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21/05/2010

La vilaine de la salle de sport (suite)

vilaine.jpgVoici enfin mes stratagèmes pour vider ma salle de sport :

La première fois qu’un intrus vient dans ma salle, le vétéran que je suis explique longuement le fonctionnement des appareils.
Pareil pour le deuxième importun, puis le troisième, puis le quatrième.
Au cinquième, des mesures s’imposent. Le sabotage doit avoir lieu.

Les novices trouvant peut-être que j’ai l’air sympa (ah ah), ils me sollicitent sans cesse. J’ai déjà dû mal à respirer convenablement en courant sur le tapis, alors si en plus il faut que je me lance dans de longues explications, je m’étouffe. Je ne peux pas non plus arrêter l’appareil, parce que ça me coupe dans mon élan et mon programme.

Au bout de la 20ème demande, je suis un peu excédée : « nan… mais arrêtez pfouh pfouh...de me demander tout le temps…pfouh pfouh
La pauvre femme se confond en excuses, alors je m’en veux. Je sors alors une explication :

Moi : - En fait, pfouh pfouh, je ne suis pas une pro, pfouh pfouh, je ne peux pas savoir quel type d’appareil vous convient pfouh pfouh pour faire travailler tel muscle ou mincir pfouh pfouh, à quelle puissance le régler, ça dépend de votre poids et de votre endurance…
(Je supprime les pfouh pfouh, vous aurez compris que je souffle entre chaque mot à cause de l’effort, hein) Il vaut mieux venir quand un professeur est présent, il vous explique ce qui est bon pour vous. Les horaires sont affichés ici, venez je vous montre.
Intrus n°5 : - Merci de prendre cette peine ! Vous êtes bien aimable ! De nos jours ils se font rares les gens aussi serviables…Vous avez raison, je reviendrai quand le prof sera là. »
Bien entendu, j’ai volontairement omis ce léger détail : les cours avec le prof sont deux fois plus cher…

Pour l’intrus n°6, je peaufine mon texte en rajoutant : « En plus, les gens ne savent pas utiliser les appareils et les cassent. Regardez par exemple, l’elliptique. Certains ont pédalé à l’envers car c’est beaucoup plus facile et ils ont cassé la courroie. Non, il vaut mieux venir quand un prof est disponible»
Je compte sur les appareils endommagés pour faire fuir les nouveaux. Alléchés par les publicités dans leur boîte, ils viennent en nombre. L’hôtesse d’accueil permet aux visiteurs d’observer la salle avant de prendre une décision et de s’inscrire. Malheureusement, elle ne les accompagne pas et les laisse seuls avec moi. Erreur fatale…

Moi : - Vous êtes nouvelle dans cette salle, vous voulez un renseignement ?
Intrus n°7 : - Oh merci c’est très gentil ! C’est bien ici ?
Moi : - C’’est pas mal mais… on ne compte que 5 appareils différents, deux de chaque, donc 10 en tout. Trois ne fonctionnent plus depuis plusieurs mois. Les deux vélos sont cassés depuis septembre, et toujours pas réparés !
Intrus n°7 : - Ah ouais ! C’est pas génial du tout ça ! Pourquoi vous restez ?
Moi : - Je me demande parfois... Peut-être que je vais finir mon abonnement de 10 places et aller voir ailleurs…
Intrus n°7 : - Moi aussi, et j’y vais tout de suite ! »
En fait je vais renouveler mon inscription, comme depuis deux ans.

