20/08/2019
Captain fantastic
Viggo la classe internationale, écolo, qui parle 7 langues, est une raison suffisante pour voir ce film. Le scénario aussi : lassés de voir progresser l'inculture, la bêtise et la méchanceté dans son pays, un couple américain et ses enfants décident de vivre en auto suffisance dans la forêt, entourés de livres savants. Mais lorsque la mère décède, la famille se voit contrainte de retourner dans la civilisation et de revoir les beaux-parents pour l'enterrement...
Un film original qui laisse enfin souffler un vent de liberté et de rébellion, en interrogeant le conformisme social, l'éducation, l'écologie... En citant Noam Chomsky dans un road movie familial, l'air de rien, le film distille sa petite graine subversive, ça ne peut que me plaire. Certaines critiques ont détesté ce mélange des genres, mais c'est au contraire ce qui le rend subtil selon moi : un discours directement moralisateur et militant n'aurait pas touché autant le public. Dissimuler des paroles contestataires dans une comédie familiale, voilà la finesse du film. D'autres déplorent l’ambiguïté du propos, mais c'est justement tout l'intérêt : montrer les limites de l'auto suffisance et du jusqu'au-boutisme. Le titre est pour moi plutôt ironique, le père n'est pas présenté comme un surhomme modèle à suivre (qui aurait envie de vivre comme un robinson sans confort ?! certainement pas mémé). L'enfer est pavé de bonnes intentions.
Par son sujet, Captain fantastic peut rappeler Into the wild, que j'avais trouvé à l'époque balourd, branché bobo : le type est quand même assez con pour partir à l'aventure sans rien, et il meurt comme un couillon de faim. C'est une histoire vraie en plus. Je sentais que le réalisateur Sean Penn, peu connu pour sa modestie et son humour, manquait de recul et présentait son personnage comme un héros romantique et admirable. Alors qu'il est juste un fils de bonne famille pourri gâté : pour fantasmer la pauvreté comme ça, faut vraiment pas l'avoir connue.
Avec cette famille décalée, Captain fantastic peut s'apparenter également à Little miss sunshine, autre film très apprécié que j'avais trouvé superficiel (faudrait que je revoie les deux, je changerai peut-être d'avis 10 ans après).
à suivre : Tully de Jason Reitman
16:25 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : captain fantastic, little miss sunshine, into the wild, ras le bol des bobos | | Facebook