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13/07/2016

Merci patron !

mercipatron.jpgQuel plaisir de travailler pour vous, on est heureux comme des fous !
Sauf que l’usine de Kenzo est délocalisée en Pologne, par son PDG, l’homme le plus riche de France : Bernard Arnault (33 milliards d’euros, 13ème fortune mondiale). Comme de nombreuses autres, la famille Klur se retrouve au chômage. Ne pouvant plus payer les factures, leur maison va être saisie. C’est alors qu'un drôle de Charlot, François Ruffin, fondateur du journal Fakir, intervient et met en place un stratagème dingue pour les sauver... Voir la bande annonce en lien.

merci patron, cinéma françaisCe film est un documentaire, tout est vrai. Mais les rebondissements innombrables en font un vrai suspense. Et une vraie comédie : cette communauté rappelle l’excellent Vous ne l’emporterez pas avec vous (l’argent) de Frank Capra.
François Ruffin se filme comme Michael Moore, mais est bien plus drôle. Il fait son faux candide avec son T-shirt « I love Bernard » et provoque une bonne sœur communiste en colère contre les délocalisations. Il s’incruste à l’assemblée générale des actionnaires de LVMH où il met un joyeux bazar…

merci patron, cinéma françaisContrairement à de nombreux documentaires déprimants qui se bornent à faire intervenir des spécialistes et à nous expliquer que le monde va mal et qu’on ne peut rien y faire, Ruffin montre que l’on peut changer les choses, ensemble et dans la bonne humeur. On ressort du cinéma ragaillardi et plein d’espoir. Jubilatoire. Le film est sorti fin février mais bénéficie d’un tel bouche à oreille (les spectateurs ont applaudi à la fin de la séance) que Merci patron est toujours programmé, et qu’il a cumulé plus de 300 000 entrées, ce qui est considérable pour un documentaire. Pour moi, le meilleur film de l'année, à voir absolument !

08/03/2012

Merci patron, quel plaisir de travailler pour vous

Merci patron.PNGOn est heureux comme des fous!

Dans mon boulot inintéressant, je dois enregistrer à la chaîne des données, et le nom des gens auxquels elles sont rattachées.
Dans l’open space (m’a tuer), le bruit des ordinateurs est parfois interrompu par quelques soupirs de collègues désespérés, comptant les minutes passer.

Très vite, ma maladie incurable se manifeste.
Atteinte au plus haut degré, je ne m’en rends pas compte immédiatement. Je ne comprends pas d’où proviennent les symptômes, pourquoi ils persistent au fil des heures.
Les signes empirent les jours suivants, toujours sans m’en apercevoir. Cette fois, ils sont visibles pour mes collègues. Ou plutôt audibles.

Mes compagnons de misère commencent à me jeter des regards fugaces et étonnés. Une fille pouffe.
Et je saisis enfin. Me savoir victime de la maladie ne me donne pas envie de la combattre. Je le répète : je suis trop atteinte pour lutter.
Il vaut mieux parler ouvertement de ses problèmes. Alors, comme aux alcooliques anonymes, je fais mon mea culpa. Ma collègue m’explique que ce n’est pas une tare, au contraire.
Me voyant encouragée, je ne cherche plus à cacher ma maladie, je la laisse se développer, au plus grand plaisir de ma collègue compréhensive et bon public.

Tout a commencé par une pensée persistante, obsédante : « oh, fini, fini pour moi ».
Ce boulot me déprime t-il tant ? Ou alors j’espère simplement la fin de la journée ?
Les symptômes se poursuivent par : « Moi j’attendais la récré pour aller au café boire un chocolat »
Oui ça doit être ça, j’ai besoin d’une pause dans ce travail répétitif.
« Je voudrais partir avec vous tout au bout du ciel, sur vos ailes »
La récré est vraiment nécessaire, je ne vais pas bien.
« De vague à l’âme en terrain vague, tu divagues ! »
Oui, je divague complètement. Mais que m’arrive-t-il ?

Je laisse s’échapper des sons bizarres, incompréhensibles. Des marmonnements, des plaintes, des murmures de souffrance ? Le volume est de plus en plus audible, mon voisin me regarde bizarrement. Je comprends, j’en parle, ma collègue m’encourage.
Ma chansonnite aigue atteint son apogée. Tous ces prénoms inscrits sur ces dossiers me rappellent des mélodies, qui me restent en tête et que je sifflote pendant des heures. Une maladie incurable, mais pas bien grave. « Ca vaut mieux que d’attraper la scarlatine, ça vaut mieux que d’avaler de la mort aux rats. » Ma collègue se prend au jeu et tente de deviner les airs que je fredonne :

 « Dis-moi, Céline, les années ont passé, pourquoi n’as-tu jamais songé à te marier ? »
« La place rouge était vide, devant moi marchait Nathalie ! Elle avait des cheveux blonds mon guide, Nathalie !! »
 « Céciiiiiiiileuh, ma filleuuuuh »
 « C’était bien, chez Laurette, quand on faisait la fête, elle venait vers nous, Laurette ! »
« Oui, Jérôme, c’est moi, non je n’ai pas changé, je suis, toujours, celui qui t’a aimé ! »
« Mais Nicolas, il veut pas qu’on l’embête, tout ce qu’il a dans la tête, c’est qu’il veut rentrer chez lui… J’veux pas rester ici » (en cette période électorale, une chanson que j’ai chaque jour en mémoire en lisant les magazines ou en regardant le Petit journal… Je l’apprécie beaucoup, parce que je la chante à mon neveu quand il séjourne chez sa grand-mère pendant les vacances scolaires)

