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10/12/2020

Emily in Paris et les Français romantiques

emily, le vieux bourge et le mec normal.jpgRelire le début ici et .
On reproche également à la série ses personnages, peu représentatifs des Français, mais plutôt d'un microcosme favorisé.
Emily habite les beaux quartiers, elle n'y voit et fréquente que des gens fortunés. Sa nouvelle amie possède une décapotable, une galerie d'art, les parents de cette dernière un château et des vignobles en Champagne... comme le commun des mortels donc. L'autre copine d'Emily est aussi riche : son père lui a coupé les vivres, mais elle parvient à s'acheter des vêtements de luxe avec un simple salaire de nounou.

emily gros degueus.jpgQuant aux hommes qui draguent Emily... Deux mecs dans la cinquantaine, alors qu'elle a moitié moins que leur âge. Ils se ressemblent beaucoup (qui a fait le casting ?) les cheveux mi-longs, le foulard en soie autour du cou ou dans la poche du costard, le teint buriné par les uv. bref, des vieux beaux. Qu'une grand-mère bourgeoise fan de bridge fantasme sur ces barbons, je peux comprendre, mais une jeune fille de 25 ans ?  L'un est un de ses clients, l'amant de sa patronne, et lui offre sans aucune gêne des sous-vêtements ! L'autre est un riche héritier qui enchaîne les conquêtes et fait la une des magazines à scandale. En quoi ça donne envie d'être un gibier de plus ? Il veut l'emmener en week-end "à saint trop'' et en attendant, l'embarque sur son bateau faire une balade sur la Seine, en lui expliquant "quand je ne vais pas bien, je pars naviguer". moi dans ces cas-là, je fais avec les moyens du bord : je prends mes baskets et je vais faire le tour du parc voir les petits canards, mais tout le monde n'est pas ultra riche comme dans la série... 

emily vieux crado.pngHeureusement Emily ne cède pas aux avances de ces vieux dégueulasses, mais d'un homme de son âge, qualifié de snob par les amis d'Emily. Des gens qui portent des fringues de luxe et déjeunent tous les midis au café de flore se pensent modestes, je trouve ça... fort de café. Le mec est jugé snob car il étale sa culture comme de la confiture. Il refuse une invitation au palais garnier pour le lac des cygnes, qu'il estime piège à touristes, en expliquant que le boléro de Ravel vaut mieux. Euh ? mais les deux sont pourtant aussi populaires ? Le pire est qu'après une nuit avec Emily, il refuse de se laver le matin "pour garder son odeur". Cette réplique me fait plutôt penser à celle de Roselyne dans la vie est un long fleuve tranquille, donc plutôt à la famille Groseille prolo que les Le Quesnoy bourgeois ! En tout cas, elle confirme pour les Américains le cliché des Français sales et portés sur la chose.

Effectivement, le stéréotype est confirmé par le client qui lui offre des sous-vêtements, lui dit que son parfum "sent le sexe cher" et entretient une maîtresse avec l'accord de sa femme. Lorsqu'Emily débarque au bureau avec une charte de travail américaine refusant les relations entre collègues, elle provoque un tollé. Aux Etats-Unis, le directeur de mcdo a dû démissionner car il avait entrepris une liaison avec un membre du personnel... En France, la plupart des couples (mais aussi des adultères) se forment au sein de l'entreprise, et selon cet article, 62 % des salariés auraient déjà eu une relation sur leur lieu de travail

Les Français sont aussi vus paradoxalement comme des romantiques. Beaucoup d'hommes de la série pratiquent le baise-mains, acte ridicule non observé depuis 1930, à part un ringard déconnecté qui me l'a fait une fois. Le seul homme potable de la série est le voisin d'Emily, trop parfait pour être réel, qui correspond à tous les clichés romantiques : beau gosse, prévenant, spirituel, toujours présent comme par hasard quand elle a besoin d'aide, quand elle reçoit un colis lourd, que sa douche tombe en panne... Et habillé simplement lui. Le parfait cliché qui n'arrive jamais dans la vraie vie.

Moi hier mon voisin qui m'assomme avec sa guitare depuis le confinement a inondé ma cuisine avec une fuite d'eau, scène à peu près similaire à celle d'Emily qui lui demande de l'aide pour sa douche. Le voisin d'Emily l'accueille (torse poil !) avec un grand sourire, lui propose de se laver chez lui (hum) lui appelle un plombier... Moi j'ai dû insister pour que mon voisin daigne ouvrir sa porte, et clairement je le dérangeais avec mes plafonds et mur inondés. J'ai pourtant montrer la preuve du massacre : mon poster de Paulo trempé et foutu, et il ne s'est ni extasié sur mes goûts musicaux, ni excusé d'avoir bousillé mon Macca adoré et encore moins a proposé de le remplacer... Au contraire, il était si bourru que c'est moi qui ai eu le réflexe de lui dire "désolé pour le dérangement." Hâte de retourner le voir ce soir pour lui expliquer que si en fait, c'est pas "rien" comme il disait, il faut déclarer un sinistre.

