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06/12/2013

Bilan je suis culturée de novembre

cinéma, télé, culture, théâtre, spectacles à Paris, concert, Pierre emmanuel Barré, Ce mois-ci, plus de films au cinéma, moins à la télé, et plus de déceptions (critiques à suivre bientôt) :

8 Films au cinéma :

- Le transperceneige de Bong Joon Ho
- Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne (voir mon billet en lien)
- Zulu de Jérôme Salle
- Je fais le mort de Jean-Paul Salomé, sortie le 11 décembre
- Mandela de Justin Chadwick, sortie le 18 décembre
- Belle et Sébastien de Nicolas Vanier, sortie le 18 décembre
- Les sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia, sortie le 8 janvier
- Lovelace de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, sortie le 8 janvier
Prochain film prévu : Inside Llewyn Davis des frères Coen

Télé :

- 35 films
- 9 documentaires
Prochain film prévu : Killer Joe de William Friedkin, sur Canal+cinéma.

4 Séries :

- The hour saison 2, d’Abi Morgan
- Tunnel de Ben Richards
- The big bang theory saison 1 de Chuck Lorre et Bill Prady
- Top of the lake de Jane Campion
Prochaine série prévue : Dostoïevski sur Arte

4 Livres :

- Brume de Stephen King
- Histoire de son serviteur d’Edouard Limonov
- Féerie générale d'Emmanuelle Pireyre
- La dernière gorgée de bière et autres plaisirs minuscules de Philippe Delerm
Prochain livre prévu : Écriture : Mémoires d'un métier de Stephen King

1 concert :

- Arctic Monkeys au Zénith de Paris
J’ai raté celui de Nick Cave, et aussi celui de Gathering, grosse déception, mais heureusement je les avais déjà vus en concert plusieurs fois…
Prochain concert prévu : Gaëtan Roussel l'ex de Louise Attaque au Trianon


4 Théâtre, one-man show :

- Pierre Emmanuel Barré est un sale con au Point virgule
- Dernier coup de ciseaux, théâtre des Mathurins
- Elisabeth Amato, je vous entends penser (mentalisme et magie)
- Cirque Pinder
Prochain spectacle prévu : Lettre d’une inconnue, adapté de Stefan Zweig, avec Sarah Biasini.

Et vous, qu’avez-vous fait en novembre ?

03/12/2013

Zulu, noir c'est noir

zulu.jpgEn Afrique du Sud, des policiers enquêtent sur le meurtre d’une jeune femme. Ce qui pourrait être un crime isolé ordinaire révèle une affaire bien plus complexe et sordide...

Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir. Zulu commence avec des plans classiques pour les films policiers : le flic (Orlando Bloom) dort, le réveil sonne, le type semble dépité, et son premier réflexe est de boire au goulot une bouteille de whisky (mouui… moi au réveil je bois ma chicoré, l’ami du petit déjeuner, on ne joue pas dans la même catégorie). Parfois dans ce genre de film, on a le droit à la somptueuse femme nue à côté du gars, qui se fait virer comme une malpropre ("dégage, j’ai du boulot") (il me reste encore mon génépi à finir). Zulu choisit cette option, avec en prime les tatouages du héros : traduction, c’est un homme complexe et torturé, un flic aux allures de bad boy, qui cache des démons intérieurs. Pourquoi pas. Puis choisir Orlando Bloom, l’elfe lisse et coincé du Seigneur des anneaux, le gentil héros amoureux de Pirates des Caraïbes, c’est une idée originale, comme nous l’explique le réalisateur : « Orlando n’a jamais joué dans ce genre de films (…) il  dégage une énergie très positive, et pouvait justement éviter le cliché » (hum).

Orlando/Brian le flic rebelle, a pour partenaire Forest Whitaker (Le majordome), qui joue le policier placide, calme et rassurant, et Conrad Kemp, le timide très amoureux de sa femme. Les amis, différents et complémentaires, se réunissent autour du repas dominical. On se croirait presque dans Vincent François Paul et les autres. Que nenni. Les flics partent mener une enquête de routine, et là, bam, sans prévenir, tout part en sucette, les flingues sont de sortie, le sang gicle, les mains et les oreilles volent (ou presque). Mémé se retrouve bouche bée et clouée à son fauteuil. M’enfin ?! Mais que se passe- t-il ?
A partir de là l’histoire prend une toute autre tournure, l’enquête sur le meurtre de la jeune fille est rapidement élucidée et oubliée, une fille tabassée à mort, c’était de la gnognotte, on passe aux choses sérieuses, avec des méchants détestables partout, des gentils qui meurent, du complot, des rebondissements, et du sang, beaucoup trop de sang…

