12/11/2018
The haunting of hill house
Ce serait bien de traduire les titres, quand je prononce celui-ci on a l'impression d'entendre un chien qui aboie la gueule pleine.
Eté 1992, les Crain et leurs 5 enfants s'installent dans un vieux manoir à retaper. Ils ne tiendront pas la saison : des phénomènes étranges les contraignent à quitter précipitamment la maison en pleine nuit. 25 ans après, ils doivent faire face à ce qu'il s'est passé à cette époque...
Alors c'est simple, avec moi ils n'auraient même pas tenu les deux mois et 10 épisodes, la série se terminait dès les premières minutes :
Parents : "Les enfants ! on a trouvé une nouvelle maison !
Enfants : - Chouette ! Elle est super grande !
Moi : Hé oh ça va pas ? Nan mais vous avez vu la gueule de la baraque ? J'ai regardé La maison du diable quand j'étais petite hein ! Puis j'ai visité le manoir hanté de Disneyland, c'est les mêmes ! Cassons-nous au plus vite, pas moyen que je rentre là-dedans !"
Emballé c'est plié, générique de fin, durée du film : 40 secondes. (photo ci-dessous du manoir qui s'allume tout seul la nuit quand la famille approche, mais ils rentrent quand même. Peut-être qu'ils entendent Florent Pagny "tu seras bienvenue chez moi")
Je n'ai lu aucun article sur le sujet mais pour moi The hauting of ouaf ouaf fait évidemment référence au film culte de Robert Wise, La maison du diable, qui m'avait terrifiée quand j'étais petite. Dans ce film de 1963, une équipe de scientifiques se réunit dans un vieux manoir réputé hanté pour l'étudier. Portes qui claquent, bruits inquiétants, tout est suggéré, et pour quelqu'un à l'imagination débordante et un tantinet flippette comme moi, cette technique fonctionne du feu de Dieu. L'histoire avait subi un remake en 2000 avec Liam Neeson, aussi bourrin que dans les Taken. Le réalisateur n'avait absolument pas compris l'essence de l'angoisse du film en explicitant tout, avec des fantômes en images de synthèse ridicules.
Le même manoir gothique, le même escalier de bibliothèque en colimaçon, la même poignée de porte à tête de lion, les mêmes ombres que l'on voit bouger la nuit sous les portes... The hauting of ouaf crée la même terreur que La maison du diable.
The ouaf me rappelle aussi de nombreux films et livres de maison hantée, comme le magnifique Les innocents, inspiré du Tour d'écrou de Henry James, ou Amityville et l'univers de Stephen King.
Cependant, la série ne relate pas seulement une histoire de fantômes qui errent dans les recoins sombres, elle traite surtout des fantômes du passé qui hantent les esprits de cette famille. The ouaf parle avant tout de deuil et de relation familiale. Avec ses querelles mesquines entre la fratrie et la mort omniprésente qu'ils doivent affronter, la série me rappelle une autre aussi subtile et dramatique, l'excellente Six feet under (que j'ai regardé dès sa sortie en 2000, qui m'a accompagnée pendant cinq longues années au rythme des lentes diffusions télé à 1h du matin sur France 2, et dont l'épisode final m'a fait porter le deuil pendant deux ans).
La question du paranormal dans The ouaf est traitée de manière très délicate, sous l'angle de la psychologie et de l'inconscient familial. L'une des filles est d'ailleurs devenue psy spécialisée dans les troubles de l'enfance, pour aider les jeunes en souffrance comme elle l'a été, l'autre défie la mort en travaillant comme thanatopracteur, un fils a expurgé ses angoisses en les racontant dans un livre devenu best seller, l'autre les oublie dans la drogue : autant de moyens de faire face à la mort.
Les personnages sont très bien interprétés, et le père jeune me disait quelque chose, ce sourire, ses yeux... C'est tout simplement... Eliott ! Le jeune héros de E.T, qui a désormais 47 ans !
J'ai adoré cette série si subtile aux multiples couches d'interprétation. J'ai pu ressentir avec les personnages toute la gamme des émotions qui les traversent : peur, colère, déni, tristesse, rejet, abandon... Je regrette de ne pas les retrouver lors d'une deuxième saison, mais j'imagine mal comment créer une suite :
" Les enfants ! J'ai trouvé une nouvelle maison !
- C'est bon tu nous as déjà fait le coup !"
Après écriture de mon billet, je vérifie sur internet : la série s'inspire effectivement du même livre qui a été adapté à travers La maison du diable... Ce roman de Shirley Jackson est considéré par le maître Stephen King comme l'un des meilleurs romans horrifiques du 20ème siècle.
