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18/11/2011

Julie Victor, One musical show : rire et chansons

julie-victor.jpgLe théâtre de 10 heures présente le One musical show de Julie Victor, boulevard Clichy. En tant que mémé, je mets rarement les pieds dans ce quartier (ça me rappelle la chanson de Polnareff, Rosy la fille de joie, et la série de canal Pigalle la nuit). Je n’ai pas trouvé immédiatement le théâtre, pourtant situé juste à côté du métro, car les sex shops alentour étaient plus grands…
Ce détail apporte un avantage : comme la salle est petite, on est collé à la scène, dans une ambiance intimiste.


Quand le spectacle commence, personne sur les planches, on entend juste une chanson. Je pense écouter un disque, car la voix est parfaite, mais Julie Victor apparaît avec son micro…
Après son tour de chant qui nous laisse tous sous le charme, elle nous parle avec un accent québécois à couper au couteau, qui casse bien l’ambiance. Houlà, je ne vais rien comprendre (j’ai du mal à suivre les films de Xavier Dolan ou de Denys Arcand). Finalement Julie Victor nous jouait un tour, elle s’exprime en « français de France », ce qui ne l’empêche pas de continuer plus tard en se moquant de l’accent allemand.

julie-victor2.jpgAccompagnée du bassiste Dominique Mabille et du pianiste Jérémy Journiaux, Julie Victor nous raconte sa vie en rires et chansons : comment lui est venu sa vocation, le souvenir de son premier petit ami et de son  enfance en famille dans sa Normandie natale… On apprend qu’elle n’a pas mal roulé sa bosse, au cours Florent, dans des opérettes où elle se faisait draguer par le metteur en scène, des comédies musicales, dont une où elle a joué le rôle de… Dieu. Elle a aussi tenté l’Eurovision et tourné des pubs (« eh les filles, pour manger moins, achetez de la vaisselle plus petite ! »). La chanteuse entrecoupe ses tours de chant par des sketches : elle se moque des notices ridicules par exemple : « attention, veuillez retirer l’enfant avant de plier la poussette ». Elle ne manque pas non plus d'épingler les actrices qui poussent (faiblement) la chansonnette, comme Mélanie Laurent. Pour reprendre son souffle, Julie Victor boit de l’eau, à la paille, dans… un aquarium rempli de poissons.  Petit détail qui montre bien l’originalité de  l'artiste… (voir lien vers la "bande annonce" du spectacle)

Derrière l’humour déjanté, l’émotion et la nostalgie pointent leur nez. La chanteuse termine son spectacle en nous achevant, justement : elle offre une interprétation de La tendresse de Bourvil absolument bouleversante. J’entends renifler dans la salle et la spectatrice devant moi éponge de grosses larmes, je vois sa main ruisselante éclairée par le projecteur … En me retournant, j’aperçois même des hommes ces êtres sans cœur avec les yeux humides et la bouche tordue des types qui se retiennent de pleurer. Je ne vous cache pas que même mémé a  une grosse boule dans la gorge (pourtant il m’en faut beaucoup, comme par exemple tuer Chaussette dans Danse avec les Loups).
J’ai cherché la magnifique interprétation de Julie Victor pour vous la montrer, en vain. Je n’ai trouvé que celle de Bourvil, qui semble bien fade et vieillotte à côté. Vous n’avez plus qu’à vous déplacer pour la voir en live, ça vaut vraiment le coup d’œil (et d’oreille surtout) (quoique l’œil aussi, en plus d’avoir un incroyable talent comme la France, Julie Victor est très mignonne).

Je ne sais pas si elle a inventé ce concept fort original : chanter sa vie. Pascal Sevran l’a fait, mais ce n’était pas drôle. (Enfin, si, au 3ème degré).
En tout cas, j’ai été très impressionnée par son originalité, son audace et son fort tempérament. Je vous conseille vivement son spectacle si vous habitez Paris, et qui sait, elle va peut-être obtenir le succès qu’elle mérite et faire une tournée dans toute la France ?

Julie Victor est au théâtre de 10h jusqu’au 31 décembre.

