois-ci sur Jackie Kennedy.

A la télé ce soir, après l’excellent Spartacus de Stanley Kubrick la semaine dernière, Arte diffuse encore un film de rebelles au temps des Romains : Barabbas, responsable d’une insurrection, qui devait être crucifié au côté de Jésus. Ponce Pilate a demandé à la foule de choisir entre les deux hommes lequel serait gracié, et la foule a choisi le premier... Réalisé deux ans après le succès de Spartacus, Barabbas est tout aussi spectaculaire, mais ma préférence va au racé Kirk Douglas plutôt qu’au physique rustre d’Anthony Quinn (et son absence de cou).

Un-air-de-famille.jpgA la même heure sur HD1, Un air de famille de Cédric Klapisch, avec le couple Jaoui-Bacri au scénario. Personnages cocasses et dialogues irrésistibles comme d’habitude : le barman cool (Jean-Pierre Darroussin), la petite sœur sarcastique et anticonformiste (beaucoup me disent encore que "j'ai un air de famille" avec Agnès Jaoui) Le frère un peu beauf, à l’air vache mais tendre au fond (Bacri évidemment) :
« Ça va Denis, pas trop dur ? Tu fais quoi là, tu te nettoies le genou ? Bon ben il est propre maintenant, tu vas pouvoir attaquer le reste ! »
Le frère ambitieux, autoritaire, arrogant et tête à claques, la belle sœur un peu idiote et délaissée (Catherine Frot) :
« Tiens chérie, c’est pour toi.
-Oh une laisse, c’est le chien qui va être content !
- Mais non, c’est un collier !
- Mais c’est beaucoup trop luxueux pour un chien ! »

dead-zone-cronenberg.jpgLundi, en deuxième partie de soirée sur HD1, le troublant  Dead Zone de David Cronenberg, adapté de Stephen King. Suite à un coma, John Smith (le toujours inquiétant Christopher Walken) a le don de voir le passé ou l’avenir d’une personne en la touchant. Il devient célèbre en aidant la police à résoudre des crimes. Mais en frôlant un candidat à l’investiture (Martin Sheen), le devin voit que cet homme devenu président déclenchera une troisième guerre mondiale… Comment réagir face à un évènement qui n’a pas encore eu lieu ?

A la même heure sur France Ô, Tigre et dragon de Ang Lee (Raison et sentiments, Le secret de Brockeback Mountain) J’aime beaucoup ce film, même si les puristes estiment qu’il propose des arts martiaux à la sauce occidentale. (Le réalisateur Taiwanais travaille à Hollywood). Je suis scotchée par l’inventivité et la poésie des combats : au sommet des arbres, il fallait y penser. (J’ai essayé de reproduire certains mouvements, mon dos s’en souvient encore. Mais je suis sûre qu’avec un peu d’entraînement…)

incendies.jpgMercredi, Arte propose Incendies de Denis Villeneuve. Comme Prisoners, le dernier film du réalisateur sorti récemment et dont j’ai parlé ici, on retrouve la même tension extrême et permanente, le conflit entre le bien et le mal, et on ressort traumatisé… Je n’avais pas prévu de regarder ce film, le sujet ne m’intéressait pas. Mais j’étais tombée par hasard sur le début, qui m’avait immédiatement emballée : Des jumeaux chez un notaire, à la suite du décès de leur mère. On leur remet deux enveloppes : une qui doit être portée à leur père, qu’ils croyaient morts, et une à leur frère, dont ils n’ont jamais entendu parler. Les jumeaux partent alors à leur recherche…

Jeudi sur NT1, La neuvième porte, avec Johnny Depp. Un film mineur de Roman Polanski, mais assez plaisant pour les amateurs de fantastique et d’ambiance horrifique. Un collectionneur de livres rares découvre un manuel satanique, et les décès étranges se succèdent autour de lui…

Et vous, appréciez-vous ces films ?

14/11/2013

Les films du mois : les films de genre (fantastique, policier...)

