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15/02/2018

Engrenages, une série policière ultra réaliste

sériesEngrenages a débuté en 2005 mais je ne l'avais jamais regardé, car je gardais un à priori sur les séries françaises, forcément du niveau de Julie Lescaut ou Plus belle la vie. Mais face aux critiques élogieuses, je me suis laissée tenter.
Au début, mes craintes étaient confirmées : la mise en scène de la première saison est kitsch à souhait, avec des zooms et une musique tonitruante aux moments cruciaux. Comme souvent aussi dans les séries françaises, je trouvais que les acteurs jouaient très mal, en particulier Grégory Fitoussi, embauché pour sa belle gueule et aussi crédible en substitut du procureur que moi en Lara Croft (quoique, je pense que je serais plus adaptée). En me renseignant, je découvre qu'il a commencé sa carrière dans Sous le soleil... J'ai d’abord pensé qu'il aurait mieux fait d'y rester, car son visage reste toujours inexpressif, qu'on lui annonce l'implication de son meilleur ami dans une affaire sordide ("ah, flûte "), qu'il regarde un cadavre éviscéré ("c'est pas joli. Sinon on mange quoi à midi ? ") qu'il défende un innocent au tribunal ("je crois que c'est pas lui ") ou qu'il déclare sa flamme ("t'es sympa "). Dans la deuxième saison, soit je me suis habituée à son absence de jeu, soit il a enfin pris des cours. La mise en scène ridicule a aussi disparu.

Les premières saisons évoquent plusieurs vraies affaires criminelles. C'est intéressant mais ça donne parfois un aspect décousu, car les histoires ne sont pas assez approfondies, un épisode chacune. Les saisons suivantes se concentrent enfin sur une ou deux histoires, mais elles tirent parfois sur la longueur : les premières saisons comportaient 8 épisodes, les suivantes 12. 4 épisodes de trop selon moi pour résoudre les enquêtes :
Episode 6 : "on a démasqué le tueur ! Reste plus qu'à le choper ! " épisode 7 : "on l'a trouvé !" épisode 8 : "mince il vient de partir" épisode 9 : "flûte, encore raté". épisode 12 (30 ans et 450 meurtres plus tard, les flics en fauteuils roulant et la tremblote) : "c'est bon on le tient ! File-moi les menottes pépé !")

sériesLes enquêtes policières classiques ne sont pas ce qui m'emballent le plus (démantèlement d'un réseau de prostitution (saison 5), de drogues (saison 2), arrestation d'un serial killer (saison 3) de terroristes (saison 4)... Ce qui me plaît, c'est la description fascinante des rouages de la justice, absolument pas impartiale, surtout lorsqu'elle concerne des personnes hauts placées ou des hommes politiques. Le juge d'instruction, seul honnête et intraitable face à la corruption, est vraiment mon héros.
La série explique également très bien la guerre des polices entre la brigade criminelle et la Direction de la Police Judiciaire, qui se tirent dans les pattes pour obtenir des promotions et ne se transmettent pas les infos. Pendant ce temps-là, le serial killer a le temps de courir :
"Mais vous saviez qu'il était là ? Pourquoi vous nous l'avez pas dit ? 
- Parce que c'est lui le meurtrier ? On savait pas ! Pourquoi vous nous l'avez pas dit ? "

Le fonctionnement d'une équipe de police, les rapports humains, le manque de moyens, sont aussi très bien retranscrits, car la série se base essentiellement sur des affaires réelles (comme l'affaire Neyret ou des meurtres de la gare de Perpignan) et les confidences de vrais policiers, ce qui fait toute la force d'Engrenages : son réalisme, ça sent le vécu. Le scénariste Eric de Barahir est un ancien flic.
Le monde des avocats est aussi très bien dépeint (comment défendre des ordures ? Comment garder la distance nécessaire avec ses clients, ne pas trop s'y attacher et mettre ses émotions de côté ?) Audrey Fleurot en avocate avide sans scrupules est bien loin de son rôle de dame du lac de Kaamelott, et elle est aussi garce qu'elle est belle.