NB : Julie Victor nous explique qu’elle porte la poisse, car certains spectacles auxquels elle participait ont été annulés. Je confirme : pendant son show, elle nous demande d’éteindre notre portable. Mon fidèle serviteur qui m’accompagnait depuis 4 ans et demi ne s’est jamais rallumé, comme ça, d’un coup, sans donner d’alerte. J’ai dû à mon grand désarroi en reprendre un autre : le vendeur s’est moqué de mon « antiquité » et m’a refilé une sombre bouse tactile (je n’avais pas le choix) qui possède la moitié des fonctions de mon ancien portable, cette « antiquité ». C’est très pratique d’envoyer des sms sans pouvoir écrire d’accent par exemple. Je suis enervee. On appelle ça la nouvelle technologie. (Le sujet mérite un billet complet, je sens que le portable va finir comme celui de mon frère, qui a achevé sa courte vie de 2 minutes 30 explosé contre un mur.) (on est un peu nerveux chez les papillote) (c’est son patron qui lui avait donné pour qu’il soit plus facilement corvéable joignable.)



04/11/2011

De l'importance de la lecture : "si tu as de bonnes notes à l'école, tu auras un bon métier plus tard" ?

jaime lire.gifLa réponse est non.

« Le jeudi, c’est citation » chez Chiffonnette, alors voici une pensée tirée du livre de Corinne Maier, No kid. J’avais déjà grandement apprécié son réjouissant essai, ou plutôt témoignage, Bonjour paresse, où elle décrit son emploi absurde (elle s’est fait virer suite au scandale provoqué). Je me reconnais encore dans ce nouvel extrait, sur l’importance de la lecture et le lien avec le travail :

« (…) Cette phrase qui nous a été tant rabâchée, et qui n’est plus vraie dans un monde où un plombier gagne davantage qu’un médecin généraliste moyen ou qu’un avocat : « Si tu as de bonnes notes à l’école, tu auras un bon métier plus tard ».
En fait, la lecture est la meilleure ennemie de la réussite. Le malentendu est total : les enfants qui aiment vraiment lire deviennent des barjots, j’en suis la parfaite illustration. Quand j’étais enfant, rien d’autre ne m’intéressait, ni l’école, ni la musique, ni les promenades, ni les vacances. Résultat : je suis asociale et incapable de « travailler en équipe ».

La vraie passion pour la lecture rend-elle inapte au service des biens ?  Allez, j’exagère un peu, souvent les enfants qui aiment vraiment lire deviennent juste des supplétifs de l’intelligence, des intermittents de la culture, des grouillots d’édition, des bibliothécaires ou des pigistes mal payés et mal considérés.

De toute manière, ce sont des gens surinstruits par rapport à tous les boulots disponibles sur le marché. Pour ces éternels aigris, toute réunion d’entreprise est une torture, « boucler un projet » une corvée assommante, un entretien d’évaluation avec un manager le choc des deux mondes.
Ces déclassés sont nombreux, mais voués à l’extinction, car les jeunes lisent de moins en moins, surtout ceux issus de formations « prestigieuses », grandes écoles ou autres. Allons, l’élite de la nation n’a que faire des livres et de la culture, vade, retro, satana. »

Corinne Maier, No kid, p.130-131, ed. Michalon, 2007.

Je ne me reconnais pas totalement non plus dans cette description. Enfant, je lisais partout et tout le temps, même à table, et je passais les récrés au CDI. Pourtant j’adorais la musique (Maccaaaaa ! J-27 avant le concert) les vacances (mais je lisais au bord de la mer) et aujourd’hui j’adore me promener. Je ne suis pas encore complètement barjot.
C’est pas tout à fait moi quoi…

Et vous, vous reconnaissez-vous dans cette description ? Pour vous, la lecture est-elle importante ? Vous sentez-vous adapté et épanoui au travail ? (Catherine, tu es hors-jeu car tu exerces le métier des rêves d’enfant).

16/06/2011

Les sous-doués repassent le bac

sousdoués bac.jpgCe matin le bac commençait avec la philosophie. C’était la première épreuve, donc la plus stressante car les lycéens appréhendent, et la plus importante pour les littéraires, avec un coefficient 7.

