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18/10/2017

While my guitar gently weeps

george gently weeps.jpgLa 4ème chanson du quiz n'est pas de Paul enfin ! Pas de John non plus, mais de George ! Elle est même une de mes préférées (oui, petite trahison à mon chouchou) : while my guitar gently weeps

Elle est écrite en 1968, pendant le voyage des Beatles en Inde, que j’évoquais dans le précédent billet. Sur l'initiative de George, le groupe est parti suivre l'enseignement d'un gourou pour apprendre la méditation transcendantale, qui « permettrait à l'esprit de se diriger vers un « état de silence infini » et de « pure félicité ». Préceptes que les Beatles n'ont pas vraiment intégrés, puisque comme des collégiens rebelles qui fument dans la cour en cachette du prof, ils se retrouvaient secrètement dans leurs chambres pour écrire des chansons (ben il est où le silence infini ?) A leur retour, le groupe a enchaîné les disputes : « et que Yoko elle me soûle, si c'est comme ça je vais aller bouder et enregistrer tout seul dans mon coin » « moi aussi d'abord «  « et ben moi je fais encore mieux, je me casse ! »
Ringo révèle : « Je suis allé voir John. Je lui ai avoué : « Je quitte le groupe parce que j'ai l'impression de ne pas être aimé, d'être exclu. Alors que vous êtes tellement proches tous les trois ». John m'a répondu : « Je croyais que c'était vous trois qui étiez très liés ! » Je suis ensuite allé voir Paul et je lui ai dit la même chose. Paul m'a répondu « Je croyais que c'était vous trois ! » Je n'ai pas pris la peine d'aller voir George, j'ai dit : « Je pars en vacances ».
Bienvenue à la cour de récré : Personne ne m'aime ! Je boude, t'es plus mon copain !
Le principe du gourou « restons zen, paix et amour sur tous, aimons-nous les uns les autres » n'est donc pas vraiment compris par les Beatles (Paul révèle qu'il s'endormait pendant les séances et il écourte le séjour). Pourtant ce n'est pas faute du maharashi, qui donne de sa personne. L'actrice Mia Farrow est présente pendant l'enseignement et le maître lui fait des avances poussées (« mais viens quoi, faut mettre en pratique mes conseils, aimons-nous les les autres je te dis ! ») En apprenant la nouvelle John considère dès lors que le gourou est un imposteur (non ?!! pas possible?!!) et compose la chanson accusatrice Sexy sadie :
Sexy Sadie, what have you done ?
You made a fool of everyone

Le calme revient dans le groupe lorsque George fait appel à Eric Clapton pour enregistrer While my guitar gently weeps. La présence d'un tiers impose une discipline. Un adulte est là, les jeunes se tiennent à carreau.
Pour cette chanson, la philosophie indienne ne suffisait pas à George, il a fallu qu'il rajoute la philosophie chinoise. (Haa, 1968, flower power, le lsd… "c'est pas 68, année de la jeunesse ! C'est le vrai monde dehors et déjà le vrai monde il va chez le coiffeur. Alors gnagnagna les guitares, les troubadours, tout ça c'est fini !") Harrison s'inspire du Yi king. Philip K Dick le fait aussi pour son livre Le maître du haut château.
Le philosophe Edgar Morin explique : « Le Yi-King apporte l'image la plus exemplaire de l'identité du Génésique et du Génétique. La boucle circulaire est un cercle cosmogonique symboliquement tourbillonnaire par le S intérieur qui à la fois sépare et unit le Yin et le Yang. La figure se forme non à partir du centre mais de la périphérie et naît de la rencontre de mouvements de directions opposés. Le Yin et le Yang sont intimement épousés l'un dans l'autre, mais distincts, ils sont à la fois complémentaires, concurrents, antagonistes. La figure primordiale du Yi-King est donc une figure d'ordre, d'harmonie, mais portant en elle l'idée tourbillonnaire et le principe d'antagonisme. C'est une figure de complexité. »
Complexité ? Ah bon ? 

