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31/10/2014

Gaston fête Halloween au travail

gaston deguisement.jpgAutour de la machine à café, des collègues moroses racontent leurs déboires avec des clients difficiles.
Moi : - "Pour Halloween, je peux venir déguiser, ça mettra l’ambiance !"
On rigole, mais le chef nous interrompt, solennel :
- "Papillote, nous on apprécie ton humour (ben normal ! Puis pour une fois que ça m’arrive au boulot. Euh… c’est ironique ?) mais pas sûr que les clients soient pareils…"

Voilà, je suis muselée, censurée ! C’est pour ça que je vous le dis, même si j’y risque ma vie !
Une grande carrière de comique tuée dans l’œuf !!

Je retente le coup pour noël.

Petit quiz On connaît la chanson

29/10/2014

A la télé cette semaine : Le mari de la coiffeuse, La liste de Schindler, Roger Rabbit..

mari de la coiffeuse.jpgCe soir sur Arte, Le mari de la coiffeuse de Patrice Leconte, avec Jean Rochefort♥♥♥. Ce film est très original, poétique, plein de fantaisie, mais un peu mélancolique et enfantin. En cela, il me fait penser à Toto le héros, que j’adore. Ici, le rêve d’un enfant est tout simplement d’épouser une coiffeuse. Devenu adulte, il le réalise et se laisse porter… Un film littéraire, avec la belle voix de Rochefort en narrateur (comme dans Un éléphant ça trompe énormément). L’acteur trouve ici l’un de ses meilleurs rôles, deux ans après l’émouvant Tandem, du même cinéaste. (voir chanson Il mio rifugio en lien)

liste schindler.jpgJeudi, après Le pianiste de Polanski dimanche, une autre histoire vraie déchirante pendant la seconde guerre mondiale : La liste de Schindler par Spielberg. Un patron Allemand (Liam Neeson), a sauvé un millier de Juifs pendant la guerre en les faisant travailler dans son usine. Le film a fait polémique à sa sortie, car le personnage est ambigu : certains pensent que dans l’affaire le chef d’entreprise voyait avant tout son profit, puisqu’il faisait travailler les gens gratuitement… Le film a parfois aussi été jugé déplacé et indécent (une scène de suspense dans les douches autour du sort réservé aux malheureux …) Contrairement à Polanski qui garde une distance, Spielberg joue comme à son habitude beaucoup sur les émotions.

Toute autre ambiance sur 6ter, avec Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Une comédie de Robert Zemeckis (Retour vers le futur, A la poursuite du diamant vert). Le film est un hommage délirant à Hollywood et à Tex Avery. Il mêle de vrais acteurs à des personnages d’animation (Betty Boop, Donald, Droopy etc), dans une enquête policière burlesque, pastiche des films noirs.

 

Et vous, appréciez-vous ces films ?

 

27/10/2014

A la télé ce soir : La peau douce, Polnareff...

peau douce.jpgSur Arte, hommage à François Truffaut pour les 30 ans de sa mort. Après Les deux anglaises et le continent lundi dernier sur France 2, et la plus belle mélodie de Georges Delerue selon moi (cliquez sur le lien) voici La peau douce et cette chanson très belle mais tire-larmes. Dans ce film, on peut voir Françoise Dorléac, sœur de Catherine Deneuve, morte à 25 ans dans un accident de voiture alors qu’elle se rendait à une projection de son dernier film, Les demoiselles de Rochefort.
L’actrice incarne une hôtesse de l’air, magnifique et pétillante. Elle est la maîtresse d’un écrivain de plus de 20 ans son aîné, moche et falot, on se demande bien ce qu’elle peut lui trouver… Le gars veut quitter sa bourgeoise pour la jeune femme. Et lui, on le comprend ! Une histoire d’adultère banale et tragique, mais avec toute la délicatesse et l’art de la mise en scène de Truffaut, qui filme comme un thriller.

Autre film de Truffaut à minuit 30 ( !) sur France 2, L’amour en fuite. Cette fois, Delerue s’associe à Alain Souchon pour la chanson principale. Je trouve que ce n’est franchement pas la meilleure du chanteur...

polnareff.jpgEncore un chansonnier français sur France3, Michel Polnareff, avec un documentaire sur l’artiste et un entretien exclusif. Je ne suis pas spécialement fan de sa personnalité mégalomane (j’ai lu son autobiographie). La presse a étalé son histoire : les photos de Paris Match où il s’affiche en short avec 20 kilos de plus de muscles, où il se montre avec sa femme de 30 ans sa cadette… puis il se plaint « mon gosse n’est pas le mien ! » et elle répond « ben oui pour ça faudrait déjà coucher ensemble !» Sordide, grotesque, impudique, beauf.

