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03/09/2010

Courage pour moi !

gaston Lagaffe m'enfin.jpgJe téléphone encore au pôle Emploi. Gênée de réclamer de l’aide,  jusque-là je n’ai pas insisté. Un mois sans nouvelles, sans argent, ça commence à faire long. Je ne suis plus une employée, sans être chômeuse non plus, puisque mon inscription n’est toujours pas prise en compte. Je ne suis rien en fait. Je prends mon courage à deux mains et je téléphone :
 
Le pôle emploi : « ah ouais d’accord… elle est pas mal celle-là… nan mais j’y crois pas…

Moi (bégayant) : - Euh ?
Le pôle emploi : Ca m’énerve ça, en clair ça veut dire «démerdez-vous »
Moi (cramoisie) : - Meuh ?
Le pôle emploi : Nan, excusez moi mademoiselle pour le gros mot, mais là des trucs pareils…
Moi (penaude): - Euh ? J’ai fait une erreur ?
Le pôle emploi : - Ah non non ! C’est pas vous du tout ! C’est le pôle emploi ! Bon en gros, quand on a voulu enregistrer votre dossier, un type a fait une erreur qu’on n’est incapable de réparer. Faudrait appeler un informaticien et tout…Le mec a décidé que de toute façon le pôle emploi dont vous dépendez avait beaucoup trop de travail - vous savez, ya beaucoup de chômeurs hein- donc ils nous a envoyé votre dossier en mettant juste un post-it pour expliquer le problème. Vous ne risquez pas de recevoir de chômage puisque rien n’a été fait depuis un mois et demi.
Moi (bêtement soulagée de n’avoir rien fait de mal) : - Ah ! Et que faut-il faire alors ?
Le pôle emploi : Ben moi je leur renvoie le dossier en disant que c’est pas à nous de le traiter vu que vous ne dépendez pas de notre antenne, et je remets un message comme quoi faut régler la question.

Ah. La même chose quoi. S’ils continuent à se renvoyer la balle indéfiniment, on est pas sorti de l’auberge je vais même plutôt finir sous les ponts oui.
Moi : - Ca va prendre combien de temps vous pensez ?
Le pôle emploi : je vous avoue, ça risque d’être trèèèèèèès long… Non, la seule solution c’est que vous alliez gueuler directement sur le site dont vous dépendez, que vous les harceliez pour qu’il bouge enfin. Ah ben on peut dire que vous n’avez pas de chance… je lis que vous êtes née le 24 décembre, on n’a pas idée (on me l’a fait souvent celle-là, j’en ai déjà parlé ici)… Bon courage hein… »

Super. Ce sont toujours les grandes gueules qui obtiennent ce qu’elle veulent. Malheureusement ce n’est pas du tout dans mon caractère d’aller hurler sur la pauvre hôtesse d’accueil qui n’y est strictement pour rien. En plus j’ai déjà honte de demander des sous… Bref, je sens que le no shopping month lancé par Manu au mois d’août va s’éterniser… Je laisse encore passer une semaine, puis je prends  mon courage à deux pieds : je vais dans mon agence pour m'expliquer gentiment.

Avec la fusion ANPE et Assedic, le pôle emploi est débordé. Chaque employé (ceux qui n’ont pas été virés) se retrouve avec le double de dossiers à traiter, ce qui nuit considérablement au suivi des chômeurs (je n’ai vu mon conseiller que deux fois en trois ans). Dans mon entourage et sur les blogs, les témoignages d’erreurs dans les saisies, de conseils contradictoires, de longs retards sur les paiements se multiplient. Je connais même deux personnes sans travail qui ont abandonné l’idée de s’inscrire au pôle emploi. Elles ne sont donc pas considérées comme chômeuses. C’est peut-être pour ça qu’officiellement le chiffre du chômage baisse, car officieusement (à en croire des employés interrogés dans spécial investigation) le nombre pourrait être doublé…

Et vous, des témoignages ?