George dira que cette pensée lui « semblait basée sur le concept oriental selon lequel toutes les choses sont relatives entre elles, opposé au point de vue occidental, selon lequel les choses sont simplement fortuites ». Il veut appliquer cette idée : il décide d'écrire une chanson en partant des premiers mots qu'il lirait en ouvrant un livre au hasard, de telle sorte que le texte qu'il écrirait serait relié à cet instant précis. Il ouvre donc un livre où la première chose qu'il lit est "gently weeps" (« pleure doucement »).
Tiens je vais faire pareil, j'ouvre le bouquin à côté de moi, ça de Stephen King, et je lis : « peut-être encore dans les parages ».
J'invente ainsi la suite :
« est ce que tu resteras sage
ou surgiras-tu caniveau
comme le clown pas beau... »
Mouais, je possède pas le talent de George sur While my guitar gently weeps :

george gently livre.jpgI look at you all see the love there that's sleeping
Je vous regarde tous et je vois l'amour qui est là endormi
While my guitar gently weeps
Pendant que ma guitare pleure doucement
I look at the floor and I see it needs sweeping
Je regarde le sol et je remarque qu'il a besoin d'être balayé
Still my guitar gently weeps
Alors que ma guitare pleure toujours doucement
I don't know why nobody told you
Je ne sais pas pourquoi personne ne t'a appris
How to unfold your love
Comment avouer ton amour
I don't know how someone controlled you
Je ne sais pas comment quelqu'un a pris ton contrôle 
They bought and sold you
Ils t'ont acheté et revendu

I look at the world and I notice it's turning
Je regarde le monde et je remarque qu'il tourne
While my guitar gently weeps
Pendant que ma guitare pleure doucement
With every mistake we must surely be learning
A chaque faute commise nous devons en tirer des leçons
Still my guitar gently weeps
Alors que ma guitare pleure doucement

I don't know how you were diverted
Je ne sais pas comment on t'a détourné
You were perverted too
On t'a aussi perverti
I don't know how you were inverted
Je ne sais pas comment on t'a renversé
No one alerted you
Personne ne t'a mis en garde

I look at you all see the love there that's sleeping
Je vous regarde tous et je vois l'amour qui est là endormi
While my guitar gently weeps
Pendant que ma guitare pleure doucement
Look at you all...

 

30/05/2017

Concert de Roger Hodgson, Supertramp

musique, supertrampSuite du billet sur les concerts
Les versions live sont presque toujours supérieures aux disques. Une exception, mon frère qui a fait tous les concerts possibles imaginables m'avait pourtant prévenue : Roger Hodgson, leader de Supertramp, joue comme sur les albums : mêmes instruments, mêmes rythmes, on a l'impression d'écouter le vinyle. Je ne voyais donc pas l'intérêt de mettre 70 euros dans ma place de concert, mais j'accompagne tout de même devant l'Olympia mon frangin qui n'a pas hésité à raquer. Car ce dernier me raconte sa technique : quand un concert qui l'intéresse est complet ou trop cher, ou qu'il l'a déjà vu mais souhaite y retourner sans trop payer, il se rend devant la salle juste avant le spectacle, avec 20 ou 30 euros dans la poche, selon le prix initial du concert. Il trouve toujours quelqu'un avec une place en trop : la vendre à moitié prix, c'est toujours ça de pris. Mon frère a pu revoir Polnareff et d'autres artistes ainsi.

