Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/03/2020

Jour 2 de confinement

confinement,on va tous creverMon horoscope : "Une belle journée se profile. Les rencontres s'enchaînent, vous êtes à l'aise avec les personnes que vous croisez pour la première fois."
J'ai effectivement croisé de nombreuses nouvelles personnes ce matin devant les magasins. Elles semblaient très à l'aise avec leurs masques et la distance de sécurité d'un mètre, et en les voyant, j'ai rebroussé chemin. Avec les files monstrueuses devant les commerces et les rayons vides, on se croirait en ex RDA ou en temps de guerre. Macron l'a répété d'ailleurs 6 fois dans son allocution : "nous sommes en guerre".
A midi pile, heure du confinement, un rayon de soleil est venu me narguer à ma fenêtre : "tu m'attendais depuis 6 mois ? Voilà, maintenant je suis là, mais tu ne peux plus en profiter, na !"
J'ai laissé passer l'heure d'interdiction de sortie pour justement, sortir... faire mes courses. J'ai pensé que les gens s'étaient précipités dans les commerces juste avant le confinement, et en effet, cette fois-ci, le magasin était vide de monde. De pâtes aussi, mais comme je me nourris d'aliments étranges, j'ai pu trouver sans problème ce que j'étais venue chercher : des brocolis et épinards surgelés. C'est bon, je peux tenir le siège.
Ravie d'avoir croisé aucun pestiféré personne, j'installe mes trésors sur le tapis de caisse.

confinement,on va tous creverC'est là que débarque de nulle part une femme venue taper la discute avec le vendeur, à 30 cm de moi. Et mon espace vital ? Je recule pour respecter le périmètre de sécurité, mais déposer les aliments bras tendus, pas pratique. Je ne vais pas les lancer au caissier : "attrape ! Buuuuuut !" Je ne peux même pas m'adresser à la femme, elle parle fort et doit envoyer des postillons à 3 mètres à la ronde, je ne veux pas qu'elle se tourne vers moi. Qu'elle continue de cracher sur le pauvre caissier, tant pis (il porte un masque).
Elle blablate : - Vous n'avez plus de pâtes ? (si, ils se sont amusés à les planquer et faire un jeu de pistes dans le magasin "sauras-tu les retrouver ? 1er indice")

Le caissier hoche la tête, il ne parle pas pour lui faire comprendre qu'il vaut mieux qu'elle fasse de même, mais ça ne la décourage pas :
- Ca doit pas être facile pour vous, vous êtes très exposé (donc elle a décidé de lui compliquer la tâche)
- Mais vous êtes jeunes, vous ne risquez rien (Bah si, et pourquoi jeunesse signifierait bonne santé ? Les pathologies ne sont pas forcément visibles. J'ai entendu le caissier raconter à un client qu'il devait faire des examens pour un problème pulmonaire, et je suis aussi à risque pour l'infection.)
Elle continue : - Moi vous savez le confinement, ça ne me fait rien. Je travaille depuis chez moi. Je suis écrivain, vous comprenez..."

Et là elle me regarde. Je crois qu'en réalité, elle parlait fort pour que tout le monde l'entende (entre temps une deuxième personne est venue se coller derrière, et une autre à ma droite, je suis cernée de toutes parts). En temps normal ça aurait fonctionné, j'aurais demandé : "ah oui ? vous avez publié quoi ?" mais là je ne voulais pas qu'elle me refile ses microbes.
Elle continue de monologuer (personne ne lui répond) : "j'occupe mes journées en faisant du yoga, en ce moment c'est utile, avec tous ces gens qui paniquent pour rien !" Pour conclure : "bon ben je reviendrai demain !"

Va te faire voir chez les Grecs, faire la folle à Bandol, faire tes trucs chez les Turcs, fais ce que tu veux mais surtout va te va te va te faire voir !
Donc j'ai un scoop, attention : l'horoscope, c'est du bidon. 

