13/10/2015
Marguerite, l'incroyable Castafiore
Dans les années 20, une aristo (Catherine Frot) se prend pour une soprano. Elle impose à son entourage ses cris de chat qui se fait marcher sur la queue, elle organise des concerts. Personne n’ose lui dire qu’elle chante comme une casserole. Les journalistes se moquent entre les lignes, d’autres peu soucieux abusent de sa crédulité et bienveillance pour lui soutirer de l’argent et la lier à la cause anarchiste. Si elle chante, c’est aussi pour attirer l’attention de son mari, qui la délaisse pour une autre.
Le film s’inspire d’une femme ayant réellement existé, Florence Foster Jenkins. La véritable histoire est plus intéressante que son adaptation : le mari de la Castafiore a deux fois son âge, il la trompe et lui refile la syphilis. Cette maladie et le traitement au mercure attaquent son système nerveux, son nerf auditif, donc son oreille, et peut expliquer pourquoi elle pense être une bonne soprano. Ou bien elle vit dans un délire imaginaire… C’est une femme exubérante, dans son comportement, ses tenues de scènes excentriques. Lors d'un accident à bord d'un taxi, elle découvre qu'elle peut chanter un « fa encore plus haut qu'avant ». Au lieu de poursuivre la compagnie de transport, elle envoie une boîte de bons cigares au conducteur… Elle ne s’aperçoit pas que son public se moque d’elle, pensant être admirée. Mais après un concert dans une vraie salle, le prestigieux Carnegie Hall, les journalistes la critiquent ouvertement. Soudainement consciente de son absence de talent, à 76 ans, elle fait une crise cardiaque et meurt peu de temps après. Je vous invite à cliquer sur le lien de Florence Foster Jenkins massacrant Mozart… Elle aurait également inspiré le personnage de la Castafiore dans Tintin.
Cette stupéfiante biographie n’est pas vraiment exploitée dans le film. Xavier Giannoli n’utilise pas l’anecdote du fa, de la maladie… Et son final est vraiment trop grandiloquent, grotesque, on n’y croit pas. S’il s’était borné à la réalité, il aurait été bien plus efficace et émouvant. Le film débute par la longue préparation d’un concert intime donné chez la soprano. Le suspense est à son comble… sa voix est-elle si nulle que ça ? L’effet d’attente fonctionne à fond, et j’ai ri aux larmes comme je n’avais jamais autant ri, littéralement pliée en deux. Mais ensuite… on a compris qu’elle chantait faux. Et on a de la peine pour elle, moquée, trompée par un journaliste et un anarchiste. Ces deux personnages semblent amoureux de la même fille, une chanteuse aguerrie, elle. Mais ce triangle amoureux passe à la trappe en cours de route, pour revenir subitement à la fin, sans résolution. Le film est assez mal construit, et trop long (plus de deux heures).
Xavier Giannoli a le don pour dégoter des sujets en or, des histoires vraies incroyables, mais il ne sait pas les traiter. Dans A l’origine, un escroc (François Cluzet) se fait passer pour un chef de chantier. Il lance la construction d’une autoroute au milieu d’un champ, employant des dizaines de personnes, mobilisant la municipalité… Un fait divers étonnant, gâché par un film ennuyeux. Marguerite n’atteint pas ce stade, mais il aurait pu être tellement mieux… J’attends avec impatience l’adaptation avec Meryl Streep et Hugh Grant, réalisée par Stephen Frears (Philomena, High Fidelity, Les liaisons dangereuses...)
10:30 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, catherine frot, cinéma français | | Facebook
11/10/2015
Bilan "je suis culturée" de septembre
Peu de sorties ce mois-ci. J’ai profité des derniers beaux jours avant la pluie et l’automne qui s’installent. J’ai passé mon temps libre à flâner et lire dans le parc. Ah, ce beau soleil qui revigore… quelle bonne idée j’ai eu de me promener avant d’aller bosser, comme ça j’aurai la pêche au boulot ! Pourtant, je me sens patraque, sonnée, on me demande si je vais bien « mais si, je reviens du parc! » J’ai chaud, j’ai soif, je manque de tourner de l’œil sur mon bureau… avant qu’on s’horrifie : « aaah t’as le crâne tout rouge ! » Oui, j’ai pris une insolation par 15 degrés en plein automne et aujourd’hui, je pèle de la tête.