Princesse Mononoke.jpgSuite des films vus à la télé en octobre (début ici):

Science-fiction / horreur / fantastique

- Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki, 1997
Ma bande originale de film préférée, signée Joe Hisaishi. La première fois que j’ai vu (et donc entendu) ce chef d’œuvre, je m’en souviens comme si c’était hier malgré la quinzaine d’années passées, c’était au cinéma opéra de Lyon. Sous le choc, j’ai ensuite erré dans la rue Victor Hugo comme un fantôme… J’ai écouté la musique quasiment chaque jour pendant des mois, mon copain de l’époque s’en était même plaint (je l’ai viré vite fait bien fait, non mais).
- La belle et la bête de Jean Cocteau 1945
Un chef d’œuvre de mon enfance, que je revois toujours avec autant de bonheur et fascination, il est si magique… les bras chandeliers, l’héroïne soudainement parée des plus beaux atours lorsqu’elle passe la porte de sa chambre, le miroir et le gant magiques, les oreilles de la bête qui se redressent quand elle voit un chevreuil… « Non seulement je suis laid, mais je n’ai pas d’esprit. - Vous avez au moins l’esprit de vous en rendre compte ». Va où je vais le magnifique, va, va,va.
- Sinister de Scott Derrickson (première vision)
Bonne surprise pour ce film d’horreur à la trame assez classique, mais très efficace. Avec le toujours excellent Ethan Hawke (Bienvenue à Gattaca).
- Real steel de Shawn Levy (première vision)
Dans un futur proche où les combats de boxe sont effectués par des robots, un loser (Hugh Jackman) et son fils qu’il avait abandonné réparent un vieux robot découvert dans une décharge. Évidemment, morale américaine, le (les) tocard gagne les combats contre les plus grands… Si on veut voir un film de boxe (moins les robots) autant voir le plus sensible Rocky, avec sa vision réaliste et sociale des délaissés.
- Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg, 1973
Un film qui m’avait laissé un souvenir effrayant, je me rappelais encore des plans dans les ruelles de Venise, de l’imperméable rouge... Je me suis ennuyée en le revoyant. Déception.
- Memories corner d’Audrey Fouché (première vision)
Une jeune journaliste française (Déborah François) part à Kobé pour les commémorations du tremblement de terre. Elle entend parler de corps jamais retrouvés qui hanteraient toujours la région… Un film étrange, à la frontière du fantastique. Je l’ai vu une nuit pendant une insomnie, ce qui a sans doute aidé à me plonger dans l’ambiance.

Policier / suspense

k 19 piège profondeurs.jpg- K19, le piège des profondeurs de Katryn Bigelow, 2002 (première vision)
Encore une histoire vraie, ahurissante, cachée à la population pendant des décennies : Dans les années 60, en pleine guerre froide, une panne dans un sous-marin russe menace de déclencher une bombe atomique. Les soldats coincés à bord tentent tout pour empêcher la catastrophe. La longueur (2h30) le sujet (un huis-clos) me rebutaient, mais je n’ai pas vu le temps passer. Le suspense est intense, les personnages confrontés à des décisions de la plus haute importance. S’ils se trompent, le dénouement sera terrible. Harrison Ford et Liam Neeson sont parfaits dans les rôles des chefs aux conceptions opposées. Un film sur le courage, par l’ex femme de James Cameron, oscarisée pour Démineurs, où l’on retrouve cette mise en scène rythmée et ce suspense insoutenable.
- Des hommes sans loi de John Hillcoat (première vision)
Encore et toujours une histoire vraie (ce que je préfère : la réalité dépasse la fiction), celle des frères Bondurant, trafiquants d’alcool durant la prohibition. Bonne adaptation par Nick Cave le musicien, avec un Guy Pearce parfait en salaud. Au fait, on est d’accord pour dire que Guy Pearce est le sosie de Stéphane Rousseau ?
- Piazza fontana de Marco Tullio Giordana (première vision)
Je le précise encore ? C’est une histoire vraie… Dans l’Italie au début des années de plomb, en 1969, une bombe explose dans une banque, faisant de nombreuses victimes. Les anarchistes d’extrême gauche sont accusés, l’un d’eux meurt étrangement pendant sa garde à vue. L’enquête révèle une affaire bien plus complexe et importante qu’il n’y paraît : l’extrême droite et les plus hautes instances politiques seraient mêlées à un complot… Du même réalisateur, j’avais beaucoup apprécié le sensible Nos meilleures années.
- 1000 milliards de dollars de Henri Verneuil, 1981
J’en ai parlé ici.
- Rebecca d’Alfred Hitchcock, 1940
Comme Ne vous retournez pas, je l’avais adoré et trouvé effrayant lorsque j’étais ado. Aujourd’hui, je vois plus l’aspect vieilli de ce film pourtant très réputé…
- Le samouraï de Jean-Pierre Melville, 1967
Un classique. Avec une longue scène de poursuite dans le métro parisien. Plus de 25 ans après, le réseau est toujours aussi pourri, mais on ne voit tout de même plus de poinçonneur (des lilas, le gars qu’on croise et qu’on ne regarde pas).
- Minuit dans le jardin du bien et du mal de Clint Eatswood, 1998
Un film très apprécié, mais j’ai toujours autant de mal à rentrer dans cette longue histoire de 2h30 qui flirte avec le fantastique…