02/09/2010

Courage les gars !

plus beau métier.jpgC’est la rentrée des classes.
Une minute de silence pour les 16 000 nouveaux profs enseignant pour la première fois aujourd'hui, sans avoir fait l'année de stage au préalable, donc n'ayant jamais été en contact avec une classe. Je plains la jeune recrue témoignant hier dans l'édition spéciale de Canal + : avec ses 23 ans et son petit gabarit, son physique de bimbo blonde décolorée, elle va se marrer dans sa ZEP...

Je pense aussi à tous les élèves traumatisés par le système de compétition de l’école (comme moi, partant tous les matins la boule au ventre). Une pensée pour ces ados qui s’ennuient au collège et lycée (j’adorais apprendre, mais seulement dans les matières qui m’intéressaient, et avec des profs pédagogues qui ne me considéraient pas d’office comme une demeurée irrécupérable : « ces jeunes, tous des bons à rien »).

Un de mes neveux, excellent élève à l’école primaire, très doué, se faisait tabasser et racketter dans la cour de récré parce qu’il était « le chouchou et le sale intello ». Il a décidé en rentrant au collège de ne plus bosser. Il se faisait ainsi mieux accepter par ses camarades. Résultat, cette année, il arrête l’école à 14 ans pour suivre une formation manuelle, là où on envoie principalement les jeunes dont on ne sait que faire.
Une année, on m’a proposé de faire pionne dans un de ses établissements : deux filles pour 450 garçons, « délaissés par leur famille, des jeunes en difficulté, voire délinquants » dixit le dirlo. Quand ils m’ont vu, les élèves en rut m’ont sifflée. Pendant l’entretien le principal a dû partir deux fois régler des bagarres. Les autres pions, uniquement des hommes, ressemblaient à des armoires à glace. Bref, le discours n’a pas duré longtemps : on s’est vite rendus compte qu’une frêle et douce jeune fille comme moi n’avait rien à faire là (à moins d’être maso).

J’espère que mon neveu n’a pas atterri dans l’une de ses écoles, lui qui ne voulait plus être le souffre douleur de ses camarades... Enfin… certains disent que les métiers manuels sont l’avenir, que faire de longues études ne sert à rien… C’est vrai que pour l’instant je ne bosse pas dans mon domaine, mais j’ai toujours trouvé très facilement dans n’importe quel autre : on me sélectionne car j’ai plein de diplômes, gages d’un minimum de compétences (normalement…)

En attendant, je sens que comme d’habitude je vais être obligée d’accepter le premier emploi qui passe. J’ai téléphoné (pour la 12000ème fois) au pôle emploi pour savoir où en était mon dossier, et la conversation était encore une fois surréaliste…
Suite demain

21/09/2009

Deuxième rendez-vous à l'ANPE

gaston lagaffe dossier.jpgA l’occasion de mon deuxième rendez-vous à l’ANPE en juin, j’ai raconté mon premier entretien qui date d’octobre 2007. Cette fois, j’attends seulement trois mois pour raconter mes exploits. Je fais des progrès.

Ce deuxième entretien étant individuel, je suis moins stressée que le premier, collectif. (C’est-à-dire que je réussis à dormir au moins 4 heures la nuit précédente).
N’empêche, quand la conseillère de l’ANPE vient me chercher dans la salle d’attente, j’ai les mains moites. En me serrant la main, elle fait la grimace. Je la suis jusqu’à son bureau, et en chemin, je la surprends s’essuyer la paume sur sa cuisse… Du coup je suis encore plus mal à l’aise, donc encore plus transpirante…ça commence bien.

Assise à son bureau, je lui récite mon texte de présentation, bien potassé cette fois.
Elle me regarde avec des yeux ronds.
Conseillère : « Non mais là ça va pas aller, on ne s’occupe que de ceux qui ont minimum deux ans d’expérience dans le domaine.
Moi : - Ah…
Conseillère : - Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
Moi : - ben…. (Je pense : « c’est pas à vous de me le dire? »)
On se dévisage pendant de longues minutes dans un silence pesant.

