24/11/2010
Mon interview cinéphile chez LMO
LMO m’interroge sur le cinéma !
Courez (comme Forest) lire mes réponses sur le lien en rose et dites-moi ce que vous en pensez !
Avez-vous vu ces films ? Quels sont vos préférés ?
Que répondriez-vous aux mêmes questions ?
19:39 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : cinéma, cinéma français, belmondo, miyazaki, les sentiers de la gloire, lmo | | Facebook
13/11/2010
TF1 la chaîne de la culture : fin de concession
Ca fait longtemps que je surveille la carrière de Pierre Carles, ce réalisateur indépendant dénonçant les travers des médias.
Plusieurs de ses séquences ont crée un formidable buzz dernièrement, et pourtant le nom de Pierre Carles n’était quasiment jamais cité. Avant de voir son film, je ne savais même pas qu’il était l’auteur des extraits polémiques : (je vous invite grandement à cliquer sur les liens vers les séquences) :
- C’est Pierre Carles qui a montré Jean Luc Mélenchon traitant Pujadas, le journaliste du JT de France 2, de "larbin !" "laquais" à la solde du pouvoir politique.
- C’est encore Pierre Carles qui a filmé Arnaud Montebourg proclamant : « c’est le moment de taper sur TF1, car c’est la chaîne de la droite, des idées qui détruisent la France, la télévision de l’individualisme, du fric… »
Ces séquences sont extraites du dernier documentaire de Pierre Carles, Fin de concession. Le réalisateur s’y pose une simple question : « pourquoi la concession entre TF1 et son actionnaire principal, Bouygues, est-elle sans cesse renouvelée, alors que le cahier des charges, promettant une chaîne basée sur la culture, n’a pas été respecté ? »
Le réalisateur montre les archives de l’audition du groupe Bouygues en 1987 pour remporter la première chaîne. Les images sont ahurissantes : Bouygues promet : « nous serons une chaîne de culture et nous avons l’ambition d’imposer notre marque sur ce point de vue là » TF1 « réservera une place importante aux évènements culturels de haut niveau » en diffusant de l’opéra (Ravel, le festival d’Orange…). Elle « oubliera de temps en temps l’audimat » elle proposera peu de séries américaines et de dessins animés qui abrutissent les enfants, mais financera des productions françaises. Bernard Tapie ajoute même « on verra des matchs de pelote basque » !
Normalement, la concession de TF1 et Bouygues devait être réétudiée au bout de 10 ans, si l’entreprise n’avait pas rempli le cahier des charges. Or, rien n’a été fait, comme vous pouvez tous le constater… A part Télérama à l’époque, dont TF1 s’opposait à la publication de l’article, aucun média n’en a parlé… Le Lay, le PDG de TF1 depuis la privatisation et jusqu’en 2007, a même avoué les prétentions contraires de la première chaîne : « à la base, le métier de TF1 c’est d’aider Coca-cola, par exemple, à vendre son produit. Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du spectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible, c'est-à-dire de le divertir, de le détendre en deux messages. Ce que nous vendons à Coca-cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».
Pierre Carles tente d’interroger des journalistes sur ce sujet, et il se retrouve face à un mur. Quasiment personne n’accepte de lui répondre, et sans « langue de bois ». On comprend mieux pourquoi la France est classée 44ème pour la liberté de la presse…
C’est déprimant, même si le réalisateur traite le sujet avec beaucoup de vivacité, d’humour et d’autodérision comme à son habitude. On rit lorsqu’il tente de filmer à leur insu les journalistes depuis une montgolfière. On s’esclaffe avec le running gag de Jacques Chancel, qui à chaque coup de fil, a toujours de bonnes excuses pour ne pas se faire interroger. L’interview de Charles Villeneuve est désopilante : il déplore «je me suis déjà fait avoir une fois » et pourtant il ne se rend pas compte qu’il a affaire à la même personne et qu’il se fait donc encore rouler ! Toute la salle a explosé de rire en entendant la sonnerie de son téléphone : la B.O du Parrain…
Pierre Carles est considéré comme le Michael Moore Français, pour ses documentaires polémiques et drôles, où il se met en scène. Pourtant contrairement au réalisateur Américain, Carles se remet plus en question. Il filme des collègues le critiquant, il admet avoir perdu de sa gniaque, user de procédés douteux (dissimuler son identité pour soutirer des déclarations…)
Je vous conseille vivement de voir ce film très révélateur sur les médias français. Dépêchez-vous, il est peu diffusé…
15:14 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : pierre carles, fin de concession, tf1, télé, cinéma | | Facebook
05/11/2010
Il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles
Souvenez-vous… j’essayais vainement de rentrer en contact avec mes nouveaux voisins, mais toutes les tentatives échouaient face à des quiproquos, à base de paillasson de chats et de fumée de cigarettes...