Le personnage principal, le capitaine Berthaud, est jouée par une femme, qui m'épate par son charisme, mais devient un peu chiante au fil des saisons. Les scénaristes ont dû penser "il faut qu'on cède aux clichés de la femme hystérique soumise à ses hormones et au besoin d'enfant, on va la faire gueuler et chouiner de temps en temps". Ses collègues sont impeccables aussi, celui qui concilie difficilement vie de famille et boulot qu'il voudrait plus pépère, et Gilou le gros dur au cœur tendre qui a une conception un peu moins honnête de son taf, en fricotant un peu trop avec ses indics et les dealers... Par contre je ne peux pas piffrer le commissaire de la brigade criminelle, je ne comprends pas pourquoi Laure fricote avec ce gros con pédant alors qu'elle a Gilou, un type aux petits soins pour elle sous ses yeux.
Bref, Engrenages, une série à voir, vivement la suite !

 

 

08/02/2018

Série à voir : Narcos

narcos.jpgLa traque par des agents de la DEA du plus célèbre narco trafiquant, Pablo Escobar. Sa vie est incroyable : né dans une hutte sans eau ni électricité dans une famille de 7 enfants, il devient l'un des hommes les plus riches du monde grâce au trafic de cocaïne. Sa fortune est estimée à 54 milliards de dollars, avec des dizaines de villa de luxe, un zoo, 1700 employés... Le strict nécessaire quoi. Il vise toujours plus haut :
« Vendre en Colombie ? Non, ciblons plutôt les Etats-Unis ! » ( 80 % de la cocaïne consommée en Amérique est fournie par Escobar).
« C’est sympa d’avoir du pouvoir, si je devenais président de la république ? Je vais me débarrasser de mon rival, ce sera encore plus facile. Je mets une bombe dans l’avion qu’il prend. Bon, il n’est pas monté dedans finalement et ya eu 100 morts pour rien. Mais fallait pas m’embêter aussi ! Quoi, vous voulez me foutre en taule, vous avez des preuves ? Eh ben na, je fais sauter le parlement où elles sont stockées. Vous n’êtes pas contents ? Je mets des bombes partout, dans les magasins, devant les écoles, je tue au hasard. Vous avez enfin des témoignages contre moi, vous pouvez me mettre en prison ? Ok, mais je la construis moi-même, et je m’enferme dedans avec tous mes copains, un terrain de foot, un jacuzzi, des putes et fiesta à volonté. Quoi ça ne vous plaît toujours pas ? Ben si c’est comme ça, je me casse, je m’évade, venez me trouver ! »

La série montre les paradoxes d'Escobar, capable de tuer froidement des centaines de personnes, mais qui chouchoute ses enfants et proches (comme le raconte dans cette interview son fils, il fait livrer des fleurs et des chocolats de Suisse à sa femme par jet privé. Une bonne idée toute simple à soumettre à votre conjoint pour la saint Valentin). Cet assassin est pourtant adulé par une partie de la population, car sa fortune lui a permis de créer des hôpitaux, des écoles et de donner du travail aux plus pauvres à travers son trafic de drogue.
Narcos, encore une preuve que la réalité dépasse la fiction. A voir, et en attendant, écoutez ici la musique du générique.

A suivre : Le bureau des légendes

 

 

04/02/2018

Game of thrones et Westworld

brienne got.jpg- Game of thrones saison 6 et 7

La série qu'on ne présente plus… On remarquera que mémé train de retard est enfin à l'heure ! Abonnée Canal+ (vous savez, la chaîne qui coûte 3 fois plus cher que Netflix à cause des droits de retransmission du foot, alors que je ne regarde que des séries) j'attendais couillonnement sagement la diffusion télé, c'est-à dire un an et une saison de retard sur tout le monde (qui regarde gratuitement en streaming). J'étais donc larguée dans les conversations des réseaux sociaux, et spoilée toutes les deux minutes. Puis comme je devais attendre un an entre deux saisons, j'avais le temps d'oublier les noms et rebondissements parmi les 312 millions de personnages de la série (c'est qui lui déjà ? Le roi ? Mais de quoi ? Et elle, elle est pas morte ?)