En résumé, Emily in Paris est certes caricaturale, mais c'est une série légère, pas un documentaire. Je propose une suite,  "Papillote in Texas" où je me retrouverais entourée de Qanon obèses, un mcdo dans une main, un flingue dans l'autre, une croix autour du cou !

 

 

 

 

12/11/2018

The haunting of hill house

the haunting.jpgCe serait bien de traduire les titres, quand je prononce celui-ci on a l'impression d'entendre un chien qui aboie la gueule pleine.
Eté 1992, les Crain et leurs 5 enfants s'installent dans un vieux manoir à retaper. Ils ne tiendront pas la saison : des phénomènes étranges les contraignent à quitter précipitamment la maison en pleine nuit. 25 ans après, ils doivent faire face à ce qu'il s'est passé à cette époque...

Alors c'est simple, avec moi ils n'auraient même pas tenu les deux mois et 10 épisodes, la série se terminait dès les premières minutes :
Parents : "Les enfants ! on a trouvé une nouvelle maison !
Enfants : - Chouette ! Elle est super grande !
Moi : Hé oh ça va pas ? Nan mais vous avez vu la gueule de la baraque ? J'ai regardé La maison du diable quand j'étais petite hein ! Puis j'ai visité le manoir hanté de Disneyland, c'est les mêmes ! Cassons-nous au plus vite, pas moyen que je rentre là-dedans !" 

Emballé c'est plié, générique de fin, durée du film : 40 secondes. (photo ci-dessous du manoir qui s'allume tout seul la nuit quand la famille approche, mais ils rentrent quand même. Peut-être qu'ils entendent Florent Pagny "tu seras bienvenue chez moi")

haunting la maison.jpgJe n'ai lu aucun article sur le sujet mais pour moi The hauting of ouaf ouaf fait évidemment référence au film culte de Robert Wise, La maison du diable, qui m'avait terrifiée quand j'étais petite. Dans ce film de 1963, une équipe de scientifiques se réunit dans un vieux manoir réputé hanté pour l'étudier. Portes qui claquent, bruits inquiétants, tout est suggéré, et pour quelqu'un à l'imagination débordante et un tantinet flippette comme moi, cette technique fonctionne du feu de Dieu. L'histoire avait subi un remake en 2000 avec Liam Neeson, aussi bourrin que dans les Taken. Le réalisateur n'avait absolument pas compris l'essence de l'angoisse du film en explicitant tout, avec des fantômes en images de synthèse ridicules. 
Le même manoir gothique, le même escalier de bibliothèque en colimaçon, la même poignée de porte à tête de lion, les mêmes ombres que l'on voit bouger la nuit sous les portes... The hauting of ouaf crée la même terreur que La maison du diable.
The ouaf me rappelle aussi de nombreux films et livres de maison hantée, comme le magnifique Les innocents, inspiré du Tour d'écrou de Henry James, ou Amityville et l'univers de Stephen King.

haunting famille.jpgCependant, la série ne relate pas seulement une histoire de fantômes qui errent dans les recoins sombres, elle traite surtout des fantômes du passé qui hantent les esprits de cette famille. The ouaf parle avant tout de deuil et de relation familiale. Avec ses querelles mesquines entre la fratrie et la mort omniprésente qu'ils doivent affronter, la série me rappelle une autre aussi subtile et dramatique, l'excellente Six feet under (que j'ai regardé dès sa sortie en 2000, qui m'a accompagnée pendant cinq longues années au rythme des lentes diffusions télé à 1h du matin sur France 2, et dont l'épisode final m'a fait porter le deuil pendant deux ans).

La question du paranormal dans The ouaf est traitée de manière très délicate, sous l'angle de la psychologie et de l'inconscient familial. L'une des filles est d'ailleurs devenue psy spécialisée dans les troubles de l'enfance, pour aider les jeunes en souffrance comme elle l'a été, l'autre défie la mort en travaillant comme thanatopracteur, un fils a expurgé ses angoisses en les racontant dans un livre devenu best seller, l'autre les oublie dans la drogue : autant de moyens de faire face à la mort.

henry thomas.jpgLes personnages sont très bien interprétés, et le père jeune me disait quelque chose, ce sourire, ses yeux... C'est tout simplement... Eliott ! Le jeune héros de E.T, qui a désormais 47 ans !

J'ai adoré cette série si subtile aux multiples couches d'interprétation. J'ai pu ressentir avec les personnages toute la gamme des émotions qui les traversent : peur, colère, déni, tristesse, rejet, abandon... Je regrette de ne pas les retrouver lors d'une deuxième saison, mais j'imagine mal comment créer une suite :
Les enfants ! J'ai trouvé une nouvelle maison !
- C'est bon tu nous as déjà fait le coup !"

Après écriture de mon billet, je vérifie sur internet :  la série s'inspire effectivement du même livre qui a été adapté à travers La maison du diable... Ce roman de Shirley Jackson est considéré par le maître Stephen King comme l'un des meilleurs romans horrifiques du 20ème siècle.