Les derniers albums de Polnareff sont faibles, j’attends avec angoisse le prochain qui devrait sortir, 24 ans après le dernier Kama Sutra… Mais j’avoue, je possède tous ses disques quand même ! Je suis fan de ses débuts dans les années 60-70, surtout des trois premiers albums, Love me please love me avec par exemple Sous quelle étoile suis-je née, Le bal des Laze avec Mes regrets (non ce n'est pas une chanson d'Indochine !) et l’apothéose avec le troisième album Polnareff’s, une vraie invitation au voyage. Le déclin commence selon moi en 78 avec Coucou me revoilou (rien que le titre…) J’étais la première à acheter ma place le jour de la mise en vente de sa tournée en2007. Bref, je ne manquerai pas  ce soir le documentaire de France 3 !

A la même heure sur HD1, Lucie Aubrac de Claude Berri, adaptation de l’histoire vraie de cette résistante. J’avais beaucoup aimé le film quand j’étais ado, qui se déroule en plus dans ma ville natale, mais je ne l’ai pas revu depuis.

Sur L’équipe 21, Coup de tête, ma comédie culte avec Patrick Dewaere, ma photo de bannière… si vous n’avez pas encore vu le film malgré ses multiples rediffusions, je ne peux plus rien pour vous.

Demain, suite des films de la semaine.
Et vous, aimez-vous Polnareff ? Quelle est votre chanson préférée ?

 

26/10/2014

A la télé ce soir : Le pianiste, Hero, Harry Potter...

pianiste polanski.jpgL’embarras du choix ce soir. Je conseillerai en premier sur D8 Le pianiste de Roman Polanski. Le film retrace une histoire vraie, le destin d’un homme pendant la seconde guerre mondiale. Emprisonné dans le ghetto de Varsovie, le pianiste parvient à s’enfuir et survivre dans la ville en ruine. Un film bouleversant, palme d’or amplement méritée. Polanski y a mis toute son âme, car à travers l’histoire du pianiste il raconte aussi la sienne, puisqu'il a également réussi à s’échapper d’un ghetto. Le cinéaste raconte d’ailleurs sa terrible expérience dans un documentaire à ne pas manquer : Le roman de Polanski, a film memoir, de Laurent Bouzereau. 

hero.jpgAmbiance plus légère sur Numéro 23, avec Hero de Zhang Yimou. Il ya 2000 ans, la Chine est divisée en 7 royaumes. Le roi des Qin veut les unifier, mais trois dangereux guerriers veulent l’en empêcher. Un homme prétend avoir réussi à tuer les trois indésirables. Il raconte comment au roi… Un récit foisonnant, plein d’imprévus. Un film d’arts martiaux avec Jet Li, mais que l’on peut comparer à Tigre et dragon pour ses combats éblouissants et ses images poétiques. 

oss 117 caire.jpgAutre combat pour la survie, le dernier volet de Harry Potter sur TF1. 
Sur France4, Will Smith n’affronte pas les méchants sorciers mais des robots rebelles dans I Robot d’Alex Proyas.
Oss 117, le minable agent secret, combat les espions dans le délirant premier épisode du Caire, sur w9.
Autre comédie parodique, Le chat Potté sur France2.

Demain, suite des films de la semaine.
Et vous, qu'allez vous regarder ?

 

22/10/2014

Gaston reprend le travail

gaston gonflé.jpgAprès plus d’un an de chômage, j’ai donc fini par retrouver un boulot. En CDD naturellement. (Pour moi un CDI désigne la bibliothèque du lycée).
La première question qui s’est posée à moi est bien évidemment :
- Quand puis-je poser des congés ?
Mais je ne suis pas inconsciente, pour ne pas me faire repérer comme la Gastonne Lagaffe de service, je n’ai pas posé la question à mon chef dès le premier jour.
J’ai attendu le lendemain. Je sais bien me comporter en société quand même.

Puis j’ai profité qu’un collègue (en CDI depuis 14 ans et n’étant pas parti en vacances depuis 11 mois) en parle : « Pour la Toussaint, j’emmène ma mère se recueillir sur la tombe de mon père dans notre village natal. C’est pas loin, on ira en train…. »
Chacun prend la mine grave de contenance. Je souris malgré moi parce que la gouaille du gars me rappelle Jean Gabin. Je revois l’acteur dans Un singe en hiver, qui prend lui aussi le train chaque année pour visiter la tombe de son père, ses seules vacances (c’est d’un gai).