Effectivement devant l'Olympia, j'aperçois un homme au milieu de la file d'attente, même pas devant pour se mettre en évidence, avec une simple feuille de papier « vend places ». Rien à voir avec les arnaqueurs qui refourguent les billets à des prix exorbitants en alpaguant les passants qui n'ont rien demandé, je vois bien que la personne a improvisé une annonce à la hâte. J'hésite, je n'ose pas l'aborder parce que je n'ai pas le prix exact des billets sur moi, je trouve ça un peu malhonnête (pourtant le gars n'a même pas mentionné le tarif : il est ouvert à la négociation). Mais mon frère et ses voisins de file qui m'ont entendue tergiverser et ont participé à la conversation, m'encouragent : "mais vas- y ! " "mais oui, vous ne risquez rien !" Soutenue et emportée par la foule (qui nous traîne et nous entraîne) qui s'identifie à moi (« oh oui, payer moitié prix, c'est vraiment bien ! » « J'espère que vous pourrez ! J'aurais bien voulu !») j'attends le dernier moment, juste avant que le type rentre en salle, pour négocier :
musique, supertramp« Vous vendez vos places combien ?
- J'en ai 3 ! à 90 euros chacune…
- Ah oui mais moi j'en veux qu'une, et j'ai que 35 …»

Il tire la tête, mais de toute façon, il perdra son argent… Donc il finit par accepter, en râlant. Déjà, j'étais pas spécialement motivée par le concert, je l'aide en lui offrant 35 euros, mais il n'est pas content... Il refuse tout de même de donner ses sésames aux arnaqueurs qui les revendraient deux fois le prix (les mecs crieront quand il rentrera dans la salle avec son trésor perdu). A sa place, j'aurais fait le bonheur des passants en leur proposant gratuitement les billets, mais il préfère les jeter plutôt que les donner... Il les avait achetés 9 mois à l'avance pour ses trois enfants, sans penser qu'ils seraient à cette période-là en vacances à l'île Maurice avec leur mère, dont il est divorcé. Ce n'est que le jour même qu'il se préoccupe de revendre les places en bricolant une affiche. Je n'ai donc pas beaucoup de scrupules : l'homme a l'air assez riche pour se payer des séjours sur une île paradisiaque où je ne pourrais jamais mettre les pieds, et ne pas prévoir des mois à l'avance la revente de ses billets. Moi avec ma paie misérable, si je sais que je vais perdre 270 euros, je lance une alerte enlèvement chez Interpol.
Je me retrouve donc, grâce à l'oubli de cet homme, placée en plein milieu du premier balcon, la meilleure place, la plus chère, pendant que mon frère qui a payé son billet le double du mien se retrouve chez les gueux au fond de la salle.

Je suis installée à côté de mon bienfaiteur, qui continue de grogner sur son argent perdu. Je suis assez gênée en attendant que le concert commence, dans 30 interminables minutes. Je le remercie encore, mais il râle encore plus, l'air de penser « je fais le bonheur d'une pouilleuse, si elle me remercie encore, je la remets à la rue » « quand je pense que je pourrais être avec mes gamins là et que je me retrouve avec une misérable inconnue » « j'aurais dû refourguer mes billets à trois mannequins pouffes, il y en a peut-être une qui aurait accepté de me payer en nature » « je pourrais même être avec ma femme à me dorer sur la plage, si elle m'avait pas plaqué la garce. Elle est en vacances avec l'argent de la pension alimentaire, j'enlèverai le prix des places sur le versement du mois prochain, na, elle va pas me foutre un procès quand même ou m'empêcher de revoir les gamins pour ça, c'est mes fils ma bataille, fallait pas qu'elle s'en aille.»

Je ne parviens pas à ignorer mon voisin râleur « c'était bien sympa de me permettre d'aller au concert pour trois fois moins cher, maintenant, tu m'oublies » J'essaie de le requinquer en parlant de Supertramp. Je sais, il y a des moments où il vaut mieux se taire pour ne pas énerver encore plus l'autre, mais je ne sais pas faire, le silence me met mal à l'aise, j'espère toujours améliorer la situation et je préfère mettre les pieds dans le plat, en bonne Gastonne Lagaffe. Je m'enfonce donc :
« A la base je ne voulais pas aller au concert parce que c'est trop cher pour moi (au cas où t'aurais pas encore compris que je suis une pauvresse et qu'on n'évolue pas dans le même monde, casse toi tu pues et marche à l'ombre) et je ne pensais pas connaître assez bien les chansons, j'ai que deux albums. Mais en fait j'ai écouté avant de venir et je me suis aperçue que je connaissais tous les tubes en fait, qui passent beaucoup à la radio.
Il se moque : - Mais oui ! Tout le monde connaît Supertramp! Par contre, impossible de nommer un seul groupe français dont on peut citer dix chansons comme eux !!
- Ben si quand même ? Polnareff, Claude François, Téléphone, Alain Souchon ? Demis Roussos On a aussi des chanteurs très populaires ? »