Et vous, avez-vous vu ces films ? Les appréciez-vous ?

12/11/2013

Les films du mois (comédies et drames)

coup_de_tete_dewaere.jpg... d'octobre, à la télé. 23 films, déjà vus souvent (sinon je le précise). Je tente encore un classement par genre et préférence.

Comédies

- Coup de tête de Jean-Jacques Annaud, 1978
Une de mes comédies cultes, je connais les répliques par cœur, avec mon acteur préféré, j’en ai souvent parlé sur le blog.
- Prête-moi ta main de Eric Lartigau, 2006
Une bonne comédie française, avec un scénario propice aux gags et rebondissements. Pour plaire à sa mère et ses sœurs, un vieux garçon (Alain Chabat) engage une jeune femme (Charlotte Gainsbourg) qui devra jouer le rôle de sa promise…
- Target de McG (première vision)
Deux agents secrets voient leur amitié bouleversée lorsqu’ils tombent amoureux de la même femme (Reese Witherspoon). Une comédie américaine à gros budget et grosses ficelles, souvent marrante, mais on est loin de la subtilité et de l’audace d’un Jules et Jim par exemple (la femme doit forcément choisir entre les deux hommes).
- Superstar de Xavier Giannoli (première vision)
Un homme banal et anonyme devient brusquement et sans raison célèbre. Le choix de Kad Merad est judicieux et ironique, puisque comme le caricature Les Guignols, on le voit partout. Une fable kafkaïenne satirique et absurde au début, qui pose de bonnes questions sur la médiatisation, mais qui s’essouffle vite.

Drames

chat gabin signoret.jpg- Le chat de Pierre Granier-Deferre, 1971
Un film cruel sur le temps qui passe au sein d’un couple, avec des monstres sacrés : Gabin et Signoret.
- La déchirure de Roland Joffé, 1984
L’histoire vraie d’un journaliste Américain au Cambodge, pendant la prise de pouvoir des Khmers rouges. Le reporter parvient à fuir le pays, mais pas son traducteur et ami Cambodgien, envoyé dans un camp de travail. Dès lors, le journaliste tentera tout pour le retrouver… Emouvant.
- Captive de Brillante Mendoza (première vision)
Encore une histoire vraie, celle de l’enlèvement par des terroristes d’une vingtaine de touristes aux Philippines. Tension et horreur rythment la moitié du film,  mais ensuite c’est long, mais long… Forcément, plus d’un an dans une jungle, il ne se passe pas grand-chose…
- La belle personne de Christophe Honoré, 2008
Une adaptation moderne et honorable de La princesse de Clèves, avec Léa Seydoux quand elle n’était encore qu’une adolescente.
- Disgrâce de Steve Jacobs, 2008 (première vision)
En Afrique du Sud, peu après la fin de l’apartheid, un professeur (John Malkovitch) abuse d’une jeune étudiante Africaine. Licencié, il se réfugie chez sa fille, atrocement agressée à son tour… Un film extrêmement dérangeant et énervant, car la fille excuse ses bourreaux !

Suite demain, avec les films de genre : science-fiction, fantastique, thriller...

