22/09/2018
Papillote sur le front de guerre
Et surtout le front de mer.
Souvenez-vous. Le 29 juin, j'écrivais ceci :
« Rentrée 2017, je reviens des vacances gonflée à bloc et remplie de bonnes résolutions (...) Quant aux trois quiz Beatles déjà écrits, je comptais en publier un par semaine. Puis j’ai décidé de donner les réponses des chansons en détaillant leur contexte, ça m’a pris des mois et… Je n’ai pas révélé la dernière chanson et dernière réponse au quiz.
Roulement de tambours, je vous livre ENFIN, près d’un an après, les réponses du premier quiz Beatles, et vous pourrez jouer au deuxième la semaine prochaine, promis.
Cette fois-ci, je vais vraiment m’y remettre hein, on y croit ! »
HUM.
Alors déjà pour ma défense, j'ai vraiment publié le résultat du premier quiz Beatles ici et proposé le deuxième là. Avec la réponse de la première chanson. Une chanson sur 7... Une motivation qui a duré une semaine, puis... les vacances d'été sont passées par là.
Gaston Lagaffe étant mon mentor, je ne peux tout de même pas écrire, donc travailler, pendant mes congés, vu qu'au boulot j'essaie déjà de bosser le moins possible.
Je me targuais de lire deux livres par semaine, je n'en n'ai pas ouvert un seul en deux mois (mais j'ai lu le manga Monster et les journaux) (Facebook et les réseaux sociaux, ça compte comme enrichissement culturel ?)
Sans écriture, sans lecture, j'ai mis mon cerveau au repos. Mais pas le reste. J'ai délaissé le mollasson Gaston pour un nouveau modèle, le bodybuilder philosophe Jean-Claude.Lagaffe reste exemplaire pour les bourdes et glander au travail, mais à force de rester inerte sur ma chaise de bureau, j'ai besoin de me dépenser. Contrairement à la plupart des gens pour lesquels vacances signifient repos, les congés représentent pour moi l'inverse. Je me lève plus tôt que lorsque je bosse (en bonne Gastonne grosse dormeuse, j'ai choisi un travail qui n'exige pas que je me lève le matin) (car comme le chante quotidiennement le grand gourou sur radio nostalgie, « un matin (un matin) ça ne sert (ça ne sert) à rien »).
Surtout, je ne conçois pas comment, si on paie sa location de vacances, d'autant plus dans une autre région ou pays étranger, on n'en profite pas pour visiter. Ainsi ce dialogue avec une collègue qui me bat à plates coutures niveau flemmardise (elle, ce n'est pas à sa chaise de bureau qu'elle est vissée, mais au fauteuil de la machine à café).
Rencontre devant son Q.G (donc si vous suivez, la salle de pause, où elle engloutit ses crocodiles (les bonbons hein) (je déteste les bonbons) et où je mange ma carotte (ça rend aimable et donne le teint bronzé) (malgré mes efforts je suis toujours aussi blanche qu'un cachet d’aspirine, et il me faut bien un kilo de carottes hebdomadaire pour supporter mes collègues.)
Moi, tentant un effort de socialisation, avec la conversation banale du retour de vacances :
« T'es partie cet été ?
- Je suis allée trois semaines en Italie.
Moi, enfin intéressée : - L'Italie ! Quel magnifique pays ! Son patrimoine culturel, sa gastronomie, ses paysages sublimes ! Je rêve d'y aller ! Tu as visité quoi ? Rome et ses musées ? Tu as crapahuté dans les montagnes sur le Vésuve, tu as plongé dans la Méditerranée ? (exaltée) Trois semaines ne doivent pas suffire pour parcourir une telle diversité, une telle richesse de...
- Non, je me suis reposée ! Je suis restée sur ma chaise longue à la piscine de l'hôtel.
Dépitée, je tente de comprendre : - Oui, c'est bien de faire une pause... Mais t'as visité un peu quand même ?
- Pas la peine, l'hôtel était très bien ! Pension complète, inutile de sortir. Puis les serveurs parlaient français, c'était bien pratique.
Elle remarque mon air consterné et rajoute : - Mais on avait vue sur la mer, j'ai fait de belles photos.
Soulagée : - Aaah, tu as marché sur le sable (les yeux dans l'eau, mon rêve était trop beauu) tu t'es baignée dans la mer et...