Moi (sur un ton innocent, voix plus aiguë et joviale) : «  - Ah ben justement, comment on fait si on veut poser des jours de congés ? (C’est juste sa phrase qui m’y fait penser, je ne cogite pas du tout là-dessus depuis que j’ai commencé le boulot, c’est-à dire exactement 7h23, que le temps passe lentement, plus que 1692 heures de travail à subir)
Regard consterné de l’assistance : comment ose-t-elle troubler ce moment grave, de recueillement !

gaston dort.jpgMoi (sentant trop tard que j’ai encore fait une bourde) – « Nan parce que… (Comment rattraper le coup ? Jouer sur l’émotion aussi ?) C’est vrai que c’est la Toussaint quoi…
Soudain intérêt du chef : - Ah bon ? Tu as aussi perdu des proches ?
Je pense : « évidemment ! Non j’ai encore mon arrière arrière grand-père qui était canut, il me racontait encore pas plus tard que la semaine dernière comment il a fracassé son métier à tisser sur la tête de son patron pendant la révolte de 1831, haha, sacré Jojo.»
Gênée, je n’ose pas utiliser cette corde sensible qui pourrait pourtant m’être utile. Je suis pudique moi, et l’humour est mon arme préférée comme je l’ai dit ici.
Je pense encore : « Bien sûr que j’ai perdu des proches ! Mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs, whoh ooh, ce serait le bonheur… » Non, on va attendre de mieux connaître les collègues avant d’utiliser l’humour noir  (j’essaierai demain).

La vérité est que je ne sais même plus où sont les tombes, il y en a tellement. Puis les cimetières sont tellement grands, les stèles se ressemblent toutes. Peuvent pas en faire une rose fluo, suivie d’une jaune poussin, et les nôtres avec des enseignes clignotantes « vous êtes ici » (enfin, plutôt « ils sont ici », pas envie de les rejoindre six pieds sous terre). Ca permettrait de se repérer. Puis les couleurs, comme les immeubles de Notting Hill ou de Camdem Town, c’est quand même plus gai. (Ou sinon, on peut customiser les tombes ?)
Peuvent pas aussi tous se faire enterrer dans le même caveau, plutôt que « je veux être enterré là où je suis né » « là où j’ai vécu » « avec ma femme, l’amour de ma vie » (moi je veux être enterrée avec mon chat de ma photo de profil, dans le jardin sous le rhododendron). Nan, côté paternel, maternel, belle-doche, vlan, tous dans le même panier, c’est quand même plus pratique. Mais non.

gaston pas content.jpgDonc à la question, je réponds simplement, sans mentir :
- C’est juste que je rentre voir ma famille à chaque vacance scolaire.
Apparemment ce n’est pas une raison suffisante pour me donner des jours de congés. Le chef s’esclaffe :
« Les congés, tu peux rêver, t’en auras pas pendant un an, toute ta durée de travail. T’es vacataire, t’es là pour bosser quand les autres ne veulent pas le faire.
Moi : - mais j’en ai à Noël quand même ?! Les autres entreprises où j’ai bossé fermaient automatiquement  pendant une semaine voire 15 jours à cette période.
Il rigole de plus belle : - Ouais ! T’auras ton 25 décembre quoi ! Mais tu pointeras dès le 26.
Je ne peux plus retenir mes réflexions : « - Nan mais noël quoi ! Et le 24 surtout, c’est mon anniversaire ! C’est sacré ! »
Jamais, jamais, une papillote ne travaillera le jour de son anniversaire ! Ce serait renier toute son essence ! Puis faut que je décore le sapin, que j’emballe les cadeaux, que je mange ma bûche, que je fasse de la luge, j’ai du vrai boulot à faire moi !

J’ai donc pris le jour même mes billets de train pour noël. 6 jours.
Et pour la Toussaint aussi.
Je ne l’ai encore pas annoncé au chef. J’attends un peu (par exemple, la fin de ma période d’essai…)

gaston vacances.jpgLe travail, c'est la santé
Rien faire, c'est la conserver
Les prisonnier du boulot
Ne font pas de vieux os

Ils bossent 11 mois pour les vacances
Mais sont crevés quand elles commencent
Un mois plus tard ils sont costauds
Mais faut reprendre le boulot

Quiz On connaît la chanson, deux chansons à retrouver dans le texte. Qui en sont les auteurs ?

