28/04/2010
Papillote productrice de cinéma, suite
Suite de lundi : alors que j’essaie de me débarrasser du pseudo réalisateur, la mère des gosses arrive et en rajoute une couche…
Femme : « Mais ouiii ! Donnez-lui le numéro de téléphone de votre pote ! »
ce dernier sera ravi d’être dérangé en plein boulot par un crétin.
Moi : - je vais plutôt donner son mail… Il a beaucoup de travail et…
Femme : - Justement ! Un mail prendra encore plus de temps ! Le téléphone c’est mieux !
Si je n’avais pas le cerf-volant, euh, le cerveau lent (je ne sais pas conduire, pas même un cerf-volant) j’aurai répondu : «il vaut mieux un mail pour envoyer le scénario»
Le surlendemain, mon pote me signale en rigolant :
- Au fait, j’ai oublié de te dire, j’ai reçu un coup de téléphone un peu dingue hier… »
Il me transcrit la conversation :
« il me disait : « tu verras, c’est le film du siècle! Je t’engage pour le produire ! » Je lui ai demandé d’envoyer son scénario, il se défilait en me disant que c’était à moi de lui fournir mon C.V pour prouver ma motivation ! Comme si c’était moi qui étais en demande ! Quand on bosse de près ou de loin dans le ciné, on rencontre pas mal de personnes bidons qui veulent faire leur film. Lui, il concourt pour la palme d’or du paumé !»
Quand je la revois, la mère des gosses me dit :
- il paraît que mon ami a téléphoné à votre copain et que ça c’est très mal passé ?
- Ah bon ? il ne m’a pas dit ça… il était détendu et cordial…
- Parce que mon ami m’a téléphoné très remonté. Il m’a dit qu’il comptait faire appel à votre copain (parce qu’il est le seul contact dans le ciné qu’il connaît) parce qu’il voulait impérativement un jeune pour le suivre, car il faut avoir les idées larges, l’esprit ouvert et beaucoup d’ambition pour son film. Mon ami n’a pas voulu envoyer son scénario (faudrait déjà qu’il en est un) parce qu’il pense que votre copain voudra lui piquer son histoire car elle est géniale »
J’apprécie qu’on traite mes amis de vieux con obtus, pleutre et voleur alors que c’est pourtant EVIDENT :
Moi : « - Mais on ne donne pas de l’argent à un inconnu qui n’a jamais touché une caméra de sa vie sans lire son scénario ! Et vous savez combien ça coûte un film ? On ne sort pas l’argent comme ça ! Il plane complètement votre pote !
Femme : - Votre copain a parlé d’organismes qui financent les films, je sais pas quoi…
- Oui, le CNC, les régions…
- Le C quoi ? on n’y connaît rien… »
Oui effectivement vous n’y connaissez rien, on est vraiment trop gentils d’écouter vos délires et de consacrer deux notes de blog sur vous…
Bref, auprès de toutes les gonzesses qu’il baratine, le crâneur à la ramasse se la joue artiste maudit et incompris de ces salauds de producteurs de cinéma comme mon pote. Qui n’en n’est pas un.
Peut-être qu’un producteur, moins sympa, va lui rabattre son clapet…
Quiz on connaît la chanson dédicacé à Mélanie : des paroles se sont glissées dans le texte, qui en est l’auteur ?
17:23 Publié dans Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : cinéma, enfants, baby sitting, king of comedy; la valse des pantins, martin scorsese | | Facebook
26/04/2010
Papillote productrice de cinéma
La mère des gosses me demande :
- Vous êtes dans le cinéma, vous ?
Ouiiiii… d’ailleurs je vous présente mon assistant (l’enfant de 2 ans) ma secrétaire (la petite de 4)…
- Vous avez des amis dans le milieu alors ? Parce que j’ai un copain qui veut faire un film. Bon par contre je vous préviens : il est fou.
Déjà qu’elle ne correspond absolument pas à ma définition de la normalité, je n’imagine même pas qui est considéré comme timbré par elle…
Le lendemain le téléphone sonne pendant le baby-sitting :
Moi : - Madame Truc n’est pas là. Je peux prendre un message ?