Inutile de dire qu’à l’époque, comme j’étais en terminale L et que j’ai toujours eu tendance à stresser et imaginer le pire, je me suis lamentablement vautrée. La note catastrophique au fort coefficient a plombé tous les autres résultats et j’ai dû redoubler. Je reste persuadée qu’en commençant les épreuves par les maths par exemple (coefficient ridicule pour les littéraires avec moins d’une heure de cours par semaine) j’aurais été plus à l’aise et aurais beaucoup mieux réussi mon épreuve cruciale de philo.

Je n’aurais peut-être pas raté mon bac, donc j’aurais pu rentrer en fac un an plus tôt. Je n’aurais pas eu la même bande de potes (on a tous perdus contact, quelle déception) j’aurais peut-être rencontré des gens plus sympas avec lesquels je serais restée amie, j’aurai peut-être un boulot cool, j’habiterais toujours Lyon. Avec des si on mettrait Paris à la poubelle en bouteille.

Bref, si j’ai raté mon bac, si j’ai rencontré des gens décevants à la fac et si je suis sans boulot et sans allocations à Paris pour payer un loyer exorbitant, c’est uniquement à cause du bac qui commençait par l’épreuve de philo bien entendu. Pas du tout parce que Les sous-doués passent le bac était mon modèle et que j’ai essayé de réussir mes examens sans rien faire (voir bande annonce du film en lien). Mauvaise foi est mon deuxième prénom.

Alors, les sujets du bac philo de ce matin :

Série scientifique :
"Peut-on avoir raison contre les faits ?"
"La culture dénature-t-elle l'homme ?"

Série économie :
La liberté est-elle menacée par l'égalité ?"
"L'art est-il moins nécessaire que la science ?"

Série technologique :
La maîtrise de soi dépend-elle de la connaissance de soi ?"
"Ressentir l'injustice m'apprend-il ce qui est juste ?"

Série littéraire :
"Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?"
"L'homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ?"

J’aurais disserté sur ce dernier sujet.

Et vous, qu’auriez-vous choisi et qu’auriez-vous écrit ? Quels sont vos souvenirs du bac ?


18/05/2011

Les gérard de la politique : le festival de Kahn

gérard politique.jpgEn ce qui concerne le festival de Strauss Kahn, je vous livre le palmarès et la palme, ou plutôt le parpaing... Mardi 10 mai, pour les 30 ans de l’élection de Mitterrand, s’est déroulée la première cérémonie des Gérard de la politique. (J’avais déjà donné les gérard du cinéma) Les animateurs ont attribué un parpaing à DSK, dans une catégorie on ne peut plus explicite et prémonitoire… A voir ici, le palmarès complet des Gérard de la politique.

Quelques exemples papillotiens, « d’estomac sur pattes » : (vainqueurs en gras) :

Gérard du député qui se mange :
André Flajolet
Gilles Cocquempot
Christophe Bouillon
Philippe Goujon
Jean-Paul Lecoq
Roland Muzeau
Jean-Marc Nesme

Gérard de l'idée de programme griffonnée sur un coin de nappe en papier avec cinq pastis, un cassoulet, une bouteille de Côtes du Rhône et deux calvas derrière la cravate, et allez zou !

Exemples « on connaît la chanson »

Gérard du socialiste musical :

Manuel Valls à mille temps
Benoit Hamon a highway to hell
George Frêche, fresh, exciting
Michel Rocarmadour
Annick Lepetit bonhomme en mousse

Gérard du sarkozyste musical :

Michèle Alliot Marie, si tu savais, tout le mal, que l'on me fait
Frédéric Mitterand rand rand, I get arand
Rama Yade, oh oh oh Ramaya
Edouard Balladur, dur d'être un bébé

Avec cette affaire qui passe en boucle à la télé, et avec ma maladie incurable « on connaît la chansonnite », j’ai dans la tête depuis dimanche la chanson de Sœur Sourire

Quiz on connaît la chanson : quels sont les titres cités par les gérard ?