04/02/2019
bilan lecture : psy et développement personnel
Psychologie :
Boris Cyrulnik :
- Autobiographie d’un épouvantail
- Sauve-toi, la vie t’appelle
- Les vilains petits canards
- In treatment, lost in therapy de Clotilde Leguil
- La psychosomatique pour les Nuls de Geneviève Choussy-Desloges
- L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau et autres récits cliniques de Oliver Sachs
- Votre cerveau est extraordinaire de Fabien Olicard
- L'art d’avoir toujours raison de Schopenhauer
- Nouveau manuel de manipulation de Gilles Azzopardi
- Les paroles perverses, les reconnaître, s’en défaire de Robert Neuburger
- Petits pénibles et gros casse-pieds de Christophe André et Muzo
- L’amour, la culpabilité et le besoin de réparation de Mélanie Klein
Développement personnel :
- Je pense trop de Christel Petitcollin
- Pourquoi les femmes se prennent la tête ? de Susan Nolen-Hoeksema
- Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué de Jeanne Siaud-Facchin
- Pourquoi les hommes n’écoutent jamais rien et les femmes ne savent pas lire les cartes routières de Allan et Barbara Pease
- Les 4 accords toltèques de Miguel Ruiz
- Lisa Bourbeau : Ecoute ton corps, Les 5 blessures, L’acceptation
- L’art de faire la paix au quotidien de Anne Ducrocq
- Du bonheur de Frédéric Lenoir
- Du magnétisme, Henri Durville
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02/02/2019
Bilan lecture : les romans
Emmanuel Carrère :
- La classe de neige
- La moustache
biographies :
- L'adversaire
- Un roman russe
- D'autres vies que la mienne
- Limonov
- Je suis vivant et vous êtes morts (biographie de K Dick)
Delphine de Vigan :
- Rien ne s’oppose à la nuit
- No et moi
- Les heures souterraines
- D'après une histoire vraie
Philippe Jaenada :
- Le chameau sauvage
- Le cosmonaute
- La femme et l’ours
- Nefertiti dans un champ de canne à sucre
- La petite femelle
- La serpe
Milan Kundera :
- L’identité
- La plaisanterie
- L'insoutenable légèreté de l'être
Romain Monnery :
- Libre seul et assoupi, Le saut du requin, Un jeune homme superflu
Carol Joyce Oates : Cher époux et Carthage
Virginie Despentes : Bye bye blondie et King-Kong théorie
Titiou Lecoq : Les morues et Chroniques de la débrouille
Laurie Colwin : Drôles d'oiseaux, Une vie merveilleuse et Rien que du bonheur
Adaptés au cinéma :
- Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat
- Un singe en hiver d'Antoine Blondin
- La chambre des officiers de Marc Dugain
Policiers (adaptés au ciné) :
- Monsieur Hire de Simenon
- Feux rouges de Simenon
- Sueurs froides de Boileau et Narcejac
Humour :
- Fuck les connards, manuel de survie quand quelqu'un vous pourrit la vie de Michael et Sarah Bennett
- Fabrice Luchini et moi de Olivier Sauton
- Je vais pas me taire parce que t’as mal aux yeux de Sarah Dahan
- La fin du monde n'aurait pas eu lieu de Patrick Ourednik
- La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole
- La vie sexuelle des super héros de Marco Mancassola
Drame :
- Les coups de Jean Meckert
- La chute d'Albert Camus
- Thérèse et Isabelle de Violette Leduc
- Et au pire on se mariera de Sophie Bienvenu
Fantastique /SF :
- Docteur Sleep de Stephen King
- Les Tommyknockers de Stephen King
- Docteur Bloodmoney Philip k Dick
- 1984 de George Orwell
Nouvelles :
- 24h de la vie d’une femme et Destruction d’un cœur de Stefan Zweig
- Des hommes sans femmes de Haruki Murakami
- Des histoires pour rien de Lorrie Moore
- Vies cruelles de Lorrie Moore
- L'amour d'une honnête femme d'Alice Munro
- Les nuits difficiles de Dino buzzati
- Les filles de l'ombre de Mathieu Terence
- La balade du café triste de Carson Mccullers
- L’état de l’Angleterre et Nouvelle carrière de Martin Amis
- Superman n’existe pas, nouvelles de Jaenada, Rozen, Urien, Villard
- Nouvelles de Mars, de Jaenada et Sophie Fontanel