3 films au cinéma :
Coup de cœur :
- Green inferno d’Eli Roth
Coup de cœur et surtout coup dans l’estomac. J’en reparle bientôt.
Pourquoi pas :
- Marguerite de Xavier Giannoli
Le cinéaste a le don pour trouver des sujets en or, mais il ne sait pas les traiter. J'en parle demain.
Bof bof :
- Un début prometteur d’Emma Luchini
Et non.
22 films à la télé :
Coup de cœur Canal+ :
- A la recherche de Viviane Maier de John Maloof
Coups de cœur Canal sat :
- A propos d’Elly de Asghar Farhadi
- Vous ne l’emporterez pas avec vous de Franck Capra
Déception :
- J Edgar de Clint Eastwood
Quel manque de souffle dans ce film ! Je conseille de relire plutôt la formidable biographie de Marc Dugain sur le sujet.
3 séries :
Coup de cœur :
- Black mirror, blanc comme neige, avec Jon Hamm
Série toujours aussi excellente. Dans un futur proche, les méfaits des nouvelles technologies sur les relations sociales... Effrayant, car réaliste.
- The brink, avec Jack Black et Tim Robbins
- Wayward pines, avec Matt Dillon
10 documentaires :
Coups de cœur :
- Pollution de l’air : qui nous intoxique ?
Le diesel, évidemment !
- Le ventre, notre deuxième cerveau
Tellement évident pour l'estomac sur pattes !
- French Bashing
- Un jour un destin : Pierre Richard
- Un jour un destin : Marlène Jobert
- Pièce à conviction : Nos très chers députés de Patricia Loison
- Despot housewives
- Discrète chevêchette
- Comment le sexe a changé le monde
- hipstérie
19:35 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : télé, cinéma, documentaires | | Facebook
07/09/2015
Bilan "je suis culturée" de l'été
J’ai délaissé le bilan culturé cet été… J’en ai sûrement oublié :
14 Concerts :
3 Coups de cœur :
- Paul McCartney au stade de France
- Highasakite, Trianon
- Of Monsters and Men, Trianon
- Fête de la musique :
Coup de cœur :
- Skip the use (Ghost)
- Josef Salvat, Marina Kaye (Homeless), Alb (whispers under the moonlight),
- Festival Oui fm :
- Temples (Shelter song), Noël gallagher, Drenge
- Festival Fnac live :
Ibyei, Curtis Harding, Brigitte (Battez-vous), Rone
10 Films au cinéma :
2 Coups de cœur :
- Vice versa de Pete Docter
- Amy Winehouse de Asif Kapadia
A voir :
- Connasse, princesse des cœurs de Eloïse Lang
- Le tout nouveau testament de Jaco Van Dormael
- Love and mercy, Brian Wilson et les Beach boys de Bill Pohlad
Pas mal :
- La Isla minima de Alberto Rodriguez
- Sorcerer de William Friedkin
- Absolutely anything de Terry Jones
Bof bof :
- Les minions de Pierre Coffin
- La peur de Damien Odoul
55 Films à la télé :
4 Coups de cœur Canal + :
- Monstres academy de Dan Scanlon
- La reine des neiges de Chris Buc
- Hippocrate de Thomas Lilti
- Les combattants de Thomas Cailley
A voir :
- Maestro de Léa Fazer avec Pio Marmaï♥
- Jimmy’s hall de Ken Loach
Pas mal :
- Two faces of january de Hossein Amini avec Viggo Mortensen♥
- Brèves de comptoir de Jean-Michel Ribes
10 Séries :
4 Coups de cœur :
- The knick saison 1, de Steven Soderbergh, avec Clive Owen
- Game of thrones saisons 4 et 5
- Le bureau des légendes saison 1, d'Eric Rochant, avec Mathieu Kassovitz
- Mad Men saison 7
A voir :
- Vikings saison 3
- Parks and recreation saison 1
- Prey
3 Déceptions !
- Master of sex saison 2
- The newsroom saison 3
- True detective saison 2 :
J'ai même pas tenu jusqu'au bout !
