Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/09/2009

Deuxième rendez-vous à l'ANPE

gaston lagaffe dossier.jpgA l’occasion de mon deuxième rendez-vous à l’ANPE en juin, j’ai raconté mon premier entretien qui date d’octobre 2007. Cette fois, j’attends seulement trois mois pour raconter mes exploits. Je fais des progrès.

Ce deuxième entretien étant individuel, je suis moins stressée que le premier, collectif. (C’est-à-dire que je réussis à dormir au moins 4 heures la nuit précédente).
N’empêche, quand la conseillère de l’ANPE vient me chercher dans la salle d’attente, j’ai les mains moites. En me serrant la main, elle fait la grimace. Je la suis jusqu’à son bureau, et en chemin, je la surprends s’essuyer la paume sur sa cuisse… Du coup je suis encore plus mal à l’aise, donc encore plus transpirante…ça commence bien.

Assise à son bureau, je lui récite mon texte de présentation, bien potassé cette fois.
Elle me regarde avec des yeux ronds.
Conseillère : « Non mais là ça va pas aller, on ne s’occupe que de ceux qui ont minimum deux ans d’expérience dans le domaine.
Moi : - Ah…
Conseillère : - Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
Moi : - ben…. (Je pense : « c’est pas à vous de me le dire? »)
On se dévisage pendant de longues minutes dans un silence pesant.

Puis elle pianote sur son ordinateur, l’air découragé :gaston Lagaffe m'enfin.jpg
Conseillère : « Pfouhhh…qu’est ce qu’on peut trouver comme solution… »
Pendant ce temps je meuble la conversation en racontant mon expérience foisonnante dans le monde du travail. Elle ponctue mon récit par des « mmmhum… » très encourageants. Je lui parlerais des chevaliers de l’an mil au lac de Paladru, elle serait tout aussi attentive.

Puis je me tords le cou pour scruter son ordi.
Je lis : « salut F…ça va ? Faut que je te raconte un truc… »
La femme surprend mon regard et tourne son écran.
Elle fait quoi au juste ? Elle s’occupe de mon cas ou elle discute avec sa copine ?

Conseillère : « Voilà…c’est envoyé. Sinon, à part ça…qu’est ce que je pourrai vous proposer…pfouh…
Moi : - Je me disais que je pourrais faire une formation pour mieux connaître l’informatique...
Conseillère (comme libérée d’un poids) : - Ah oui ! Très bien ! Je vous donne la liste des ANPE. Faut toutes les appeler et leur demander laquelle fait votre formation. Comptez 4-6 mois d’attente au moins… »
Elle me sort une liste longue comme le bras. Ils ne pourraient pas noter directement les spécialités de chaque agence ?

gaston lagaffe hamac.jpgLe téléphone sonne.
Conseillère : « Salut ça va ? …c’est pas vrai ? …ah ah ah ! »
Les minutes passent. Elle écoute son interlocuteur en riant.
A mon tour de la regarder avec des yeux ronds.
Elle le remarque et me lance cette phrase devenue culte :
« Ne vous inquiétez pas, c’est professionnel »
En effet, c’est évident.

Elle raccroche enfin.
Conseillère : « Bon…comme vous ne correspondez pas à notre agence, je vais vous envoyer ailleurs. Mais où ? »
Elle regarde ses papiers. Puis passe un autre coup de fil.

Conseillère : « Ouais salut M ! » Elle écoute encore son correspondant en rigolant, puis elle se souvient enfin que je prend racine sur ma chaise : « j’ai en fasse de moi une dame qui… tu penses que je dois faire ça ? …ok ….bye…»

Elle raccroche, écrit cinq minutes sur son ordinateur, puis brise le silence :
« Voilà, je vous inscris dans cette agence. Ils vous appelleront pour un nouvel entretien. »
L’air embarrassé, elle ajoute : « je pense que ça correspond peut-être un peu mieux à votre profil… »

Traduction : « Je ne sais pas quoi faire de vous, alors je vous refile à d’autres qui ne sauront pas mieux que moi, puisque vous ne correspondez à rien. S’ils ne vous oublient pas pendant deux ans comme moi, ils ne vous seront de toute façon toujours d’aucune utilité. »

La nouvelle ANPE ne m’a toujours pas contactée. Je croise les doigts pour qu’elle ne le fasse pas.

