21/05/2017
Votons pour les Gérard de la télé 2017
Arrêtez tout ! Ils reviennent ! L’émission la plus drôle de la télé sera diffusée sur Paris Première le lundi 5 juin ! En attendant, amusons-nous à voter pour les pires. Un seul regret : qu’ils aient supprimé les Gérard du cinéma depuis 2012. Mais pourquoi ? Surtout que le nom Gérard a été choisi pour sa ressemblance avec celui des César et sa prédominance dans le cinéma français : Gérard Depardieu, Gérard Oury, Lanvin, Jugnot… On rigolait tellement avec les Gérard du cinéma (voir exemples ici et là). Puis mémé connaît beaucoup mieux le ciné que la télé : je n’ai jamais entendu parler de la plupart des émissions et animateurs cités ici. Ce qui ne m’empêche pas de me marrer en lisant les intitulés :
Gérard de l'animateur à l'emploi tellement fictif qu'on pourrait l'appeler Pénélope :
- Karine Ferri dans The Voice
- Sidonie Bonnec dans Tout le monde a son mot à dire
- Pierre Lescure dans C à vous
- Vanessa Burggraf dans On n'est pas couché
- Mouloud Achour pour l'ensemble de sa carrière
Je vote pour l’insupportable Mouloud Achour, bien justement épinglé chaque année aux Gérard : gagnant du Gérard de l'animateur en solde et du Gérard du quota. Évidemment, il réussit le tour de force d’être le gros, le moche, le mec de banlieue, l’arabe et le crétin de service. Il a été aussi nommé Gérard de la touffe en 2012 (c'est Sébastien Follin qui l'a remporté) et du Chevalier de la Légion Donneur de Leçon (Pulvar et Polony ont été ex aequo).
Gérard de l'émission dont le titre donne l'impression que c'est un migrant qui la présente :
- Bienvenue à l'hôtel
- Bienvenue au Camping
- Fourchette et sac à dos
- A l'état sauvage
- SOS ma famille a besoin d'aide
Ne regardant pas ces émissions, je vote pour le pire titre et le plus évocateur : le dernier.
Gérard de l'animateur qui devrait changer d'émission pour être plus raccord avec son nom de famille :
- Jean-Baptiste Boursier, qui serait mieux à la présentation de Capital
- Patrick Sauce, qui serait mieux à la présentation de Top Chef
- François-Xavier Ménage, qui serait mieux à la présentation de C'est du propre
- Laurence Ferrari, qui serait mieux à la présentation de Turbo
- Bertrand Renard, qui serait mieux à la présentation de 30 millions d'amis
- Vincent Cerutti, qui serait mieux à la présentation de La mode la mode la mode.
Après vérification, les trois premiers sont présentateurs de journaux d’actualité sur BFM. Laurence Ferrari anime une émission politique, Bertrand Renard fait partie des Chiffres et des lettres, Vincent Cerutti a présenté Danse avec les stars et l’émission pour enfants Safari go! Rien à voir avec la choucroute effectivement. Je vote pour Ferrari, je la verrai bien nettoyer les voitures en T-Shirt mouillé pour faire de l’audimat.
Gérard de la fiction française dont le titre te fait croire que ça va être un peu érotique jusqu'à ce que tu découvres le casting :
- La stagiaire... avec Michèle Bernier
- Baisers cachés... avec Patrick Timsit
- La bonne dame de Nancy... avec Véronique Genest
- Le secret d'Elise... avec Sophie Mounicot
- La loi de Gloria... avec Victoria Abril
Oui je sais, c’est pas bien de se moquer du physique. Pourtant j’ai tendance à embellir les personnes que j’apprécie en occultant leurs défauts, et inversement, à trouver moche quelqu’un que j’estime bête, méchant et vulgaire. D’anciennes connaissances peuvent donc subitement passer de la taille mannequin à bibendum, de la douce beauté d’un ange à l’aigreur d’une sorcière furonculeuse.
