Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/03/2018

Séries : Une place à prendre (J.K Rowling) et Berlin 56

place à prendre.jpg- Une place à prendre (J.K Rowling)

La place à prendre, c'est d'abord celle du conseiller paroissial du village, décédé subitement. Sa succession crée des tensions : certains souhaitent que le village se débarrasse du quartier des pauvres qui font désordre et du centre de désintoxication, pour les refourguer à la ville d'à côté. Parce que si on veut la note de "village fleuri le plus agréable de l’Angleterre" faudrait virer les seringues et le vomi dans les fourrés. On découvre les secrets des personnages, qui sont bien loin de l'image qu'ils veulent donner (le vieux respectable n'est qu'un gros dégueulasse, l'ado rebelle est la seule à s’occuper du foyer et de sa petite sœur avec douceur).
Le sujet paraît peu attractif comme ça ("je vais me détendre après une dure journée de travail en regardant une pauvre fille se démener avec sa mère qui donne son cul pour une dose de crack") mais les rebondissements s'enchaînent si finement, pour finir en apothéose tragique (nan mais je vous jure, c'est sympa comme série) qu'on se prend vraiment au jeu.

Une place à prendre est adaptée du roman de JK Rowling. On est loin des sorciers de Harry Potter (même si on peut lire aussi un message social et politique en filigrane dans la saga), on plonge dans la triste réalité de la misère sociale, très bien retranscrite. L'horrible vieux crevard qui ne pense qu'à son petit confort et laisserait mourir un chaton abandonné devant sa porte me disait quelque chose, surtout sa voix. Je l'ai reconnu au bout de quelques épisodes : c'est Dumbledore !

- Berlin 56

Berlin-56-.pngUne vieille peau acariâtre dirige une école de danse pour jeunes gens de bonne famille. Sa principale préoccupation est de marier ses trois filles à de beaux partis. Si l'une épouse un docteur (qui se révèle en fait homosexuel et violent) l'autre se rebelle et court les bars à la découverte de cette nouvelle danse de pervertis : le rock n'roll ! 
Je pensais que Berlin 56 allait être mignonnette proprette "Qu'ils étaient coincés les vieux de l'époque ! Ah le bon vieux temps du rock n' roll !" "Mouais, elle rencontre le brun ténébreux qui se la pète à une soirée organisée par sa mère. Evidemment il est très riche, elle ne peut pas l'encadrer, mais ils vont finir amoureux, ça se sent à 2 mètres". 

Pourtant le conte de fées gnangnan tourne vite au glauque : Ah il la viole en fait ? Et comme le père de l'agresseur est influent, on ne fait rien contre lui ? Les personnages sont ambigus et peu sympathiques : mais pourquoi l'héroïne fréquente finalement son violeur ? Elle se justifie ainsi :  "Nan mais le pauvre, il veut devenir écrivain mais il doit renoncer à ses rêves, parce que son père veut qu'il reprenne l'empire industriel. Il a trop de pression et de rage qui ne peut sortir, alors il se venge sur moi, c'est pas grave ". 
Au final, je ne sais pas trop quoi penser de cette série au discours ambigu.

 

05/03/2018

Big little lies

big little lies.jpgQuelqu'un est assassiné à la fête de l'école. Qui ? Tué par qui ? Pourquoi ? Les flash-backs et les dépositions des témoins permettent de le comprendre.
Une sorte de Desperate housewives nouvelle version, avec potins mesquins et crêpages de chignons (voir bande annonce en lien). Les héroïnes sont toutes des mères de famille, et je pense qu'il faut être mère et au bord du burn out et de la crise d'hystérie, en conjuguant boulot, morveux, et corvées à la maison, pour vraiment s’intéresser à la vie des personnages. Le début était fastidieux :  "non mais ils ne vont pas réellement faire tout un plat parce que la gamine s'est fait tirer les cheveux par un autre merdeux ? Parce que la fête d'anniversaire de l'une était plus réussie que l'autre ? Créez un forum de mamans, pas une série !"

Big little lies fait pourtant aussi rêver, car la série se déroule dans une magnifique ville ensoleillée du bord de mer, les femmes habitent des immenses villas de rêve, sont toutes très riches et très belles. Mais très tête à claques, en priorité Laura Dern, femme d'affaires insupportable qui passe son temps à hurler sur tout le monde et qui pense que tout lui est dû. J'apprécie cependant la verve, le dynamisme et la passion de Reese Witherspoon, qui fait tout pour réparer les injustices, au point de se mêler parfois de ce qui ne la regarde pas et d'agir à la place des autres qui n'ont rien demandé (Shailene Woodley (Divergente), trop effacée, Nicole Kidman, victime qui ne veut pas l'admettre).