Mercredi soir, j’ai déployé un effort surhumain : j’ai descendu la poubelle.
Comme je suis déjà en pyjama (ou « encore », j’ai décidé de coller aux stéréotypes du chômeur qui se laisse aller), je me dis que ce n'est pas la peine de m’habiller pour si peu. J’enfile mon jogging de sport sous ma nuisette, ce qui donne un mélange détonnant : beau en haut, beauf en bas. Je pose un châle de grand-mère par-dessus pour cacher mes épaules, puis comme j’ai la flemme de mettre mes chaussures et de faire les lacets, j’enfile les grolles trois fois trop grandes de mon frère, ce qui me donne l’air d’un clown.
Comme dirait Thérèse :
« Et puis c'est une chose qui n'est pas commune et que vous ne verrez pas chez tout le monde.
- Mais j'espère bien Thérèse, J'espère bien. Ecoutez, si vous saviez comme ça tombe bien : je me disais encore hier soir qu'il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles. »
Mon frère me voit et m’interpelle :
-Tu vas quand même pas sortir comme ça ?
- Justement, je ne sors pas, je n’ai que trois pas à faire, j’en ai même pas pour 15 secondes. Ce serait quand même vraiment pas de bol de croiser quelqu’un pendant ce temps ! »
Je descends à toute allure les quelques marches, et arrivée en bas, si près du but, je suis stoppée net dans mon élan. Comme si je jouais à 1-2-3 soleil, je reste dans cette position, le sac poubelle levé bien haut. Bien entendu, devinez qui je rencontre …
La nouvelle voisine, toujours habillée à la dernière mode, me toise avec dédain, lentement, des pieds à la tête. J’ai l’air fin avec mon sourire idiot et crispé de l’enfant prise en faute (c’est pas moi ! j’ai rien fait !)
La voisine me dépasse en silence sans dire bonjour, me laissant toute penaude, mon sac poubelle à la main et ma dignité au fond des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.
Après m’avoir pris pour une maniaco-dépressive qui pleure pour un rien (mon allergie au pollen), une hystérique qui crie toute seule (la fumée de cigarettes), elle me considère maintenant comme la dernière des ploucs.
Je prends soin de ma réputation.
Le lendemain se déroule la fête des voisins. Normalement, elle a lieu en été, mais le syndic de l’immeuble s’est dit « tiens ? Si on la faisait quand il fait 8 degrés et nuit à 18 heures, comme ça on aura bien froid dans la cour de l’immeuble et on sera obligés d’appuyer sur la minuterie toutes les deux minutes pour avoir de la lumière ? Quelle bonne idée ! »
Je tiens à préciser que j’étais bien habillée. avec une serpillière avec des trous pour passer les bras
Tout l’immeuble est présent. Il ne manque que les nouveaux voisins à l’appel.
On les voit rentrer. Un type déjà bourré les interpelle : « Hé ! Venez boire un coup ! On s’amuse bien ! » Je croise le regard de la voisine, mais, sans répondre, elle poursuit son chemin jusqu’à son appartement.
Mes nouveaux voisins sont restés toute la soirée chez eux, tandis que 3 mètres en dessous, les autres faisaient la fête. Ils ne voulaient peut-être pas se mêler aux gueux.
Décidément, on ne sera définitivement jamais copains avec les voisins.
Quiz "on connaît le film" ultra facile : de quel œuvre culte la citation est-elle extraite ? Question en plus : qui sont les deux acteurs ?