Je n’ai regardé aucune de ses fictions, mais je vote pour le titre le plus ridicule : j’hésite donc entre Baisers cachés (qui m’évoque la stupidité de la série Premiers baisers) et La bonne dame de Nancy (qui me fait plutôt penser à la mémé des confitures bonne maman qu’à un téléfilm érotique, je ne dois pas avoir l’esprit assez mal tourné)
- Michelle Bernier, je l’appréciais en tant que fille du professeur Choron et épouse de Bruno Gaccio, l’auteur des Guignols (quand ils étaient impertinents, avant Bolloré). Puis je l’ai vue à l’œuvre dans des comédies poussives où elle gueule comme une poissonnière de Ménilmontant, et j’ai soudain remarqué que oui, elle est grosse en fait.
- Véronique Genest est aussi moche que son rôle de Julie Lescaut qui a fini de décérébrer des millions de téléspectateurs de TF1. Sa meilleure interprétation est peut-être celle de jambon, euh pardon, de vendeuse de jambon enrichi aux colorants et additifs alimentaires cancérigènes, dans la pub pour Matranche de cake.
- Patrick Timsit, j’avais bien aimé l’un de ses premiers spectacles où justement il se moque de son physique « moi mon type de femme, c’est pas compliqué : c’est celles qui veulent ».
- Sophie Mounicot reste pour moi l’infirmière en chef autoritaire et coincée de H, donc réfrigérante.
- Victoria Abril jouait des rôles sexys pour Almodovar. Alain Chabat et Balasko se battaient pour ses faveurs dans Gazon maudit. Elle est donc censée être belle, mais je l’ai toujours trouvé plutôt cruche et hystérique comme ses rôles, donc pas désirable.
Je vote pour ou plutôt contre les baisers cachés de Timsit.
Gérard de l'animatrice cuisine tellement maigre qu'elle a l'air de vomir toutes ses recettes :
- Julie Andrieu dans Les carnets de Julie
- Toutes les animatrices de Très très bon
- Virginie Guilhaume dans Qui sera le prochain grand Pâtissier ?
- Mercotte dans Le meilleur pâtissier.
Je vote pour le sac d’os Julie Andrieu qui a l'air de sortir de Koh-Lanta. Comme dirait ma mère (qui faisait pourtant 60 cm de tour de taille à 45 ans après ses grossesses –mensurations que l’estomac sur pattes que je suis à dû dépasser dès l’âge de 6 ans et demi -) « mieux vaut faire envie que pitié » une fille bien en chair donne l’image d’une bonne vivante qui aime les joies de la bonne chère, entre autres. Alors qu’une maigrichonne fait triste et sèche, on a envie de lui lancer un bout de chocolat : « tiens, ça te redonnera le sourire »
Gérard de l'émission qui ne s'est pas trop foulée au niveau de son titre :
- C'est à midi et y a du sport : Midi Sport
- C'est Jean-Jacques Bourdin et il est en direct : Bourdin direct
- Y a des chiffres, y a des lettres : Des chiffres et des lettres
- C'est une émission politique : L'émission politique
- C'est Canteloup : C'est Canteloup
Je vote pour Canteloup, car ils auraient pu faire l’effort d’inscrire un gag dans le titre pour une émission humoristique.