17/06/2009

Rendez-vous à l'ANPE

gaston handicapé 2.jpgJe reçois une lettre :
« Suite à votre inscription comme demandeur d’emploi le 29 janvier dernier, le pôle emploi vous convoque pour un entretien mensuel.»
Bien. Sauf que je suis inscrite depuis octobre 2007, et c’est seulement le deuxième rendez-vous qu’on me propose. Le premier m’a laissé un super souvenir, que je partage avec vous aujourd’hui.
On ne m’a pas vraiment enseigné comment obtenir un boulot de winner de la COGIP
C’était un entretien collectif obligatoire de trois heures. Je suis déjà mal à l’aise en groupe, même en soirée, alors je me doutais bien qu’à l’ANPE, on n’allait pas sortir la vodka et danser « YMCA »…

Le type de l’ANPE qui anime le groupe a 45 minutes de retard. Il affiche un air sympa comme une porte de prison. Lui aussi est ravi d’être là… On est une quinzaine, il nous fait asseoir autour d’une table ronde. Pendant que le gars se prépare lentement en poussant des gros soupirs d’ennui, les chômeurs se regardent dans le blanc des yeux, sous un silence complet. C’est sûr, on ne dansera pas la Macarena sur la table.
Le type nous débite son texte de présentation appris par cœur, avec à peu près l’entrain d’une Papillote forcée à la diète. Puis il demande de nous présenter et dire ce qu’on fait dans la vie.

J’imagine 120 prétextes pour me tirer d’ici vite fait, mais je reste pétrifiée sur ma chaise en attendant mon exécution tour. Les chômeurs ont 40-50 balais, beaucoup d’expérience. Les quelques jeunes de mon âge parlent avec animation, imaginant qu’ils vont « conquir l’Europe » comme dirait le groupe Isabelle a les yeux bleus. Beaucoup de volonté, d’optimisme, d’ambition, dents qui rayent le parquet…Tout à fait moi quoi. Je me ratatine sur ma chaise. Je rêve d’être invisible comme Violette dans Les Indestructibles…. Mon seul espoir est de fondre tellement l’angoisse me fait suer.

Je passe en dernier. Je me présente, rouge comme une pivoine. Ouf, j’ai réussi à sortir mon texte répété depuis une heure. Ils me regardent gaston dort.jpgbizarrement. Qu’est c’qui s’passe ? J’ai une patate sur le visage comme l’acteur benêt de La cité de la peur ? Verdict : « On n’a rien entendu. Parlez plus fort. »

Le supplice se renouvelle donc. Je répète ma maigre expérience, et là, ce que j’imaginais dans mes nuits d’insomnie se produit. En me retournant dans mon lit, je me raisonnais « mais non, arrête de flipper, c’est impossible, les gars de l’ANPE sont là pour t’aider, pas pour t’enfoncer, m'enfin ! ». J’ai dû tomber sur l’exception. Parce que le type a pouffé de rire. Si. Faut croire que j’ai vraiment un talent comique en toutes circonstances, même celles qui ne s’y prêtent pas.

Ensuite, on refait une pause de 45 minutes. Au retour, le gars nous demande simplement comment on pense trouver du travail. Long débat pour sortir la réponse que tout le monde connaît : « Meilleure solution : les contacts. Deuxième : candidature spontanée… Dernière : répondre à une annonce. (ah ? ce n’est pas « glander devant la télé en attendant que l’ANPE fasse le boulot ? »)
Le mec nous conseille alors, je me rappelle clairement la phrase : « ce n’est pas la peine de répondre aux annonces de l’ANPE. On reçoit 950 candidatures pour chaque poste, alors vous comprenez…» Le type n’explique même pas un truc bateau, comme faire une lettre de motivation. On rentre chez nous sans solution.

Cet entretien collectif a donc été très utile : depuis je prie pour que le pôle emploi m’oublie. Ce qui était fait, jusqu’à aujourd’hui.
Je vous raconterai mon deuxième entretien. Vous imaginez comme j’ai hâte d’y aller.