Ma collègue tente de me poser des colles :
« Je te donne des noms et tu dois chercher des chansons !
- « Chercher le garçon ? Trouver son nom ? »
-Mais j’ai pas encore commencé !
- « Je cherchais des prénoms : « Matthieu, Cécile ? » en regardant courir vers 10 heures, dans l’école des filles et des garçons »
-Tu me fais trop rire !
-« Rire et… chan-sons !!! »
- T’es vraiment dingue !
- Je suis MA LA DEUHHHHH, complètement MA LA DEUHHHHHHH ! »

-« Tiens Papillote, tu as une chanson avec le prénom Eric ?
-Tes états d’âme, sont pour moi Eric, comme les Etats d’Amérique ! Je les visite un par un Eric, dans leur ordre alphabétique ! »
- Lucile ?
« Partout, au soleil, sous la pluie, quand ils voient s’avancer les grands yeux de Lucile, partout les garçons se bousculent et la rue un instant prend un air de folie ! »
- Sarah ?
-Princesse ! Princesse ! Tu es bien jolie !!!
-Ah là tu vas pas trouver ! Gilbert ! Pas un prénom pour une chanson ça !
- Gigi ! O Gigi, personne ne sait d’où tu viens, tu nous crées un monde angélique, où tout devient féerique…
-Oh ! Tu triches ! Puis tu ne vas pas nous sortir que des chansons de dessins animés !
-A-rri-va… Gigi l’amoroso !
Un collègue nous interrompt :
-Oh c’est fini Dalida !
-Laissez-moi chanter ! Laissez-moi… Laissez-moi danser, chanter en liberté… »

Je ne sais pas si ça a un lien, mais quelques jours plus tard le chef m’a changé de bureau. A la place de mon fan club, je me retrouve avec un vieux type aussi sympa qu’une porte de prison. Ce n’est pas avec lui que je vais développer mon répertoire radio nostalgie. Mais aujourd’hui, mes vieux démons ont repris le dessus et je n’ai pas pu m’empêcher de fredonner…

Je conclurai par :
« Ris-en si tu veux, il faudra bien y croire !
C’est comme dans un vieux rock n’roll
J’ai dans la tête un transistor qui fredonne
Comme dans un très vieux rock n’roll
Serre la main d’un fou, que rien ne raisonne ! »

Quiz On connaît la chanson : quelles sont toutes les chansons citées et leurs interprètes ? N’oubliez pas de trouver les prénoms cachés dans  le 4ème paragraphe, débutant avec « oh, fini, fini pour moi ». Il y a 20 chansons en tout (+ celle du titre)…


A vous de jouer ! Réponses bientôt

02/03/2010

Merci patron (les évadés d'Alcatraz)

evadé alcatraz.jpgCertains collègues ont été libérés de taule ont fini leur CDD.
Dans un soudain élan de gentillesse (pour avoir une excuse pour glander et se goinfrer au boulot) les CDI ont organisé un pot de départ.
Toute la journée, les futurs ex-collègues ont papoté joyeusement et ouvertement : ils s’en foutaient, ils ne remettraient plus les pieds dans cette boîte. Leur désinvolture s’est renforcée avec la petite fête.

Le patron passe pour leur dire au revoir (à mon avis, surtout pour vérifier d’où provient le boucan qu’il entend).
Patron : « Alors, quel bilan faîtes-vous de ces six mois de travail ? Vous nous faîtes un petit discours, l’un après l’autre ? »
Idéal pour plomber l’ambiance. Les CDD se taisent immédiatement, tandis que tout le monde les dévisage, pendu à leurs lèvres. Le premier commence à bégayer. Le patron lui sourit sadiquement pour l’encourager.

Je m’attends aux phrases classiques de circonstance : «C’était une bonne expérience… j’ai appris ci et çà... Je remercie toute l’équipe du film pour ce César… » Mais je suis bien surprise :
CDD n°1 : « ben… C’était quand même intéressant… j’ai quand même appris des trucs… »
Traduction : « Je suis très content de connaître la différence entre les touches A4 et A3 de la photocopieuse et de la machine à café »

charlots.jpgLe patron ne sourit plus du tout.
CDD n°2 : « euh… l’ambiance était plutôt sympa… »
Justement, l’atmosphère vient de se refroidir d’environ 12 degrés. Un ange passe.
Constatant le flop, le chef décide de passer à autre chose :
« Et sinon, qu’est ce que vous allez faire, maintenant que vous avez fini ce travail ? »
Le 3 ème CDD porte le coup de grâce : « je vais chercher un vrai travail »

Le patron manque de s’étrangler d’indignation avec son bretzel (ça ne vous rappelle personne ?)
Moi j’ai du mal à ne pas m’étouffer de rire et à ne pas recracher sur mes collègues l’énorme part de gâteau au chocolat engloutie.

Depuis, j'ai dans la tête la chanson "merci patron, (merci patron!) quel plaisir de travailler pour vous, on est heureux comme des fous ! "
Note pour la fin de mon CDD : prétexter un  RDV urgent le dernier jour pour échapper à cet interrogatoire.

Pour rester dans la chanson française de bon goût, n'oubliez pas que ce soir recommence l'émission préférée des sadiques comme moi : "ah,ah,ah, ahahahahah.... toutoutouloutoutoutoutouloutoutoutoutoulou ahah !" (comment ça, on ne reconnaît pas le générique ?)