La prochaine fois, la suite du bilan culturé avec les documentaires, expos et spectacles
07:00 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, concerts, paul mccartney, beatles | | Facebook
03/09/2015
Quiz on connaît le film comique : Le cerveau, Le magnifique et L'incorrigible
Rigolons un peu pour oublier la rentrée...
8 ) Associez la réplique au film correspondant, joué par Jean-Paul Belmondo :
A) « Il se passe que je vous emmerde monsieur. Vous, votre affreux boudin de femme, et votre sale chat. »
B) « Et Bob Saint Clar, pagayant comme un fauve… »
C) « Bebel : Moi aussi, j'ai longtemps été seul. J'ai eu une jeunesse atroce dont j'aime mieux pas parler. Un père alcoolique, maman usée par les lessives... Je la revois dans la forêt couverte de givre, ramassant du bois mort, moi accroché à ses haillons...
- Vous étiez combien chez vous ?
- Boh... Au moins quinze.
- Quinze ?!
- Et puis des hommes ont commencé à défiler à la maison. Des militaires, surtout. Faut dire que maman était très belle. Vous l'auriez vue sur le grand escalier du vestibule, avec son boa autour du cou, en plumes de paon...
- Un boa pour ramasser du bois, c'est pratique ça...
- Non mais alors si vous m'interrompez tout le temps, moi je perds le fil ! »
a) Le magnifique de Philippe de Broca
b) Le cerveau de Gérard Oury
c) L’incorrigible de Philippe de Broca
Réponse : A )b ; B)a ; C)c
Mémé radote, mais pour ceux qui ne me lisent pas depuis le début (alors infidèles, on s’en va sans dire au revoir ?) Je suis obligée de vous présenter encore Le magnifique, qui a inspiré OSS 117 comme je l’expliquais dans mon dernier billet, par exemple avec cette scène de la piscine.
Belmondo joue un homme falot et discret, qui mène une vie solitaire et grise. Il est un petit écrivain de romans d’espionnage, tyrannisé par son éditeur et secrètement amoureux de sa voisine. Il se venge dans ses livres en transposant sa vie idéale : il s’y voit sous les traits d’un grand agent secret charismatique. Son éditeur est l’infâme Karpov et sa belle voisine est folle de lui…
Gage de qualité, le scénario est signé par de Broca (L’homme de Rio) Jean-Paul Rappeneau (Le hussard sur le toit, Bon voyage) et l’inévitable Francis Veber (Le dîner de cons, La chèvre, bref toutes les bonnes comédies françaises.)
Evidemment, je m’identifie au personnage, mais dans la version « du quotidien », François Merlin. Pas en super héros Bob Saint Clar comme le fait un certain DJ prétentieux. Comme François Merlin, j’adore réécrire ma vie, imaginer après la bataille ce que j’aurais pu répondre si j’avais osé faire preuve de répartie. Je rectifie ensuite sur le blog en détournant avec humour mes déboires. J’invente aussi des scénarios, que j’imagine en détail la nuit quand je n’arrive pas à dormir, mais que je ne prends jamais la peine de réaliser… Dommage, car je trouve parfois des situations et dialogues cocasses, et quand je vois certains films, j’interpelle le personnage « m'enfin ! pourquoi tu ne dis pas ça plutôt ? Rah si tu suivais mon scénario n°238 imaginé la nuit dernière entre 2 heures et 4 heures du matin… »
L’incorrigible, du même réalisateur, avec le même acteur, est dans le même genre que Le magnifique et réalisé deux ans plus tard (1975). Belmondo y incarne Victor, mythomane et beau parleur, qui escroque les riches. Il prévoit un nouveau coup, voler un tableau célèbre. C’est sans compter sur une éducatrice chargée de le surveiller, qui ne croit pas à ses histoires…
Les dialogues sont signés Audiard :
« Elle te siffle pas encore, mais ça viendra. Elle a capturé un lion pour en faire une descente de lit. »
Bébel/ Victor sort de prison et se fait passer pour un riche aventurier :
« Dur, très dur ! Cinq heures d'avion, six heures de chameau, huit heures de train, j'arrive d'Addis-Abeba !
- Je sais, ton avocat m'a dit. Tu as reçu mes colis ?