Il refuse de le reconnaître (peut-être qu'il ne connaît pas le répertoire de la chanson française comme mémé radio nostalgie aussi) Moi qui voulais lui redonner le sourire (on va s'amuser quand même ! L'argent ne fait pas le bonheur ! 240 euros de perdus, 2400 de retrouvés ! Oui c'est un dicton encore plus con que celui des amours déçues !) je m'aperçois qu'en fait je lance une polémique sur les meilleurs chanteurs et que je peux même sous-entendre qu'il est inculte puisqu'il ne peut pas citer 10 chansons de Michou ou Soussou. Oui parfois, Gastonne ferait mieux de se taire.

Heureusement, le concert commence enfin. Et je peux effectivement me rendre compte que je connais presque toutes les chansons, une quarantaine. Une avalanche de tubes qui me ramène à ma jeunesse, lorsque j'écoutais le best of de Supertramp en 33 tours. Vous aussi, vous en connaissez forcément dix, pour citer mon acolyte, et si les titres ne vous disent rien, cliquez sur les vidéos en lien, vous vous exclamerez « ah mais ouii ! Bien sûr ! »  ah moins de vivre dans une grotte sans radio nostalgie. Faites le test : Logical songGive a little bitDon't leave me nowTake the long way home, Breakfast in AmericaCrime of the centuryGoodbye stranger, It's raining again, Lady, Bloody well right...

Comme me l'a signalé mon frère, Roger Hodgson ne change rien à ses mélodies, à la note près comme sur les disques. Mais quel plaisir de chanter avec les 1500 spectateurs de l’Olympia… Une soirée magique. En écoutant chez moi sur internet et même en mettant le volume à fond et en ouvrant la fenêtre de mon salon qui donne sur la rue, je ne parviendrais pas à recréer cette ambiance : « allez, les passants, tous avec moi ! « dreamer ! You're nothing but a dreamer, can you put your hands in your head, oh no! » Ce qui mettra l'ambiance par contre, c'est lorsque les voisins appelleront les flics.

Samedi, Roger Hodgson refaisait son concert, cette fois-ci au Grand Rex... Devinez ce que j'ai fait ?
Sur la centaine de concerts que j'ai dû faire, même pour ceux dont je ne connaissais aucune chanson, j'ai rarement été déçue, je me suis rarement ennuyée. Sauf deux exceptions :

suite demain

16/05/2017

Bilan des concerts, suite

metric.jpgJ'ai été voir Metric en connaissant une seule chanson, Dead disco, que j'avais entendu dans le film d'Olivier Assayas Clean en 2004. Je ne me souviens absolument pas du long métrage, mais parfaitement de la scène où Metric joue la mélodie. Ils ne l'ont pourtant pas proposé au concert (un type qui a bon goût a hurlé à la fin du rappel : « dead disco!!! » ) Mais j'ai pu découvrir leur chanson Help me I'm alive. Avec la batterie qui résonne dans la cage thoracique, les projecteurs qui clignotent, se lèvent et nous éblouissent, la tension qui monte, la chanson m'a donné des frissons : exactement ce qu'on recherche en concert ! La mise en scène faisait parfaitement ressentir les paroles de la chanson : « can you ear my heart beating like an hammer ? » En version album, comme souvent, Help me I'm alive est moins prenante (à écouter en lien). Mes amis qui me rétorquent « pourquoi aller à un concert quand on peut écouter les chansons gratuitement sur you tube ? » n'ont justement jamais (oui, j'en connais!) ou trop peu été à des concerts pour pouvoir juger : tout l'intérêt du show est l'ambiance créée par le public, les artistes, l'éclairage et la mise en scène. Puis avec Metric, j'ai pu admirer le  costume de la chanteuse avec des plumes de paon accrochées à son dos...

