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17/06/2009

Rendez-vous à l'ANPE

gaston handicapé 2.jpgJe reçois une lettre :
« Suite à votre inscription comme demandeur d’emploi le 29 janvier dernier, le pôle emploi vous convoque pour un entretien mensuel.»
Bien. Sauf que je suis inscrite depuis octobre 2007, et c’est seulement le deuxième rendez-vous qu’on me propose. Le premier m’a laissé un super souvenir, que je partage avec vous aujourd’hui.
On ne m’a pas vraiment enseigné comment obtenir un boulot de winner de la COGIP
C’était un entretien collectif obligatoire de trois heures. Je suis déjà mal à l’aise en groupe, même en soirée, alors je me doutais bien qu’à l’ANPE, on n’allait pas sortir la vodka et danser « YMCA »…

Le type de l’ANPE qui anime le groupe a 45 minutes de retard. Il affiche un air sympa comme une porte de prison. Lui aussi est ravi d’être là… On est une quinzaine, il nous fait asseoir autour d’une table ronde. Pendant que le gars se prépare lentement en poussant des gros soupirs d’ennui, les chômeurs se regardent dans le blanc des yeux, sous un silence complet. C’est sûr, on ne dansera pas la Macarena sur la table.
Le type nous débite son texte de présentation appris par cœur, avec à peu près l’entrain d’une Papillote forcée à la diète. Puis il demande de nous présenter et dire ce qu’on fait dans la vie.

J’imagine 120 prétextes pour me tirer d’ici vite fait, mais je reste pétrifiée sur ma chaise en attendant mon exécution tour. Les chômeurs ont 40-50 balais, beaucoup d’expérience. Les quelques jeunes de mon âge parlent avec animation, imaginant qu’ils vont « conquir l’Europe » comme dirait le groupe Isabelle a les yeux bleus. Beaucoup de volonté, d’optimisme, d’ambition, dents qui rayent le parquet…Tout à fait moi quoi. Je me ratatine sur ma chaise. Je rêve d’être invisible comme Violette dans Les Indestructibles…. Mon seul espoir est de fondre tellement l’angoisse me fait suer.

Je passe en dernier. Je me présente, rouge comme une pivoine. Ouf, j’ai réussi à sortir mon texte répété depuis une heure. Ils me regardent gaston dort.jpgbizarrement. Qu’est c’qui s’passe ? J’ai une patate sur le visage comme l’acteur benêt de La cité de la peur ? Verdict : « On n’a rien entendu. Parlez plus fort. »

Le supplice se renouvelle donc. Je répète ma maigre expérience, et là, ce que j’imaginais dans mes nuits d’insomnie se produit. En me retournant dans mon lit, je me raisonnais « mais non, arrête de flipper, c’est impossible, les gars de l’ANPE sont là pour t’aider, pas pour t’enfoncer, m'enfin ! ». J’ai dû tomber sur l’exception. Parce que le type a pouffé de rire. Si. Faut croire que j’ai vraiment un talent comique en toutes circonstances, même celles qui ne s’y prêtent pas.

Ensuite, on refait une pause de 45 minutes. Au retour, le gars nous demande simplement comment on pense trouver du travail. Long débat pour sortir la réponse que tout le monde connaît : « Meilleure solution : les contacts. Deuxième : candidature spontanée… Dernière : répondre à une annonce. (ah ? ce n’est pas « glander devant la télé en attendant que l’ANPE fasse le boulot ? »)
Le mec nous conseille alors, je me rappelle clairement la phrase : « ce n’est pas la peine de répondre aux annonces de l’ANPE. On reçoit 950 candidatures pour chaque poste, alors vous comprenez…» Le type n’explique même pas un truc bateau, comme faire une lettre de motivation. On rentre chez nous sans solution.

Cet entretien collectif a donc été très utile : depuis je prie pour que le pôle emploi m’oublie. Ce qui était fait, jusqu’à aujourd’hui.
Je vous raconterai mon deuxième entretien. Vous imaginez comme j’ai hâte d’y aller.