 

20/10/2014

L'humour, mon arme préférée

Gaston Lagaffe- au bureau je suis indispensable.jpgJe n'ai pas raconté mes incroyables aventures inexistantes depuis longtemps, surtout celles liées au travail. Forcément, j'étais au chômage. Il est possible que miss Gaston Lagaffe revienne bientôt vous narrer ses formidables histoires, car figurez-vous, j'ai retrouvé un emploi !
J'ai réussi à rester discrète quelques jours, puis ma nature a vite repris le dessus. Grâce à ma maladresse légendaire, quelqu'un s'est déjà fait voler ses affaires sous mon nez et j'ai déjà failli tuer un collègue. Les autres employés ont soudain appris mon existence, puisque depuis, des collègues jusqu'alors inconnus viennent me voir en me disant "C'est toi qui a failli tuer Truc ?" En attendant de trouver le temps de vous raconter cette incroyable aventure (je bosse maintenant !) voici un extrait de livre que je trouve pertinent :

"Toutes ces mésaventures firent que je m’enfermais de plus en plus dans ma chambre et que je me mis à écrire pour de bon. Attaqué par le réel sur tous les fronts, refoulé de toutes parts, me heurtant partout à mes limites, je pris l’habitude de me réfugier dans un monde imaginaire et à y vivre, à travers les personnages que j’inventais, une vie pleine de sens, de justice et de compassion.

Instinctivement, sans influence littéraire apparente, je découvris l’humour, cette façon habile et entièrement satisfaisante de désamorcer le réel au moment où il va vous tomber dessus. L’humour a été pour moi, tout le long du chemin, un fraternel compagnonnage; je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l’adversité. Personne n’est jamais parvenu à m’arracher cette arme, et je la retourne d’autant plus volontiers contre moi-même, qu’à travers le « je » et le « moi », c’est à notre condition profonde que j’en ai. L’humour est une déclaration de dignité, une affirmation de la supériorité de l’homme sur ce qui lui arrive.

Certains de mes « amis », qui en sont totalement dépourvus, s’attristent à me voir, dans mes écrits, dans mes propos, tourner contre moi-même cette arme essentielle ; ils parlent, ces renseignés, de masochisme, de haine de soi-même, ou même, lorsque je mêle à ces jeux libérateurs ceux qui me sont proches, d’exhibitionnisme et de muflerie. Je les plains. La réalité est que « je » n’existe pas, que le « moi » n’est jamais visé, mais seulement franchi, lorsque je tourne contre lui mon arme préférée ; c’est à la situation humaine que je m’en prends, à travers toutes ses incarnations éphémères, c’est à une condition qui nous fut imposée de l’extérieur, à une loi qui nous fut dictée par des forces obscures comme une quelconque loi de Nuremberg.

Dans les rapports humains, ce malentendu fut pour moi une source constante de solitude, car, rien ne vous isole plus que de tendre la main fraternelle de l’humour à ceux qui, à cet égard, sont plus manchots que les pingouins. »

Romain Gary, La promesse de l’aube

Tout cela me rappelle quelqu'un...

P.S : La personne que j'ai soi-disant failli tuer manque cruellement d'humour. (Je ne comprends pas, j'ai trouvé ça très drôle moi...)

17/10/2014

Samba, entrez dans la danse

samba rahim.jpgSamba (Omar Sy) est un Sénégalais installé depuis 10 ans en France. Il travaille dans un restaurant. Il est menacé d’expulsion car sans papiers. Alice (Charlotte Gainsbourg), cadre supérieure, a fait un burn out et quitté son travail. Elle devient bénévole dans une association et tente d’aider Samba. Selon les conseils de sa collègue (Izïa Higelin) elle devrait « garder ses distances, parce qu’après ça peut vraiment faire mal s’ils sont renvoyés ». Pourtant, Alice ne peut s’empêcher d’être attirée par Samba, cet homme qui lui ressemble si peu, fort, confiant et doux malgré son histoire… (voir bande annonce en lien).

Avec Samba, les réalisateurs d’Intouchables nous livrent comme à leur habitude un film touchant et positif, plein de bons sentiments. Ils traitent encore de l’alliance des contraires (dans Intouchables : l’homme riche cultivé et le pauvre de banlieue inculte ; Tellement proches ou Nos jours heureux : des titres ironiques pour une famille ou colonie de vacances aux membres très dissemblables, etc.)