musique, chanson françaiseUn bon exemple est le concert d'Axelle Red que j'ai vu l'été dernier à Mâcon, pour le festival l'été frappé. Je ne suis pas fan de l'artiste, c'est sûr que ce n'est pas avec elle qu'on allait secouer ses cheveux en faisant des pogos, mais le concert était gratuit et je suis curieuse comme un chat. Je me rappelais surtout que mon frère me bassinait avec le premier grand tube de la chanteuse, Sensualité, en 1993. Il enclenchait une cassette pour l'enregistrer dès qu'elle passait à la radio (toutes les 20 minutes) et comme il ratait à chaque fois le début de la chanson ou la fin coupée par les jingles, il réitérait sans cesse. Il abandonnait soudain ses révisions, son stabilo, ses feuilles de cours, se levait précipitamment comme si il y avait eu une alerte à la bombe (oui, Axelle Red la bonnasse) et se précipitait pour enclencher le bouton rouge de l'enregistrement sur le poste de radio. Il était subjugué par la voix et les intonations sexy de la bombe rouge, mais moi à mon jeune âge, et en plus étant une fille, je ne voyais pas ce qu'il pouvait bien lui trouver. Je ne comprenais déjà pas vraiment les paroles de la chanson : qu'est-ce que que ça pouvait bien vouloir dire, « sensualité ? » J'aime tes yeux, d'accord, mais ton odeur ? Quand il mange et sens le chocolat et qu'elle veut lui en piquer ? Et pourquoi elle aime ses gestes en douceur, lentement dirigés, vers où ? Moi si je suis trop lente en ping-pong, je perds, c'est trop débile des gestes lents. Non vraiment, je ne comprenais rien à cette chanson.

C'est donc assez sceptique que je me rend au concert, prévoyant de m’ennuyer, mais je m'aperçois que je connais une dizaine de chansons, et encore mieux (ou pire): que je peux réciter les paroles par cœur, sans les apprécier vraiment, et pour beaucoup, pas du tout. Ah, le matraquage radio… Faites le test, vous connaissez sans doute certains refrains : Sensualité, Ma prière, Je t'attends, Rester femme, parce que c'est toi… Axelle Red joue cependant une chanson qui m'est inconnue, Rouge ardent. Je la trouve belle, prenante, avec le volume et les lumières qui augmentent, la batterie qui s'accélère… Rentrée chez moi, je tape le titre sur internet, et stupeur : je ne retrouve pas la solennité et le dynamisme de la version concert, la chanson me parait bien mollassonne. D’où l’intérêt de se rendre à des concerts : les versions live sont presque toujours supérieures aux disques.
Une exception, mon frère qui a fait tous les concerts possibles imaginables m'avait pourtant prévenue : Roger Hodgson, leader de Supertramp...

Suite demain, avec le concert de Supertramp

 

09/05/2017

Bilan des concerts : Louise Attaque, Arctic Monkeys...

louise attaque.jpgComme pour Idan Raichel, souvent de très bonnes surprises se révèlent en concert. Je vous parlerai bientôt (en 2018) de mon meilleur concert de l'année justement. Pour l'instant, mémé et son éternel train de retard fait le bilan des concerts de 2016 :
Le meilleur de l'année dernière, c'était Of monsters and men, où je ne connaissais que leur tube Little talk. L'ambiance au Trianon était survoltée, la chanteuse déchaînée a sauté dans la fosse pour danser avec nous. Et pour la première fois de ma vie, je connaissais aussi la première partie, Highasakite, car j'avais vu la diffusion de leur concert sur Arte. J'adore leurs chansons Iran et Leaving no traces, j'en ai parlé ici.

