30/07/2019
Bilan "je suis culturée" de mai à juillet
20 livres :
Coups de cœur :
- Psychologie de la connerie de Jean-François Marmion
- Vu en Amérique, bientôt en France de Géraldine Smith
- Jean-Claude Romand, le narcissisme criminel
- Les cahiers d’Esther, de Riad Satouff tome 1 à 3
- La femme rompue, de Simone de Beauvoir
6 Films au cinéma :
Coup de cœur :
- Parasite de Bong Joon-Ho
A voir :
- Captive state de Rupert Wyatt
37 films Canal +, TCM, OCS, Netflix, Arte :
Cinéma asiatique :
Coups de cœur :
- Mother de Bong Joon-Ho
- The host de Bong Joon-Ho
Films d'animation :
Coup de cœur :
- Dans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi
Thriller / suspense / vengeance :
Coups de cœur :
- The guilty de Gustav Mölle
- 3 billboards de Martin McDonagh
Comédies dramatiques :
Coup de cœur :
- Captain fantastic de Matt Ross avec Viggo Mortensen♥
Comédies :
Coup de cœur :
- I feel good de Benoît Delépine et Gustave Kervern
Horreur / Fantastique :
Coup de cœur :
- Les bonnes manières Juliana Rojas et Marco Dutra
SF / Science-fiction / fantasy :
Coup de cœur :
- Aniara de Pella Kågerman
25 Documentaires :
Coups de cœur :
- Ni juge ni soumise (strip-tease), Canal+
- Kedi le royaume des chats de Ceyda Torun Canal+
- Une espèce à part , Arte
- Notre planète, Netflix
Histoire :
Coups de cœur :
- Les Kennedy, secrets et tragédies (6 épisodes)
- La peste, l'ennemie invisible
- La ruée vers l'or, pour une poignée de pépites
5 Séries :
Coups de cœur :
- GOT, l'intégrale
- Catastrophe saison 4
Théâtre :
- Silence on tourne !
Ballet :
- Tree of codes, opéra Bastille
4 Expos :
Coup de cœur :
- Les manuscrits de l'extrême
- Rouge. Art et utopie au pays des soviets
- La lune : du voyage réel aux voyages imaginaires
- Les nabis et le décor
16:38 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, culture, littérature, blog littéraire, documentaire | | Facebook
25/07/2019
Rutger Hauer, les larmes dans la pluie
« Quelle expérience que de vivre dans la peur. Voilà ce que c’est d’être un esclave. J'ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion. J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l'ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l'oubli comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir. »
C'est ce que vient de faire Rutger Hauer, auteur de ce monologue de Blade runner qui l'a rendu célèbre. Comme son personnage de robot réplicant plus humain que les hommes, il est décédé en 2019, à croire qu'il s'identifiait au rôle qui a marqué sa vie.
Comme beaucoup, j'ai découvert Rutger Hauer à travers ce rôle inquiétant et mystérieux. J'étais petite (on ne se demandait pas si j'étais devant un film adapté ou pas -j'ai vu alien trop jeune aussi par ex-) et je ne comprenais rien à ce film, le personnage me faisait peur, mais il m'a laissée une trace indélébile. Quand je le revois, je ressens les détails qui marquaient mon âme d'enfant et passeraient inaperçus aujourd'hui (le sourire effrayant de sa copine, la tristesse dans les yeux de celle de Harrison Ford...)
J'ai ensuite appris à connaître l'acteur à travers ses films de l'un de mes réalisateurs préférés, Paul Verhoeven. Ce dernier estime avoir perdu son alter ego. Les deux amis ont commencé leur carrière ensemble dans leur pays natal, les pays-bas. Je trouve que leur carrière néerlandaise est encore plus intéressante que l’hollywoodienne, car plus osée. Un vent de liberté souffle sur leur premier film, Turkish Delight. Le personnage de Rutger sème la pagaille au sein de la famille bourgeoise conservatrice de sa petite amie, atteinte d'une tumeur. L'amour, la rébellion et la peur de la mort, ces thèmes essentiels, jalonnent la carrière de l'acteur et du réalisateur : La chair et le sang, Soldiers of orange, Katie Tippel...
A l'image de ses personnages, Rutger Hauer était un rebelle. A 15 ans, il plaque tout pour devenir marin, mais ne peut pas faire carrière car il est daltonien (comme moi). Il choisit alors un autre moyen d'évasion en devenant comédien. L'amour de la mer persiste dans son engagement écologique et son soutien pour Sea Shepherd.
Les rôles les plus marquants de Rutger Hauer :
1973 : Turkish delight de Paul Verhoeven
1975 : Katie Tippel de Paul Verhoeven
1982 : Blade runner de Ridley Scott
1985 : La Chair et le Sang de Paul Verhoeven
1985 : Ladyhawke, la femme de la nuit de Richard Donner
1986 : Hitcher de Robert Harmon
2002 : Confessions d'un homme dangereux de George Clooney
2005 : Sin City de Frank Miller
2005 : Batman Begins de Christopher Nolan
21:22 Publié dans La rubrique nécrologique, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : rutger hauer, verhoeven, cinéma, cinéma sf | | Facebook
22/07/2019
Indochine, 3 nuits par semaine
Voir le début ici et là.
Présent, passé simple, imparfait, passé composé, futur... Quand on maîtrise mal la langue, on utilise le présent, c'est plus simple. De plus le présent rend le texte plus actuel, plus vivant. Si on veut se lancer dans le passé, on retient que le passé simple est le temps de l'action soudaine, l’imparfait celui de la continuité et de l'habitude, et que surtout, on ne mélange pas le passé simple avec le passé composé, et encore pire, avec le présent et le futur !
