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24/10/2010

Bilan ciné : crime d'amour et The town

Crime-d-amour.jpgCrime d’amour d'Alain Corneau se déroule dans le monde de l’entreprise, mon sujet de prédilection. Je ne pouvais que l’apprécier. Kristin Scott Thomas illustre bien les manipulations au travail : ("on est méga copines ! Je t’apprends plein de trucs! Bon maintenant tu vas trimer comme une malade, tu peux pas me refuser ça… quoi ? J’ai repris à mon nom le dossier que tu as effectué toute seule? c’est normal, je suis ta boss. Puis on travaille en équipe non ? puis on est amies hein, tu m’en veux pas ?")
J’ai savouré la vengeance de l’employée manipulée, Ludivine Sagnier, même si j’ai vite compris le dénouement. Il me semblait même tellement évident que j’ai chuchoté la prochaine scène dans l’oreille de mon frère, en pensant qu’il l’avait deviné aussi, ce qui n’était pas le cas… Hum, j’aurais mieux fait de me taire.. mais on a quand même beaucoup apprécié le film tous les deux.
J’ai retrouvé les thèmes développés dans les études comme Malaise au travail, le harcèlement moral de Marie France Hirigoyen , Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés de Marie Pezé ou bien encore L’open space m’a tuer.

the town.jpgThe town de Ben Afleck

Décidément je pense que Ben Affleck est meilleur réalisateur qu’acteur. Ce n’est pas qu’il joue mal, mais je le trouve fade avec sa gueule trop parfaite et lisse. Dans ses films, il révèle plus son tempérament. Comme dans Gone baby gone, sa précédente réalisation, l’histoire se situe dans un quartier sordide de Boston. Des bandits attaquent une banque et l’un d’eux tombe amoureux de la directrice… Amour impossible, difficulté d’échapper à sa condition.. Le scénario est très classique, pourtant le film se suit sans déplaisir, ce qui prouve bien que Ben Affleck est un bon metteur en scène (la dernière attaque à main armée est saisissante). Je préfère tout de même son précédent film, plus noir, plus approfondi, mais il faut dire qu’il est inspiré d’un livre de Dennis Lehane, ça aide. (d’autres romans de cet auteur ont brillamment été adapté à l’écran : Shutter island par Scorsese et Mystic river par Clint Eastwood)

A suivre : Des hommes et des dieux, le bruit des glaçons, wall street, Kaboom, the social network etc...

Et vous, qu'avez-vous vu au cinéma ?

03/10/2010

La rubrique nécrologique de la semaine

little big man.jpgHA ! Je l’avais prédit ! Un réalisateur meurt tous les 15 jours !
Alain Corneau le 30 août, Chabrol le 12 septembre, et mercredi, Arthur Penn!
 J’avoue que, comme Arthur Penn n’avait pas tourné depuis longtemps, je croyais qu’il était déjà décédé… bah il avait 88 ans tout de même, et sa dernière réalisation, un téléfilm, date de 1996  hein ! Son dernier long métrage célèbre, Missouri Breaks, est sorti en 1976… Je wikipède car je ne connaissais pas trop le bonhomme. Je ne me souviens que de Bonnie and Clyde et de La poursuite impitoyable avec Marlon Brando, Jane Fonda et Robert Redford. Mon préféré reste le loufoque Little big man avec Dustin Hoffman.

tony curtis.jpgLe lendemain du décès d’Arthur Penn, c’est l’acteur Tony Curtis qui s’en va… L’inoubliable interprète de Danny Wilde dans la série Amicalement vôtre, au côté de Roger Moore. Toute mon enfance! J’adorais regarder la série au goûter en mangeant les noix de mon jardin. L'acteur me faisait aussi rire dans l’ irrésistible Certains l’aiment chaud avec Marilyn Monroe. J’ai dû le voir 10 fois et je ne m’en lasse pas, une comédie qui donne à coup sûr le sourire (conseillé par ces temps grisâtres, ce retour de l’automne, du froid et de la morosité).
Dans un tout autre registre, Tony Curtis jouait à la perfection le serial killer fou dans  l’étrangleur de Boston. C’est un film particulier, un peu expérimental et longuet, qui a le mérite d’utiliser le procédé du split screen 30 ans avant la série 24 heures chrono. Je vous invite fortement à lire le livre, une enquête ahurissante classée dans ma top liste en bas à gauche.
Foodamour a écrit sur son facebook : « Comment je porte la poisse. Au moment où je songe commencer "Some Like It Hot" et "Little Big Man" avec mes élèves, Tony Curtis s'en va rejoindre Arthur Penn... Bon bah, je vais commencer à étudier les chansons de Michel Sardou, moi... » Avec mes billets sur le cinéma, serais-je aussi un oiseau de mauvaise augure ?