Je continue l’exposé des nombreux défauts à tous les visiteurs :
A l’intrus n°8 : « Comme peu d’appareils sont disponibles, dès qu’il y a plus de quatre personnes, ça pose problème. Puis on se lasse vite de faire toujours les mêmes exercices… »
Je n’explique pas que l’habitude permet de lire ou de se concentrer sur ses pensées (j’imagine beaucoup de textes de blog pendant le sport)

Le pire c’est que je ne mens pas. Le seul avantage de cette salle mal équipée par rapport à toutes les autres, c’est qu’on ne paie pas à l’année mais à la séance. Comme je suis souvent absente pendant mon hibernation ou les vacances scolaires, je fais de sacrées économies. Bien entendu j’oublie de citer cette qualité aux nombreux visiteurs…

Tout ce que je raconte ici est vrai, et ce qui suit aussi. Et c’est encore bien vilain…

Suite demain

26/04/2010

Papillote productrice de cinéma

king of comedy.jpgLa mère des gosses me demande :
- Vous êtes dans le cinéma, vous ?
Ouiiiii… d’ailleurs je vous présente mon assistant (l’enfant de 2 ans) ma secrétaire (la petite de 4)…
- Vous avez des amis dans le milieu alors ? Parce que j’ai un copain qui veut faire un film. Bon par contre je vous préviens : il est fou.
Déjà qu’elle ne correspond absolument pas à ma définition de la normalité, je n’imagine même pas qui est considéré comme timbré par elle…

Le lendemain le téléphone sonne pendant le baby-sitting :
Moi : - Madame Truc n’est pas là. Je peux prendre un message ?
Voix traînante de crâneur : - Naaaaan…. C’est à toi que je veux parler…
Moi : - Ah… vous êtes qui ?
Le « fou ».
Le type m’explique qu’il est « un artiste tu vois » « j’ai trop plein d’idées dans ma tête » « je vais faire un carton… » « Mon film va être génial »
Moi : - Ok. Et c’est quoi ton scénario ? T’as fait quoi d’autres comme film ?
Type : - Aucun. Nan mais pour l’instant j’ai pas trop écrit l’histoire…  j’suis un autodidacte moi… »
Heureusement un gamin se met à hurler au même moment :
Moi : - j’entends rien, les enfants se battent…
Type : - ah oui t’as peut-être du boulot là…
Moi : - exactement. Je te laisse. »

Il a rappelé tellement souvent que je reconnaissais le numéro et ne répondais plus.
Puis un jour, je rentre de l’école avec les gosses. Je trouve un mec affalé sur le fauteuil, une bouteille de rouge à la main.
Le pseudo cinéaste. Merci de me prévenir. Impossible de me dérober. Il est tel que je l’imaginais : un prétentieux complètement à la ramasse. Il prend la pose comme s’il était sous les projecteurs. Bref, trop facile de remettre ce branleur à sa place…

Tout en se bourrant la gueule devant les gosses, il me tient un discours incohérent. Il a tout fait dans sa vie (à 35 ans passés, il n’a exercé que 2 ou 3 petits boulots). Il est très intelligent et plein d’avenir (il n’aligne pas trois mots correctement et n’a même pas son brevet des collèges). Il a pas mal bourlingué, il a fait le tour du monde (c’est un quasi SDF sans maison, sans famille et sans travail).
Pour couper court à son discours ridicule, je propose de lire un bout de son scénario. Il me montre d’abord un truc qui ressemble à une rédaction de CE1, avec des fôttes d’auretografe tous les trois mots. Puis il me dévoile le début de son « chef d’œuvre, le film de sa carrière » :
« Je te préviens, il est en anglais parce que comme j’ai vécu (deux jours) aux States cette langue me parait plus naturelle maintenant. Ca ira, tu pourras comprendre ? »
Jean-Claude Van Damme, sors de ce corps.

Je jette un coup d’œil. J’essaie de lui expliquer poliment qu’un scénar s’écrit avec un minimum de règles…
Type : - Oui sûrement, mais moi tu vois, j’écris comme je veux, je sors des sentiers battus moi… J’ai une idée qui à mon avis fera un film de six heures…
Moi : - Faudrait déjà que tu réalises un court-métrage de 10 minutes avant de te lancer dans une épopée ! »

Ne comprenant toujours pas son délire, il s’imagine sans doute que c’est moi la pauvre fille qui n’y connaît rien. Il veut parler directement au pro :

à mon pote qui bosse dans la production…

Suite demain

Nouveau ! Quizz On connaît le film : pourquoi l'affiche de King of comedy (la valse des pantins en V.F) illustre t-elle cette note ?