26/11/2020
Emily in Paris et les Français glandeurs
Lire le début ici.
Emily débarque dans une agence de marketing de luxe. Les employés sont hautains, la traitent de plouc, commencent à bosser à 10 heures 30 et prennent 3 heures de pause déjeuner à midi. Quand elle essaie de leur imposer une charte de travail américaine, avec des horaires de travail stricts, son collègue lui rétorque "qu'en France, on ne vit pas pour travailler comme les Américains, mais on travaille pour vivre."
J'ai bossé avec des journalistes, des gens de la com et du marketing, et certains ressemblaient à ceux de la série : méprisants, superficiels et glandeurs. Par exemple, dans mon journal, on arrivait à 10 heures. Je lisais l'édition du jour, vérifiant au passage si mes articles avaient été tronqués. Après ma lecture, chacun se rendait à un déjeuner de presse, tout simplement une marque qui offrait un repas somptueux aux journalistes en échange d'un article sur leur produit : c'est à dire une pub. Les déjeuners se déroulaient dans les meilleurs restos de la ville, les plus réputés, les plus chers, aux mets les plus savoureux, et se prolongeaient pendant 3 heures, copieusement arrosés. Je rentrais à la rédaction éméchée vers 16h. J'écrivais mes publi reportages mes articles d'investigation en attendant les prochaines sorties, invitations à des cocktails de promotion le soir, où l'on me couvrait à nouveau d'alcool, de foie gras et de cadeaux.
J'étais épatée par tant de luxe et de chance, mais comble de l'indécence : les journalistes se plaignaient qu'en échange de leur annonce publicitaire, "avant, on leur offrait des vacances d'une semaine". Ils se remémoraient leurs meilleurs souvenirs : "tu te rappelles le séjour en Afrique au club med ?" "et les 15 jours avec les miss France à Tahiti ?" tout se perd, maintenant on a juste le droit à un pauvre déjeuner..."
J'étais estomaquée et quand je protestais qu'on était déjà bien privilégiés, ils riaient de mon innocence (je débutais dans le métier).
Ensuite, j'ai eu le malheur de quitter ce job génial pour tenter ma chance à Paris. Je me suis retrouvée à bosser dans un magazine féminin, avec des filles aussi hautaines et peu sympas que la cheffe dans la série Emily in Paris...
à suivre...
18:08 Publié dans On connaît la série, Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : série, travail | | Facebook
24/11/2020
Emily in Paris, une série pleine de clichés ?
Une jeune Américaine remplace au pied levé sa collègue pour un job inattendu : partir à Paris aider une agence de marketing française en difficulté à retrouver du succès. Emily est ravie de cette opportunité de découvrir la ville romantique tant vantée. Mais elle ne parle pas un mot de notre langue, et ses méthodes américaines et son style vestimentaire se heurtent à la mentalité de ses nouveaux collègues. Emily aura bien du mal à apprivoiser les Français, dont son joli voisin...
Un tel pitch rend inévitable les clichés. La foudre des Parisiens s'est abattue sur la série. Avec cette héroïne tête à claques au possible, ses gloussements hystériques devant chaque monument, ses photos en bouche de canard wc sur son instagram affichant ses moindres faits et gestes, (elle se prend en photo avec sa boulangère !) ses tenues improbables voyantes et vulgaires, j'ai pensé qu'effectivement, j'allais détester cette série. Je ne voulais donc pas la regarder, mais ce week-end, après une nuit d'insomnie, je ne pouvais rien faire d'autre que glander devant un truc pas compliqué. Est-ce la fatigue qui m'a lavé le cerveau, ou de m'attendre à un scénario nul ? En tout cas, je n'ai pas trouvé Emily in Paris si catastrophique, ni si cliché. La série est agréable à regarder et ne mérite pas autant de moqueries.
Critique qui revient le plus souvent, Emily habite une chambre de bonne beaucoup trop grande, avec une jolie vue sur une place. Un logement qu'elle trouve immédiatement alors que normalement il lui faudrait 2 garants gagnants 3 fois le loyer, après avoir poireauté 3 heures dans le hall pour visiter l'appart avec 30 autres étudiants.