- Ben non ! J'ai pris les photos depuis l'hôtel. »
Je me suis éclipsée avant de m'étouffer avec ma carotte. Si c'est pour rester au bord de la piscine, on en trouve à Paris !Ma vision des vacances est à l'exact opposé. Notre résidence possédait 4 bassins gratuits avec toboggan. J’ai bien essayé de faire un effort le dernier jour, mais la vision de tous ces corps gras vautrés côte à côte sur leurs transats, face au bassin de culture microbienne, m’a donné la poudre d’escampette. Inimaginable que je me colle aux autres : je les évite déjà le reste de l’année en fuyant les transports en commun, ce n’est pas pour me les taper pendant mes congés. Impensable que je reste allongée à ne rien faire, sinon à cuire (ma peau ne supporte pas le soleil). Inconcevable que je nage devant tous ces regards. Inutile de risquer les mycoses et gastro habituelles aux piscines. Non, j’ai préféré me baigner au large de la mer, loin des indiscrets mais au milieu des bancs de poissons que j’observais sous l’eau.
Avant mon départ, mon médecin m'a renouvelé mon ordonnance de mélatonine (un jour, ou plutôt une nuit, je saurai ce que signifie les expressions « tomber dans les bras de Morphée » « dormir à poings fermés » « un train ne la réveillerait pas » etc. ) en me conseillant :
« il faudrait diminuer votre dose (de quoi assommer un cheval) profitez-en pendant les vacances.
- Non justement, j'attendrai plutôt la rentrée !
Il a rigolé en pensant que je plaisantais comme à mon habitude (il sait que j'ai fait l'école du rire) mais j'étais très sérieuse.
Chef militaire déroulant son plan stratégique sur la table :
« Alors les gars, demain c'est le grand jour. On part en vacances. Va falloir se défoncer. Je compte sur vous.
- Sir yes sir !
- On va la gagner cette bataille. On va être sur tous les fronts. J'ai étudié à fond la région et les choses à voir. Ici, le musée des chaussettes trouées, un incontournable selon le guide du petit routard paumé de 1982. L'ouverture est à 9 heures du matin, va y avoir du monde, je veux qu'on réserve des places à l'avance, on va se positionner et les prendre par surprise, tout le monde sur le pied de guerre dès 8 heures, branle-bas de combat, taïaut, va falloir mettre le réveil sur radio nostalgie.
Ensuite à midi précise, oui le temps est compté car l'ennemi est là, à l'affût, prêt à lancer ses boulets et envahir le terrain, on sortira nos rations de survie en campant dans ce restaurant deux étoiles, patate d'or au guide mi-chemin.
L'ennemi sera assoupi par sa sieste digestive, on en profitera pour prendre d'assaut le champ de guerre déserté du sentier du littoral, avec l'artillerie lourde, les tanks : nos VTT, armés de gourdes et sonnettes pour faire fuir les derniers opposants placer sur notre chemin, pour un petit parcours du combattant et une rando de 4 heures.
Après, l'envahisseur battant définitivement en retraite pour rentrer préparer le repas et regarder le J.T, on va faire une attaque sous-marine, se baigner et plonger à 18 heures. Puis on lancera une dernière salve de bombes sur le port au crépuscule lorsque l'ennemi n'aura plus aucune visibilité, avec dernier resto et balade. Retour au QG à 1 h du mat'.
Telle une guerrière, j'ai enchaîné quotidiennement 4 heures de vélo ou de marche avec une ou deux heures de nage. Mais c'était pour mieux me goinfrer ensuite. Car comme le dit si bien notre éminent penseur JCVD :
« J'adore les cacahuètes. Tu bois une bière et tu en as marre du goût. Alors tu manges des cacahuètes. Les cacahuètes c'est doux et salé, fort et tendre, comme une femme. Manger des cacahuètes, it's a really strong feeling. Et après tu as de nouveau envie de boire de la bière. Les cacahuètes c'est le mouvement perpétuel à la portée de l'homme. »
Désormais, les congés sont achevés, je peux donc me remettre à glander au boulot.
Bientôt, la suite des incroyables exploits de Gaston en vacances (qui, entre autres, a réussi à choper des nouveaux bobos-là: "je n'ai jamais vu ça !" dixit le docteur.)


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18/07/2018
And I love her, suite
Après sa séparation avec Jane Asher, Paul se justifie encore : « Pour dire la vérité, les femmes à ce moment-là ont été mises à l'écart. Nous étions comme quatre mineurs qui descendent dans la fosse. Vous n'avez pas besoin de femmes dans la fosse, n'est-ce pas ? Nous avions installé comme une sorte de barrière de sécurité, avec beaucoup de blagues, de petits signes, de références à la musique. Il était très difficile pour un «étranger» de pénétrer dans notre univers. Ce n'était peut-être pas bon pour les relations à l'époque. »
La future femme de McCartney, Linda, trouve la solution : elle l’accompagne lors des tournées de son nouveau groupe, les Wings, en jouant du clavier et participant au chœur. Comme ça, elle comprend la vie d’un musicien, et si jamais une fan tente de se faufiler dans la loge de son mec, elle peut l’expédier à coups de pieds au cul cette pétasse, non mais.