15:23 Publié dans Oh ? y a des gens autour !, Si si, je suis une fille | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : cinéma, voisins | | Facebook
31/10/2010
Des hommes et des dieux
Ce grand prix du jury Cannois reste en salles un mois après sa sortie, avec plus d’un million et demi d’entrées. C’est une bonne nouvelle : le succès est rare parmi les films français, surtout intello. Des hommes et des dieux montre les derniers instants de la communauté des moines de Tibhirine, en Algérie, avant leur assassinat en 1996. Les frères décident de rester pour aider les pauvres villageois, tout en sachant qu’ils vont certainement se faire massacrer.
A leur place je me serai barrée en courant, j’ai pas une vocation de martyre moi. J’ai donc déjà beaucoup de mal à comprendre les personnages. La majorité des critiques et du public a trouvé ce film poignant, un beau témoignage sur la fraternité et le courage.
Ok, c’est beau, quand ils sont attablés comme dans la Cène, qu’ils se regardent en écoutant le lac des cygnes. Mais qu’est ce que c’est long… 2h30 ! On ne peut pas dire que la vie des moines soit passionnante, entre les messes, les repas, les corvées ménage… Quand j’étais membre du jury d’un festival obscur, j’ai dû me taper Le grand silence, un documentaire de 2h45 sur la "vie " (j'appelle plutôt ça un enterrement) dans une abbaye : il ne se passait strictement rien, un cauchemar. Le président du jury, très intello, soutenait à fond ce film. On a débattus tous les deux pendant des heures parce que je ne voulais pas accorder le prix à ce truc chiantissime (les autres membres s’écrasaient). Pourtant, pendant le visionnage du film, le président s’est ENDORMI, il RONFLAIT. Je vous jure que c’est vrai.
Bref, tout ça pour dire que je n’ai pas spécialement aimé des Hommes et des dieux. J'étais persuadée que le réalisateur Xavier Beauvois était croyant, car sa mise en scène est bienveillante envers la religion. (Les scènes de prière et de chants, une ou deux auraient suffi). J’ai lu dans les journaux et on m’a raconté que des salles de ciné étaient bondées de catholiques, qui se rendaient au ciné comme à la messe. Beauvois manque donc de recul. Ce n'est pas pour rien que le film a reçu le "prix du jury oecuménique" (je savais même pas qu'un tel jury existait !)
Ce qui m’a surtout gonflé, c’est que le contexte historique n’est absolument pas expliqué. Quelqu’un qui ne connaît pas l’Histoire ou qui n’est pas catholique ne peut pas vraiment s’intéresser au film à mon sens. Des documentaires sur l’affaire montre qu’on estime plutôt que c’est l’armée qui a fait une bavure et assassiné les moines, or dans le film on ne parle que des terroristes. On ne sait même pas comment les hommes ont été tués, et beaucoup pensaient qu’ils avaient été égorgés et me contredisaient. J’ai bien vérifié : les moines ont bien été décapités, leur tête alignées le long d’une route et leurs corps n’ont jamais été retrouvés. Bien sûr je ne m’attendais pas à ce que le réalisateur nous montre les têtes tranchées, mais au moins qu’il nous explique ! Le film a également remporté le "prix de l'éducation nationale", mais les profs qui choisiront de l'étudier en classe auront un gros travail de recherche à faire en parallèle...
A part ça les acteurs jouent très bien, surtout Lonsdale. Certains ont trouvé que Lambert Wilson ne correspondait pas au rôle, avec son grand corps d’aristo raffiné. Pourtant, d’après des photos, il ressemble beaucoup au père Christian qu’il incarne. Les critiques avaient sans doute en tête la caricature des moines rougeauds et bedonnants imbibés de vin de messe : la scène culte de Garcia s'étouffant pour de vrai à l'eau de vie dans NPA !
Bref, un film à voir pour vous faire votre opinion, mais que je ne reverrai pas.
Et vous, quel film avez-vous vu dernièrement ?
14:21 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : cinéma français, cinéma, des hommes et des dieux | | Facebook