L'héroïne obtient le logement rapidement, sans souci pour le payer, puisqu'il me semble que c'est un logement de fonction. Sinon, oui, cette chambre de bonne paraît bien vaste. Un collègue nouveau venu à Paris en habitait une sous les toits : 12 mètres carrés, une étuve en été et un loyer bien trop élevé (650 euros). Mais dans un immeuble aussi chic que dans la série, sur les quais de l'île de la cité, avec une vue imprenable sur la Seine, donc encore plus belle que celle d'Emily in Paris. Car comme l'explique l'agent immobilier qui fait visiter l'appartement à l'héroïne, les pièces sous les toits logeaient les domestiques servant leurs maîtres des étages du dessous (le premier étage étant réservé aux commerçants). Donc qui dit chambre de bonne, dit aussi vieil immeuble bourgeois en centre-ville bien situé.
L'immeuble est vieux, donc vétuste, avec la plomberie et l'électricité défaillantes. Emily fait sauter les plombs en branchant son vibromasseur. L'eau est coupée en pleine douche (ce qui lui donne l'occasion d'aller en prendre une chez son voisin super sexy, mais quel heureux hasard !) Le monologue du plombier sent le vécu "il manque une pièce qui n'est plus compatible et plus fabriquée, va falloir attendre des jours".
Ses faits moqués dans Emily in Paris ne sont pas si exagérés : j'ai vécu pire.
J'habite moi aussi un vieil immeuble haussmannien, aux tuyaux usagés, et les fuites d'eau sont monnaie courante. Le plafond de ma cuisine s'est effondré (je n'étais pas là) sous le poids d'une énième inondation. Lorsqu'on ouvre un robinet d'eau chaude, les tuyaux sonnent comme des cornes de brume (toujours sympa d'être réveillée en sursaut à 4 h du matin quand le voisin se lève pour aller au WC). Lorsque mon cumulus a rendu l'âme en plein hiver, j'ai attendu un mois entier que le plombier daigne se déplacer, en me contentant de casseroles d'eau réchauffées (je n'ai pas de baignoire, ma salle de bains/wc fait 1 mètre de large pour 2 mètres de long).
Un hiver particulièrement virulent, j'ai eu l'audace d'oser allumer les deux radiateurs de l'appartement : l'électricité a sauté immédiatement. Les jours de grand froid, l'électricité saute systématiquement dans toute la rue, car trop de monde augmente le chauffage simultanément. Pour éviter ces désagréments, je fais des économies : je porte en ce moment un sous-pull, un pull, plus un peignoir et je me couvre d'un plaid. Alors pour moi, les désagréments que rencontre Emily dans son appartement parisien sont crédibles.
Autres clichés reprochés à la série :
Dans l'agence marketing de luxe, les employés sont hautains, prennent Emily pour une plouc, commencent à bosser à 10 heures 30 et prennent 3 heures de pause déjeuner à midi. Quand elle essaie de leur imposer une charte de travail américaine, avec des horaires stricts, son collègue lui rétorque qu'en "France, on ne vit pas pour travailler comme les Américains, mais on travaille pour vivre. "
J'ai bossé avec des journalistes, des gens de la com et du marketing, et certains beaucoup ressemblaient à ceux de la série : méprisants, superficiels et glandeurs. Par exemple, dans mon journal...
à suivre...
19:18 Publié dans On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : séries, emily in paris | | Facebook
27/10/2020
Sharp objects et l'apologie de l'alcool dans les séries
Chaque épisode de Sharp objects se termine par un panneau étrange : "si vous ou quelqu'un de votre entourage êtes concernés par l'auto-mutilation ou la consommation de drogues, vous trouverez de l'aide en contactant..." Au premier épisode, je n'ai pas compris, car les scarifications de l'héroïne étaient à peine effleurées (si on peut dire) et comme je parle anglais comme une vache espagnole, je ne savais pas ce que signifiait "sharps". Je ne demande pas d'agir comme les Québécois qui traduisent les titres ("fiction pulpeuse" "ferrovipathes", ), mais pourquoi ne pas garder la traduction du roman sinon, "sur ma peau ?"