Voix traînante de crâneur : - Naaaaan…. C’est à toi que je veux parler…
Moi : - Ah… vous êtes qui ?
Le « fou ».
Le type m’explique qu’il est « un artiste tu vois » « j’ai trop plein d’idées dans ma tête » « je vais faire un carton… » « Mon film va être génial »
Moi : - Ok. Et c’est quoi ton scénario ? T’as fait quoi d’autres comme film ?
Type : - Aucun. Nan mais pour l’instant j’ai pas trop écrit l’histoire… j’suis un autodidacte moi… »
Heureusement un gamin se met à hurler au même moment :
Moi : - j’entends rien, les enfants se battent…
Type : - ah oui t’as peut-être du boulot là…
Moi : - exactement. Je te laisse. »
Il a rappelé tellement souvent que je reconnaissais le numéro et ne répondais plus.
Puis un jour, je rentre de l’école avec les gosses. Je trouve un mec affalé sur le fauteuil, une bouteille de rouge à la main.
Le pseudo cinéaste. Merci de me prévenir. Impossible de me dérober. Il est tel que je l’imaginais : un prétentieux complètement à la ramasse. Il prend la pose comme s’il était sous les projecteurs. Bref, trop facile de remettre ce branleur à sa place…
Tout en se bourrant la gueule devant les gosses, il me tient un discours incohérent. Il a tout fait dans sa vie (à 35 ans passés, il n’a exercé que 2 ou 3 petits boulots). Il est très intelligent et plein d’avenir (il n’aligne pas trois mots correctement et n’a même pas son brevet des collèges). Il a pas mal bourlingué, il a fait le tour du monde (c’est un quasi SDF sans maison, sans famille et sans travail).
Pour couper court à son discours ridicule, je propose de lire un bout de son scénario. Il me montre d’abord un truc qui ressemble à une rédaction de CE1, avec des fôttes d’auretografe tous les trois mots. Puis il me dévoile le début de son « chef d’œuvre, le film de sa carrière » :
« Je te préviens, il est en anglais parce que comme j’ai vécu (deux jours) aux States cette langue me parait plus naturelle maintenant. Ca ira, tu pourras comprendre ? »
Jean-Claude Van Damme, sors de ce corps.
Je jette un coup d’œil. J’essaie de lui expliquer poliment qu’un scénar s’écrit avec un minimum de règles…
Type : - Oui sûrement, mais moi tu vois, j’écris comme je veux, je sors des sentiers battus moi… J’ai une idée qui à mon avis fera un film de six heures…
Moi : - Faudrait déjà que tu réalises un court-métrage de 10 minutes avant de te lancer dans une épopée ! »
Ne comprenant toujours pas son délire, il s’imagine sans doute que c’est moi la pauvre fille qui n’y connaît rien. Il veut parler directement au pro :
à mon pote qui bosse dans la production…
Suite demain
Nouveau ! Quizz On connaît le film : pourquoi l'affiche de King of comedy (la valse des pantins en V.F) illustre t-elle cette note ?
12:00 Publié dans Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : comment se débarasser d'un boulet, comment supporter un gros lourd, cinéma, baby sitting | | Facebook
09/04/2010
Papillote libérée
A la fin de mon CDD j’ai enchaîné avec un autre boulot, à une heure de chez moi.
Le patron me donne mes horaires : 8h-14h.
Interpellée et très inquiète, je demande : « euh… il y a une pause quand même ?
- Non, la pause est légale à partir de 6 heures de travail en continu. Vous aurez tout de même le droit d’aller aux toilettes…
Extrêmement perturbée par la nouvelle, je n’ai pas pu m’empêcher de révéler la véritable raison de mon désarroi :
- Non, mais... c’est parce qu’il faut que je mange…si je me lève à 6h30 et que je rentre chez moi à 15 h, je vais mourir de faim ! »
J’ai révélé ma véritable identité d’estomac sur pattes en moins de 10 minutes d’entretien. Le directeur était très étonné par ma demande (ce n’est pas un bon vivant, il est maigre comme un clou).
