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07/09/2009

Dis-moi comment tu lis

jardin et rivière.jpgJeanne m’a taguée sur la lecture :

1 - Plutôt corné ou marque page ?
Corner une page, quel sacrilège ! Un livre est un objet précieux ! Un jour dans le métro une femme tenait son livre en le pliant en deux, j’ai failli faire une syncope. Quand je transporte mon roman, je le dispose dans une boîte pour qu’il ne se salisse pas dans mon sac. Je ne surligne pas. J’écris mes notes et citations sur un carnet spécial renouvelé toutes les années en septembre.

2 - As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Oui bien sûr, pour mon anniversaire et à Noël, c'est-à-dire le même jour. Cette année on m’a offert le tome 3 des nouvelles de Richard Matheson et Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés.

3 – Lis-tu dans ton bain ?
Je prends un bain une fois par an, comme Hägar Dünor le vicking. Le personnage de B.D n’est pas mon modèle, c’est juste que je n’ai jamais eu de baignoire chez moi. Je prends un bain dans les maisons de vacances. Comme c’est rare, je savoure sans livre !

4 – As-tu déjà pensé à écrire un livre ?
Oui, quand j’avais 8 ans. J’ai déjà raconté comment mon frère m’a coupé dans mon élan.

5 – Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?
J’ai adoré Harry Potter dont j’ai lu les 7 tomes deux fois. Sinon je trouve que la formule est un peu longue : le premier tome du Fléau de Stephen King est génial, mais je trouve qu’ensuite l’histoire s’essouffle et mériterait d’être élaguée. J’ai eu aussi un peu de mal à rester concentrée sur Le seigneur des anneaux, mais il faut dire que j’ai lu le dernier tome en « bossant » au standard pendant un job d’été. Non mais quelle idée ont les gens de téléphoner pendant ma lecture ! On ne peut plus glander tranquillement…

6 – As-tu un livre culte ?
J’en ai eu plusieurs. D’abord L’île au trésor de Stevenson à 10 ans, Le grand Meaulnes d’Alain Fournier, les nouvelles de Maupassant et Les histoires extraordinaires de Poe, Orange mécanique, Les thanatonautes de Werber à 15 ans, Premier amour de Tourgueniev, La conjuration des imbéciles à 19 ans. Ensuite peu de livres m’ont marqué, mais récemment, L'étrangleur de Boston, De sang froid de Truman Capote et Le dalhia noir de James Ellroy.

7 – Rencontrer ou non l’auteur du livre ?
Non, ça ne me viendrait pas à l’idée… Je n’aime pas décortiquer les livres que je lis, ils perdent toute magie ensuite. Je me fiche de savoir ce que l’auteur a voulu dire, je me fais ma propre interprétation. C’est pour ça que j’ai toujours détesté les livres étudiés en classe. Quant à voir l’auteur pour l’auteur… ce qui est important, c’est le livre !

8 – Aimes-tu parler de tes lectures ?
J’en parle très peu, pour les raisons citées au-dessus. On pourrait croire que je suis inculte car je n’étale pas vraiment ma « confiture »

9 – Comment choisis-tu tes livres ?
Je ne suis jamais au courant des dernières sorties de bouquins. Presque tous les livres récents que j’ai lus m’ont déplu. Je choisis mes livres par citations. Par exemple, la préface du livre de Matheson le comparait à Ray Bradbury, ça m’a donné l’idée de relire cet auteur. Et dans le livre de Bradbury, la nouvelle « le partage » évoque les romans que se dispute un couple pendant un divorce : toute une nouvelle liste de livres que je vais emprunter!

10 – Aimes-tu relire ?
Non, j’ai peur d’être déçue. C’est ce qui m’est arrivé pour Le meilleur des mondes et Le K.

11 – Une lecture inavouable ?
J’ai lu le Da Vinci code. J’ai trouvé que le début était prenant et que j’apprenais des choses. Mais les systématiques coupures en fin de chapitre pour ménager le suspense, les personnages creux et les deux cents dernières pages m’ont gavée !

12 – Des endroits préférés pour lire ?
Le soir dans mon lit avant de m’endormir, l’été à la campagne sur une chaise longue dans le jardin.