Surtout, la prévention anti mutilation est louable, mais dans ce cas donnez également le numéro des alcooliques anonymes (même si l'on peut supposer que "drogues" englobe non seulement les pilules d'ectasy que les personnages avalent comme des bonbons, mais aussi les litres d'alcool.) Car bien plus que la scarification dans Sharp objects, qui est secondaire et ne concerne que l'héroïne de la série, tous les personnages picolent. Dans TOUTES les scènes. Ils ont un verre à la main, se trouvent dans un bar, ou encore mieux, conduisent bourrés. Dès le matin, la journaliste part acheter sa bouteille de vodka. Elle en remplit sa gourde, se met au volant, puis le soir, se rend dans le bistrot du coin. Trop ivre, elle s'endort en conduisant, ou sur un parking. Même le flic boit et conduit dans cet état. (photo ci-dessous : policier picolant sur les scènes de crimes).
Quand la journaliste appelle son patron pour raconter ses derniers dé-boires, il lui conseille "de prendre un verre pour se remettre."
Mais là, aucun message de fin de générique pour aider les personnes alcooliques ? Pourtant ce problème est plus répandu que la scarification, et bien plus dangereux, pour les autres (en conduisant ivre) et pour soi (responsable de 200 maladies environ, selon le documentaire "intoxication globale" ).
De plus, dans Sharp objects, la scarification est montrée sous un jour peu glorieux : la peau détruite, les séjours en hôpital psychiatrique... Alors que, trop souvent dans les films et séries, l'alcool est présenté positivement.
Comme un bon exutoire d'abord: après une journée harassante ou une nouvelle éprouvante, le personnage boit un verre et réfléchit à son existence... L'alcoolique est montré comme un être sensible et supérieur, qui lui a compris que le monde était pourri et noie en silence son malheur dans l'alcool... Un introverti peu bavard, qui embête personne avec ses histoires, qui serre les dents. Comme si boire pour oublier, être dans le déni, se taire et endurer semblait une démarche à suivre. Au contraire, c'est affronter ses problèmes et oser en parler qui est courageux. L'alcoolique est présenté comme un dur, alors qu'à l'inverse, il est dépendant de son addiction. Quand ce taiseux parle enfin dans les films, il assène une répartie cinglante, accoudé au comptoir... Puisqu'en contrepartie, l'alcool désinhibe.
L'esprit embrumé par la boisson, les personnages font des choses folles, ou vomissent, mais tout cela est présenté comme festif et transgressif sur les écrans (Project x etc.) Comme si boire à outrance rendait rebelle et impertinent, alors que ça rend tout simplement con. Celui qui est capable d'ingurgiter des tonneaux de bière est admiré, tandis que celui qui est pompette après un verre de cidre est ridiculisé, montré comme fragile, et celui qui s'abstient comme ennuyeux. Alors qu'au contraire, c'est celui qui boit peu, qui sait resister à la tentation, qui devrait être vu comme fort !
Je ne prône pas non plus de tomber dans l'excès inverse, comme la prévention anti-tabac avec l'affiche de Mon oncle de Jacques Tati reprise par la RATP, où la pipe a été remplacée par une girouette (on se promène souvent à vélo avec une girouette dans la bouche, c'est bien connu) mais j'aimerais simplement qu'on ne sublime pas autant l'alcoolisme... On pourrait répondre que les personnages tordus de Sharps objects ne donnent pas l'exemple, mais de les voir constamment boire incite le spectateur à se servir aussi : "après tout, elle boit bien plus !"
Et quitte à faire de la prévention à la fin des épisodes de Sharp objects, autre problème de santé à aborder : dans la série, on a le droit à deux scènes de "passion" où les personnages se jettent pour la première fois l'un sur l'autre et font l'amour fougueusement, et où la même personne couche avec deux différentes à peu de jours d'intervalle. Sans jamais se protéger. Ca prend 2 secondes de sortir un préservatif et faire une ellipse (car forcément on ne va pas tout nous montrer, on n'est pas non plus dans le cours de svt de 3ème ou dans un porno). Pourquoi ne pas banaliser à l’écran ce geste qui peut sauver des vies, pourquoi ne pas donner le bon exemple, puisque le cinéma comme la publicité influence les mentalités ? A cause de comportements irresponsables, on voit le retour en plein Paris de maladies qui avaient pratiquement disparu depuis un siècle, comme la syphilis dont est mort Maupassant en 1893...