16/03/2020

Je veux chanter pour ceux qui sont cloîtrés chez eux

bring out your dead.jpegArticle que j'ai commencé à écrire vendredi 13... Je ne pensais pas qu'il serait d'actualité si tôt...
Comme les Italiens qui donnent des concerts depuis leur balcon, je veux chanter pour ceux qui sont cloîtrés chez eux. Ainsi après des mois d'hiver et de pluie, le retour du soleil tant attendu a été brutalement interrompu par une casserole beuglante et une pluie torrentielle, car malheureusement je ne prenais pas la douce voix de Michel Berger, mais la reprise le massacre de Laam.
La pandémie m'évoque aussi la scène de Sacré graal des Monty Python : "Bring out your dead!" John Cleese trimballe un vieux sur son dos et veut s'en débarrasser : "mais je ne suis pas mort !
- Oui mais c'est pour bientôt !
"

zombie romero.jpgJ'attendais avec impatience le retour du printemps afin de mettre un terme à mon hibernation, je sors de 3 semaines d'arrêt maladie, j'avais presque hâte de retourner au boulot. Pour vous dire. Mais vlan, je dois rester dans ma grotte. Mon boulot s'arrête jusqu'à nouvel ordre. Mon premier réflexe a été de penser : "j'aurais dû emprunter des livres à la médiathèque du personnel !" mais celui de certains a été de dévaliser les supermarchés pour des pâtes et du papier toilette. Ils vont passer leur quarantaine dans les wc ? Ils vont manger du papier ?
Je déteste faire les magasins et les endroits bondés, je ne me rends donc qu'une fois par mois en moyenne surface, pour faire un stock de produits indispensables. Pour moi, c'est le chocolat. Face au regard étonné de la caissière devant mes 15 tablettes : "vous êtes pâtissière ?" je fais croire que j'achète pour toute ma famille "on est nombreux !" (dans ma tête). Pour le reste des courses, je me rends tous les 10 jours au commerce de fruits et légumes, et pour les produits d'appoints, au fortprix du coin. 

Il me reste 12 tablettes de chocolat. C'est bon, je suis parée, vous pouvez m'enfermer, je tiendrai. En revanche, je vais bientôt manquer de fruits et légumes, lundi, c'est fermé, et je pense qu'il serait peut-être bon d'aller à la supérette en bas de chez moi, même si elle coûte un bras. Moins loin, moins risqué. Vu les vidéos, les gens se ruent sur les pâtes et pizzas. Le kilo de brocolis bio surgelés, ya qu'un estomac sur pattes bizarre comme moi qui en mange (ainsi que le foie de veau, le boudin, les choux de bruxelles...) Je me dis que je ne crains rien, les gens préfèrent crever de faim plutôt que de bouffer des épinards.  

Arrivée devant la supérette : rideau de fer. 5 personnes attendent devant, avec des chariots. Et des masques. Bon, je me rationnerai, j'ai encore de quoi tenir 3 jours...
Revenue dans l'immeuble, j'entends une voisine qui parle à l'étudiante en médecine qui habite au-dessus.
La jeune fille fait des soirées régulièrement. Elle n'a pas manqué vendredi soir. Juste après le discours présidentiel qui conseillait de rester chez soi afin de ne pas faire circuler le virus. Je l'entendais rire avec ses invités "une dernière pour la route !" "ça va on va pas s'empêcher de vivre !" 

fugitifs.jpgLe soir du réveillon du 31, elle a sonné à ma porte, paniquée, à 1h30 du matin (je ne dormais pas, vu le boucan qu'elle faisait avec ses copains)
- Vous auriez du doliprane ? Mon ami s'est cogné le pied, c'est un peu rouge et ça commence à enfler, il ya même une blessure. On pense que c'est une  (nom compliqué de maladie) ou un (nom exotique).
- Bah il s'est cogné et éraflé le pied quoi ?
- Ah... euh oui peut-être. Vous comprenez nous sommes étudiants en médecine...
D'où le besoin de faire son docteur House et trouver une maladie rare pour un truc que n'importe qui diagnostiquerait facilement avec bon sens : une pierre richardite dû à un état alcoolisé avancé.
Je lui donne son doliprane et lui demande de me tenir au courant. Quand je la recroise quelques jours plus tard, elle a oublié l'épisode (un début d'alzheimer? Elle était trop bourrée oui) puis elle confirme qu'effectivement, "c'était rien".
Hâte qu'elle devienne mon médecin traitant.