Suite demain
17:22 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les gérard de la télé | | Facebook
16/05/2017
Bilan des concerts, suite
J'ai été voir Metric en connaissant une seule chanson, Dead disco, que j'avais entendu dans le film d'Olivier Assayas Clean en 2004. Je ne me souviens absolument pas du long métrage, mais parfaitement de la scène où Metric joue la mélodie. Ils ne l'ont pourtant pas proposé au concert (un type qui a bon goût a hurlé à la fin du rappel : « dead disco!!! » ) Mais j'ai pu découvrir leur chanson Help me I'm alive. Avec la batterie qui résonne dans la cage thoracique, les projecteurs qui clignotent, se lèvent et nous éblouissent, la tension qui monte, la chanson m'a donné des frissons : exactement ce qu'on recherche en concert ! La mise en scène faisait parfaitement ressentir les paroles de la chanson : « can you ear my heart beating like an hammer ? » En version album, comme souvent, Help me I'm alive est moins prenante (à écouter en lien). Mes amis qui me rétorquent « pourquoi aller à un concert quand on peut écouter les chansons gratuitement sur you tube ? » n'ont justement jamais (oui, j'en connais!) ou trop peu été à des concerts pour pouvoir juger : tout l'intérêt du show est l'ambiance créée par le public, les artistes, l'éclairage et la mise en scène. Puis avec Metric, j'ai pu admirer le costume de la chanteuse avec des plumes de paon accrochées à son dos...
Un bon exemple est le concert d'Axelle Red que j'ai vu l'été dernier à Mâcon, pour le festival l'été frappé. Je ne suis pas fan de l'artiste, c'est sûr que ce n'est pas avec elle qu'on allait secouer ses cheveux en faisant des pogos, mais le concert était gratuit et je suis curieuse comme un chat. Je me rappelais surtout que mon frère me bassinait avec le premier grand tube de la chanteuse, Sensualité, en 1993. Il enclenchait une cassette pour l'enregistrer dès qu'elle passait à la radio (toutes les 20 minutes) et comme il ratait à chaque fois le début de la chanson ou la fin coupée par les jingles, il réitérait sans cesse. Il abandonnait soudain ses révisions, son stabilo, ses feuilles de cours, se levait précipitamment comme si il y avait eu une alerte à la bombe (oui, Axelle Red la bonnasse) et se précipitait pour enclencher le bouton rouge de l'enregistrement sur le poste de radio. Il était subjugué par la voix et les intonations sexy de la bombe rouge, mais moi à mon jeune âge, et en plus étant une fille, je ne voyais pas ce qu'il pouvait bien lui trouver. Je ne comprenais déjà pas vraiment les paroles de la chanson : qu'est-ce que que ça pouvait bien vouloir dire, « sensualité ? » J'aime tes yeux, d'accord, mais ton odeur ? Quand il mange et sens le chocolat et qu'elle veut lui en piquer ? Et pourquoi elle aime ses gestes en douceur, lentement dirigés, vers où ? Moi si je suis trop lente en ping-pong, je perds, c'est trop débile des gestes lents. Non vraiment, je ne comprenais rien à cette chanson.
C'est donc assez sceptique que je me rend au concert, prévoyant de m’ennuyer, mais je m'aperçois que je connais une dizaine de chansons, et encore mieux (ou pire): que je peux réciter les paroles par cœur, sans les apprécier vraiment, et pour beaucoup, pas du tout. Ah, le matraquage radio… Faites le test, vous connaissez sans doute certains refrains : Sensualité, Ma prière, Je t'attends, Rester femme, parce que c'est toi… Axelle Red joue cependant une chanson qui m'est inconnue, Rouge ardent. Je la trouve belle, prenante, avec le volume et les lumières qui augmentent, la batterie qui s'accélère… Rentrée chez moi, je tape le titre sur internet, et stupeur : je ne retrouve pas la solennité et le dynamisme de la version concert, la chanson me parait bien mollassonne. D’où l’intérêt de se rendre à des concerts : les versions live sont presque toujours supérieures aux disques.
Une exception, mon frère qui a fait tous les concerts possibles imaginables m'avait pourtant prévenue : Roger Hodgson, leader de Supertramp...
Suite demain, avec le concert de Supertramp
17:21 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, chanson française | | Facebook
09/05/2017
Bilan des concerts : Louise Attaque, Arctic Monkeys...