- Oui. Vois-tu l'homme ne vit pas seulement de conserves ! Durant ces années j'ai longuement réfléchi. Je me suis dit : Victor qu'as-tu fait de ta jeunesse ? Après quelles chimères cours-tu ? À vouloir saisir l'insaisissable, ne risques-tu pas de perdre l'essentiel ? Jetteras-tu enfin l'ancre, vieux coureur de savane ? »
« Ta vie court comme une eau vive ! Tandis que la mienne fuit comme un vieux robinet. »
« Y'a peut-être une belle affaire. Je connais un mec qui cherche un bateau. Tu pourrais peut-être lui vendre le tien.
- Mais je n'ai pas de bateau moi...
- C'est pour ça que c'est une belle affaire ! »
Le cerveau offre non seulement un festival de gags, mais aussi de superbes chansons (l’émouvante Cento Giorni, que je connais par cœur "la corsa della vita per me si è gia fermata negli occhi tuoi"). Je chante l’excellente «Who’s got a computer for a mind? The Brain ! Who’s got an IQ like an Einstein ? The brain ! » dès qu’une idée lumineuse me vient à l’esprit (c'est-à-dire pas souvent).
C’est encore un « feel good movie » comme on dit maintenant, qui enchaîne les répliques hilarantes, que je cite à tout bout de champ et dont peu de gens saisissent la référence (j’aime me prendre des flops) :
Par exemple quand on ne répond pas à un bonjour : « coucou ? coucou ! ben pourquoi il dit plus coucou ! »
Et cette scène :
Bébel, mielleux : - Allôoô ?
Voisin : - C'est bien au monsieur Anglais du 6ème que j'ai l'honneur de parler ?
Bébel, horripilant : - Ouiii ?
Voisin : - Je suis à bout, Monsieur. Qu'est-ce qu'il se passe chez vous ?
Bébel : - Il se passe que je vous emmerde, Monsieur. Vous, votre affreux boudin de femme, et votre sale chat.
- Vous savez à qui vous parlez ?!
- Au gros tas que je croise tous les jours dans l’escalier.
- Mais je vais vous monter vous corriger, je vais monter !
- Mais bien sûr montez-donc ! Espèce de lavette, pauvre type, cornichon, dégonflé !»
j’ai parodié cette scène en répondant à une des sociétés qui harcèlent les petits vieux, plus influençables, plus faibles, ou en manque de compagnie, ravis d’avoir un interlocuteur et qui feront tout pour entretenir la conversation et faire plaisir. Certains téléphonent à ma mère pour lui vendre leurs saloperies inutiles, ou pire, l’escroquer (« on est l’entreprise arnaque qui veut se faire passer pour votre banque, on a bien votre numéro de compte qui commence par le 000, mais on a effacé malencontreusement la suite ? »)
Elle n’est pas née de la dernière pluie et ne répond jamais à un numéro inconnu, et en plus, elle est sourde comme un pot et n’entend pas le téléphone. Mais moi, il me réveille tous les matins de mes vacances. Et il ne faut jamais réveiller un chat qui dort (ici, la scène complète de "Pompon le chat et de la "sacré garce de panthère !" Dans la réalité, je me suis arrêtée au « ouiiiii » mielleux, sans les insultes.... Mais l’arnaqueur lui, n’a pas hésité. Il m’a fait tout son speech pourri et quand il s’est rendu compte que je me foutais de sa gueule, il m’a crié « va te faire foutre ! » et a raccroché. Il n’a plus appelé alors qu’il téléphonait trois fois par jour depuis des mois. En général, ces gens-là appellent d’une plateforme où leurs communications sont surveillées et enregistrées par leur supérieur. Ce "cornichon" s’est peut-être fait virer, il se cherchera un vrai boulot. Et qu’on ne me dise pas « ya pas de sot métier, il faut bien travailler pour vivre, c’est juste un travail ». Non, on peut choisir de rester honnête. On n’est pas obligé d’arnaquer et harceler les petits vieux sans défense ni les gens en général.
(Moi aussi je peux me la jouer Bébel)
07:00 Publié dans A vous de jouer ! Les quiz, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinéma français, belmondo le cerveau | | Facebook