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17/02/2020

Bilan "je suis culturée" de janvier : 23 documentaires

faites entrer l'accusé.pngEn décembre, Canal+ a remis dans l'abonnement qui coûte un bras les chaînes documentaires de Planète et Sciences. Noël avant l'heure, je trépignais comme un gamin qui découvre ses cadeaux sous le sapin : "j'ai à nouveau accès à la série "des crimes presque parfaits" Oh oui ! Des histoires d'éventration et cadavres brûlés ! " (J'ai conscience qu'un enfant attend plutôt l'intégrale de Harry Potter que l'intégrale des méfaits du docteur Petiot).
Je ne pouvais donc pas sortir de chez moi pour me griller les neurones en buvant de l'alcool, puisque j'étais trop occupée à m'en connecter de nouveaux en rattrapant mon retard des docs de "matière grise". Puis par ce froid, j'hiverne. Et patatras, 15 jours, plus tard, comme ça sans prévenir, la caverne d'Ali baba s'est refermée. Je dois à nouveau me contenter des documentaires d’Arte (bien), France télé (pas mal) et RMC découverte (bof). Vivement noël prochain. 
Puis en janvier, consolation ! Pour bien démarrer l'année, France 2 propose enfin des inédits de Faites entrer l'accusé♥ tandis que RMC story rediffuse les anciens ! Quel bonheur de revoir Hondelatte et sa veste en cuir (voir mon article sur Jean-Claude Romand en lien).

Cinéma :
Très bien :
- Tout peut changer : et si les femmes comptaient à Hollywood ?
- Ennemis intimes de Werner Herzog (lui et Klaus Kinski)

Affaires criminelles :
- Faites entrer l'accusé♥ :
- Alain Berruet, l'obsession de la vengeance
- Roland Moog, meurtre au cinéma
- Nicolas Charbonnier, l'étrangleur de Strasbourg
- Raphaël Maillant, mensonges et trahison

- Des crimes presque parfaits :
Une excellente série qui replace les affaires dans les contextes historique, socio économique de leur époque. (La séquestrée de Poitiers, Henriette Caillaux, l'affaire Steinheil)... La dernière saison m'a déçue, l'émission peine à trouver des histoires palpitantes.
- Le curé d'Uruffe, assassin en soutane
- Monsieur Bill, série noire à Pigalle

Société :
Coups de cœur :
- Comment Trump a manipulé l'Amérique ( scandale Cambridge analytica/ Facebook)
- Propaganda disponible sur Arte jusqu'au 29/10
10 épisodes de 5 minutes décryptant les techniques de manipulation utilisées pour influencer nos opinions et fabriquer notre consentement : Star wars, I phone, Levi's, Red Bull, mais aussi les stratégies politiques de Trump ou de la Chine. Indispensable, à voir en lien.
- Diviser pour mieux régner, Roger Ailes, le créateur de Fox news

Bien : 
- Qui a peur de Huawei ? Le monde en face, France 5
- Rêve pavillonnaire : les dessous d'un modèle, Le monde en face France 5
- Le travail du futur
- La fabrique du mensonge : anti vaccins et Alex Jones (complotiste des médias américains)

Sciences et santé :
Très bien :
documentaires, faites entrer l'accusé- Les étonnantes vertus de la méditation, Arte
- Matière grise : comment avoir une idée de génie ?
- Matière grise : comment tombons nous amoureux ?
Bien :
- Le virus qui soigne
(la thérapie génique)

Histoire :
Bien :
- Richard cœur de lion, le roi pris au piège, Arte
- Le roi Arthur, histoire d'une légende, Arte
- Eva Braun, révélations sur la femme du führer