Comme pour Idan Raichel, souvent de très bonnes surprises se révèlent en concert. Je vous parlerai bientôt (en 2018) de mon meilleur concert de l'année justement. Pour l'instant, mémé et son éternel train de retard fait le bilan des concerts de 2016 :
Le meilleur de l'année dernière, c'était Of monsters and men, où je ne connaissais que leur tube Little talk. L'ambiance au Trianon était survoltée, la chanteuse déchaînée a sauté dans la fosse pour danser avec nous. Et pour la première fois de ma vie, je connaissais aussi la première partie, Highasakite, car j'avais vu la diffusion de leur concert sur Arte. J'adore leurs chansons Iran et Leaving no traces, j'en ai parlé ici.
Parfois, je préfère même la première partie au chanteur que je vais voir. J'ai découvert Christine and the queens, inconnue à l'époque, en première partie de Gaëtan Roussel, le leader de Louise attaque, l'auteur de Help myself. J'ai trouvé que Christine avait beaucoup plus de punch et de talent scénographique que la vedette principale. Je ne me suis pas trompée vu les multiples récompenses qu'elle a enchaîné les années suivantes. (je l'aimais bien avant qu'elle massacre selon moi Les paradis perdus de Christophe et qu'elle envahisse les ondes.)
Malgré les demandes du public, Gaëtan Roussel n'a joué aucune chanson de son groupe originel. J'ai donc dû me rendre au concert de Louise Attaque ensuite pour pouvoir entendre Je t'emmène au vent. Chanson que j'attendais en rappel, comme le font les artistes avec leurs tubes : le meilleur en dernier, la cerise sur le gâteau. Mais au bout de 45 minutes, le groupe enchaîne ses chansons les plus célèbres : Je t'emmène au vent, Léa, Ton invitation, Tu dis rien... Quoi, déjà, le concert est fini ? Comment faire mieux ensuite que cette avalanche de tubes ? Un apéro gratuit, une distribution de billets ? Non : rien justement : des chansons méconnues que les musiciens auraient dû jouer en premier. Le concert aurait pu se terminer 45 minutes plus tôt, sauf si Louise Attaque avait choisi l'idée logique de mettre les meilleures chansons en dernier…
Les musiciens les jouent de mauvais cœur « on est obligé, c'est pour vous faire plaisir » Ils expédient leurs tubes à toute vitesse, au lieu de les faire traîner et faire chanter le public, qui hurle pourtant toutes les paroles. Un moment solennel qui est gâché par l'attitude du groupe. Je ne trouve pas ça respectueux. Le public est venu en majorité pour entendre et chanter tous en chœur les chansons les plus célèbres, il a payé pour ça, pourquoi ne pas lui faire plaisir ? McCartney, lui, propose ses tubes incontournables à chaque fois, pour les rappels, longuement, en faisant chanter le public : « les femmes, puis juste les hommes, et les deux ensemble ! Na na na nana Hey Jude ! » alors que ça doit le soûler de jouer Yesterday, Let it be et Live and let die depuis 40 ans.
La plupart du temps, me rendre à un concert me permet de mieux découvrir un groupe, comme Arctic Monkeys, dont je connaissais uniquement Do I wanna know ? qu'ils ont joué en tout premier. J'avais peur de m'ennuyer ensuite, mais j'ai pu entendre Are u mine ? Puis le leader savait mettre l'ambiance, en tortillant ses hanches sensuellement.
J'étais aussi amusée par le look de certains spectateurs : un type s'est tenu debout accoudé au balcon tout le long du concert, devant les deux rangées assises, donc on ne pouvait pas le louper. Comme si il voulait qu'on le regarde, être une star lui aussi « je vais me mettre pile en face du chanteur, je vais boucher la vue des spectateurs, comme ça ils me regarderont moi et pas lui : avec un peu de chance, ils vont nous confondre. » En effet, l'indélicat était habillé comme le leader du groupe : jean slim noir et surtout, les cheveux coiffés en banane. Il tenait une posture nonchalante, le visage impassible, comme Alex Turner. Il se pensait certainement sexy, désinvolte, stylé et classe, je l'ai surtout trouvé risible : il se voulait décontracté mais il avait plutôt l'air mal à l'aise, guindé, dans un rôle et un costume qui n'était pas le sien : « c'est bon, tout le monde m'a vu ? Ils m'ont pris en photo ? Je peux retourner m'asseoir ? J'ai mal au dos à force de tenir la pose déhanché ». Quel manque de personnalité de copier ainsi son idole !