Paul et Linda se marient en 1969, un an seulement après la rupture avec Jane (comme ça m’aurait tuée de rester avec un mec pendant 5 ans, qui ne veut pas s’engager et me trompe, mais épouse la prochaine en moins de deux et reste avec jusqu’à ce que la mort les sépare 30 ans après !) Jane finit par se marier elle aussi, mais en 1981. 13 ans après leur séparation ! Elle a mis tout ce temps à s’en remettre ? Elle épouse Gerald Scarfe, un dessinateur qui a notamment réalisé la pochette du disque The wall des Pink Floyd. Ils sont toujours mariés, 36 ans après, alors que Paul a connu bien des déboires amoureux après le décès de Linda en 1998.
Quatre ans après la mort de sa femme, contre l’assentiment de ses enfants (en particulier la styliste Stella) qui se méfient de la promise, il épouse l’ancien mannequin Heather Mills. Il n'écrit pas de contrat de mariage, qui devrait pourtant être la base lorsqu’on possède l’une des plus grandes fortunes d’Angleterre ! Heather Mills est nettement plus jeune que lui (26 ans de moins) et elle a un air cruel de grosse méchante. Ils ont un enfant et très vite l’union tourne mal. Ils divorcent en 2006 et sans contrat de mariage, la femme peut donc prétendre à la moitié de la fortune de Paul… Elle empoche au final 31 millions d’euros. Avec cette séparation houleuse, les révélations pleuvent : Heather Mills est une ancienne call girl croqueuse de diamants, une « meilleure amie » révèle que le mannequin cherchait un homme fortuné pour le plumer… Le couple ne peut plus se blairer et fait la une des tabloïds anglais. All you need is hate, il ne lui chantera plus « and I love her ».
Macca se console dans les bras de Nancy Shevell, une Américaine millionnaire, qu’il épouse en 2011. Il a peut-être pensé qu’elle, au moins, n’aurait pas besoin de son fric. Ils se connaissent en fait depuis une trentaine d’années. Il risque donc moins d’être surpris par son caractère. Espérons que le mariage dure, il peut lui dédier And I love her.
Comme je l’expliquais ici, McCartney est bien meilleur compositeur que parolier. Les paroles de And I love her ressemblent à de la drague de pacotille comme « ton père est un voleur, il a pris toutes les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux ». Ou du maître Yoda : "Éclatantes sont les étoiles qui brillent, Sombre est le ciel" :
I give her all my love
Je lui donne tout mon amour
That's all I do
C'est tout ce que je fais
And if you saw my love
Et si vous voyiez mon amour
You'd love her too
Vous l'aimeriez vous aussi
And I love her
Et je l'aime
She gives me everything
Elle me donne tout
And tenderly
Et tendrement
The kiss my lover brings
Le baiser de mon amour
She brings to me
Est pour moi
And I love her
Et je l'aime
A love like ours
Un amour comme le nôtre
Could never die
Ne mourra jamais
As long as I have you near me
Aussi longtemps que je t'aurai à mes côtés
Bright are the stars that shine
Éclatantes sont les étoiles qui brillent
Dark is the sky
Sombre est le ciel
I know this love of mine
Je sais que mon amour pour elle
Will never die
Ne mourra jamais
And I love her
Et je l'aime


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16/07/2018
And I love her
And I love her est sortie en 1964 dans l’album A Hard Day's Night. McCartney estime qu’elle est « la première ballade où je me suis impressionné » et Lennon l'appelle « le premier Yesterday de McCartney ».
Cette belle chanson romantique a certainement été écrite par Paul en pensant à sa petite amie de l’époque, Jane Asher. Les deux tourtereaux se sont rencontrés en 1963 lors d’un spectacle, alors que Paul n’avait que 21 ans, et Jane, seulement 17 ! La même année, il évoque leur coup de foudre dans I saw her standing there :
"well she was just seventeen, you know what i mean
And the way she looked was way beyond compare..."
Malgré leur jeune âge, ils étaient pourtant déjà célèbres : Paul en tant que Beatle depuis deux ans, et Jane comme actrice depuis ses 5 ans.
Paul vit toujours dans le minuscule logement familial, où la seule pièce pratique pour composer est… les WC ! Contrairement à lui, la comédienne est issue d’un milieu aisé, son père est médecin, elle gagne bien sa vie, et surtout, sa famille habite une grande maison.