Et vous, avez-vous vu ces films, lesquels appréciez-vous ?

10/11/2013

A la télé cette semaine : Spartacus, Fargo, L'échange...

spartacus.jpgCe soir, Spartacus de Stanley Kubrick sur Arte. Dans la Rome antique, des gladiateurs et esclaves se rebellent, menés par Kirk Douglas (toujours fringant aujourd’hui à bientôt… 97 ans !) Tourné en 1960 en plein maccarthysme, le film est aussi une métaphore de la chasse aux sorcières. Une grande fresque, une ode à la liberté (de penser, non vous n’aurez pas la mienne). Il est libre Spartacus, y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler, et il vous dit « I’m free, and I’m waiting for you to follow me » I'm free to do all what I want any old time. (airs que je chante chaque dimanche soir quand je vois les gens déprimer à la perspective de retourner bosser le lendemain).

avatar.jpgA la même heure sur Tf1, autre invitation à la rébellion, avec Avatar, où des êtres bleus veulent virer les soldats qui détruisent leur belle planète. On devine tout le déroulement du film. Le scénario est un peu niais et manichéen, avec des méchants très méchants. Pourtant, j’ai été happée par l’histoire et les décors magnifiques (la scène de la forêt la nuit). La 3 D est parfaitement exploitée.

fargo.jpgLundi sur Arte, suite du cycle frères Coen, avec le génial Fargo, suivi de Sang pour sang. Comme toujours, la poisse inéluctable, des choix idiots et malencontreux poursuivent les personnages, pathétiques losers. L’ironie est mordante et l’humour noir. Dans Fargo, un vendeur de voitures ruiné a l’idée saugrenue de faire enlever son épouse, pour que son riche beau-père paie la rançon. Dans Sang pour sang, une femme s’enfuit avec son amant, employé de son mari. Ce dernier engage un détective pour tuer les deux traîtres. Evidemment, rien ne se passe comme prévu…
Le cycle Coen se poursuit mercredi avec Le grand saut.

A la même heure sur France 4, The Green Hornet de Michel Gondry. Un super héros sans super pouvoir, mais très drôle, avec Seth Rogen. On remarque la patte du réalisateur (auteur par exemple de Soyez sympas rembobinez), qui apporte humour et loufoquerie au genre du blockbuster.

sur mes levres.jpgSur HD1, Sur mes lèvres de l’excellent Jacques Audiard (Regarde les hommes tomber, Un prophète). Comme souvent, le fils du célèbre dialoguiste met en scène des personnages blessés, des êtres à part, dans des histoires noires ou dramatiques. Ici, une femme timide, malentendante et au physique ingrat (Emmanuelle Devos, en plus sa voix est affreuse). Modeste secrétaire mal payée, elle voit enfin sa vie s’animer grâce à l’arrivée d’un ex taulard (Vincent Cassel, que je trouve moche, vulgaire et bête, en plus il n’articule pas.) Le nouveau venu lui témoignant un peu d’attention, la femme se laisse convaincre de commettre un vol… Un drame sombre et émouvant, avec la somptueuse musique d’Alexandre Desplat.

Mercredi sur France 4, suite des Ripoux, où l’honnête Thierry Lhermitte adopte le comportement de son acolyte Philippe Noiret.

l'échange film.jpgJeudi sur France 3, mon film préféré de l’année 2008 : L’échange de Clint Eastwood. Âmes sensibles s’abstenir : Faites entrer l’accusé, c’est du pipi de chat à côté. L’histoire est si incroyable qu’un panneau est obligé de préciser en début de film qu’il « s’inspire de faits réels ». Dans le Los Angeles corrompu de 1928, un enfant disparaît. Pour faire bonne figure, la police fait croire qu’elle l’a retrouvé, en présentant un autre garçon à la mère. Elle ne reconnaît pas son fils ? C’est elle qui est folle… Les rebondissements ahurissants ne s’arrêtent pas là. Sortez les mouchoirs (ou la camisole).

Petit quiz On connaît la chanson en début de texte...

Et vous, aimez-vous ces films ? Qu’avez-vous vu cette semaine ?
 