Parfois, je préfère même la première partie au chanteur que je vais voir. J'ai découvert Christine and the queens, inconnue à l'époque, en première partie de Gaëtan Roussel, le leader de Louise attaque, l'auteur de Help myself. J'ai trouvé que Christine avait beaucoup plus de punch et de talent scénographique que la vedette principale. Je ne me suis pas trompée vu les multiples récompenses qu'elle a enchaîné les années suivantes. (je l'aimais bien avant qu'elle massacre selon moi Les paradis perdus de Christophe et qu'elle envahisse les ondes.)
Malgré les demandes du public, Gaëtan Roussel n'a joué aucune chanson de son groupe originel. J'ai donc dû me rendre au concert de Louise Attaque ensuite pour pouvoir entendre Je t'emmène au vent. Chanson que j'attendais en rappel, comme le font les artistes avec leurs tubes : le meilleur en dernier, la cerise sur le gâteau. Mais au bout de 45 minutes, le groupe enchaîne ses chansons les plus célèbres : Je t'emmène au vent, Léa, Ton invitation, Tu dis rien... Quoi, déjà, le concert est fini ? Comment faire mieux ensuite que cette avalanche de tubes ? Un apéro gratuit, une distribution de billets ? Non : rien justement : des chansons méconnues que les musiciens auraient dû jouer en premier. Le concert aurait pu se terminer 45 minutes plus tôt, sauf si Louise Attaque avait choisi l'idée logique de mettre les meilleures chansons en dernier…
Les musiciens les jouent de mauvais cœur « on est obligé, c'est pour vous faire plaisir » Ils expédient leurs tubes à toute vitesse, au lieu de les faire traîner et faire chanter le public, qui hurle pourtant toutes les paroles. Un moment solennel qui est gâché par l'attitude du groupe. Je ne trouve pas ça respectueux. Le public est venu en majorité pour entendre et chanter tous en chœur les chansons les plus célèbres, il a payé pour ça, pourquoi ne pas lui faire plaisir ? McCartney, lui, propose ses tubes incontournables à chaque fois, pour les rappels, longuement, en faisant chanter le public : « les femmes, puis juste les hommes, et les deux ensemble ! Na na na nana Hey Jude ! » alors que ça doit le soûler de jouer Yesterday, Let it be et Live and let die depuis 40 ans.

arctic monkeys.jpgLa plupart du temps, me rendre à un concert me permet de mieux découvrir un groupe, comme Arctic Monkeys, dont je connaissais uniquement Do I wanna know ? qu'ils ont joué en tout premier. J'avais peur de m'ennuyer ensuite, mais j'ai pu entendre Are u mine ? Puis le leader savait mettre l'ambiance, en tortillant ses hanches sensuellement.
J'étais aussi amusée par le look de certains spectateurs : un type s'est tenu debout accoudé au balcon tout le long du concert, devant les deux rangées assises, donc on ne pouvait pas le louper. Comme si il voulait qu'on le regarde, être une star lui aussi « je vais me mettre pile en face du chanteur, je vais boucher la vue des spectateurs, comme ça ils me regarderont moi et pas lui : avec un peu de chance, ils vont nous confondre. » En effet, l'indélicat était habillé comme le leader du groupe : jean slim noir et surtout, les cheveux coiffés en banane. Il tenait une posture nonchalante, le visage impassible, comme Alex Turner. Il se pensait certainement sexy, désinvolte, stylé et classe, je l'ai surtout trouvé risible : il se voulait décontracté mais il avait plutôt l'air mal à l'aise, guindé, dans un rôle et un costume qui n'était pas le sien : « c'est bon, tout le monde m'a vu ? Ils m'ont pris en photo ? Je peux retourner m'asseoir ? J'ai mal au dos à force de tenir la pose déhanché ». Quel manque de personnalité de copier ainsi son idole !

Suite des concerts demain