Ma télé ayant implosée et sentant le brûlé en s'allumant toute seule en pleine nuit comme un poltergeist qui fait coucou, j'ai décidé de ne pas la remplacer et de profiter à la place des abonnements Canal +, OCS, TCM et Netflix de mes proches. Je n'ai donc plus de vie sociale (sortir ? En plein hiver, en pleine hibernation, alors que j'ai encore deux saisons de Black mirror à rattraper ?) mais désormais, je peux suivre une discussion sur twitter entre de parfaits inconnus.

got falkor.pngJ'ai noté que dans les premières saisons de Game of thrones, les personnages mettaient 12 épisodes pour faire 3 km à cloche pied, puis dans les dernières, ils ont découvert la télé transportation, le balai d'Harry Potter ou tout simplement le dragon pour traverser le pays en 2 secondes 30 :
" On est coincés sur un minuscule bout de glace et l'armée des morts nous encerclent à moins de 50 mètres, si tu pouvais venir nous aider avec ton lance flammes vivant, ce serait pas de refus !
- Ok je passe te prendre en Falkor dans 5 minutes !"
(oui, je me souviens plus de l'histoire sans fin de mon enfance pas vu depuis 20 ans que de GOT visionné la semaine dernière).

Je me fiche complètement des luttes de pouvoir, des bagarres, je m'intéresse surtout aux histoires d'amour (la géante va t'elle connaître l'amour dans les bras du roux relou? Jon va t-il se taper sa tante ?) et au destin des gentils zanimaux (mais où sont passés les loups ?)

- Westworld saison 1

westworld.jpgUn parc d'attraction où des personnes très aisées peuvent vivre au temps du far west et tout se permettre sur des robots : meurtre, vol, viol...
Pas mal, mais parfois long et confus. J'apprécie le clin d’œil à Battlestar Galactica qui traite également des tensions entre robots et leurs créateurs. (voir mon billet en lien). Sur la thématique des robots qui deviennent de plus en plus humains, je préfère largement l'excellente série visionnaire Real humans, qui soulevait en 2012 des questions qui se posent aujourd'hui : un robot vient d'obtenir la nationalité saoudienne et a plaisanté sur le fait qu'il "voulait détruire l"humanité" (voir son interview en lien)
Terminator, c'est pour bientôt ! C'est la crainte aussi du génie Stephen Hawking, comme il l'explique ici.

A suivre : Twin Peaks

 

 

02/02/2018

Série à voir : The leftovers

séries, à voir sur netflix, à voir sur canal +Subitement, 2 % de la population mondiale se volatilisent en pleine action : au volant de leur voiture, sur leur lieu de travail, dans leur bain... Le mari et les enfants de Nora s'évanouissent à table pendant qu'ils prennent tous ensemble leur petit-déjeuner. Une seule petite ville est épargnée par ces mystérieuses disparitions. Rebaptisée Miracle, des personnes de tous horizons y viennent dans l'espoir de retrouver leurs proches et un sens à ces pertes. Pourquoi certains sont-ils restés plutôt que d'autres ? Sont-ils élus, ou au contraire, punis ? Est-ce le signe d'un renouveau, d'une rédemption et nouvelle vie possible ?

séries, à voir sur netflix, à voir sur canal +Au début, j'ai eu du mal à rentrer dans l'univers très ésotérique et étrange de la série. (voir ici le générique qui met directement dans l'ambiance) Des faits incompréhensibles ne sont expliqués que des épisodes voire saisons après (pourquoi les membres de la secte fument-ils tous clopes sur clopes ? Pourquoi refusent-ils de parler ?)
On retrouve avec ces questions la patte du scénariste, Damon Lindelof, qui n'est autre que le créateur de Lost... Il m'avait déjà bien embrouillé le cerveau à l'époque, avec ses ours polaires en pleine île du Pacifique. De la même manière qu'avec Lost, je me suis laissée happer, envoûter, comme les personnages de Leftovers qui se mettent à adhérer à de nouvelles croyances.
Leftovers est l'une des rares séries qui s'améliore au fil des saisons, pour terminer en apothéose. Le personnage principal (Justin Théroux) est remarquable d’ambiguïté. Il meurt et revient d'un espèce d'au-delà infernal, ces épisodes à la fois sombres et magnifiques sont intenses, font penser à du Lynch, laissent une forte impression et ont hanté mes nuits. De même que la musique. Leftovers traite du deuil et de la rédemption, et des croyances, en soi, en les autres, la religion... Yes, I'm a believer ! A voir.