08/11/2013

En solitaire et L'extravagant voyage de TS Spivet

En-Solitaire.jpgInvitation au voyage avec ces deux films. Comme les clandestins héros de ces longs métrages, monterez-vous à bord ?

- En solitaire de Christophe Offenstein

Si vous aimez la mer et les défis, vous allez être transporté par ce rafiot craquant de la coque au pont, qui vous emmènera au bout de la Terre, au pays des merveilles. Un skipper (François Cluzet) a choisi la route en solitaire, pareille à celle du vent, il a choisi la route en solitaire, qui va là-bas loin devant. Il participe au Vendée Globe. Il fait le tour du monde pour voir à chaque étape si tous les gars du monde veulent bien lui lâcher la grappe, mais justement, il découvre un clandestin à bord...

Pour un premier film, la mise en scène est parfaite, en prise de vue réelle : une équipe de tournage de 18 personnes sur un voilier de 20 mètres, en pleine mer, à pleine vitesse, affrontant des vagues de plusieurs mètres et voguant à vive allure, avec des techniciens malades chaque jour… chapeau. On sent avec quelle passion et désir de réalisme ce film a été fait (même les communications par téléphone ou écran interposé entre les personnages ont été réalisées en temps réel). La prouesse est exemplaire.
Pourtant, faire le tour du monde seul sur un bateau minuscule pendant des mois est une idée totalement incompréhensible pour moi, et qui ne me fait donc pas rêver. En plus, contrairement à la grande majorité de la population, je préfère la montagne à la mer, et uniquement en été quand elle est déserte. Donc pour une fois, ne vous fiez pas à mon avis : vous allez sûrement adorer ce film, que j’ai simplement aimé, sans passion.

J’ai donc eu du mal à admirer comme tout le monde le personnage principal, même si la prestation de François Cluzet, qui a mis toute son âme dans ce film, est impressionnante. L’acteur, que j’aime beaucoup, est parfait, ainsi que Guillaume Canet (bien meilleur acteur que réalisateur selon moi).
Quant au clandestin, avec sa bouche en cœur et ses grands yeux ronds, il a une parfaite tête de con. Le boulet accumule toutes les conneries possibles imaginables. Il n’a rien pour le sauver (à part cette bonne âme de Cluzet) sa barque est chargée si on peut dire. Ceci est sans doute fait pour justifier l’hostilité de prime abord du skipper. Comme Cluzet, j’ai eu envie de foutre la tête à claques par-dessus bord, mais comme on n’est pas dans un survival ou un film gore, on subit l’indésirable jusqu’au bout, et bien entendu, le héros finit par s’y attacher (ne me demandez pas pourquoi... une trop grande solitude peut-être… mieux vaut être accompagné que d’être seul, il n’a pas compris la maxime… je ne sais pas).
Bref, pour moi, un film qui vaut avant tout pour les images impressionnantes de réalisme et pour François Cluzet.

- L’extravagant voyage du jeune et prodigieux TS Spivet, de Jean Pierre jeunet

extravagant spivet.jpgEncore un film de voyage que les gens ont unanimement apprécié autour de moi. Un enfant surdoué, très renfermé depuis le décès accidentel de son frère, invente une machine à mouvement perpétuel. Il gagne un prix, et pour le recevoir à Washington, quitte sa campagne natale et traverse toute l’Amérique clandestinement à bord d’un train. Le petit train s’en va dans la campagne, va et vient, poursuit son chemin.

Adolescente, j’adorais Jeunet, mais mon intérêt pour ses bizarreries et trouvailles visuelles est un peu retombé. Comme toujours, le film est magnifiquement mis en scène, plein de couleurs joyeuses comme dans Amélie Poulain, les paysages sont sublimes, les personnages pittoresques (Helena Boham Carter, toujours aussi folle).