En sortant de l’entretien, je croise une future collègue. Je lui expose immédiatement mes griefs :
Collègue : « Ah oui, c’est très embêtant ! Je me suis fait engueuler parce que j’ai grignoté au bureau ! On m’a dit que j’allais salir les documents ou que je n’allais pas pouvoir répondre au téléphone la bouche pleine ! »
Je n’en ai pas dormi de la nuit. Je me retournais sur le matelas, essayant de trouver des solutions à ce drame. Emmener mon orange habituelle pour la manger discrètement à 10 heures ? L’odeur me trahirait. Emmener du pain ? Trop salissant. Je peux toujours avaler en deux secondes une des papillotes que j’ai toujours dans ma poche, mais j’ai fini mon dernier paquet. (En même temps, c’est un chocolat de noël et on est en avril).
Papillote enchaînée à son bureau, interdite de manger. L’horreur, le cauchemar.
C’était impossible. Dès le deuxième jour, mourrant de faim, j’ai avalé une pomme, une banane et deux morceaux de chocolats emballés dans du papier d’alu. (mis par la marmotte). J’ai pris soin de ne rien salir et de manger très vite (sacrilège!) J’ai fait de la résistance.
« Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains. Non ! Nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies.
Papillote ! Papillote outragée ! Papillote brisée ! Papillote martyrisée ! Mais Papillote rassasiée ! »
Deux références (qui n’ont pas les mêmes valeurs Bordeaux Chesnel) se sont glissées dans ce texte. Saurez-vous les retrouver ?
21:38 Publié dans Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : travail, heure de pause légale au bureau, la seconde guerre mondiale pour les nuls, de gaulle, comment manger en douce au bureau | | Facebook
07/04/2010
On n'est jamais trop prudent (suite)
Enfin, le verdict : je n’ai jamais payé ma mutuelle.
Catastrophée, comme d’habitude j’appelle ma mère à la rescousse :
Moi : « Je ne comprends pas… pourtant je me souviens avoir sorti mon chéquier le jour du contrat !
Ma mère : -M’enfin! C’est pourtant une grosse somme ! Tu ne t’es pas inquiétée de ne pas voir ton compte débité ? Tu ne fais vraiment pas attention !
Puis elle ajoute : - mais… c’est bizarre... Je ne fais pas un chèque à l’année, mais on me prélève chaque mois…c’est pour la mutuelle étudiante qu’on paie d’un coup, tu confonds ! »
J’ai encore un doute, mais je dois me rendre à l’évidence. La mutuelle ne m’a pas arnaquée, c’est moi. Elle m’a remboursé pendant des mois alors que je n’ai jamais cotisé! Si je n’avais pas résilié, elle n’aurait rien remarqué et j’aurai continué à ne pas payer (et ça fait beaucoup de rimes en "é")
Je relis la lettre « vous avez huit jours pour rembourser »
Je n’ai reçu l’avis que 15 jours après ! J’imagine déjà les huissiers débarquant chez moi, le procès m’accusant de fraude, les longues années de prison…
J’appelle aussitôt la mutuelle. Je tombe sur le « 0800 » la plateforme téléphonique où des employés mal payés répondent à la chaîne à des clients souvent mécontents :
« Que faire ? »
La femme de la centrale téléphonique me répond le plus tranquillement du monde :
« Ben… honnêtement… comme vous n’avez pas payé, le seul truc que l’on peut vous faire, c’est de résilier votre mutuelle. Or, vous venez de le faire vous-même. Alors, franchement… »
Je marque un blanc. Vous comprenez comme moi ? C’est bien l’employée de la mutuelle qui me dit que ce n’est pas la peine de rembourser son entreprise? Dans ce genre de plateforme téléphonique, les communications sont parfois écoutées par les supérieurs… j’espère pour elle que ce n’était pas le cas, sinon c’est le licenciement ! À moins que la pauvre femme n’attende que ça…
J’insiste pour payer le plus vite possible : je préfère donner le chèque en main propre plutôt que l’envoyer, pour avoir une preuve !
L’employée : - Ne vous inquiétez pas… c’est comme vous voulez, mais franchement… »
J’ai l’impression d’être un tantinet con de vouloir être honnête et payer mon dû.