Les metteurs en scène développent encore des thèmes sociaux et d’actualité. Ils utilisent les ressorts de la comédie pour traiter de sujets graves ou sensibles. Après les handicapés dans Intouchables, ici les sans-papiers et le stress au travail.

samba gainsbourg.jpgL’humour populaire, qui rassemble, est le meilleur moyen de faire passer un message (de tolérance) en douceur. Peut-être trop justement : les problèmes que le film dénoncent sont parfois survolés.
Par exemple, Alice tente de se remettre de son burn-out en devenant bénévole pour une association d’aide aux sans-papiers. Elle est censée se reposer et rester au calme, je ne vois pas trop comment écouter les récits dramatiques de réfugiés peut l’aider… Ou bien ils lui permettent de relativiser ses problèmes de Parisienne privilégiée. Mais alors pourquoi retourne-t-elle dans son boulot ? Pourquoi ne s’engage-t-elle pas totalement dans cette cause humanitaire, plus juste et plus utile que son ancien travail ? C’est comme si le problème venait d’elle, et pas de son emploi stressant. Les réalisateurs parlent d’un problème de société actuel, le burn-out, mais ne remettent pas en cause le monde du travail tel qu’il est actuellement.

Pourtant selon Eric Tolédano, le film traite « un seul et même thème : le rapport au travail, du plus bas au plus haut de l’échelle. D’un côté, Samba, un travailleur clandestin qui a quitté son pays et cherche à régulariser sa situation pour honorer la promesse d’emploi qu’il a décrochée ; de l’autre, Alice, cadre supérieure qui a tout pour être heureuse, mais souffre de surmenage qui a débouché sur un pétage de plomb. Ils considèrent tous les deux le travail comme la valeur suprême mais, en se rencontrant, ils vont découvrir de nouveaux horizons, et tenter de se frayer un autre chemin vers le bonheur que celui imposé par le monde du travail et la réussite sociale. Le travail est-il le sens ultime de l’existence ? L’idée de poser la question ouvertement nous emballait beaucoup. »

samba affiche.jpgLe film est avant tout une comédie, il ne veut pas être pesant. Il souhaite sans doute ne pas porter de jugement ni créer de polémique. C’est tout à son honneur. C’est au spectateur de se poser les questions et réfléchir à ce qu’il a vu.
Eric Tolédano l’explique : « nous avons mis des visages sur des statistiques. Aborder le côté politique du sujet, ce n’est pas notre rôle, pas plus que de faire passer un message. (ah ?) En revanche, le cinéma permet au spectateur de découvrir, par des personnages et leur quotidien, un monde que souvent il ne connaît pas autrement que par le débat public et les médias. Et à partir de là, cela peut lui donner matière à réfléchir différemment.»
Il ajoute : « Lorsqu’une scène est chargée dans sa dramaturgie, nous n’hésitons pas à tenter d’y glisser de l’humour derrière : C’est l’arme la plus efficace. Encore une fois, nous n’avons pas vocation à passer un message. (re-ah ?)

Malgré ses déboires, Samba reste digne, volontaire, optimiste, il ne se laisse pas abattre. Une magnifique leçon de vie. Le film est porté par son interprète principal, Omar Sy,classé parmi les personnalités préférées des Français. Sans cet acteur charismatique et solaire, Samba serait beaucoup plus bancal. Quant à Charlotte Gainsbourg, elle est toujours parfaite, dans son éternel rôle de petite fleur délicate et sensible. Tahar Rahim est étonnant dans un rôle comique inhabituel, qui pourtant correspond mieux à sa nature.

Les personnages peuvent paraître assez lisses et candides. Pourtant le héros effectue un geste regrettable qui aura des conséquences désastreuses (mais pas pour lui ! au contraire, elles lui sont très favorables…) Seul le personnage d’Izia Higelin est cynique au début, pour mieux se jeter dans le sentimentalisme ensuite… On peut juger le film un peu niais, idéaliste.

Samba joue plus sur les émotions qu’Intouchables et les autres films des réalisateurs. Notamment en développant (un peu trop longuement) une histoire d’amour entre les deux personnages principaux. Par son sujet grave, traité avec plus de sérieux et de sensiblerie, Samba est moins drôle que les précédents films des cinéastes (et les gags tombent parfois à plat).

Chansonnite aigue oblige, j’ai Samba Mambo de France Gall dans la tête. Le film n’utilise pas cette chanson, mais d’autres qui promettent de plaire au plus grand nombre : du Bob Marley, du Steevie Wonder…  Puis des musiques qui fleurent bon le Brésil, comme Take it easy my brother Charlie, en hommage au titre et parce que le personnage de Tahar Rahim vient de ce pays. La b.o soignée choisit aussi les mélodies au piano émouvantes de Ludovico Einaudi ou la chanson romantique de Tom Odell, Another love.