13 – Un livre idéal serait pour toi ?
Sans descriptions. Zola et Hugo, j’aimais bien, mais les descriptions d’une boutique sur trois pages, pitié… En classe de seconde la prof de français nous a fait étudier un coucher de soleil. Si je détestais l’analyse d’un livre entier, j’adorais décortiquer des extraits de livres non lus, le français et l’explication de texte était ma matière préférée. Mais ce jour-là, avec cette description inintéressante qu’il fallait relire douze fois pour trouver le champ lexical…c’était l’horreur. Devant mes réticences, la prof a dit qu’un vrai lecteur appréciait les descriptions et qu’un bon écrivain devait savoir en faire. J’ai cru que j’étais une beauf, cette prof m’a traumatisée !

14- Lire et manger ?
Plus maintenant, mais jusqu'à 18 ans, je le faisais souvent. Je rattrapais le temps que j’avais perdu à l’école à apprendre des trucs inutiles. Je lisais aussi à la cantine et au CDI pendant les récrés. A part le français et l’histoire qui m’intéressaient, je me suis ennuyée à mourir pendant tout le collège et le lycée.

15 – Lecture en silence, en musique, peu importe ?
Je préfère dans le calme forcément, mais quand je lis dans le métro c’est difficile. Dans le jardin, le chant du merle et l’écoulement de la rivière me perturbent aussi, mais ces bruits sont quand même plus agréables !

16 – Le Livre te tombe des mains, tu vas quand même jusqu’au bout ?
Je me force, mais j’ai quand même abandonné deux livres : le seul Marc Lévy que j’ai lu et un livre dont je ne préfère pas citer l’auteur car c’est « un copain d’un copain »

17 - L’auteur que tu regrettes de ne pas avoir lu ?
Aucun, quand je trouve le nom d’un auteur intéressant que je n’ai pas encore lu, je le retiens pour le lire plus tard.

18 – Ton livre de chevet tout de suite ?
J’ai déjà cité mes livres préférés. En ce moment je lis avant de m’endormir des nouvelles de J.G Ballard.


Je tague en retour Trillian, car c’est elle qui m’a proposé mon premier tag. Je tague aussi Flashmarion et Gabrielle. N’hésitez pas à  faire ce tag vous aussi ou à m'en soumettre d’autres, j’adore ça !

Photo : la rivière du jardin. Car comme dit Voltaire, il faut cultiver son jardin !

 

12/08/2009

Enfin une vraie critique de cinéma

horus.jpgJ’ai expliqué ici que je n’osais pas écrire une critique de cinéma.
Ca y est, j’ai enfin compris comment faire. On m’a enseigné la critique parfaite : concise, simple, efficace. Le professeur a illustré sa leçon dans le feu de l’action, en pleine séance de cinéma.
Le film était Horus, prince du soleil de Isao Takahata. En fait, la leçon ne m’était pas dédiée, mais j’ai pu en profiter car le prof parlait très fort.

Aujourd’hui, solennellement, je vous transmets à mon tour ce savoir précieux. Veuillez méditer ces paroles philosophiques :
« Lui, on dirait qu’il est gentil, mais en fait il est un peu méchant. Et elle, on dirait qu’elle est zentille, mais en fait elle est un peu méssante. »

Voilà, le prof a déjà tout compris aux films. A quatre ans. Bravo.
Enfin, il a tout compris aux films…je parle de ceux avec des vrais personnages crédibles dedans, pas des types caricaturaux et manichéens tout blanc ou tout noir.

Finalement, peu de films s’appliquent au modèle. La leçon n’est peut-être pas si universelle…

01/08/2009

Des chefs-d'oeuvre perdus pour la nation

carrière gâchée.jpgUn pote m’a encore demandé pourquoi je n’écrivais pas de scénarii comme eux tous. Je m’apprêtais à répondre, mais on m’a interrompu : « raaah, on la connaît par cœur ton excuse bateau ! »
Comme je suis bâillonnée, je profite de mon seul espace de liberté pour radoter mon excuse bidon. Ca intéressera peut-être enfin quelqu’un, peuh.