zulu persos.pngJe préfère donc vous prévenir, le film est violent, mais ce n’est pas pour vous faire fuir : au contraire, prévenus, vous pourrez mieux vous plonger dans l’histoire. Zulu est un thriller sociopolitique. Il évoque la réalité de l’Afrique du Sud, son passé l’apartheid, ses conséquences aujourd’hui.
Le réalisateur Jérôme Salle a choisi cette histoire, adaptée d’un roman, car elle se déroule en Afrique du sud, un pays qu’on voit rarement au cinéma, et elle évoque le sujet du pardon. Pardon ? Pour se venger un personnage abat tous les méchants qu’il trouve, comme dans un jeu vidéo shoot them up, puis s’acharne en poursuivant à cloche pied le dernier des salauds... (il pardonne quoi, Zulu, le film bisounours de l'année)
Le pardon se fait surtout à travers des références aux « commissions vérité et réconciliation » mises en place à la fin de l’apartheid, afin d’éviter l’engrenage de la vengeance et de permettre aux bourreaux de demander pardon à leurs victimes et d’être ensuite amnistiés. Pourtant ce sujet n’est guère détaillé comme s’en justifie le réalisateur : « car il est très connu pour un Sud africain, c’est comme si on nous expliquait le 14 juillet ». Dans le film, le père d'Orlando/Brian était un bourreau, et celui de Forest, une victime. Pour le metteur en scène les personnages sont à l’image de leur pays, vivant avec le poids du passé. Noir ou Blanc, ils portent la responsabilité des actes de leurs parents. Forest Whitaker l’analyse ainsi : « On n’efface pas en une décennie des années de haine et de combat. Comment dépasser le sentiment de violence ? Comment considérer comme partenaire aujourd’hui celui qui était oppresseur hier ?»

Zulu a été tourné dans les Cape flat, quartiers « colored » là où aucune équipe de tournage n’a jamais mis les pieds : là où sévissent les gangs. Pour réussir cet exploit, le co-scénariste Julien Rappeneau (fils de Jean-Paul) plaisante « on a dû dealer avec les gangs pour pouvoir tourner : leur acheter toute leur coke, si vous en voulez… » Orlando Bloom s’est même fait voler son ordinateur, et pour le récupérer, le gang qui assurait la sécurité du tournage menaçait de violer l’auteur du larcin… Aaaah, c’est frais, c’est gai…
Je ne comprends pas trop pourquoi le réalisateur est « tombé amoureux de Cape town où se déroule l’histoire. Après y avoir vécu presque une année entière, je me sens chez moi là-bas ». Mémé Papillote a la phobie de l’avion et fait une jaunisse à l’idée de quitter sa tanière, alors les gangs des bidonvilles... Enfin, lorsqu’on sort des township, la beauté et la diversité des paysages est à couper le souffle : désert, mer, falaises…

En tournant dans de réels bidonvilles, à ses risques et périls, on sent que le réalisateur a mis toutes ses tripes dans le film. Mais il n’était pas obligé d’en étaler autant à l’écran… Malgré l’intérêt certain de Zulu, toute cette violence gratuite m’a fait progressivement décrocher de l’histoire, et j’ai passé autant de temps à me cacher les yeux qu’à suivre l’écran. Le film est interdit au moins de 12 ans, je ne le savais pas, et je ne m’étais sans doute pas préparée.
Le co-scénariste nous assure cependant que le roman dont est adapté le film est « plus violent » et que le scénario est « édulcoré, car ça en devenait ridicule : dans le livre, on arrache les deux mains et on les met à cuire au barbecue » (on a eu le droit qu’à une seule main coupée et gentiment laissée tranquille ensuite, quelle chance). Jérôme Salle nous affirme « je ne voulais pas être complaisant avec la violence, je n’aime pas qu’on m’en impose en général » Ah ?! Je n’ose pas imaginer ce que ça aurait été dans le cas contraire… Mémé doit être une grosse chochotte, pourtant j’aime beaucoup les films à sensation, mais lorsqu’ils sont tellement outranciers qu’on peut les prendre à la rigolade, et sans rapport avec la réalité (on voit rarement des zombies et des loups garous dans les rues de Paris). Ici, le film est sérieux et on sait que ces faits atroces existent, ce n’était pas la peine de le souligner autant… Le cinéaste voulait « tourner un film âpre (…) rude, au montage serré, pour coller à la violence de l’histoire. » En effet.