 Je laisse le mot de la fin à Omar Sy :
« Je fais des films pour divertir. Mais si je donne l’occasion aux gens de découvrir deux ou trois réalités de la vie, j’en suis fier. Je crois en l’espoir, au côté positif de l’existence, j’essaie de faire partager cette foi le plus largement possible parce que je trouve que cela manque dans notre environnement. Tant pis si je parais neuneu ou un peu fleur bleue. »

 

13/10/2014

Le labyrinthe, courez dedans !

labyrinthe.jpgUn jeune homme se réveille dans une cage d’ascenseur. Il atterrit dans une vaste plaine, des adolescents le sortent de son piège. Qui sont-ils ? Que font-ils là ? Comme lui, chaque mois depuis trois ans, un nouveau arrive dans cet endroit étrange, ayant tout oublié de son passé. Le lieu est entouré de murs gigantesques, infranchissables. Une faille s’ouvre chaque jour au milieu, sur un labyrinthe, et se referme à la tombée de la nuit. Une sortie est donc possible, mais ceux qui s’y risquent se perdent ou ne courent pas assez vite pour ressortir…  Vaut-il mieux se résigner à son sort et rester sur place, ou prendre le risque de rentrer dans le monde inconnu du labyrinthe ? (voir bande annonce en lien)

J’ai vu le film sans rien connaître de l’histoire et j’ai été agréablement surprise par l’originalité du scénario. J’ai vraiment adoré ce principe : enfermer des ados malgré eux, le spectateur observe comment ils se débrouillent. Le principe peut s’apparenter à une étude sociologique sur la vie en communauté : des clans, une hiérarchie se créent automatiquement. Un chef dirige, un groupe forme l’élite : les battants admirés et courageux (les coureurs qui explorent le labyrinthe). Chacun travaille en fonction de ses capacités et est intégré à un groupe bien précis.  L’union fait la force, mais chacun reste à sa place… Cette épreuve d’enfermement permet aux adolescents de découvrir en eux un potentiel insoupçonné, ou au contraire les laisse s’effondrer : seuls les plus forts survivent...

labyrintheL’idée de cette brèche dans le mur qui s’ouvre sur un labyrinthe dangereux et mystérieux m’a également beaucoup plu. Elle m’a rappelé les contes pour enfants et leur symbolique, métaphore du monde réel : la plaine entourée de hauts murs où vivent les adolescents est comme le cocon rassurant de l’enfance : rien ne leur arrive tant qu’ils ne sortent pas de cette enceinte. Mais pour devenir adulte, il faut partir dans l’inconnu, affronter le monde réel et ses difficultés : oser rentrer dans le labyrinthe.

J’ai cogité tout le long pour essayer de comprendre ce que les ados faisaient là et ce qui allaient leur arriver. Mais rassurez-vous, on est d’abord dans un film de divertissement et d’action, pas un documentaire anthropologique… j’ai quand même deviné quelques rebondissements. J’ai trouvé que les dialogues n’étaient pas toujours à la hauteur, un peu plats, et se traînant en longueur (faut-il rentrer dans le labyrinthe ou pas ? suivre le rebelle aventurier ou le conformiste attaché à sa sécurité ?) C’est sans doute parce que j’attendais le dénouement avec impatience : «  il y a quoi là-derrière, on veut savoir ! » La  tension était palpable dans la salle pendant les scènes d’action, mais mémé ne comprenait pas toujours ce qui se passait, car les plans étaient trop nombreux et rapides, et souvent sombres, filmés de nuit.

labyrintheCertains reprocheront peut-être les caractères stéréotypés ou trop lisses, mais c’est un aspect volontaire qui ne m’a pas du tout dérangée.,Je trouve que l’héroïne interprétée par Kaya Rose Scoledario ressemble à Kristen Stewart, la star de Twilight. Cette dernière étant sans doute trop chère, ils ont dû penser « prenons son sosie à la place ! En plus, elle a un petit air d’Eva Green, deux pour le prix d’une, ça pourra pas faire de mal ! »

Les personnages sont tous adolescents, pourtant vous pouvez voir le film sans problème si vous avez dépassé la vingtaine. Bon, je ne suis certainement pas une référence en matière de maturité… Si vous avez aimé Hunger games ou encore mieux l’excellent Battle royale, où des jeunes luttent aussi pour leur survie, vous apprécierez certainement Labyrinthe de Wes Ball.