giraudeau.jpgC’est quand même l’hécatombe depuis cet été, surtout côté français : l’acteur Giraudeau en juillet (qu’est ce qu’il était craquant dans La boum et le tordant Viens chez moi, j’habite chez une copine).

cremer.jpgBruno Cremer, le dernier commissaire Maigret (beaucoup moins mignon lui… quand j’étais petite il me faisait peur avec son gros nez et sa verrue.. mais il avait une belle voix. Pas aussi belle que celle de Jean-Pierre Mariellounet bien sûr).

millenium actress.jpgLe réalisateur de film d’animation Satoshi Kon est mort aussi cet été. Il a été fauché en pleine carrière, à 47 ans, il avait encore le temps de faire tellement de bons films… J’appréciais Perfect blue et Millenium actress qui ont pour moi révolutionner le genre. Ils ont prouvé que l’on pouvait faire des dessins animés intelligents et pas seulement pour les enfants. Pas des « japoniaiseries » pour reprendre le terme de Ségolène Royal (il y a 20 ans, ça donne un coup de vieux).

quai_des_orfevres.jpgSinon, à ne pas rater cette semaine, je pense surtout à l’excellent Quai des orfèvres d’Henri Georges Clouzot, mardi sur France 2 à minuit 30.( quelle  heure tardive pour passer un si bon film, pff…) J’espère que la chaîne va diffuser un cycle sur le réalisateur, avec le génial corbeau, les diaboliques et mon préféré, l’hilarant l’assassin habite au 21…Comme Quai des orfèvres date de 1947 tout de même, les intervenants principaux sont morts depuis longtemps, Clouzot, Bernard Blier, Louis Jouvet … mais pas la survoltée Suzy Delair ! (A 93 ans, a-t-elle encore la force de chanter « je sais bien que tu mens ? » J'’aurai pas dû en parler, je vais encore porter la poisse !)

Pour revenir sur les documentaires conseillés la semaine dernière, j’ai trouvé que celui sur les bébés congelés n’apportait rien de nouveau. La personnalité de la mère, son parcours et son enfance, qui auraient pu expliquer son geste, n’étaient pas assez approfondis.
Idem pour La cité du mâle, je n’ai pas appris grand-chose, la journaliste ne savait pas rebondir sur les propos honteux des protagonistes  (« c’est normal de taper une femme.. ; Sohane méritait d’être brûlée vive à 17 ans car elle refusait de coucher avec un mec etc.. »).
J’ai OUBLIE de regarder le documentaire sur France télécom. Heureusement il est disponible sur le site de France 2. Je compte aussi lire le livre d’anciens salariés de l’entreprise, Ils ont failli me tuer. J’ai vu l’auteur dans une émission et son témoignage était poignant.

Bref, après cette rubrique nécrologique, heureusement que je vous conseille des films drôles cette semaine...

Et vous, avez-vous vu les films cités ?

 

16/09/2010

A ne pas rater à la télé cette semaine : Infernal Affairs

infernal-affairs-affiche.jpgLa semaine étant déjà bien entamée, je vous recommande essentiellement le « film à ne pas rater cette semaine », c’est-à-dire ce soir : A 20h40, Arte diffuse l’excellent polar hongkongais Infernal Affairs.
Vous connaissez peut-être le remake américain, qui a rencontré un certain succès, réalisé par le maître Scorsese : Les infiltrés avec Di Caprio et Matt Damon.
Le remake est très bien, mais je vous conseille aussi de faire le jeu des sept différences avec l’original. Je n’avais pas lu le pitch au préalable et j’étais un peu larguée au début. Je ne comprenais pas qui était qui. En même temps c’est un peu le principe : Un policier a infiltré les mafieux, un mafioso a infiltré la police. Chacun est chargé de découvrir la taupe dans son camp, c’est-à-dire lui-même. Je n’en dis pas plus pour ne pas vous embrouiller.
(c’est l’histoire d’un faux policier mais vrai mafieux qui cherche le faux policier c’est-à dire lui, dans son camp qui est en fait pas son vrai camp, donc à la place il va plutôt chercher le faux mafieux mais vrai policier dans l’autre camp, qui est en fait son vrai camp, et en même temps le vrai policier et faux mafieux il fait pareil c'est-à-dire l’inverse, il cherche le faux policier mais vrai mafieux etc…)