 

08/02/2018

Série à voir : Narcos

narcos.jpgLa traque par des agents de la DEA du plus célèbre narco trafiquant, Pablo Escobar. Sa vie est incroyable : né dans une hutte sans eau ni électricité dans une famille de 7 enfants, il devient l'un des hommes les plus riches du monde grâce au trafic de cocaïne. Sa fortune est estimée à 54 milliards de dollars, avec des dizaines de villa de luxe, un zoo, 1700 employés... Le strict nécessaire quoi. Il vise toujours plus haut :
« Vendre en Colombie ? Non, ciblons plutôt les Etats-Unis ! » ( 80 % de la cocaïne consommée en Amérique est fournie par Escobar).
« C’est sympa d’avoir du pouvoir, si je devenais président de la république ? Je vais me débarrasser de mon rival, ce sera encore plus facile. Je mets une bombe dans l’avion qu’il prend. Bon, il n’est pas monté dedans finalement et ya eu 100 morts pour rien. Mais fallait pas m’embêter aussi ! Quoi, vous voulez me foutre en taule, vous avez des preuves ? Eh ben na, je fais sauter le parlement où elles sont stockées. Vous n’êtes pas contents ? Je mets des bombes partout, dans les magasins, devant les écoles, je tue au hasard. Vous avez enfin des témoignages contre moi, vous pouvez me mettre en prison ? Ok, mais je la construis moi-même, et je m’enferme dedans avec tous mes copains, un terrain de foot, un jacuzzi, des putes et fiesta à volonté. Quoi ça ne vous plaît toujours pas ? Ben si c’est comme ça, je me casse, je m’évade, venez me trouver ! »

La série montre les paradoxes d'Escobar, capable de tuer froidement des centaines de personnes, mais qui chouchoute ses enfants et proches (comme le raconte dans cette interview son fils, il fait livrer des fleurs et des chocolats de Suisse à sa femme par jet privé. Une bonne idée toute simple à soumettre à votre conjoint pour la saint Valentin). Cet assassin est pourtant adulé par une partie de la population, car sa fortune lui a permis de créer des hôpitaux, des écoles et de donner du travail aux plus pauvres à travers son trafic de drogue.
Narcos, encore une preuve que la réalité dépasse la fiction. A voir, et en attendant, écoutez ici la musique du générique.

A suivre : Le bureau des légendes

 

 

27/01/2018

Les séries de 2017

séries,séries netflix,séries hboEn 2017, j'ai pu profiter d'abonnements Canal +, OCS, et depuis noël, Netflix. Autant vous dire que je découvre le binge watching, je ne sors plus de chez moi (aller au ciné ? ça va pas non, il me reste encore 2 saisons de Black mirror et la dernière de Catastrophe). L'hibernation risque de se prolonger bien après mars. J'ai préféré classer en "déception" plutôt que "bof" (mon système de notation très objectif est digne des plus grands analystes) car j'attendais beaucoup de certaines séries réputées qui m'ont déçue.
Par exemple 13 reasons why, encensée sur les réseaux sociaux et que j'avais hâte de découvrir, mais que j'ai lâché au bout de deux épisodes et demi car je l'ai trouvé trop bluette adolescente (c'est là que je découvre que mémé lit en fait des webzines pour ados de 15 ans.) Idem, j'adorais la série The americans, mais j'ai estimé la cinquième saison très décevante, trop longue et sans gros rebondissements. En 2017, j'ai vu 33 séries (mais je crois que mémé Alzheimer en a oublié) :

S.F / fantasy :

Coups de cœur :
- Black mirror saisons 1 à 4séries,séries netflix,séries hbo
- Stranger things, saisons 1 et 2
- The leftovers,  saisons 2 et 3

A voir :
- Game of thrones, saisons 6 et 7
- Westworld, saison 1

Déception :
- 22.11.63 (assassinat de JFK)
- Room 104

La + perchée :
séries,séries netflix,séries hbo- Twin peaks, saisons 1, 2 et 3

Policier / enquêtes :

Coups de cœur :
- Breaking bad saisons 1 à 5
- Narcos saisons 1 et 2
- The people vs OJ Simpson

A voir :
- Le bureau des légendes saisons 1 à 3
- Engrenages saisons 1 à 6

ception :
séries,séries netflix,séries hbo- The americans saison 5

Drame :

Coup de cœur :
- En analyse saison 1

A voir :
- The knick saison 2
- The deuce saison 1
- Feud saison 1

Pas mal :
séries,séries netflix,séries hbo- Big little lies saison 1
- Une place à prendre (J.K rowling)
- Berlin 56

Déception :
- The young pope saison 1
- The night of saison 1
- This is us saison 1
- 13 reasons why
saison 1

Humour :

Coups de cœur :
séries,séries netflix,séries hbo- Catastrophe saisons 1 et 2
10 % saisons 1 et 2

Pas mal
:
- Togetherness saisons 1 et 2
- Casual saisons 1 à 3
- Platane saisons 1 et 2
- Workingirls à l'hôpital

Bof :
- The last man on earth
- You're the worst