Suite des concerts demain
16:48 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, louise attaque, concerts | | Facebook
04/05/2017
Un invité surprise très étonnant au concert d'Idan Raichel...
(suite du précédent billet). Idan Raichel entame sa première chanson, qui m'est inconnue, surtout avec le bruit de la mer qui vient s'engouffrer dans mes oreilles… Puis je ne comprends rien à ce qu'il chante, car il ne parle pas français comme tout le monde, ni ne chante en anglais, mais en hébreu. Ce qui ne m'empêche pas d'apprécier les mélodies, même si je ne comprends pas un traître mot de ce qu'il dit. J'aime bien Ramstein par exemple, mais dans leurs chansons, je ne saisis que les paroles en anglais : « we're all living in america, coca cola wonderbra » Comme tous les glandeurs de mon collège, j'ai choisi espagnol en LV2 : l'allemand était pour les intellos lèche-bottes et coincés qui voulaient vraiment travailler, avec une prof digne d'une kapo qui leur donnait des devoirs, tandis que je dormais (pour de vrai, certains peuvent témoigner) tranquillement au fond de la salle d'espagnol.
Nos voisins de concert, eux, ont l'air de comprendre ce qu'Idan Raichel raconte, car ils chantent avec lui. Pendant l'entracte, j'entends ma voisine demander : « Salomon, je te prends un verre ? » et je ne peux m’empêcher de blaguer : « comment ? Salomon est Juif ?! » Je pense qu'on était les seuls à ne pas l'être dans la salle. Pourtant je me rends bien au concert de Ramstein sans être Allemande ou de Tri Yann sans être Bretonne.
Si j'apprécie les chansons d'Idan Raichel sans en saisir les paroles, comme Mimaamakim, ma préférée reste la seule que je comprends, chantée en français : Mon amour. Sauf que l'artiste ne parlant pas ma langue, elle est interprétée par un Malien, et qu'à ce concert, Raichel est seul sur scène, avec un piano. Un spectacle sobre alors que je m'attendais à un orchestre, des violons, des guitares… Non seulement j'avais mal lu son nom, mais je n'avais pas non plus vérifié l'intitulé du show : « piano songs, solo concert ».
Pourtant, le solo ne demeure pas. Entre deux chansons, le musicien nous raconte sa vie avec son anglais de collégien, et j'ai parfois du mal à le suivre puisque je parle anglais comme une vache espagnole. Il s'embourbe dans une longue explication que je traduis comme je peux :
« il y a quelques mois, quelqu'un m'a contacté par mail et m'a dit qu'il aimait beaucoup ce que je faisais, qu'il était musicien aussi… Je ne le connaissais pas. Aujourd'hui en arrivant à Paris, je l'ai rencontré pour la première fois cet après-midi, et ce soir il vient jouer avec moi...
Je soupire : - Super… il nous a ramené le chanteur inconnu du métro…
Il poursuit : - Je ne sais pas si vous le connaissez...
- Si c'est le joueur d'accordéon de la ligne 1, oui mais non merci !
- Voici mesdames et messieurs, monsieur Pascal Obispo !
Euh ??!
Épatée, je me retourne vers mon ami, qui reste imperturbable : « Boh, pour son dernier concert, il nous a fait le même coup avec Patrick Bruel... »
Hein ?! Il connaît pas un certain Paul McCartney aussi ? Moi je veux bien voir Paulo jouer dans une salle minuscule à 2 mètres de moi !
