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25/03/2018

Black mirror, la meilleure série du moment

black mirror chute libre 1.jpgEn tant que mémé nulle en nouvelles technologies, je ne peux qu'adorer cette série qui dénonce les travers de la société actuelle, en montrant ce qu'elle peut engendrer : la technologie qui déshumanise et isole les gens, les réseaux sociaux et médias qui créent comparaisons et mensonges. Certains épisodes sont déjà d'actualité et ne font même plus peur, tellement certains se sont habitués à être surveillés par les nouvelles technologies ou mis en compétition sans cesse.

Ainsi, le premier épisode de la saison 3, Chute libre, est parfois jugé « gentillet ». On ne voit même plus où est le mal, puisqu'on le vit déjà : on n'ose pas remettre en question sa réalité. Dans cet épisode, quand on se promène dans la rue ou attend à une caisse de magasins, on a immédiatement accès au nom de la personne qui nous fait face, et la possibilité de lui donner une note : si le serveur a été aimable, on le juge favorablement, s'il a été trop lent, on le sanctionne. Ceux qui ont les meilleures notes, les gens les plus populaires et les plus policés, qui rentrent dans le moule, qui font toujours preuve d'un optimisme feint, sont récompensés. Ils peuvent avoir accès à des quartiers résidentiels par exemple. L’héroïne de cet épisode, incarnée par Bryce Dallas Howard (la jeune fille de l'eau) espère intégrer ce beau monde. Elle consulte un coach pour accroître sa popularité. Le spécialiste lui conseille :
black mirror chute libre.jpg« Ce sont essentiellement des gens de "secondes conditions" comme les caissiers qui vous voient positivement. Pour être valorisée, vous devez obtenir de bonnes notes de gens populaires et hauts placés. »
Justement, une de ses personnes se marie et invite Bryce, qui était pourtant son souffre douleur au collège. L'héroïne accepte, car elle veut jouer le jeu pour intégrer cette société artificielle. Mais rien ne se passe comme prévu, évidemment. La morale qui en résulte : « moque-toi de l'avis des autres, sois toi même et sois libre »

Chute libre renvoie à notre réalité : lorsqu'on rencontre quelqu'un, il suffit souvent de taper son nom sur internet, pour trouver son cv, son instagram, son facebook. La personne se vend comme un produit : « J'ai beaucoup d'expériences professionnelles, embauchez-moi. » « Regardez ma vie de rêve, admirez-moi : je fais de beaux voyages, regardez les belles photos; voyez mon dernier repas, comme je suis une cuisinière parfaite. » Ces personnes font la course aux likes et pour certains arrivent même à monétiser leur popularité, en faisant par exemple des articles promotionnels. 
Pour être le plus populaire possible, plaire au plus grand nombre, il faut être le plus aseptisé et poli possible. Dans l'épisode de la série, plus personne n'ose dire ce qu'il pense vraiment de peur d'être mal noté, chacun reste sur ses gardes et craint de faire un pas de travers. Cet épisode qui est jugé gentillet me paraît pourtant effrayant, car il est réaliste. Il ne dénonce même plus ce qui pourrait arriver dans le futur si on continue d'agir de la sorte, on en est déjà arrivé là, il parle de notre présent ( voir en lien ce qu'il se passe en Chine): en cela, il est terrifiant. 
Chute libre est réalisé par Joe Wright (Orgueil et préjugés).

 

21/03/2018

Des séries comiques à voir

Casual.jpgCasual

Valérie divorce après 15 ans de mariage. Elle se retrouve contrainte d'habiter avec sa fille ado chez son frère, geek attardé qui drague tout ce qui bouge. Les trois essaient de trouver l'amour, bien maladroitement...

Une série sympathique par ses dialogues incisifs et ses situations qui sonnent juste : comment se remettre dans le circuit après 15 années d'encroûtement, comment ne pas juger trop vite au premier rencard, comment plaire, comment comprendre la société actuelle et paraître plus jeune quand on a 45 ans...
Les situations sont réalistes, mais la réaction des personnages demeure souvent exagérées, ce qui fait tout le sel de cette comédie. J'ai souvent besoin de m'identifier pour adhérer à une série, mais là, même si les protagonistes sont tête à claques et réagissent de façon incompréhensibles (se bourrer la gueule et coucher avec le premier venu sans s'en souvenir ensuite, ou se séparer sur un simple désaccord), les situations sont si finement décrites que j'ai tout de même beaucoup aimé Casual.