Cette semaine, mon CDD s’est terminé. Je suis retournée à cette mutuelle pour me réinscrire. Plus d’un an après, la conseillère me dit : «oui, je me souviens bien de vous…»
Quand je lui raconte cette histoire, elle est très gênée. J’ai quand même dû payer dix mois d'un coup, en période de Noël en plus, l’époque où je débourse le plus.
Vous savez ce que la conseillère m’offre en guise de compensation pour « le désagrément occasionné ? »
Un mug ébréché au nom de la mutuelle.
Ca valait le coup.
A l’instant même, je reviens de la pharmacie. Mon adhésion n’est toujours pas prise en compte sur ma carte vitale. La pharmacienne me tend mes médicaments et me dit au revoir, et je réponds : « ben, je ne vous dois rien ?
- Ah si ! J’avais oublié ! J’ai fait une erreur, j’ai passé le produit en « remboursé » alors qu’il ne l’est pas ! »
Des fois, je me demande vraiment si l’honnêteté paie.
Une prochaine fois, je vous raconterai une autre preuve d’honnêteté, ou de connerie selon certains…
20:10 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : argent, comment choisir une bonne mutuelle, sicko, michael moore | | Facebook
05/04/2010
On n'est jamais trop prudent
J’emploie très souvent l’expression « on est jamais trop prudent ». Elle excuse un peu mon anxiété qui me pousse à me méfier de tout. Choisir une mutuelle santé est une épreuve pour Miss Bobo-Là.
Je compare pendant des mois toutes les mutuelles et j’enquête auprès de mes proches et amis. Certains m’avouent ne pas avoir d’assurance, ils n’en voient pas l’utilité car ils sont rarement malades. Inimaginable pour moi …
Quand je fais enfin mon choix, (j’ai cherché loin : tout simplement la même mutuelle que ma mère) le rendez-vous est épique. Comme je suis très prudente, surtout quand il s’agit de mes sous et de ma santé, je pose environ 12000 questions et prends des notes. Je lis le moindre mot de mon épais contrat avant de le signer (ce qui me paraît normal, non ?) Bref, l’entretien dure une heure et je crois que la conseillère va me faire bouffer les papiers tellement je l’énerve.
En rentrant chez moi je téléphone à ma mère puis à mon frère pour leur relire des passages du contrat. Je suis persuadée qu’il y a anguille sous roche, que je n’aurai pas tous mes remboursements, que les réductions promises sur ma mutuelle et celle de ma mère (qui me parraine) ne seront pas effectuées. Je lui téléphone régulièrement :
« - Ils t’ont versé tes sous ? Non ? Moi non plus ! Ah, tu vois, c’est des roublards ! Ca ne va pas marcher ! Parce que la phrase du contrat n’est pas claire… ça peut-être compris dans deux sens… »
Non non, je ne suis pas parano, pourquoi ?
Finalement, on a nos déductions, j’ai tous mes remboursements, avec les décomptes qui expliquent tout.
Dix mois plus tard, je suis embauchée en CDD et l’entreprise m’impose une mutuelle de groupe. Je dois donc résilier ma mutuelle actuelle et arrêter de la payer. Bien entendu ma parano reprend : « je suis sûre qu’ils ne vont jamais me rembourser ! Je vais payer deux mutuelles! » Je fais une lettre que je photocopie pour garder une trace et je l’envoie en accusé de réception. Deux semaines plus tard, je reçois la réponse :
« Mademoiselle. Nous avons bien pris en compte votre demande de résiliation. Elle s’effectuera à partir du 1er novembre 2009. Toutefois nous constatons n’avoir reçu aucune cotisation pour la période de janvier à octobre. Nous vous demandons ainsi la somme de 12 milliards … »
Ah les salauds ! J’en étais sûre ! Ils me disent que je n’ai jamais payé ma mutuelle ! Ce sont eux les voleurs ! Je ne vais pas raquer deux fois ! Ce sont eux qui vont me le payer! »
Je ressors mon talon de chèque et mes relevés de compte comme preuves. Je vérifie des dizaines de fois… verdict :
Réponse demain
19:31 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : argent, maladie, hypocondrie, sicko, michael moore, comment choisir une bonne mutuelle | | Facebook