dernier train pour busan.jpgA l'instant, je l'écoute raconter :
"nous les étudiants en médecine, on est réquisitionné... Je suis à l'hôpital mais je sais pas quoi faire, je connais pas"
Si on est soigné par des gens comme ça, on va tous crever !
Elle poursuit :"Je vais peut-être faire du standard "
Oui voilà, c'est bien ça. Le 15 est saturé, avec des heures d'attente. En même temps on se doute qu'ils n'allaient pas mettre une étudiante de 1ère année en réanimation.
Elle continue : - Je ne m'attendais pas au confinement total, que ce serait si grave...
La voisine enchaîne : - Plus aucun magasin ouvert dans tout le quartier (elle les énumère). Ils ont tous été pillés. Il reste le supermarché, mais les flics viennent de le fermer car la cohue règne à l'intérieur. 
J'ai des images des films de Romero et des supermarchés envahis par les zombies qui me viennent en tête.

on va tous crever ! cinéma, zombiesJour 1 de réclusion. 
Derrière les barreaux de ma cellule, je regarde les familles qui remplissent leurs véhicules pour fuir Paris. Je me faufile dans le coffre et tente La carapate comme Lanoux et Pierre Richard ? Mon frère m'a proposé de venir chez lui dans sa cambrousse, mais je n'ai pas de voiture et les TGV sont complets ou supprimés. Puis c'est le meilleur moyen de choper le virus et de le faire circuler. Je ne veux pas risquer le remake de Dernier train pour Busan. Quand je lui ai dit que je devrais squatter un mois, je le sentais moins emballé aussi (je mets pourtant l'ambiance en chantant du Hervé Vilard, et je ne mange que 3 tonnes de nourriture par jour). Et il tousse depuis une semaine. 
Pas un bruit dans la rue et dans l'immeuble aujourd'hui. A part des gens qui toussent et les sirènes des ambulances. Le gars de EDF qui devait contrôler les compteurs n'est pas passé. Rentrer dans tous les appartements, tous les immeubles... Au lieu de se présenter comme d'habitude :
"- Bonjour, c'est pour vérifier le compteur !
Il aurait pu remplacer par : - Bonjour, c'est pour refiler le corona !"
A suivre... demain sûrement, j'ai du temps pour écrire maintenant !

11/03/2020

Vivarium

cinéma,cinéma sfÀ la recherche d'une maison, un jeune couple effectue une visite en compagnie d’un mystérieux agent immobilier et se retrouve pris au piège dans un étrange lotissement… Voir la bande annonce ici.
"You need not worry, you need not care
You can't go anywhere Shangri-la"
Le film s'ouvre sur un coucou, cet oiseau parasite : la femelle pond dans le nid d'une autre espèce. Lorsque l’œuf éclos, il pousse les autres hors du nid. Les braves parents lourdauds élèvent alors un petit qui n'est pas le leur, qui fait trois fois leur taille, et parfois en meurent d'épuisement... Ce film en est l'allégorie.

Etre en couple, devenir propriétaire et faire des gosses. Un idéal de vie, un rêve que la société nous vend, mais qui peut se transformer en cauchemar. Comme dans Vivarium, mi thriller mi-fantastique, où tout est exacerbé. Les maisons typiques de lotissement sont si semblables et artificielles qu'elles ressemblent à un décor sous cloche, avec de faux nuages dessinés et un soleil artificiel, qui rappellent The truman show. Qui a crée ce cadre, qui tire les ficelles ? 
Acheter une maison, c'est bien lorsqu'on en a les moyens, mais faire croire que la propriété est accessible à tous conduit les plus pauvres à l'endettement. Ils se retrouvent dans des maisons uniformes, sans âme, avec de nombreux vices de fabrication, collées les une aux autres, sans intimité. Ces habitations se situent en banlieue lointaine, et les gens se ruinent en taxe d'habitation, essence etc. Ils perdent un temps fou dans les trajets, ne voient plus leur famille car ils doivent partir tôt et rentrer tard. Pour rembourser leur maison, les propriétaires doivent renoncer aux vacances, aux loisirs, et d'ailleurs, dans ces cités dortoirs loin de tout, les sorties culturelles sont rares. Tout cela crée stress, fatigue, divorce, isolement. Cette problématique est très bien résumée dans l'excellent documentaire "La France pavillonnaire, les dessous d'un modèle." Et ce film de science-fiction la pousse à son paroxysme.