L'héroïne psychorigide et son sourire figé et faux reste agaçante. Elle est psy, et comme on dit, les cordonniers sont les plus mal chaussés. Ses relations sont déplorables (pas d'amies, quand elle s'en trouve une, la fille profite d'elle. Son mari se tape une étudiante, elle se tape un jeune à son tour, etc...) Vu les situations débiles dans lesquelles elle réussit à se fourrer, je ne vois pas comment elle peut donner des conseils pertinents à ses patients :
" Mon mari m'a quittée hier, je ne sais pas quoi faire ...
- Oh faites comme moi ! Hier soir au bar j'ai couché avec le serveur qui a l'âge de ma fille ! Je me trouvais trop coincée alors hop, j'ai fait l'exacte inverse de mon habitude, hi hi ! "

Son acte le plus incompréhensible pour moi : pour éviter que sa fille ado ne se retrouve enceinte, elle l'a mise sous pilule dès l'âge de... 12 ans. 12 ans ? La pilule ? Et les MST ? Et pourquoi la pauvre gamine devrait se gaver d'hormones si jeune, comme si c'était inoffensif ?
La fille réussit l'exploit d'être encore plus énervante que la mère, car elle est typiquement l'ado rebelle hautaine qui en a marre de tout, "les adultes vous êtes tous des cons vous faites tous chier vous comprenez rien". Seul le frère qui se veut cynique mais est juste à la ramasse trouve grâce à mes yeux. Et je veux bien de sa maison de rêve et de sa vie de glandeur qui se repose sur ses rentes !
Une série qui a réussi à garder mon attention, car j'étais à la fois fascinée et amusée par des personnages aux réactions si étranges.

Togetherness

togetherness.jpgUn couple marié avec enfants ronronne depuis trop longtemps. Jusqu'à ce que le meilleur ami de l'un et la sœur de l'autre, célibataires décalés au chômage, viennent squatter et bouleverser le train-train de ces américains moyens.

Évidemment je m’identifie plus au bon pote sans gêne et marrant (sans égaler notre modèle à tous : Michel Blanc, surtout dans Viens chez moi j'habite chez une copine) qu'à la mère de famille aigrie et au père castré par sa femme. Je ne m'identifie pas non plus à la sœur bimbo hystérique. On sent que l'acteur qui joue le rôle du pote est le scénariste : il est laid comme un crapaud, chauve et bedonnant, mais fait craquer la bombasse. On y croit à mort (ou alors la fille est vraiment désespérée). Jean-Claude Dusse lui, il attend toujours son ouverture, son histoire est plus réaliste.
Si la première saison de togetherness est drôle, la deuxième est plus décevante, trop convenue, niaiseuse. La série a été annulée ensuite. Les épisodes courts (20 minutes) se suivent néanmoins  facilement sans déplaisir.

 

17/03/2018

13 reasons why

13 reasons why.jpegUne série évenement Netflix. J'en lisais l'éloge partout sur les réseaux sociaux, et j'avais hâte de la découvrir. Si je n'en avais pas attendu autant, la déception n'aurait certainement pas été aussi grande.
Une ado s'est suicidée. Elle enregistre des cassettes audio (c'est tellement plus cool et tendance ces objets rétro !) puis elle les fait envoyer post-mortem à des membres de son entourage, dont elle estime qu'ils sont responsables de son décès. Elle explique dans les cassettes les 13 raisons pour lesquelles elle s'est donné la mort. La première : un garçon s'est vanté d'avoir couché avec elle alors que c'est même pas vrai d'abord. La deuxième, parce que sa meilleure amie lui cause plus, c'est plus sa copine. La troisième, parce qu'un type a écrit qu'elle avait le plus beau cul du lycée, c'est trop la honte.

Je ne veux pas dire que les raisons de son suicide sont dérisoires. Les adolescents sont très sensibles à leur réputation et déboires affectifs, etc... Quand j'avais leur âge, je ne les comprenais déjà absolument pas, mais alors maintenant que je suis une mémé... Malgré plusieurs lectures quand j'étais jeune, je ne me suis pas du tout reconnue dans Le complexe du homard, j'étais perplexe : "mes congénères sont vraiment aussi cons que je le pense ?" Je n'ai jamais compris pourquoi les ados étaient si conformistes, voulaient absolument être appréciés de leurs pairs, épater leurs camarades, donc rentrer dans le moule, avoir les habits les plus branchés, être au top des dernières tendances, donc être des pigeons consommateurs... Ce que l'on aperçoit dans cette série où les ados sont férus de mode et très sensibles à l'opinion des autres.