Le film évoque le deuil et la culpabilité, mais ne fait que les effleurer, par dignité sans doute. Je trouve qu’il manque d’émotion, ou au contraire, qu’il en fait trop à la fin.
Surtout, contrairement à ce que le titre laisse croire, le voyage n’est pas si extravagant, plutôt contemplatif ! Il n’arrive quasiment rien au jeune héros lors de son périple, à part une brève rencontre avec Dominique Pinon, le fameux compère du réalisateur. En plus, comme le jeune boulet d’En solitaire, j’ai trouvé ce génie en herbe assez énervant… Mémé Papillote devient sans doute une harpie tatie Danielle qui n’aime pas les enfants et préfère les abandonner en route. J’entends bien siffler le train qui sifflera trois fois, mais j’ai pensé qu’il valait mieux nous quitter sans un adieu. Chacun sa route, chacun son chemin, passe le message à ton voisin.

Le retour du quiz On connaît la chanson, ça faisait longtemps !  Six mélodies à retrouver dans ce texte : quels en sont les titres et les interprètes ?

05/11/2013

Prisoners et Gravity

prisoners.jpgVoici les deux films vus au cinéma que j’ai préférés ce mois-ci. Des longs métrages où l’émotion, la tension et le suspense priment sur le scénario.

- Prisoners de Denis Villeneuve

J’avais déjà adoré son film précédent, Incendies. On retrouve la même virtuosité dans ce film, la même tension permanente. On n’entendait pas un bruit dans la salle (pour une fois, entre les vieux qui commentent chaque action comme s’ils étaient dans leur salon et les jeunes qui consultent leur portable tout le long). 3 heures après être sortie du cinéma, j’étais toujours aussi crispée. Un gros choc pour amateur de sensations fortes.

Autre gros point positif, les acteurs sont tous excellents. Jake Gyllenhaal, en flic passionné, intègre et juste, rappelle son rôle dans le formidable Zodiac de David Fincher. Hugh Jackman, en père qui fait tout pour retrouver sa fille, même le pire. Paul Dano, à la fois agresseur et victime. On pourrait reprocher le côté parfois classique (une histoire de disparition d’enfants, déjà vue par exemple dans Gone baby gone ou Mystic river, avec la même tension) ou donneur de leçon (ce qui est bien ou mal, la violence peut-elle être légitime ou pas) mais Prisoners est avant tout un grand moment de cinéma.

- Gravity d’Alfonso Cuarron

gravity.jpgDe la même façon, le plus important dans ce film est l’émotion qui s’en dégage, avant l’histoire, car il n’y en a pas vraiment. Elle tient en une ligne : des astronautes perdus dans l’espace cherchent à regagner la Terre. Mais quelle virtuosité dans la mise en scène, avec un long plan séquence initial, des images époustouflantes de beauté, une 3 D totalement légitimée et parfaite, que l’on n’avait pas connue depuis Avatar. Gravity revient à l’essence du cinéma, qui est du pur divertissement. Un film à voir au cinéma et en relief, au milieu de la salle, pour être immergé dans une ambiance visuelle et sonore parfaite. Souvent, j’attends les diffusions sur Canal+, mais le film perdra beaucoup de son intérêt sur un petit écran et sans 3 dimensions.
Du même réalisateur, j’adore Les fils de l’homme avec Clive Owen, où l’on retrouve le thème de la survie dans un monde hostile, même s’il est complètement différent : sur Terre, dans un futur apocalyptique, les femmes sont devenues stériles. Un seul enfant naît enfin, et le héros tente de le sauver…

A suivre demain : En solitaire et L’extravagant voyage de TS Spivet.

Et vous, avez-vous vu ces films, qu'en avez-vous pensé ?

03/11/2013

La rubrique nécrologique et les films de la semaine : Lou Reed, Un singe en hiver, A serious Man, Black book...

lou reed.jpgRetour de la rubrique nécrologique, avec la mort de Lou Reed. Le chanteur est décédé à l’âge de 71 ans, après une vie d’excès, d’alcool et de drogues, qu’il vantait dans des chansons comme Heroin. Reed a subi une greffe de foie qui n’a pas réussi à le sauver, et d’après sa femme, il est mort en "regardant les arbres et en faisant du tai-chi." Elle ajoute : « je sais que ses chansons sur la peine et la beauté du monde transmettront à beaucoup de gens la joie incroyable qu'il avait à vivre".
Le fondateur du mythique Velvet underground a laissé des albums emblématiques, dont mon préféré reste le premier de 1967, avec les chansons « Sunday morning » qu’il jugeait trop pop et détestait, et  I’m waiting for the man. Lou Reed s’est ensuite lancé dans une carrière solo, dont les chansons les plus célèbres demeurent Walk on the wild side et  ma favorite Perfect day.