Puis elle pianote sur son ordinateur, l’air découragé :gaston Lagaffe m'enfin.jpg
Conseillère : « Pfouhhh…qu’est ce qu’on peut trouver comme solution… »
Pendant ce temps je meuble la conversation en racontant mon expérience foisonnante dans le monde du travail. Elle ponctue mon récit par des « mmmhum… » très encourageants. Je lui parlerais des chevaliers de l’an mil au lac de Paladru, elle serait tout aussi attentive.

Puis je me tords le cou pour scruter son ordi.
Je lis : « salut F…ça va ? Faut que je te raconte un truc… »
La femme surprend mon regard et tourne son écran.
Elle fait quoi au juste ? Elle s’occupe de mon cas ou elle discute avec sa copine ?

Conseillère : « Voilà…c’est envoyé. Sinon, à part ça…qu’est ce que je pourrai vous proposer…pfouh…
Moi : - Je me disais que je pourrais faire une formation pour mieux connaître l’informatique...
Conseillère (comme libérée d’un poids) : - Ah oui ! Très bien ! Je vous donne la liste des ANPE. Faut toutes les appeler et leur demander laquelle fait votre formation. Comptez 4-6 mois d’attente au moins… »
Elle me sort une liste longue comme le bras. Ils ne pourraient pas noter directement les spécialités de chaque agence ?

gaston lagaffe hamac.jpgLe téléphone sonne.
Conseillère : « Salut ça va ? …c’est pas vrai ? …ah ah ah ! »
Les minutes passent. Elle écoute son interlocuteur en riant.
A mon tour de la regarder avec des yeux ronds.
Elle le remarque et me lance cette phrase devenue culte :
« Ne vous inquiétez pas, c’est professionnel »
En effet, c’est évident.

Elle raccroche enfin.
Conseillère : « Bon…comme vous ne correspondez pas à notre agence, je vais vous envoyer ailleurs. Mais où ? »
Elle regarde ses papiers. Puis passe un autre coup de fil.

Conseillère : « Ouais salut M ! » Elle écoute encore son correspondant en rigolant, puis elle se souvient enfin que je prend racine sur ma chaise : « j’ai en fasse de moi une dame qui… tu penses que je dois faire ça ? …ok ….bye…»

Elle raccroche, écrit cinq minutes sur son ordinateur, puis brise le silence :
« Voilà, je vous inscris dans cette agence. Ils vous appelleront pour un nouvel entretien. »
L’air embarrassé, elle ajoute : « je pense que ça correspond peut-être un peu mieux à votre profil… »

Traduction : « Je ne sais pas quoi faire de vous, alors je vous refile à d’autres qui ne sauront pas mieux que moi, puisque vous ne correspondez à rien. S’ils ne vous oublient pas pendant deux ans comme moi, ils ne vous seront de toute façon toujours d’aucune utilité. »

La nouvelle ANPE ne m’a toujours pas contactée. Je croise les doigts pour qu’elle ne le fasse pas.

18/09/2009

Les mots bleus de l'ANPE

bleut mot bleus.jpgTrêve de plaisanteries, les vacances sont finies (18 septembre, il était temps de s’en rendre compte). Deux ans dans le même boulot précaire, j’essaie de changer.

Une amie me fait des simulations pour mes entretiens :
Amie : « et s’il te demande "quelles sont vos qualités pour ce travail ", qu’est-ce que tu lui réponds ?
Moi : - Je lui dirai les mots bleus, les mots qu’on dit avec les yeux, parler me semble ridicule, je m’élance puis je recule…
Amie : - Rooh… et pour ton rendez-vous à l’ANPE, tu vas leur dire quoi ?
Moi : - toutes les excuses que l’on donne, sont comme les baisers que l’on vole, il reste une rancœur subtile, qui gâcherait l’instant fragile, de nos retrouvailles ! »

Vous en conviendrez, j’ai découvert le sens caché de la chanson. Les paroles n’évoquent pas une banale rencontre avec une femme, mais bien les rapports houleux avec le Pôle emploi, que j’ai déjà évoqués. C’est quand même plus original.

La prochaine fois, je vous raconterai enfin mon deuxième entretien à l’ANPE, promis depuis trois mois maintenant et réclamé à cor et à cri par (deux) 200 lecteurs.

Quizz on connaît la chanson : qui est l’auteur ? Facile…