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31/01/2019
Bilan lecture : crimes, travail et biographies
Affaires criminelles :
- La serpe de Philippe Jaenada
- La petite femelle de Philippe Jaenada
- L'adversaire d’Emmanuel carrère
- Lætitia de Ivan Jablonka
- La séquestrée de Poitiers et l'Affaire Redureau, de André Gide
- Femmes fatales, les criminelles approchées par un expert de Michele Agrapart Delmas
- Crimes de femmes : 25 histoires vraies de Anne Sophie Martin
- L’empoisonneuse de Peer Meter (bd)
- Le crime des sœurs Papin, les dessous de l’affaire, d'Isabelle Bedouet
Essais :
- Beauté fatale de Mona chollet
- Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés
- King-kong théorie de Virginie Despentes
- La garçonnière de la république de Émilie Lanez
- Toxic croquettes de Jutta Ziegler
- Le charme discret de l'intestin de Giulia Enders
Travail :
- Bonjour paresse de Corinne Maïer
- Ceci n'est pas une lettre de candidature de Corinne Maier
- Lettres de non motivation de Julien Prévieux
- Tribulations d’un précaire de Ian Levison
- Ta carrière est fi-nie ! et Absolument débordée ! de Zoé Shepard
- Les heures souterraines de Delphine de Vigan
- Libre seul et assoupi de Romain Monnery
- Le petit malheureux de Guillaume Clémentine
Biographies :
- La promesse de l’ombre de Romain Gary
- Ça s’est passé comme ça de Gérard Depardieu
- Mille vies valent mieux qu'une, Jean-Paul Belmondo
- Berthe Morisot de Dominique Bona
- Quel effet bizarre faites-vous sur mon cœur de Christine Orban (lettres de Napoléon à Joséphine)
- Le dernier stade de la soif de Frédéric Exley
- Les ritals de François Cavanna
- Chroniques de la débrouille de Titiou Lecoq
- Thornytorinx de Camille de Peretti (anorexie)
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29/01/2019
La mule de Clint Eastwood
Earl Stone ne vit que pour son travail d'horticulteur, au détriment de sa famille. Il a préféré participer à un concours de fleurs plutôt que d'assister au mariage de sa propre enfant, qui refuse de lui adresser la parole depuis. 15 ans plus tard, c'est sa petite fille qui se fait passer la bague au doigt. Earl a l'occasion de se rattraper en payant une partie des frais de la noce. Mais il n'a plus d'argent, son entreprise fait faillite. Comme il a l'habitude de voyager pour son métier, on lui propose alors un moyen facile de se remplumer : transporter dans sa voiture des sacs de drogue, faire la mule. Il est d'autant plus insoupçonnable qu'il n'a jamais commis d'infractions routières, est d'un tempérament chaleureux et insouciant, et surtout, il a plus de 80 ans...
Le film est tiré d'une histoire vraie, ce qui en fait toute sa force, car comme je dis toujours, la réalité dépasse la fiction. La vraie mule se nommait Leo Sharp et a agi jusqu'à ses 87 ans.
Le film garde des zones d'ombre : les trafiquants précisent bien que Earl ne doit pas regarder le contenu des sacs qu'il fait traverser la frontière. Mais les types sont des caricatures de gangsters, avec leurs grosses chaînes en or, leurs tatouages et leurs flingues : pépé est-il assez sénile et naïf pour ne pas comprendre qu'il transporte de la drogue pour un cartel mexicain, ou c'est le réalisateur qui essaie de nous le rendre sympathique en éludant la question ?
De même, Earl a délaissé sa famille, préférant s'amuser avec ses copains et des filles de passage lors de ses concours de fleurs. Mais Eastwood le présente plutôt comme un joyeux hurluberlu profitant de la vie et de sa liberté. Il est aussi montré comme ayant le sens du partage et du sacrifice. S'il travaille autant, c'est pour nourrir sa famille, s'il devient passeur de drogues, c'est pour aider ses proches et sa communauté (empêcher la fermeture de son bar favori, rénover la patinoire). Au contraire il a l'air de penser que les femmes de sa famille sont des grincheuses hystériques jamais contentes.