J'ai rapidement deviné qui était mort et pourquoi, et la série se termine à la façon hollywoodienne "tout est bien qui finit bien, les méchants sont punis et on est tous copains" mais j'ai apprécié les décors, les répliques et le casting de stars. Les personnages, même s'ils ne sont pas toujours sympathiques ou si je ne peux pas m'y identifier, sont bien saisis ( en priorité la femme battue qui excuse son bourreau, homme en apparence  idéal, mari passionné et père attentionné vu de l'extérieur).
Une saison 2 est prévue pour 2019 avec le même casting.

 

03/03/2018

Série à voir : Feud

sériesJe ne peux m'empêcher de lire "Freud" à la place, et je pensais que la série traitait de psychanalyse. En réalité, mémé qui parle anglais comme une vache espagnole a vérifié la traduction, Feud signifie "querelle". Pourquoi ne pas donner le titre en français franchement ?

Dans la première saison, la querelle est celle de Bette Davis et Joan Crawford sur le tournage de l'excellent film "qu'est-il arrivé à Baby Jane ?" En bonne cinéphile et appréciant beaucoup ce scénario cynique qui m'avait perturbée adolescente, j'étais ravie de connaître l'envers du décor de Hollywood. Je n'ai pas été déçue : et que ça se tire dans les pattes pour avoir son nom en premier sur le générique, des gros plans avantageux, se mettre le réalisateur et la presse dans la poche en colportant des rumeurs sur sa rivale... Un régal de mesquineries et un bon exemple de la triste réalité du cinéma. (voir bande annonce ici en lien)

La série traite de la célébrité qui met une barrière entre les stars et le peuple, et ouvre en fait les portes de la solitude et de l'incompréhension à l'actrice pourtant adulée. Feud évoque aussi l'inexorable vieillesse, qui altère la beauté, donc la popularité des actrices... O rage ô désespoir, ô vieillesse ennemie.
La deuxième saison, qui n'est pas encore sortie, relatera le divorce du prince Charles et de Lady Di. A priori ce sujet m'intéresse moins (quand la princesse est morte, je savais à peine qui c'était et je n'ai pas compris le déferlement médiatique, car je ne lisais pas de presse people et n'avais pas accès à internet à l'époque.)

A suivre : Big little lies

01/03/2018

The deuce

deuce.jpgDans les années 70,  l'essor du cinéma porno à travers la vie animée du Deuce, un quartier de Manhattan peuplé de prostituées et de leurs macs.

J'ai eu du mal au début, car je trouvais le sujet trop glauque : dès le premier épisode, un maquereau repère les ados fugueuses à la gare de New York. Elles ont fui leur campagne natale et leur père violent, pour espérer une meilleure vie, mais se retrouvent mises sur le trottoir, brutalisées par leur proxénètes et leurs clients.
J'étais aussi mal à l’aise devant la mise en scène : l’esthétisme cool, les supers musiques, les tenues, l'humour, qui rendent la prostitution et les maquereaux sympas (ils sont si drôles ! avec leur col pelles à tartes et leur pattes d'eph !) Puis je me suis laissée prendre au jeu (la condition de ces femmes est tout de même vaguement dénoncée) et je me suis intéressée au destin de la prostituée "libre et rebelle" qui refuse d'avoir un maquereau, puis tente de s'extirper de la rue en... devenant réalisatrice de films porno.

Elle est jouée par Maggie Gyllenhaal, épatante, productrice de la série et qui donne de sa personne, cas de le dire. Le barman qui se veut honnête et son frère jumeau corrompu qui se lance dans le business sont joués par James Franco, et j'ai du mal à comprendre quel rôle l'acteur interprète, car au final il joue les deux frères de la même façon : choisir un seul acteur pour les deux protagonistes me paraît superflu, la performance artistique n'est pas au rendez-vous. A part la prostituée rebelle, j'ai eu du mal à apprécier les personnages, surtout les maquereaux évidemment. Mais the Deuce demeure une série intéressante, surtout pour la reconstitution de l'époque sex drugs rock n'roll.