Animalier :
Coup de coeur :
- Notre planète, Netflix



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13/02/2020

La femme de mon pote

cinéma, cinéma français, comédies françaisesDans une station de ski, Pascal (Thierry Lhermitte) s'éprend de Viviane (Isabelle Huppert). Avec sa mini jupe en cuir, ses talons aiguilles et son rouge à lèvres hyper vif et vulgaire, on repère vite la gourgandine qui cherche à se mettre au chaud pour l'hiver. Pascal, non, il ne voit rien, et laisse son meilleur ami (Coluche) s'occuper de sa bien-aimée pendant que lui part bosser... Évidemment, le pote tombe amoureux lui aussi et se retrouve en plein cas de conscience. Choisir l'amour ou l'amitié, trahir son meilleur ami ou pas ? On se laisse emporter dans le tourbillon de la vie et faire un remake de Jules et Jim ?
Elle avait des bagues à chaque doigt
Des tas de bracelets autour des poignets
Et puis elle chantait avec une voix
Qui, sitôt, m'enjôla

A l'origine le rôle du cocu devait être tenu par Patrick Dewaere♥, grand habitué de Bertrand Blier dans les personnages de naïf. Après son suicide, c'est Thierry Lhermitte qui reprend le rôle, qu'il connaît déjà puisqu'il jouait sensiblement le même dans Les bronzés font du ski : même vendeur dans un magasin de sport, même cœur d'artichaut. Quant à Coluche, avant Tchao Pantin qui lui a valu un césar, il prouve avec La femme de mon pote qu'il maîtrise autant la comédie que le drame.

Blier se tient souvent à la lisière entre provoc vulgaire (Les valseuses) et sensibilité. Son coup de maître dans ce registre reste Beau père, un drame délicat qui aurait pu virer au sordide graveleux  : une ado de 13 ans qui à la mort de sa mère, est gardée par son beau-père et tombe amoureuse de celui-ci ! (Faut dire que c'est Patrickou, comment résister). Dans La femme de mon pote, le cinéaste reprend son thème favori du triangle amoureux, mais dans le genre, je préfère l'excellent Préparez vos mouchoirs (avec Patrick Dewaere) et Tenue de soirée (Patrickou, décédé, remplacé par Michel Blanc).
J'apprécie l'humour grinçant de Blier, qui réussit tout de même à me faire accepter des scénarii souvent misogynes (les femmes sont toujours des garces écervelées, les mecs des braves types qui se font avoir, mais très cons aussi). De ce réalisateur, j'apprécie aussi Buffet froid :"Des gammes, toujours des gammes ! Pas moyen de se reposer 5 minutes ! Alors un jour, j'en ai eu marre, j'ai branché son violon sur le 220 !" (si je pouvais faire pareil avec le voisin qui beugle et me réveille chaque matin !)

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11/02/2020

Un petit boulot

un petit boulot.jpgJe cherche un job job job
Pour aller lui acheter sa robe !
Chômeur, Jacques (Romain Duris) accepte pour combler ses dettes de tuer la femme d'un truand (Michel Blanc). D'abord maladroit, l'apprenti assassin prend de l'assurance et plaisir à ce métier de tueur à gages, puisqu'il lui permet d'aider également financièrement ses amis ! Et accessoirement, de séduire la femme qu'il convoite (Alice Belaïdi, craquante quand elle ne joue pas la standardiste agressive de Working girls).

Je plaçais la barre haut puisque le film est réalisé par le regretté Pascal Chaumeil (L'arnacoeur) et le scénario est signé par Michel Blanc, déjà scénariste de mes comédies cultes Les Bronzés, Marche à l’ombre et Viens chez moi j'habite chez une copine. Le film ne m'a pas déçue, avec un humour noir désopilant comme je les aime, qui rappelle les losers des frères Coen ou les truands sympathiques aux répliques acerbes d'Audiard. Ah quel plaisir de voir le héros dégommer son patron infâme (Alex Lutz, toujours parfait) qui humilie et vire ses employés pour rien... Je ne supporte pas Romain Duris et son sourire d'attardé mental (voir en lien), mais ce rôle réussit à me le rendre sympathique ! (puis son visage disgracieux est masqué par sa barbe et sa tignasse.)