C'est sûr qu'avec les capotes dans les séries, on aurait pas droit à l'autre ressort scénaristique récurrent : l'héroïne qui tombe enceinte sans le vouloir. On n'aurait pas vu naître (haha) une excellente série comique comme Catastrophe, qui relate une grossesse non désirée mais maintenue et les aléas qu'elle provoque.
Sharps objects nous épargne toutefois le rebondissement éculé d'une grossesse. L'alcool la drogue et la scarification, c'était suffisant !
Je propose de rajouter cet avertissement à la fin des épisodes :
1 ou 2 verres ça va pour écrire une chanson
Mais pour faire des dégâts, faut bien 2 ou 3 litrons
Roulez bourrés, roulez bourrés !
19:40 Publié dans On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séries, canal+ | | Facebook
19/10/2020
Sharp objects, une série qui coupe le souffle
En lançant la série, je ne connaissais pas son sujet. J’ai suivi au hasard les “recommandations pour vous” de Mycanal, mais comme mes goûts sont éclectiques, je ne savais pas si j’allais tomber sur une série policière (Engrenages, Le bureau des légendes), comique (Catastrophe ou Irresponsable, très bonnes séries vues récemment), dramatique (I know this much is true, excellente aussi) d’horreur (comme The head, pas mal). J’ai donc débarqué en toute innocence dans Sharp objects. Qui m’a laissée exsangue.
Une journaliste (Amy Adams, Premier contact) se rend dans son village natal du Missouri pour couvrir les meurtres d'adolescentes. Son enquête et le retour dans sa famille la font replonger dans son enfance douloureuse. Voir bande annonce en lien.
Un pitch courant dans les films noirs : le flic ou le journaliste à problèmes, introverti et alcoolo, qui fait face aux "démons du passé", ou qui se consacre tellement à sa mission qu'il en perd la raison. Les meurtres d'innocentes, au sein de communautés atypiques, ont été exploités dans des films comme Mystic river, Gone baby gone, Dans la brume électrique, ou des séries comme True detective (première saison de facture classique, mais très bonne, seconde ratée.)
Petites variantes sur ce schéma, dans Sharp objects, le personnage principal est une femme, et non seulement elle boit, mais elle se scarifie.
Surtout, j'ai rarement vu une série aussi glauque (à part l'immonde Outlander, qui reste hors catégorie, avec des tortures et des viols présentés comme des romances.)
La série est adaptée du livre "Sur ma peau" de Gillian Flynn, l'autrice de Gone girl, dont j'avais beaucoup aimé l'adaptation au cinéma par David Fincher. J'en ai parlé à deux mecs, qui ont eu la même réaction immédiate : "c'est malsain !" "elle est tordue cette fille !" Eh bien à côté de sharp objects, Gone girl, c'est "Martine part en vacances chez les bisounours".
Dans Gone girl, la dégradation du couple suit un schéma assez courant (l’amour qui ne résiste pas aux disputes et tromperies), c'est la réaction des personnages qui est tordue et excessive ("divorcer ? trop facile ! si je faisais croire que mon mari m'a tuée plutôt ?”) Mais dans Sharp objects, aucune relation n'est normale. L'enquête est secondaire et avance mollement, le plus important, ce sont les rapports entre les personnages : complexes et captivants.
La mère avec ses filles, manipulatrice, la fille avec son mec, brutale, même le patron avec la journaliste, trop paternaliste...
Les personnages sont si tordus qu'ils en sont fascinants. Rien n'est démontré brutalement, le poison est distillé subtilement. C'est ce qui provoque cet envoûtement : on essaie de comprendre qui sont les personnages, ce qu'ils veulent.