Nan, mais je veux pas vous décourager, ce film n’est pas compliqué, il est juste très ingénieux. Enfin, ne vous endormez pas devant hein, vous risqueriez de ne plus rien comprendre.
Papillote, la seule critique ciné qui, en voulant conseiller un film, réussit à effrayer les spectateurs potentiels. Bravo. (Magazines télé, embauchez moi, je vais faire un carton). La prochaine fois je tente de faire l’éloge de Julie Lescaut, comme ça les lecteurs se retourneront vers Arte.

Et vous, avez-vous déjà vu Infernal affairs ou son remake ? Qu’avez-vous regardé cette semaine ?

J’allais oublier ! J’ai proposé à Chiffonnette de participer à la citation du jeudi. J’en recopie des carnets entiers, il serait dommage de ne pas en faire profiter !

«C’est l’histoire d’un type qui va chez son docteur. Il a une grenouille sur la tête.
« Et vous avez ça depuis longtemps ? » demande le docteur.
C’est la grenouille qui répond : « Oh, vous savez, au début ce n’était qu’une petite verrue sous le pied»
Cette blague illustre un concept : parfois on se trompe dans l’analyse d’un évènement, car on reste figé dans le seul point de vue qui nous semble évident. »
Extrait de L’encyclopédie du savoir relatif et absolu de Bernard Werber (je crains de ne pas avoir retranscrit les mots exacts et je n’ai pas le livre sous les yeux)

12/09/2010

L'hécatombe continue : Chabrol maintenant

chabrol.jpgJ’allume la télé. Je tombe sur un bandeau en bas de l’image qui parle de Claude Chabrol.
« Pourquoi il parle de Claude chabrol ? Comment ça il "était" un grand cinéaste ? Ne me dites pas que Chabrol est… »
Et là, la journaliste de i-télé annonce : « je vous rappelle l’information principale de cette journée, Claude Chabrol est mort ce matin… »
J’ai immédiatement envie de me recoucher.

'Tain les gars, faut arrêter de crever maintenant ! C’est l’hécatombe là ! Après Alain Corneau, Claude Chabrol ! Il ne restera bientôt  personne dans le cinéma français ! Pourquoi ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier ?

Plutôt que me remettre au lit, je regarde l’hommage qui tourne en boucle. Avec des extraits de Que la bête meure avec Jean Yanne. Je déprime : « Ah ! Un grand lui aussi… Mort lui aussi… »
Des extraits de Poulet au vinaigre, avec Jean Poiret , mort lui aussi.
Des extraits du Beau Serge, avec Brialy et Gérard blain, morts eux aussi.
De La femme infidèle avec Michel Bouquet « mo... non, il n’est pas mort ! Vas-y Michel, tiens le coup ! »

bête meure.jpgDe Claude Chabrol, je préfère Que la bête meure et Le boucher, avec Jean Yannounet, dont j’ai déjà parlé ici. J’admire beaucoup aussi Le beau Serge, Les cousins, Les bonnes femmes, films qui ont lancé la nouvelle vague.
J’aime aussi Les biches, Docteur Popaul, Betty, Madame Bovary, La cérémonie, L’enfer… Je ne vais pas tous les citer, il en a réalisé une soixantaine…

J’appréciais ses satires de la petite bourgeoisie, de l’hypocrisie et de la bêtise, même si je trouve que cette thématique commune à toute son œuvre marquait aussi sa faiblesse. Ces derniers films, d’un intérêt inégal, se ressemblaient parfois un peu trop.
J’estimais aussi l’homme, bon vivant qui adorait la bonne chère (entre estomac sur pattes, on se comprend), toujours jovial et sympathique (il a tourné Le boucher dans un petit village et a invité tous les habitants à un gigantesque banquet).

Chabrol sortait toujours de bons mots :
"la bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a ses limites, tandis que la bêtise n'en a pas."
« Je n'avais qu'une seule crainte, avec ces pensées, c'était de paraître sympathique.»

Trop tard mon vieux, on t’aimait bien, tout le monde t’a rendu hommage. Ce soir par exemple, France 2 diffuse L’ivresse du pouvoir (inspiré de l’affaire Elf).

 Et vous, quel film de Chabrol préférez-vous ?