19:43 Publié dans On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séries, séries netflix, film d'horreur | | Facebook
10/01/2009
Mon best of des films de 2008
Chaque début d’année, je fais mon top des meilleurs films, séries, livres que j’ai vus et lus l’année précédente.
Pour vous souhaiter une bonne année et vous aider à combler la bonne résolution « je me culture la tête », je vous fais profiter de ma culture exceptionnelle et de mes goûts divins en la matière. Vous allez voir, j’adore les films intellos. Quelle chance vous avez.
Je ne livre pas la liste des films vus à la télé ou en DVD. Comme j’essaie d’en voir un par jour, ça risque d’être long, déjà que je m’éternise, là… Même si on tente de me décérébrer en m’empêchant de voir mes films. On me force à sortir le samedi soir. Alors que M6 diffuse Médium ce soir là, cette série hautement intellectuelle. De toute façon il fait moins 5, j’hiberne, je ressortirai en mars.
Je vous propose juste le best of des 39 films vus au cinéma en 2008.
Je commence par le genre le plus populaire, la comédie, pour vous laisser l’illusion encore un instant que je suis tout à fait normale.
Même là, beaucoup n’apprécient pas, ils n’ont pas le sens de l’humour. J’en fais souvent les frais, moi qui parle tout le temps au second degré, comme dans ce post. Je précise, on ne sait jamais, des lecteurs ont peut-être décroché en pensant que j’ai la grosse tête. Je devrai mettre des « lol » quand je déconne, et des « pas lol » quand je suis sérieuse. Je réécris donc ce post : « Je vous dévoile ma culture exceptionnelle, lol. Je ne cite pas les films de la télé, pas lol… »
Tin tin ! Roulements de tambour…
Pour moi, la meilleure comédie de l’année est Tonnerre sous les tropiques de Ben Stiller. J’ai adoré lire les critiques de spectateurs :« consternant ! 1 ou 2 gags et c'est tout ! Comment peut-on faire un film aussi mauvais ?" "nul du début à la fin"...
Ils n’ont pas dû saisir les références cinéphiliques et l’humour absurde et noir. Contrairement à ce qu’ils pensent, ce sont plutôt les intellos qui ont apprécié le film (même Les cahiers du cinéma ont aimé, pour dire). Je me suis amusée à regarder les gens qui sortaient en cours de séance : des jeunes lookés branchés, qui se dandinaient comme Travolta dans le générique de début de La fièvre du samedi soir. Bref, des types qui se la pètent et se prennent très au sérieux : tout ce que j’aime, lol. Oups.
Comme comédie, j’ai aussi bien aimé cette année Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry, très cinéphile aussi, J’irai dormir à Hollywood de Antoine de Maximy et le court métrage de Gondry dans le film Tokyo !
Maintenant j’évoque le deuxième style de film que j’aime, beaucoup moins populaire, et vous vous barrez en courant.
J’adore les films « sombres », ce qui regroupe pleins de genres différents : le film noir bien sûr, mais aussi le documentaire « qui montre bien la comédie humaine et l’absurdité de l’existence » comme disent les intellectuels misanthropes. Les films sombres rassemblent également pour moi le cinéma fantastique, le film d’horreur ou d’épouvante. Par contre, je crains toujours le gore. Si, y a une différence entre horreur et gore.
Mon meilleur film glauque est sans conteste L’échange de Clint Eastwood. Une histoire vraie de serial killer : ce que je préfère. Encore plus traumatisant qu’un épisode de Faîtes entrer l’accusé. Le film traite aussi de la corruption de la police de L.A dans les années 30, de la condition des femmes, des asiles etc. Des sujets de société réalistes, politiques, historiques comme j’aime.
Dans le genre sombre, j’ai apprécié en 2008, dans le désordre :
MR 73 de Olivier Marshall, Rec de Jaume Balaguero et Paco Plaza, Funny games US de Michael Haneke, Cloverfield de Matt Reeves...
Sinon j’ai bien aimé le dernier Indiana Jones et Wall-E. (Ca va, ces films sont assez populaires, mes lecteurs sont revenus ?)
Je ne fais pas de critiques, je ne veux pas que mon talent vous accable. Je ne fais pas de résumés non plus, vous n’avez qu’à être culturés, lol. Oups.
On peut dire que c’est un post pour savoir si vous êtes capable d’apprécier Tonnerre sous les Tropiques et le second degré.
Maintenant j’attends vos listes de films préférés. Pas lol. Oups.
20:03 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : best of films de l'année 2008, cinéma gore, film d'horreur, film d'épouvante, mr73, tonnerre sous les tropiques, médium | | Facebook