Obispo débarque donc sur la petite scène. Les spectateurs hurlent de joie. Idan Raichel est étonné et a l'air de penser : « Il ne m'a pas menti, il est vraiment célèbre en fait, il n'y a que moi qui ne le connaît pas ». Je suis sûre qu'Obispo va enfin chanter la chanson en français que j'attends. Mais non, il nous explique qu'il souhaite interpréter l'une des compositions de son hôte en hébreu, sauf qu'il ne connaît absolument pas la langue. Ça promet. Il sort une feuille avec le texte écrit en phonétique et chante, très appliqué, maladroitement, en butant sur quelques syllabes. Touchant. L'Israélien le regarde en souriant, avec bienveillance.
A la fin de la mélodie, Obispo s'apprête à partir, mais la foule l'encense tellement qu'Idan Raichel le retient. Ils s'entretiennent une minute et Obispo revient :
« Finalement mon nouvel ami me propose de chanter l'une de mes chansons. Vous préférez laquelle ? Lucie ou celle des Dix commandements, L'envie d'aimer ? »
Personnellement je préfère de loin la mélancolique Lucie qui me rappelle Polnareff. Les 10 commandements, j'avais été invitée à voir le spectacle et je l'avais trouvé un peu kitsch (pour être polie). Mais la foule choisit la seconde option. Enfin, c'est plutôt Obispo qui choisit pour nous. Il nous demande de chanter avec lui et tous les spectateurs hurlent comme des loups :
« Ce sera nooouuus dèèès demaiiiiiiiiiiin, ce sera nouuuus le chemiiiiiiiin »
Jusque-là, on s'était tous tenus très tranquilles, petit concert pépère autour d'un piano, et là on a l'impression d'être transformés en groupies midinettes de 12 ans et demi. Même moi je hulule « ce sera nouuuus dèèèèès ce soaaaaaar, à nooouuuuuus de le vouloiaaaaaar !!! » (je vous rappelle que je ne suis pas dans mon état normal, je sors du Vendée Globe).
Idan Raichel regarde Obispo avec des yeux exorbités, sa bouche béante d'étonnement manque de toucher le sol « mais qui c'est cet hurluberlu ?! »
Car Obispo lui vole complètement la vedette. Il fait son show. Il rajoute des notes, monte dans les aigus, comme pour signifier : « t'as entendu ? T'es pas cap de faire pareil hein ? Ça te la coupe ? » Idan ne connaît pas la chanson et tente de l'accompagner, mais Obispo change le rythme, rendant sa tâche ardue. Celle du public aussi, qui ne peut pas chanter en même temps que lui puisqu'il ralentit le tempo en plein milieu d'une phrase. Il nous demande de l'accompagner, mais il nous en empêche. C'est comme si il voulait chanter seul, d'ailleurs il est tellement à fond qu'il ferme les yeux : on n'est plus là.
On sent qu'Idan Raichel commence à regretter : « le gars je lui fais une fleur… Il veut me rencontrer, j'accepte, je passe l'après-midi avec lui alors que j'aurais pu me balader tranquillement voir la tour Eiffel ou me reposer dans ma chambre d'hôtel avant le concert, mais en plus il s’incruste à mon spectacle et me pique mes fans ! Ah le boulet ! Je vais te le virer vite fait moi ! »
Ce qu'il fait dès le dernier vagissement terminé (car Obispo prolonge son show pendant des plombes). Le concert se termine quelques chansons plus tard, comme si Idan Raichel pensait : « vous préférez l'autre, eh ben je me casse, na ! »
J'avoue que le meilleur moment de la soirée reste pour moi la visite surprise d'Obispo ! J'ai moins apprécié le malaise par contre, mais ça m'a fait rire (après). Vivement le prochain concert D'Idan Raichel, qu'il invite Polnareff !
19:12 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : concert, musique, idan raichel, obispo | | Facebook