 

 

11/10/2014

Gone Girl de David Fincher

gone girl missing.jpgEn rentrant chez lui le matin de son cinquième anniversaire de mariage, Nick (Ben Affleck) constate que sa femme Amy (Rosamund Pike) a disparu. Les dégâts et traces de sang dans la maison ne présagent rien de bon. Pour les médias qui s’emparent de l’affaire, c’est évident : l’époux qui ne semble pas assez éploré a tué sa femme. Pour prouver son innocence, Nick mène sa propre enquête. Il s’aperçoit que la belle épouse modèle n’est pas aussi lisse qu’il le pensait…  (voir bande annonce en lien)

Gone Girl est un film sur les apparences trompeuses. Il débute par une scène énigmatique, sur le visage en gros plan d’Amy. Elle est sublimée par une douce lumière matinale. Elle regarde et sourit à son mari, qui tient en fait la place de la caméra. On est au plus près de l’intimité d’un couple, une scène belle et romantique. Pourtant, les pensées de Nick contredisent les images et font froid dans le dos : il a envie de fracasser le crâne de sa femme pour voir ce qu’il cache. Lorsqu’Amy disparaît, hébété, il ne montre pas sa tristesse. Il est incapable de renseigner la police sur les habitudes de son épouse, ne sait pas si elle a des amis… Il ne semble pas vraiment la connaître.

Nick apparaît comme le suspect idéal pour les médias. Ceux-ci sont montrés dans leur aspect le plus négatif : faire de l’audimat avec du sang, du sordide, de l’émotion. Traquer honteusement des gens qui n’ont rien demandé, sûrement innocents et étrangers à l’affaire (la sœur de Nick, les voisins). Fouiller dans leur vie pour révéler leurs secrets honteux. Faire des suppositions hasardeuses et les afficher comme vérité. Manipuler les foules en jouant sur leurs émotions :  une affiche avec la plus belle photo d’Amy, filmer une déclaration du mari en espérant qu’il va pleurer, et comme il ne le fait pas, prétendre qu’il a tué sa femme, lui demander de prendre la pose et de sourire, pour ainsi dire qu’il reste insensible…

Nick semble coupable. Pour le public averti, il paraît plutôt comme un brave gars un peu nigaud qui se fait avoir. On mène l’enquête avec lui, le héros du film. Mais pourquoi cette première scène alors, où on surprend ses pensées de meurtres ? Ne serait-ce pas plutôt le spectateur qui se laisse manipuler ?

gone girl rosamund pike.jpgEt qui est Amy ? Une femme magnifique : Rosamund Pike, dans son éternel rôle de la fille toujours très classe et distinguée, mais qui reste simple, inconsciente de sa beauté et de ses talents, comme dans Orgueil et préjugés par exemple. Ses parents ont fait d’elle une célèbre héroïne de livres pour enfants : amazing Amy, c’est-à dire elle en mieux, à qui tout réussit. Dans la réalité, les époux ont perdu leurs emplois et quitté New York pour s’installer dans la province natale de Nick, où Amy s’ennuie et gâche ses talents. Elle semble très amoureuse de son mari, pour lequel elle organise des chasses au trésor à chacun de leur anniversaire de mariage.

Et justement, contrairement à celle de Nick, la personnalité d’Amy et ce lui est arrivé m’ont semblé évidents depuis le début. Je pense que cet effet est volontaire. David Fincher, le maître du retournement de situation et du suspense, ne peut pas prendre ses spectateurs pour des cons. Je reste néanmoins un peu perplexe : pourquoi attendre aussi longtemps alors pour le dénouement ? Il veut jouer avec nos nerfs, nous faire douter ? Quand j’ai eu confirmation de mes suppositions, j’admets avoir été un peu déçue. J’aime être surprise au cinéma, je déteste deviner les rebondissements. Dans Seven, je ne m’attendais pas du tout à cette fin, avec la boîte… Je revois encore très précisément mon amie choquée sur le chemin de l’école, me disant : « j’ai vu un film horrible hier… » et moi qui la tannais pour qu’elle me raconte l’histoire. Dans le même genre, je n’ai pas été voir Avant d’aller dormir sorti récemment, car j’ai lu le livre avant, et j’ai deviné tous les rebondissements au bout de 50 pages (sur 500)…

Sur la critique des médias traquant le spectaculaire et le sordide, je vous conseille également Night call, qui sortira le 26 novembre. Sur l’enquête à propos d'une femme disparue et la manipulation du spectateur, je vous conseille également White Bird de Gregg Araki, en salles mercredi.