Zulu a poil orlando !.jpegOn a la chance de pouvoir poser des questions à l’équipe. La première personne se lance : « Est ce que le film a été difficile à tourner ? » (au milieu des gangs, penses-tu, après le tournage on faisait du tricot). Mais la question primordiale, pour mon amie et moi, est plutôt : « Est-ce que les scènes de nu avec Orlando Bloom étaient difficiles à tourner ? » C’est son vrai cul qu’on voit à l’écran ?  Je ne doute pas que l’acteur ait donné de sa personne : pour se mettre dans son personnage il a fait des abdos fessiers pendant trois mois il est arrivé un mois avant le tournage pour parler avec l’accent du pays.

D’ailleurs, le film étant français, et se déroulant en Afrique du sud, pourquoi choisir des acteurs anglais et américains ? « car on avait besoin de deux acteurs connus » et bankable. Mais tout le reste de l’équipe et du casting est composé de Sud-africains. Orlando Bloom estime que « Parce que Jérôme est français, parce qu’il n’a pas grandi en vivant tous les aspects sociopolitiques de ce pays, il a pu garder un œil objectif sur les aboutissants de son histoire. »
Si l’acteur s’est aussi tant investi dans son rôle, c’est sans doute aussi parce que son père, qui n’était en fait pas son père biologique (il l’a découvert à 13 ans), était un journaliste et écrivain sud-africain connu, militant anti-apartheid. Il a dû fuir le pays et c’est ainsi qu’il a rencontré la mère d’Orlando en Angleterre.

Le film est adapté du roman éponyme de Caryl Férey. L’écrivain avait «  une totale confiance (…) la vision que donne Jérôme correspond à la mienne ». Je n’ai pas lu le livre, mais certains personnages féminins du roman sont délaissés dans le film.
Jérôme Salle est le réalisateur des deux Largo Winch, que je n’ai pas vus, et du thriller Anthony Zimmer, avec Yvan Attal et Sophie Marceau. Le cinéaste révèle « si c’est mon quatrième film, c’est peut-être le premier dont je sois vraiment fier. En tout cas, c’est celui qui ressemble le plus à ce que je souhaite faire en matière de cinéma. »

Vous pourrez le constater par vous-même en allant voir Zulu. Je ne vous mets pas la bande annonce qui dévoile trop le film, mais une featurette sur les personnages.

01/12/2013

A la télé cette semaine : Starship Troopers, Arrête-moi si tu peux, Adieu Poulet...

arrete-moi-si-tu-peux.jpgUn film qui met la patate ce soir, en laissant penser que tout est possible, que le monde s’offre à nous, avec un peu de culot. Je veux parler d’Arrête-moi si tu peux de Steven Spielberg, avec Léo di Caprio et Tom Hanks. Le film est d’autant plus fascinant qu’il est tiré d’une histoire vraie : Dans les années 60, un gamin surdoué, Franck Abagnale, délaissé par sa famille, réussit à se faire passer pour un pilote de ligne, un avocat, un médecin… dès l’âge de 16 ans. Il détourne plus de 2 millions de dollars en faux chèques. Il devient l’une des personnes les plus recherchées des Etats-Unis et un agent du FBI (ici Tom Hanks) se lance à ses trousses. "Ce qui était, au départ, un simple expédient devint vite un jeu. J'étais toujours à l'affût de nouvelles opportunités, et grisé par le danger. Plus je prenais de risques, plus la partie devenait excitante, alors même que je me savais condamné à la perdre à plus ou moins court terme."  Un film bourré de charme et d’humour, qui restitue à merveille les années 60.

casper van dien.jpgSur RTL9, à ne pas rater, un film de science-fiction parmi mes préférés, signé par un de mes réalisateurs favoris : Starship Troopers de Paul Verhoeven. Au 24è siècle, la Terre est gouvernée par la fédération, qui enseigne une doctrine stricte, d’ordre et de vertu. La société glorifie le sacrifice. Seuls les citoyens qui ont effectué leur service militaire ont le droit de voter, de se présenter à des postes publics, et même d’avoir des enfants en priorité. On suit le parcours de cinq lycéens, dont le très beau Casper van Dien et Denise Richards (et son sourire faux-cul). Pleins d’ambition et d’avenir, les jeunes gens intègrent la fédération pour obtenir une meilleure vie. Or, une guerre contre des arachnides éclate…
Un film qui prend aux tripes, grâce à ses effets spéciaux, sa violence physique et morale. Lorsque j’avais précisé que j’adorais Starship Troopers à un de mes camarades de fac, fan de films d’action décérébrés, il m’avait rétorqué « bah pourtant c’est que de l’action, ils dégomment des araignées géantes ! » Il ne voyait pas la portée morale, la critique virulente de  l’impérialisme américain, comme souvent chez Verhoeven… Lors de sa sortie, même les critiques de cinéma spécialistes ont pris le film au premier degré, et l’accusaient d’être une apologie du fascisme !