Ambivalents, ils soufflent le chaud et le froid : des gestes tendres, mais des propos durs. Un compliment, puis un reproche. Une manipulation qui trouble la personne en face, qui ne sait pas comment réagir, devient parano et culpabilise ("j'exagère, elle n'est pas toxique, elle peut être aussi gentille”) et qui perturbe aussi le spectateur ("c'est pas un peu bizarre comme réponse ? Elle est sympa ou non en fait ?"). Par exemple, la mère caresse doucement le visage de sa fille, puis lui assène brutalement :"tu as toujours été une enfant difficile..." Des mots tranchants que l'héroïne se grave ensuite sur la peau. Et cet extrait est encore gentillet… la série s’enfonce dans le trouble.
J'attendais avec espoir la romance entre l'inévitable flic sexy (Chris Messina) et l'héroïne, qui aurait enfin apporté un peu de fraîcheur. Quelle naïveté ! ça commençait pourtant bien, ils se lançaient des piques : "vous n'êtes absolument pas mon genre". Le fameux "chien et chat", les deux qui ne peuvent pas se piffrer au début puis finissent par tomber amoureux, comme Darcy et Elizabeth dans Orgueil et préjugés ! On est loin de ce romantisme, de la déclaration enflammée et du chaste bisou dans une nature enchanteresse :
Quand le flic parvient à décrocher enfin un premier rendez-vous, il plaisante : "j'espérais plutôt un ciné". Car la sortie, c'est une balade dans les bois où ont eu lieu des crimes. Les deux acolytes sont ivres, et dans ce décor sordide, l'homme estime que c'est le bon moment de tenter une approche. La femme refuse un baiser, mais elle lui prend la main et la met au panier. Direct, sans même un bisou, debout entre une cabane de chasseurs tapissée d'images porno et une clairière de viols collectifs... premiers baisers, échangés, sur la plage un été, ça ne s'oublie pas, quand c'est la première fois…
Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance.
Le flic est pourtant le seul personnage à peu près normal. Comme le spectateur, il débarque dans cette ville de cinglés sans rien en connaître ni en comprendre les gens et les coutumes (des sudistes qui célèbrent un étrange jour de résistance contre les yankees). Comme lui, on se demande où on est tombé.
Comme lui, on est fasciné par l'héroïne, incarnée à merveille par Amy Adams. J'étais focalisée sur sa magnifique crinière de feu, comme sur la beauté des adolescentes sur leurs patins, roulant en pleine route, le reflet du soleil dans leurs cheveux au vent, tenues légères, insouciantes et libres.
Le réalisateur Jean-Marc vallée a l'habitude de sublimer les femmes à l'écran, à travers la série Big little lies ou les films Wild (avec Reese Witherspoon) et Victoria (avec Emily Blunt).
La beauté et la photographie soignée contrebalancent, mais aussi esthétisent l'horreur des faits. La bande originale souligne l'état d'esprit des personnages : l'héroïne écoute du Led zeppelin brut de décoffrage, qui reflète son trouble intérieur, sa mère dans son immense maison coloniale d'une autre époque écoute du Michel Legrand suranné et délicat (les moulins de mon coeur, les parapluies de cherbourg...)
Le scénario est aussi pervers et retors que les personnages, et la série atteint son but : provoquer le malaise. La résolution de l'énigme m'a déconcertée : dois-je être fascinée ou révulsée ?
Je vérifie les critiques, elles encensent la série :
"On est scotchés" "incarnation de nos plus troubles cauchemars" (elle)
"à ne pas rater" . "Un univers de violence inédit, fascinant et indélébile" (les inrocks)
"Une fois pris au piège, on ne veut plus en sortir." (le parisien)
"Va vous donner des sueurs froides." (première)
"Passionne par l’étude de ses personnages à fleur de peau". (le monde)
"obsédante" "étourdissante" "aussi excitante que tragique" (rolling stones)
"Un thriller effrayant, un mélodrame gothique" (yahoo tv)
"Bien meilleure que Gone Girl, avec sa propre atmosphère humide, sensuelle, hypnotisante"
En tout cas, un fait me paraît problématique....
à suivre...
20:05 Publié dans On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : séries | | Facebook