On retrouve dans La mule les thèmes chers à Eastwood : la valeur du travail, le courage, le sens du sacrifice, les regrets, la famille, le goût de la liberté et de l'indépendance (illustrées par les grands espaces traversés et l'esprit libre penseur de ses héros). Le cinéaste considère qu'un homme, un vrai, travaille comme un bœuf, en étant son propre patron (pas une feignasse de fonctionnaire !) Il ne remet pas en question qu'à presque 90 balais, le dos plié en deux, Earl bosse toujours : la retraite, c'est pour les chochottes ! Le vieux avait l'occasion d'arrêter de trimer puisqu'il a fait faillite, mais non. Expulsé de chez lui comme d'autres habitants (la raison économique n'est pas évoquée, crise des subprimes ?) le personnage veut s'en sortir par ses propres moyens, même illégaux. Je me souviens d'avoir lu qu'Eastwood dénonçait les aides sociales, juste bonnes selon lui pour les feignants. Easwood ne cache pas ses valeurs politiques républicaines. Il a soutenu Trump, Reagan -un acteur héros de western comme lui- et a même été maire de sa ville. Earl s'en sort seul et doit se comporter en héros sacrificiel, car la famille, c'est sacré.
Il n'est pas anodin que le rôle de l'enfant qui reproche au père ses absences soit joué par la véritable fille d'Eastwood : en 88, il a renoncé à sa carrière de maire pour être plus proche de ses gamins...
En dépit de son rôle crapuleux, Earl stone nous est éminemment sympathique, aussi par son côté vieux dépassé par la modernité. Comme mémé nulle en nouvelles technologies, il ne sait pas se servir d'un portable (scène très drôle où il découvre le texto). Il se moque des jeunes qui ne peuvent plus rien faire sans téléphone ni google. Il est aussi touchant par sa façon de parler à tous, avec une naïveté et sincérité désarmante, sans calcul : "je crois que je n'ai jamais eu de filtre".
Par exemple lorsqu'il change la roue d'un couple de Noirs en panne :
"Ça me fait plaisir d'aider un copain négro
- Mais monsieur, c'est un terme offensant !
- Ah bon ?
- Oui il faut dire "black" (le mot nègre est utilisé jusque dans les années 60 sans être considéré péjoratif, comme "black" sera certainement jugé offensant dans 50 ans et remplacé par un autre terme.)
Par son attitude et son langage décalés, et l'humour que cela produit, Earl fait penser à un autre vieux dépassé par le monde moderne, celui de Gran Torino. Les deux films sont écrits par le même scénariste, Nick Schenk, on retrouve clairement sa patte. Les deux personnages sont des vétérans de guerre marqués par ce qu'ils ont vécu, et ils en sont revenus endurcis (Earl transporte 300 kg de drogue en chantant et n'a pas peur des plus grands barrons: "fiston, j'ai fait la guerre moi, c'est pas un gamin qui va m'impressionner"). Earl a dépassé le traumatisme d'avoir menacé (tué?) des gens en devenant altruiste (j'ai fait du mal, maintenant je le répare) et optimiste (je ne pourrais jamais rien vivre de pire, autant profiter de la vie, à quoi bon se tracasser). Le vieux de Gran Torino est à l'inverse ressorti de la guerre misanthrope (les hommes sont des ordures meurtrières et méritent de crever). Si le héros de Gran Torino est un vieux ronchon raciste qui s'ouvre peu à peu à autrui, celui de La mule est présenté comme un brave gars sociable aimé de tous. Comme il est vieux et fragile, il est touchant, on lui pardonne tout.
Entre les deux films, j'ai néanmoins préféré Gran torino, qui comporte plus d’enjeux, plus de rebondissements. car finalement, que voit-on le plus souvent dans La mule ? Surtout un vieux qui fait des aller-retour en voiture. Eastwood réussit néanmoins à nous passionner pour cet homme si étonnant et ambigu.
Le réalisateur paraît très affaibli dans ce dernier rôle, et je me suis inquiétée de devoir écrire bientôt sa rubrique nécrologique. Pépé a tout de même 88 ans ! Mais Bradley Cooper, son partenaire à l'écran, précise : "Ce qui est génial chez Clint, c’est qu’il a dû jouer le fait d’être vieux tellement il est en forme, il saute de sa chaise comme un kangourou."
Eastwood a le chic pour dénicher des histoires incroyables : L'échange et cet enfant disparu que la police remplace par un autre, Sully qui évite de justesse l'écrasement d'un avion, American sniper, Million dollar baby... Et désormais, ce passeur de drogues improbable. Si vous avez apprécié Gran Torino, vous aimerez La mule.
14:17 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, clint eastwood | | Facebook