Vivarium m'a également fait penser à ma chanson préférée des Kinks, la sublime Shangri la :
vivarium help.jpgThe little man who gets the train
Le petit homme qui prend le train
Got a mortgage hanging over his head
A une hypothèque au-dessus de sa tête
But he’s too scared to complain
Mais il est trop effrayé pour se plaindre
’cos he’s conditioned that way
Car il a été conditionné de cette manière

Vivarium m'évoque aussi la chanson Little boxes, au générique de la série Weeds :
Little boxes on the hillside, little boxes made of ticky-tacky
Petites boîtes sur le coteau, petites boîtes faites de bric et de broc
Little boxes, all the same.
Petites boîtes, toutes pareilles.
And they all have pretty children, and the children go to school
Et ils ont tous de beaux enfants, et les enfants vont à l'école
And then to the university, and they all get put in boxes
Et ensuite à l'université, et ils sont tous mis dans des boîtes
And they all come out the same.
Et ils ressortent tous pareils.

La société prône également les enfants comme étape nécessaire au bien-être du couple, et le film montre l'inverse, avec un bébé étrange qui leur est imposé d’élever jusqu'à sa maturité. L'enfant passe son temps devant des programmes de télévision que les parents ne comprennent pas.
Le fossé des générations, le poids, la désillusion et le stress que peuvent amener un enfant sont amplifiés ici. Certains s'imaginent que leur progéniture va combler leur manque d'affection et ressouder les liens. Mais 50% des couples qui se séparent le font dans la première année après la naissance d'un enfant, car ce dernier change leur relation : le père peut reprocher à sa femme de le délaisser au profit du gosse, etc. Les parents se retrouvent fatigués et énervés par les cris et demandes incessantes du bébé. Ils peuvent aussi être déçus de constater que le fruit de leurs entrailles, leur fils leur bataille, ne leur ressemble pas ou n'est ni un génie ni un être adorable. 
Dans le film, le couple qui se disloque est interprété par deux excellents acteurs, Imogen Poots, qu'on a vu dans 28 jours + tard et Jesse Eisenberg, qui décidément choisit bien ses rôles, après The social network ou bienvenue à zombieland par exemple. 
Le film m'a également fait penser à l'une des meilleures séries qu'il existe, Black mirror, et à la 4ème dimension rediffusée en ce moment sur Canal+. J'ai retrouvé également des références à l'univers de Richard Matheson, qui mêle réalisme et fantastique, où des êtres monstrueux envahissent le quotidien le plus banal.

J'ai apprécié Vivarium, les thèmes abordés m'interpellent, les décors sont fascinants, et plusieurs mois après l'avoir vu, je me souviens encore précisément de certaines scènes. Je regrette néanmoins qu'il n'aille pas plus loin dans la parabole, l'étrange et la terreur. Ou alors, il aurait dû être plus court (1h40), car une fois que l'on a compris où il voulait en venir, on s'attend un peu à la suite, même si la fin est vraiment saisissante. J'ai l'impression que pour s'adresser au grand public, le réalisateur, Lorcan Finnegan, a choisi un consensus, mais j'aurais préféré un traitement plus radical. Voici comment il explique la genèse de son film dans le dossier de presse : 
"Devenir propriétaire n’est une aubaine que lorsqu’on se croit dans un conte de fées. Les publicités insidieuses vous promettent une « vie idéale», une version fantasmée de la réalité à laquelle nous finissons par aspirer. Elle devient presque l’appât d’un piège dans lequel nombre d’entre nous sont tombés. Une fois pris au piège, nous travaillons toute notre vie pour payer nos dettes. Des zones naturelles sont détruites pour laisser place à des rangées de maisons identiques, les véritables labyrinthes d’une société uniforme et morose. Nous dégustons avec ignorance des aliments transformés, emballés dans du plastique. Les médias sont en compétition avec les parents d’aujourd’hui pour insuffler toujours plus d’idées saugrenues aux enfants. Le rêve de posséder une maison virera bientôt au cauchemar. C’est le consumérisme qui nous consume, pas l’inverse. Vivarium est né à la suite de tous ces constats. Le choix du fantastique est un moyen de les amplifier. C’est un conte à la fois surréaliste et tordu, à la fois sombre, ironiquement drôle, triste et effrayant."