3 nuits par semaine est en cela l'exemple typique de l'arrachage de cheveux. Il faut croire que la passion amoureuse trouble tellement Nicola Sirkis qu'il mélange tous les temps :
C'est dans la nuit de Rebecca Que la légende partira (futur)
Et aujourd'hui pour une troisième fois (présent)
Elle décidait de sa première fois (de l'imparfait ? Si tu écris "aujourd'hui", tu continues au présent avec "elle décide". Si tu veux écrire au passé, le temps de l'action, tu n'utilises pas l'imparfait, mais le passé simple : "elle décida")
C'est avec lui qu'elle le voulait
Qu'elle désirait à ce qu'il l'aimait ("désirait à" ? ce n'est pas français. tu veux dire "accédait à" "concédait à"? et puis tu mets au présent, ou au passé simple, pas à l'imparfait.)
Et puis avec cet homme qui rit (du présent)
Celui pour qui elle a choisi (passé composé)
Dans la chambre au pied du fleuve La ville endormie les laisse seuls
Et sous la chaleur et sans un bruit Ils rattraperont tout de la nuit
Mais 3 nuits par semaine
C'est sa peau contre ma peau et je suis avec elle
Et 3 nuits par semaine bon dieu, qu'elle est belle
Mais 3 nuits par semaine c'est son corps contre mon corps
C'est nos corps qui s'enchaînent
Mais 3 nuits par semaine mais bon dieu qu'elle est belle (Ben voilà ! tu laisses tout au présent et tout se passe bien !)
A bout de souffle comme une sirène Elle voit son corps qui se réveille
Elle arrachait tous ses vêtements (De l'imparfait au milieu du présent ! Mais au secours !)
Par quelques gestes élégants (pas comme ta prose)
Il posa ses mains sur elle a rougi (avec le passé simple, tu ne mets pas du passé composé ! Tu continues avec le même temps ! "elle rougit")
Il a tout voulu et on l'a puni (passé composé)
Elle caressa en douceur (passé simple)
Comme pour oublier sa douleur (il s'y prend bien le gars...)
Et il l'a prise dans ses bras ("il la prit" au passé simple !)
Car elle avait un peu froid, à cet instant et à chaque fois
Elle voudra le revoir au moins 3 nuits, 3 nuits
Quelle maso !
19:01 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : indochine, chanson française, musique | | Facebook
16/07/2019
Indochine, tentative d'explication de texte (suite)
Relire le début ici.
Indochine a le chic pour sortir des phrases absconses, mais aussi très sombres. Les paroles morbides donnent envie de se flinguer. Les mélodies sont au contraire très joyeuses et invitent à la danse. L'aspect schizophrénique ou bipolaire des chansons d'Indochine apparaît clairement dans Song for a dream, sa mélodie très entraînante, son air de comptine enfantine associé à des paroles déprimantes. Je vous laisse imaginer mon malaise lorsque j'ai surpris ma nièce de 5 ans tournoyer avec sa robe à fleurs en chantant de sa petite voix aiguë et innocente :
"Attaque mes rêves ou détruis mon âme
On fera un rêve incroyable !"
Oubliez le respect des rimes, oubliez le respect du nombre de pieds, Indochine marche dessus allègrement. Chaque phrase devrait comporter un nombre de syllabes identique pour harmoniser l'ensemble, à l'image d'un alexandrin par exemple, 12 pieds, une césure au milieu de 6 syllabes. Mais on a l'impression que le compositeur improvise la mélodie pour placer tout ce qu'il veut dire. On sent qu'il écrit son texte avant la mélodie, c'est la musique qui s’adapte aux paroles, pas l'inverse. Exemple :
On aura une vie incroyable
Je voudrais un rêve idéal (il n'a pas trouvé de rime en "able", je peux l'aider : un rêve formidable, un rêve de sable/câble/table/râble...)
J’aimerais être un guerrier, (6 syllabes) quelqu’un d’effrayant (5) (bah ça rime pas ?!)
J’aimerais que tu reviennes (6)
J’aimerais me sentir bien (6), accueillir des réfugiés (7) (mais où sont les rimes ?!)
Vous pouvez constater à l'écoute de la chanson que cette dernière partie ("accueillir...") sonne très mal, comme si elle était rajoutée. Elle tombe comme un cheveu sur la soupe: "Tiens, dans l'actualité on évoque les migrants, faudrait que j'en parle dans ma dernière chanson ! Je l'ai déjà écrite, je vais rajouter un bout de phrase, ils vont y voir que du feu !"
Le chanteur passe du coq à l'âne :
"J’aimerais être vivant et ne plus avoir peur
J’aimerais aimer mon père
J’aimerais savoir quoi faire
J’aimerais bien le comprendre
J’aimerais bien qu’il attende
J’aimerais être important
J’aimerais être un désir (?)
J’aimerais être un fossile (?!) (d’autres sites entendent "impossible" ce qui me paraît plus cohérent, même si ce n'est toujours pas le summum de la logique)
On loue le message de tolérance que délivre Indochine, surtout que le groupe se pose en modèle pour les jeunes : le racisme c'est pas bien (la chanson Un été français : pardonne-moi si ici tout devient froid national"), l'homophobie c'est mal (la chanson Alice et June, 3ème sexe...)
Enfin, si je saisis bien de quoi on parle, car les propos restent obscurs :
Elle n'avait juste qu'un ennui
C'est de comprendre les jours de pluie
Moi j'aimerais bien comprendre les paroles d'Indochine !
à suivre
15:15 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : indochine, chanson française, musique | | Facebook