Paul vient s’y installer, on lui laisse une pièce entière pour sa musique. Il y écrit And I love her. Il reste 3 ans chez les parents de Jane (mais quel couple de Tanguy ! comme si il ne gagnait pas assez pour payer une maison).
Je trouve And I love her romantique à souhait et j’aurais rêvé qu’on l’écrive pour moi. Paul se défend de l’avoir composé spécialement pour Jane. Et pour cause, lors de ses tournées incessantes partout dans le monde, il la trompait effrontément avec les groupies. Quoi de plus facile, les filles campaient devant la porte des Beatles... Les stars s’en donnaient à cœur joie, et étrangement, j’avais lu que Jane croyait que Paul lui restait fidèle.Le chanteur expliquera ensuite que les tournées posaient problème parce que le couple se voyait de plus en plus rarement, qu’ils ne menaient pas la même vie, que la vie en tournée est difficilement compréhensible par les autres, avec le stress intense, les déplacements quotidiens, les concerts éreintants, les fans qui traquent les Beatles… Paul révèle également qu’il n’était pas vraiment prêt à s’engager avec Jane, et que sa maîtresse a permis de rompre. En effet, en 1968, 5 ans après le début de son idylle avec Jane et alors qu’ils projettent de se fiancer, Paul débute une liaison avec Francie Schwartz, une jeune scénariste américaine.
Francie s’installe chez lui pendant que Jane part en vacances. Mais la petite amie officielle revient plus tôt que prévu et surprend les amants au lit, comme dans un mauvais vaudeville. La femme trompée repart alors en trombe, demande à sa mère de venir chercher ses affaires à sa place, et quitte Paul, après 5 ans de relation. Elle ne vient pas à l’avant-première du film Yellow submarine et révèle à la presse la séparation, en espérant :
« Je sais que ça a l'air ringard, mais on se voit encore et on s'aime, même si ça n'a pas marché. Peut-être que nous resterons des amoureux d'enfance, nous nous rencontrerons à nouveau et on se mariera vers 70 ans. »
Eh bien non. Paul s’est bien marié à 70 ans. Mais avec Nancy Shevell, pas Jane…
A suivre…


07:00 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul mccartney, beatles, musique | |
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09/07/2018
Quiz On connaît la chanson des Beatles, suite
Au cas où vous n'auriez toujours pas compris, avec tous les articles que j'ai écrits sur ses concerts, je préfère McCartney à Lennon. Je trouve ses mélodies plus complexes, et ce qui est le plus important dans la musique, justement, c'est la musique (surtout quand on parle anglais comme une vache espagnole comme moi). Mais pour un quiz, je ne peux citer que les paroles. Et les « silly love songs » de Paulo sont moins flatteuses que celles de John… Ainsi je citerai ici plus Lennon que McCartney !
Par exemple j'adore cette chanson de Paul que je trouve ultra romantique, mais les paroles sont d'une banalité…
I give her all my love
That's all I do
And if you saw my love
You'd love her too
Lennon est meilleur parolier, avec cette chanson qui me correspond bien :
Everybody seems to think I'm lazy
I don't mind, I think they're crazy
Running everywhere at such a speed
Till they find there's no need
Ses paroles sont souvent abstraites, pour ne pas dire perchées (petit indice) :Picture yourself in a boat on a river
With tangerine trees and marmalade skies
Somebody calls you, you answer quite slowly
A girl with kaleidoscope eyes
Ou bien encore :
I am he as you are he as you are me and we are all together
See how they run like pigs from a gun, see how they fly
I'm crying
Sitting on a cornflake, waiting for the van to come
Lennon invente carrément des mots :
Pools of sorrow, waves of joy are drifting through my open mind,
Possessing and caressing me
Jai guru deva om
Nothing's gonna change my world
C'est sûr, il a abusé des drogues :
I need a fix 'cause I'm going down
Down to the bits that I left uptown
I need a fix 'cause I'm going down
Mother Superior jump the gun
Et on peut conclure avec cette chanson fort à propos. Pour moi c'est la plus triste des Beatles, à la fois par la mélodie, les paroles et son contexte. John l'a écrite pour sa mère décédée, percutée par la voiture d'un policier ivre, lorsque le chanteur avait 18 ans :
Half of what I say is meaningless
But I say it just to reach you
A suivre, fin du quiz avec les chansons d'amour !


07:00 Publié dans A vous de jouer ! Les quiz, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beatles, mccartney, john lennon, quiz chanson | |
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