10/03/2020

Papillote fait de la méditation, suite

yes man gourou2.jpgReprendre le début ici.
On ferme les yeux et l'hypnotiseuse commence son récit.
Au début, j'ai beaucoup de mal à me concentrer, car les propos me semblent nébuleux et des pensées parasites m'envahissent : ("Mais qu'est ce qu'elle raconte ? Qu'est ce que je fous là ? Où elle veut en venir ? Ca y est c'est un gourou, je me retrouve dans la secte de Wild wild country où dans l'épisode de Strip tease où les gars parlent aux elfes dans la forêt. Nan faut que je garde l'esprit aware, que je me laisse aller..." ) La méditante nous demande de nous concentrer sur les bruits qui nous entourent, du + lointain :
"Un chien aboie, quelle idée d'avoir un clébard dans un appart en ville, pauvre bête ! Et ce bruit de perceuse à cette heure, un samedi matin, c'est grasse mat' !'
Au + proche: "yen a une qui a le nez qui siffle."
Nous concentrer sur n
otre corps :
"Voilà maintenant j'ai envie de tousser comme les spectateurs au théâtre. "
Sur nos sensations : "j'ai faim. en même temps j'ai tout le temps faim. Et là je vais pas rentrer chez moi avant 2 h. Il reste quoi dans le frigo ? Faut pas que j'oublie de racheter du chocolat en sortant."

Pâtisseries-Perroudon.jpgJe me perds tellement dans mes pensées que je n'écoute plus le discours de l'hypnotiseuse, trop abstrait. Je parviens à raccrocher les wagons après 20 bonnes minutes (sur 1h30), lorsqu'elle nous propose un exercice plus tangible et facile : imaginer une fleur. Je visualise un œillet du poète. Elle nous demande ensuite de nous remémorer un souvenir heureux, et à mon grand désarroi je peine à en trouver un. Le premier qui me vient en tête dans ces moments-là reste toujours le même, quand des amis de la famille avait ramené 40 (40 pour 4 personnes !) mini gâteaux de la pâtisserie et que je m'étais extasiée devant les mini éclairs et mini hérissons (mes préférés, à la crème de marrons et chocolat). J'en rêve encore régulièrement, mais un souvenir qui date de 2002 et qui traite de bouffe, n'est-ce pas un peu trivial ? Je ne trouve pas mieux comme image du bonheur ? (une raclette ?)

Je pense alors à la naissance de Papillote. On rentrait de l'hôpital où ma belle-sœur venait d’accoucher (notez que la naissance de ma nièce a eu lieu le même jour que celle de mon chat, mais que c'est celle de mon chat qui me remplit de joie). La chatte nous tourne autour avec une allure bizarre dès qu'on passe la porte et je comprends qu'elle a fait ses petits (j'ai raté ça, pfff) Mais où ? Le moment de bonheur, c'est quand je trouve enfin les minuscules boules de poils, en ouvrant le clip clap, blotties entre des pelotes de laine. Je me rappelle ensuite que l'adorable petit chaton est devenu un panda obèse acariâtre qui nous mord les mollets quand elle veut manger, ça relativise... Non, image de bonheur... La montagne bien sûr ! Je revois le moment où derrière un sommet caillouteux, j'ai découvert le paradis sur terre, une enclave de verdure et de fleurs, déserte d'humains, avec un petit étang à l'eau si pur qu'on aurait pu boire dedans. J'ai enlevé mes chaussures de rando et laisser mes pieds meurtris se reposer dans l'herbe douce comme de la mousse. La montagne, ça vous gagne. Vivement cet été que j'y retourne.

La thérapeute nous demande ensuite de nous remémorer un souvenir désagréable, et là..
à suivre...