Dès que j’ai su lire et écrire, j’ai inventé des scénarios. Enfin, des story-boards, mais comme je ne savais pas comment ça se nommait, j’appelais ça « mes B.D de films ». Je dessinais des affiches de ciné, avec des annotations : « Le film aux 7 césars, 8 oscars, palme d’or à Cannes 1989 » « Magnifique ! La meilleure comédie de  l’année (Télé 7 jours) » Oui, à cet âge là, la référence ciné est le magazine télé familial. Je n'ai pas bien évoluée, je ne lis toujours pas Les Cahiers du Cinéma.

Un jour, à 7-8 ans, alors que j’étais plongée dans l’écriture d’un de mes chefs-d’œuvre, j’entends mon frère rire. Il avait tout lu caché derrière moi et se moquait de mes écrits en citant des passages. La honte de ma vie. A partir de ce moment, j’ai continué à écrire, mais j’ai systématiquement déchiré ou brûlé mes textes après réalisation. Même mes rédactions pour le collège. Ma seule lectrice et fan, ma meilleure amie de l’époque, a même pleuré quand je lui ai avoué avoir tout jeté…Vers 17 ans, j’ai fini par arrêter. D’écrire, hein, pas de jeter.

Alors voilà, c’est ma grande excuse pour expliquer pourquoi je n’écris pas de fictions. Ca laisse planer le doute : Mais oui ! Si on m’avait laissé m’exprimer, j’aurai pu devenir le nouveau Maupassant ou le nouveau Verhoeven, on n’en doute pas…
Mon histoire est quand même plus intéressante que : « ben…j’ai peut-être des idées de scénar…mais elles tiennent environ 3 minutes 30 de film…ça ferait des courts-métrages très courts quoi…Quoique, mises bout à bout, ça ferait un film d’une durée normale ! Il serait sans queue ni tête, mais j’expliquerai que, si personne ne le comprend, c’est « parce qu’il est en avance sur son temps » comme disent les péteux.

Boris Cyrulnik analyse bien les gens comme moi : « leurs petits métiers traduisent leur peur de l’engagement, qui mène à l’évitement de la profession qui plaît, car ils pensent que souffrir d’un espoir déçu est plus douloureux qu’accepter une absence de rêve ».

Sinon, j’ai aussi l’excuse n°5 : « j’ai eu une super idée cette nuit pendant une insomnie/un rêve, je t’assure c’était génial, mais je m’en souvenais plus au réveil »,
l’excuse n°7 : « j’ai la main atrophiée à cause de mon doigt coupé, je peux plus écrire. Quoi, c’est la main gauche et je suis droitière, et alors ? »,
l’excuse n°11 : « le chat a fait ses griffes sur mon cahier, l’écriture est illisible »,
l’excuse n°15, dite « à la Baffie » : « je peux pas, j’ai piscine. »
Bon, vous saurez très bien compléter la liste des excuses foireuses tout seul.

 

03/07/2009

Zombies au centre commercial

centre commercial zombie.jpgCe matin, énervée, je me résigne à mettre les pieds au centre commercial. Mon vilain appareil photo a fricoté avec du sable, qui lui a refilé une maladie mortelle. Il faut que je le remplace pour immortaliser les chamois la semaine prochaine à la montagne. Les bestioles m’attendent sagement en prenant la pose.

J’ai expliqué que j’exècre le bruit, la foule, la musique pourrie, l’éclairage brutal des centres commerciaux. Or ce matin, le centre est ouvert, mais il est plongé dans le noir et tous les magasins sont fermés. Panne d’électricité. On erre dans les immenses couloirs en y voyant pas à deux mètres. Le silence est total. On aperçoit trois lueurs inquiétantes au bout d’une allée : les lampes de poche du personnel de sécurité. Puis je remarque que des gens sont avachis sur les bars, sans bouger ni parler, désespérés d’attendre. Glauque, l'ambiance ?

Moi au contraire, je suis toute contente : « T’as vu ? On se croirait dans Dawn of the dead de Roméro ! Même décor que le film ! Même atmosphère ! Les gens ressemblent à des zombies ! Enregistre avec ton téléphone, on va faire un remake! Trop cool!»

Le shopping devrait toujours être comme ça.