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09/04/2010

Papillote libérée

DeGaulle39-45.jpgA la fin de mon CDD j’ai enchaîné avec un autre boulot, à une heure de chez moi.
Le patron me donne mes horaires : 8h-14h.
Interpellée et très inquiète, je demande : « euh… il y a une pause quand même ?
- Non, la pause est légale à partir de 6 heures de travail en continu. Vous aurez tout de même le droit d’aller aux toilettes…
Extrêmement perturbée par la nouvelle, je n’ai pas pu m’empêcher de révéler la véritable raison de mon désarroi :
- Non, mais... c’est parce qu’il faut que je mange…si je me lève à 6h30 et que je rentre chez moi à 15 h, je vais mourir de faim ! »

J’ai révélé ma véritable identité d’estomac sur pattes en moins de 10 minutes d’entretien. Le directeur était très étonné par ma demande (ce n’est pas un bon vivant, il est maigre comme un clou).
En sortant de l’entretien, je croise une future collègue. Je lui expose immédiatement mes griefs :
Collègue : « Ah oui, c’est très embêtant ! Je me suis fait engueuler parce que j’ai grignoté au bureau ! On m’a dit que j’allais salir les documents ou que je n’allais pas pouvoir répondre au téléphone la bouche pleine ! »

Je n’en ai pas dormi de la nuit. Je me retournais sur le matelas, essayant de trouver des solutions à ce drame. Emmener mon orange habituelle pour la manger discrètement à 10 heures ? L’odeur me trahirait. Emmener du pain ? Trop salissant. Je peux toujours avaler en deux secondes une des papillotes que j’ai toujours dans ma poche, mais j’ai fini mon dernier paquet. (En même temps, c’est un chocolat de noël et on est en avril).

Papillote enchaînée à son bureau, interdite de manger. L’horreur, le cauchemar.
C’était impossible. Dès le deuxième jour, mourrant de faim, j’ai avalé une pomme, une banane et deux morceaux de chocolats emballés dans du papier d’alu. (mis par la marmotte). J’ai pris soin de ne rien salir et de manger très vite (sacrilège!) J’ai fait de la résistance.

« Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains. Non ! Nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies.
Papillote ! Papillote outragée ! Papillote brisée ! Papillote martyrisée ! Mais Papillote rassasiée ! »

Deux références (qui n’ont pas les mêmes valeurs Bordeaux Chesnel) se sont glissées dans ce texte. Saurez-vous les retrouver ?

29/03/2010

Papillote empoisonnée à la mort aux rats

poison.jpgEn arrivant au travail, mes pieds heurtent une petite boîte, placée sous mon bureau. Je me penche et lis ces informations fort accueillantes : "ATTENTION SOURICIDE. Ne pas toucher ou déplacer. En cas d’urgence appeler le centre anti-poison"

Ça va, j’ai compris le message. On veut me tuer ! Avec de la mort-aux-rats, moi, un chat !! Un comble, une insulte !!!
Puis je ne veux pas que Mickey ou Jerry agonisent sur mes pieds ! (Quoique… ils m’ont toujours énervée. Je préfère Picsou et Tom le chat)

Après, les collègues vont encore me reprocher d’empuantir la salle avec mon poisson, alors que ce sera le cadavre putréfié de la souris qui schlinguera.
On a une super ambiance au bureau.

J’ai mis le superbe film La poison en photo, car l’horrible mégère qui donne son nom au titre ressemble à s’y méprendre à une nouvelle collègue. Dans le film de Guitry, la poison verse de la mort aux rats dans le verre de son mari Michel Simon…

02/03/2010

Merci patron (les évadés d'Alcatraz)

evadé alcatraz.jpgCertains collègues ont été libérés de taule ont fini leur CDD.
Dans un soudain élan de gentillesse (pour avoir une excuse pour glander et se goinfrer au boulot) les CDI ont organisé un pot de départ.
Toute la journée, les futurs ex-collègues ont papoté joyeusement et ouvertement : ils s’en foutaient, ils ne remettraient plus les pieds dans cette boîte. Leur désinvolture s’est renforcée avec la petite fête.

Le patron passe pour leur dire au revoir (à mon avis, surtout pour vérifier d’où provient le boucan qu’il entend).
Patron : « Alors, quel bilan faîtes-vous de ces six mois de travail ? Vous nous faîtes un petit discours, l’un après l’autre ? »
Idéal pour plomber l’ambiance. Les CDD se taisent immédiatement, tandis que tout le monde les dévisage, pendu à leurs lèvres. Le premier commence à bégayer. Le patron lui sourit sadiquement pour l’encourager.

Je m’attends aux phrases classiques de circonstance : «C’était une bonne expérience… j’ai appris ci et çà... Je remercie toute l’équipe du film pour ce César… » Mais je suis bien surprise :
CDD n°1 : « ben… C’était quand même intéressant… j’ai quand même appris des trucs… »
Traduction : « Je suis très content de connaître la différence entre les touches A4 et A3 de la photocopieuse et de la machine à café »

charlots.jpgLe patron ne sourit plus du tout.
CDD n°2 : « euh… l’ambiance était plutôt sympa… »
Justement, l’atmosphère vient de se refroidir d’environ 12 degrés. Un ange passe.
Constatant le flop, le chef décide de passer à autre chose :
« Et sinon, qu’est ce que vous allez faire, maintenant que vous avez fini ce travail ? »
Le 3 ème CDD porte le coup de grâce : « je vais chercher un vrai travail »

Le patron manque de s’étrangler d’indignation avec son bretzel (ça ne vous rappelle personne ?)
Moi j’ai du mal à ne pas m’étouffer de rire et à ne pas recracher sur mes collègues l’énorme part de gâteau au chocolat engloutie.

Depuis, j'ai dans la tête la chanson "merci patron, (merci patron!) quel plaisir de travailler pour vous, on est heureux comme des fous ! "
Note pour la fin de mon CDD : prétexter un  RDV urgent le dernier jour pour échapper à cet interrogatoire.

Pour rester dans la chanson française de bon goût, n'oubliez pas que ce soir recommence l'émission préférée des sadiques comme moi : "ah,ah,ah, ahahahahah.... toutoutouloutoutoutoutouloutoutoutoutoulou ahah !" (comment ça, on ne reconnaît pas le générique ?)

17/02/2010

Les chatons, c'est trop mignon

chaton ridicule.jpgHier pendant la pause déjeuner, j’étais enfin encore seule au bureau, à manger devant mon ordi.

En regardant les autres écrans encore allumés, je trouve qu’ils sont bien tristes, tous uniformément bleus.

Une heure après, mes collègues rentrent. Ils rallument leurs écrans d’ordinateur qui s’étaient éteints entre-temps. Ensemble, ils poussent une grande exclamation de surprise:
Fille n°1 : « Hiiii ! C’est trop marrant !
Fille n°2 : - Hiiii c’est trop mignon !
Garçon n°1 : - Aaaaaah mais c’est quoi cette horreur !
Garçon n°2 : - C’est affreux ! Ça vient d’où ? »

chaton-repos.jpgD’un geste, ils se retournent vers moi. Comme d’habitude (après le coup de l’âge du chef) j’ai le nez dans mon livre, l’air de rien.
En fond d’écran des ordinateurs, j’avais installé de magnifiques chatons en gros plans, bien kitsch.

Vous remarquez que les garçons n’ont aucun goût, car les chatons, c’est trop mignon.