David Fincher sait à merveille raconter des histoires, surtout lorsqu’elles sont vraies. On le voit surtout dans son meilleur film selon moi, Zodiac (on était trois dans la salle à l’époque…) et le meilleur film de l’année 2010, The social network sur Mark Zuckerberg. Le cinéaste est un pro de la manipulation, comme on le constate ici, mais également dans l’incroyable et sous-estimé The game avec Michael Douglas. Je ne parviens pas à établir de top ten pour David Fincher (il a réalisé dix films) mais Gone girl, s’il ne détrône pas Zodiac, ne fait certainement pas partie des derniers (L’étrange histoire de Benjamin Button est raté pour moi, et Panic Room n’est pas très intéressant.)

Et vous, comment classeriez-vous Gone Girl et les films de David Fincher, par ordre de préférence ? Je rappelle sa filmographie :

1992 : Alien3
1995 : Seven
1997 : The Game
1999 : Fight Club
2002 : Panic Room
2007 : Zodiac
2008 : L'étrange histoire de Benjamin Button
2010 : The social network
2011 : Millenium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes
2014 : Gone girl

 

 

09/10/2014

Bilan "je suis culturée" de septembre

hippocrate.jpg11 Films au cinéma :

1 coup de cœur :
- Hippocrate de Thomas Lilti

- Gemma Bovery de Anne Fontaine
- Enemy de Denis Villeneuve
- Les gardiens de la galaxie de James Gunn
- Saint Laurent de Bertrand Bonello
- Boys like us de Patrick Chiha

gone girl.jpgBientôt en salles :
- Gone girl de David Fincher, sortie le 8 octobre
- Night call de Dan Gilroy, sortie le 26 novembre
- Le labyrinthe de Wes Ball, sortie le 15 octobre
- White bird de Gregg Araki, sortie le 15 octobre
Tortues ninja de Jonathan Liebesman, sortie le 15 octobre
Prochain film prévu : Mommy de Xavier Dolan

32 Films à la télé :

Coup de cœur canal+ :
- Blue Jasmine de Woody Allen
Prochain film prévu : Frances Ha

6 séries  :

newsroom.jpgCoup de cœur :
- The newsroom saison 1

- P’tit quinquin
- How I met your mother saison 9
- Mad men saison 7
- Fleming : l’homme qui voulait être James Bond
- 24 : live another day
Prochaine série prévue : Ainsi soient-ils saison 2, sur Arte

4 documentaires :

Room237.jpgCoup de cœur :
- Room 237 (sur Shining)

- Jean Rochefort, cavalier seul
- Attaque de requins à la Réunion
- Blur/oasis : la guerre de la Brit Pop
Prochain documentaire prévu : Les garçons de Rollin, un lycée sous l'occupation

1 concert :

- Claude Lelouch en musique, Les Invalides
Prochain concert prévu : Genesis, The musical Box à l'Olympia

4 spectacles :

cartes pouvoir.jpgCoup de cœur :
- Les cartes du pouvoir, avec Raphael Personnaz, Thierry Frémont et Elodie Navarre. Théâtre Hébertot, jusqu’au 30 novembre

- Magicien Alain Choquette, Gaité Montparnasse, jusqu’au 23 décembre
- Sans filtre, de Laurent Baffie, théâtre Fontaine jusqu’au 31 décembre
- Les femmes savantes, La comédie St Michel, jusqu’au 3 janvier
Prochain spectacle prévu : Nicolas Meyrieux, dans quel monde vit-on ?

3 expositions :

culture tv.jpgCoup de cœur :
- Culture TV, saga de la télévision française, Musée des arts et métiers, jusqu’au 8 mars 

- Marion Montaigne dessine la ménagerie, jardin des plantes
- Réenchanter le monde, cité de l’architecture, jusqu’au 6 octobre
Prochaine exposition prévue :  De Louis XIV à Louis XVI, un art de vivre à la française, Le Louvre

3 Livres :

promesse de laube.gifCoup de cœur :
- La promesse de l’aube de Romain Gary

- Avant d’aller dormir de S.J Watson
- Lipstick traces, une histoire secrète du XXè siècle de Greil Marcus
Prochain livre prévu : Eloge de la fuite de Henri Laborit

 

 Et vous, qu'avez-vous vu en septembre ?