Comment cautionner le dispositif archi accusateur des cassettes ? Quand j'écoute cette fille blâmer tout le monde et faire la morale, j'ai juste envie de la claquer.
Elle m'énerve aussi beaucoup avec sa moue boudeuse et sexy. Le responsable du casting a choisi une vraie bombasse, pour nous la rendre plus sympathique : "quel dommage qu'une telle beauté sois morte !" Elle aurait été obèse boutonneuse à dents de lapin, les spectateurs auraient eu moins pitié. Evidemment on devine très vite que la vraie raison de son suicide, c'est un viol. Eh bien accuse tout de suite le coupable au lieu de tout reprocher à tout le monde...

Tous les personnages sont très beaux, très riches, ont plein d'amis, vivent dans de grandes maisons au milieu de superbes paysages... Mais même les petites filles riches ont des malheurs. Dans cet univers aseptisé, qui sonne faux et creux, le suicide de l'héroïne secoue néanmoins les mentalités. Je n'ai pourtant pas pu aller jusqu'au bout, trop dérangée par l'aspect bluette adolescente /objet cool et branché. J'ai arrêté au milieu du troisième épisode, au moment trop gnangnan, trop c'est trop, où elle observe la lune avec le brave gars, personnage principal, qui est amoureux d'elle et réciproquement, mais qui ne tente rien car trop timide (il n'a aucune personnalité) : bam, je me suicide par ta faute !
Observer la lune en amoureux sous fond de musique hype, c'était la niaiserie-branchée-cool de trop pour moi. Je m'attendais presque à voir à la fin de chaque épisode : "Si vous voulez acheter le même bonnet que l'héroïne, tapez 1. Si vous voulez acheter la musique que l'on entend dans la scène romantique, tapez 2". La série choisit cependant de bonnes chansons : Love will tear us apart de Joy division par exemple (l'une des seules chansons que mémé a reconnue, car ancienne).

 

12/03/2018

Les séries qui m'ont déçue

this is us.jpg- This is us

L'histoire de quatre frères et sœurs et de leurs parents. J'ai tenté de m'accrocher : "non mais moi aussi, je peux m'intéresser aux histoires de couches qui débordent ou d'enfants qui parlent à table, je suis sûre qu'on peut trouver de l'intérêt là-dedans, on a bien essayé de me faire lire la saga "le goût du bonheur" et j'ai réussi à tenir 50 pages, consternée, j'ai été très patiente, comme avec tous les livres niaiseux qui ont le mot "bonheur" dans le titre. Quand mon copain qui exerçait lui une activité intéressante sur l'ordi à côté (tuer des zombies) a commenté : "c'est pas un peu con ton truc ?" j'ai pu arrêter de faire semblant d'être une brave femme au foyer classique  : "oh oui putain c'est affreusement niais ! On se mate un film où on décapite des gens à la place ?

- The night of

Un jeune pakistanais bien couillon est emprisonné pour le meurtre d'une belle jeune femme des beaux quartiers qu'il a prise dans son taxi. Un avocat raté prend sa défense, tandis que le couillon perd son innocence en prison. 
Mais que c'est looooong.... On devine TOUT à l'avance, et on attend, on attend... Les personnages sont tous antipathiques : le gamin est con comme une valise sans poignée, l'avocat ne pense qu'à son fric... Instructif pour la description de l'univers carcéral et des magouilles pour orienter les procès, mais sinon... 

- The young pope

L'ascension d'un pape hors norme et les luttes de pouvoir, trahisons et mensonges autour de lui. J'ai bien aimé La grande belezza, Youth et This must be the place du réalisateur Paolo Sorrentino, et on retrouve ici ses préoccupations bizarres. Mais trop bizarres justement, j'ai essayé, essayé, mais quand une autre série plus alléchante s'est profilée, j'ai abandonné. Malgré des décors somptueux, une bande originale très à la mode, une mise en scène et un casting impeccables (Jude Law, Cécile de France, Ludivine Sagnier, Diane Keaton...) Une des nombreuses "séries événements" de Canal + pour nous vendre un abonnement hors de prix (j'ai aussi arrêté Versailles au bout de trois épisodes, et Guyane un seul).

 à suivre : 13 reasons why