Avec son côté solidaire (les pauvres qui s'entraident) le film m'évoque aussi  Louise Michel (on retrouve d'ailleurs dans les deux l'attendrissant Gustave Kervern).
En revanche, pourquoi une conclusion aussi réac ? "Je suis enfin heureux, je bosse 60h par semaine, mais quand c'est pour soi, c'est bien, je rentre épuisé du travail mais je me console en me blottissant contre ma femme". Et pourquoi pas "travail famille patrie" tant qu'il y est ? Depuis quand s'abrutir au boulot est synonyme de bonheur ? (surtout dans une station service, il sauverait le monde, je dis pas). Malgré cette conclusion, Un petit boulot reste une très bonne comédie.

 

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09/02/2020

Les comédies de Pierre Salvadori

en liberté.jpgJ'ai vu tous ses films, que je trouve toujours drôles, touchants, parfois clowns tristes (Les apprentis, Dans la cour) souvent romantiques (Après vous) parfois noirs et acerbes (Cible émouvante). Son dernier est un excellent cru :

- En liberté !
A la mort de son mari présenté comme flic exemplaire, Yvonne (Adèle Haenel) découvre qu'en réalité celui-ci était un ripou, et qu'il a fait incarcérer à sa place un brave gars (Pio Marmaï). Dans l'espoir de réparer les erreurs du défunt, Yvonne se rapproche du condamné à tort récemment libéré. Mais ce dernier à quelque peu perdu la tête en détention... Voir en lien la bande annonce, pour une fois très bien faite.
Un film jubilatoire, d'un punch et d'une inventivité rares. Par exemple, Pio marche le long d'une route la nuit en délirant, et Adèle le suit de loin pour le surveiller. Le réalisateur les filme en champ contre champ, chacun parlant tout seul, mais le découpage très dynamique laisse croire qu'ils se répondent. J'ai pleuré de rire face à des situations et répliques dingues (le type qui vient dénoncer des meurtres atroces mais se fait rembarrer à chaque fois "on n'a pas le temps, revenez lundi !" Audrey Tautou qui houspille son mec avec sa gouaille habituelle : ("c'est quoi ce truc de massacrer calmement les gens comme ça ? On avait pas l'impression que tu te battais mais que tu rangeais ton bureau !")
Pio Marmaï joue toujours à merveille le mec naïf (voir ici mes différentes critiques de films) et Adèle Haenel s'est adoucie depuis l'excellent Les combattants et prouve qu'elle compte désormais comme l'une des actrices les plus prometteuses (et les plus courageuses depuis ses dernières déclarations.) Audrey Tautou, grande habituée de Salvadori, joue ici un petit rôle, mais elle obtient le premier dans les films suivants, en femme superficielle au cœur sec. Deux comédies romantiques et acides sur les faux semblants :

hors-de-prix.jpg- De vrais mensonges de Pierre Salvadori, 2010
Emilie (Audrey Tautou) patronne autoritaire d'un salon de coiffure, reçoit une belle lettre d'amour d'un admirateur secret. Cette inculte sans cœur la jette, sans savoir que la déclaration provient de son homme à tout faire, cultivé, doux et talentueux (Sami Bouajila, très touchant). Pour changer les idées de sa mère (étonnante Nathalie Baye) qui ne s'est jamais remise du départ de son mari, Émilie a l'idée de lui transmettre la missive qu'elle a reçue...
Des quiproquos hilarants, même si je ne comprends pas ce qu'un homme aussi intelligent et sensible peut trouver à cette greluche dure et inculte (à part son physique...) Comme quoi, le cœur à ses raisons que la raison ne connait point. J'ai été un peu déçue par la fin que j'aurais préféré plus audacieuse et moins convenue (vas-y Nathalie, cougar power !)

- Hors de prix de Pierre Salvadori, 2006
Jean (Gad Elmaleh) timide serveur d'un palace, tombe sous le charme d'Irène, qui couche avec les hommes pour leur argent. Pour séduire sa belle, le modeste employé se fait passer pour millionnaire...
Quiproquos, rebondissements, tout y est, même si j'ai du mal à éprouver de la sympathie pour des gens avec aussi peu de valeurs morales, aussi superficiels, qui ne pensent qu'à l'argent, cyniques, menteurs et manipulateurs.


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