Adieu poulet.jpgA la même heure sur D8, je ne peux évidemment faire l’impasse sur un film avec mon chouchou Patrick Dewaere : Adieu poulet, de Pierre Granier-Deferre (Le chat, La veuve Couderc). Ce film est encore inspiré d’un faits-divers : le meurtre d’un colleur d’affiches lors d’une campagne électorale. Dans Adieu poulet, l’enquête révèle une affaire complexe de corruption. Un film passionné comme je les aime, plein de rebondissements, et drôle (le scénario est signé Francis Veber). Il repose comme toujours chez le scénariste sur les tempéraments opposés des acteurs : Lino Ventura le bourru, toujours statique, et le jeune fougueux et idéaliste Patrick Dewaere. Le sujet rappelle les films du rebelle Yves Boisset, qui tournera le juge Fayard avec Dewaere deux ans plus tard, en 1977.

peur-sur-la-ville-minos.jpgLundi, un classique de Bebel sur HD1, Peur sur la ville d'Henri Verneuil. Minos, le tueur psychopathe avec son œil difforme, me terrifiait quand j’étais petite. Mais le film vaut surtout pour les cascades ahurissantes de Bebel : sur les toits de Paris, sur le métro, et même suspendu à un hélicoptère. Notre héros se blesse d’ailleurs à deux reprises : à la main en se suspendant à une gouttière, puis se coupe en tombant à travers une verrière. Trois fois rien ! Comme il le dit dans l’homme de Rio : « suspendu par la mâchoire, à 3000 mètres d’altitude, j’avais envie de rire ! »

Mercredi sur Arte, un bon cru de Woody Allen : Le rêve de Cassandre. Deux frères d’origine modeste (Ewan McGregor et Colin Farell), rêvent de luxe. Ils s’offrent un signe extérieur de richesse, un bateau. Ne pouvant le payer, ils demandent l’aide de leur oncle, qui leur propose en contrepartie de tuer son ennemi… Un film sur le désir d’ascension sociale, comme l'excellent Match Point, même s’il ne l’égale pas.

Jeudi sur NT1, un classique qu’il est inutile de présenter : Jurassic Park de Steven Spielberg. En deuxième partie de soirée sur M6, Gangs of New York de Martin Scorsese.

Et vous, appréciez-vous ces films ? Qu'avez-vous vu cette semaine ?

La rubrique nécrologique de la semaine : Paul Walker

paul walker.jpgL’acteur Paul Walker est décédé hier dans un accident de voiture, à seulement 40 ans. Il revenait d’un gala de charité pour les victimes du typhon aux Philippines. Un ami conduisait la Porsche, qui a percuté un arbre et pris feu. La vitesse est sans doute la cause de l’accident…

Mourir dans un bolide quand on était le héros des films Fast and furious, où Paul Walker interprétait un pilote de course, quelle ironie… Et déjà ce nom, « Walker »  à croire que l’acteur aurait mieux fait de marcher. Mémé Papillote a toujours refusé de conduire une voiture et je suis toujours en alerte dans ces engins de mort. J’ai connu plusieurs personnes décédées dans des accidents de la route…

antartica.jpgPaul Walker a aussi joué dans... Une virée en enfer. Dans ce film, il achète une guimbarde afin de traverser les États-Unis et rejoindre sa copine, mais le parcours est semé d’embûches. L’acteur interprétait souvent des personnages sur la route toute la sainte journée, devant fuir ou poursuivre des méchants afin d’échapper à la mort, comme par exemple La peur au ventre (Running scared) où il est poursuivi par la Mafia. Dans Antartica, film d’aventure tiré d’une histoire vraie, que j’avais bien aimé, il est victime d’un accident de…traîneau. S’il est secouru, il retourne néanmoins sur place, sur la glace déserte et hostile, pour sauver ses chiens.

Paul Walker était en plein tournage de Fast and Furious 7 (je ne savais même pas qu’il y en avait eu autant). Le film devait sortir en juillet. Avec cette triste mort brutale, la fin de l’histoire devra être modifiée…
J’admets n’avoir vu aucun des Fast and furious (pas mon genre de films) mais j’avais apprécié le beau blond dans Mémoires de nos pères de Clint Eastwood, et le sensible Antartica. Une longue carrière attendait Paul Walker, fauché en pleine gloire, si jeune, quel dommage.