singe en hiver.jpgA la télé ce soir, encore un de mes films cultes sur Arte : Un singe en hiver d’Henri Verneuil, avec Gabin et Bébel, tendres alcooliques qui refont le monde. Les dialogues sont d’Audiard, et je ne me lasse pas de les déclamer aux moments appropriés. Comme, dès qu’on ouvre une bouteille, chanter « Nuits de Chine, nuits câlines nuits d’amour… nuits d’ivresse ! » (voir extrait). Ou bien encore : «  tu m’emmerdes gentiment, affectueusement, avec amour… mais tu m’emmerdes !! » et toujours les réflexions sur les cons chères à Audiard : « si la connerie n’est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille ! » A ne pas rater.

edward-aux-mains-d-argent.jpgA la même heure, Gulli diffuse le film fantastique Edward aux mains d’argent de Tim Burton, avec un émouvant Johnny Depp, rejeté par les hommes à cause de son handicap. Sa fameuse tenue et ses ciseaux en guise de doigts pouvaient s’observer à l’exposition Tim Burton à la cinémathèque : Johnny, il est tout petit, et mince comme une fillette !

Sur D8, Le talentueux M. Ripley, remake de Plein soleil dont j’ai parlé ici.

big lebowski.jpgLundi, soirée spéciale frères Coen, avec The big Lebowski, un film que j’adorais étant ado, et A serious Man.
Dans le premier, Le duc (l’excellent Jeff Bridges) est un glandeur tranquille et affiché, qui passe son temps à boire et à jouer au bowling. De dangereux malfrats le confondent avec un bandit et lui réclament une somme colossale. Le paresseux va devoir rompre avec sa léthargie habituelle pour se sortir du pétrin.
Dans A serious man, comme souvent chez les frères Coen (Fargo, The barber) un homme s’enfonce dans une spirale de l’échec. Il est entouré de bras cassés, dont son fils, qui s’ouvre au monde et découvre la musique pop à travers cette superbe chanson de Jefferson Airplane :  Somebody to love .
Mercredi, Arte diffuse un autre film des Coen, O’ Brother, avec George Clooney, bagnard des années 30 qui se fait la malle.

gizmo.jpgMardi, soirée Gremlins sur NT1. Moi aussi je veux un Gizmo qui chante.. mais qui ne se transforme pas quand on le nourrit après minuit !

ripoux.jpgMercredi, France 4 diffuse Les ripoux, une bonne comédie populaire à la française, fonctionnant sur un duo décalé. Noiret♥ incarne un vieux flic désabusé, dont le travail principal est de ramasser des pots de vin et assister aux courses hippiques. Le petit bonhomme de vie du ripou se retrouve perturbé par l’arrivée d’un jeune inspecteur, Thierry Lhermitte♥, pétri de principes et  ravi de passer à l’action…

blackbook.jpgJeudi à minuit 15 (!) M6 diffuse l’excellent Black Book de Verhoeven, l’un de mes réalisateurs préférés (Robocop, Starship troopers, Total recall…) Pour ce film, le cinéaste quitte Hollywood pour retourner dans sa terre natale, les Pays-bas. Je trouve qu’il renoue avec ses premières œuvres moins commerciales (Katie Tippel, Le soldat orange…) Black Book se déroule pendant la seconde guerre mondiale, à la Haye. Une femme juive et résistante infiltre les services de renseignements allemands. Un énième film sur cette période, mais les personnages sont ambigus, tout sauf manichéens. Le scénario complexe multiplie les rebondissements. Comme l’annonce aussi le titre, noir c’est noir. Puis l’héroïne est interprétée par Carice Van Houten, que je ne peux qu’apprécier puisqu’elle porte le nom de mon cacao favori.  Argument de poids n’est-ce pas.

Et vous, appréciez-vous Lou Reed ? Avez-vous vu ces films ?