18/11/2012
Agad la télévision et pis dors
Voici les toutes premières lignes du roman semi autobiographique de Romain Monnery, Libre seul et assoupi, évoqué dans le billet précédent :
« Contrairement à toutes les prophéties lues ici et là, la fin du monde n’avait pas eu lieu. Mes études terminées, j’avais survécu à cette dépression post orgasmique qui guette peu à peu tous les étudiants lorsque sonne la fin de leur cursus. Comment ? Je n’avais rien fait ? Sans but, sans cadre et sans horaires, je m’étais laissé vivre. C’est tout. Quelques livres, un peu d’ennui, beaucoup de musique, j’avais façonné mes jours de pas grand-chose en les regardant passer d’un œil distrait. Le calendrier rangé au placard, mon esprit avait banni les notions menaçantes d’avenir et de lendemain. J’avais cessé de réfléchir. J’avais dormi. »
Je m’identifiais à ces lignes lorsque, comme l’auteur, j’étais au chômage. Maintenant que je bosse, ces mots me correspondent pourtant toujours autant, si ce n’est plus. Je passe mes journées à faire un boulot peu intéressant mais qui demande beaucoup de concentration, et le soir, je rentre lobotomisée et sans force.
Pour vous dire, vendredi, alors que je projetais d’écrire, je me suis affalée à la place dans mon canapé-lit, et j’ai regardé pour la première fois de ma vie Koh-Lanta, puis Qui veut épouser mon fils, et j’ai fini au fond du trou avec Premier amour, émission glauque et beauf à mort. Oui, moi, toujours branchée sur Canal+ ou Arte, j’ai regardé TF1, sachant que depuis janvier je n’ai zappé que deux fois sur cette chaîne, pour voir La grande vadrouille et Very bad trip (j’ai vérifié sur mon précieux carnet où je note tous les films).
Je n’ai même pas eu la force de dégainer mon portable et sortir des bons mots sur Twitter, pourtant ces sujets m’en évoquaient pas mal (c’est facile de tirer sur une ambulance). Le pire, c’est que je vous avoue avoir apprécié la soirée, et même avoir trouvé intéressant le principe de Koh Lanta. Enfin, je n’ai pas vraiment intégré le concept du « pour survivre en milieu hostile il faut des gens à poigne et sportifs » car pour moi la question ne se posait pas, je préférais garder le petit vieux faible mais très cool, pensant qu’il serait indulgent avec moi et rirait de mes blagues, plutôt qu’un agressif musculeux. Je crois que sur l'île, on est juste là pour converser tranquillement au coin du feu (ah non, justement ils n’en ont pas). Bref, à Koh Lanta, je ne ferais pas long feu.
Je vous rappelle que la destination la plus lointaine et exotique testée par mémé Papillote est Londres, et que j’ai tenté une seule fois, avec horreur, le camping (on a dû me monter ma propre tente, je ne parvenais même pas à planter un… je sais plus comment ça s’appelle, le truc gris dans lequel on passe une ficelle puis après on tape dessus avec un espèce de gros marteau) (vous voyez mon niveau).
Je parle de Koh Lanta de la semaine dernière (mémé est toujours en retard de deux guerres). Cette semaine, je n’étais même pas rentrée du boulot à temps pour le voir. J’ai regardé Qui veut épouser mon fils ? » et ai fini très étonnée : « Un deuxième père apparaît dans l’émission ? La blondasse a pris un coup de vieux depuis 5 minutes… mais… ce n’est pas elle ! » Je regarde le réveil : il était en fait 2 heures du matin, je dormais comme une larve depuis 1h30 et avais donc loupé la fin de la télé réalité (quelle perte). Par contre j’étais en pleine forme après cette petite sieste. Comme tous les soirs.
J’incarne le sketch des Nuls « agad la télévision, et pis dors » Comme je suis sûre de louper la fin des films, je les regarde rarement en direct. A part Drive mardi sur canal +, mais comment peut-on s’endormir devant Ryan Gosling ? Avec ma chansonnite aigue, j’ai eu la musique du générique en tête toute la journée après la diffusion du film.
Ceci me fait penser que j’ai encore réussi l’exploit de payer ma redevance télé le jour même de la date limite. 123 euros pour financer France 2 et France 3 que je ne regarde jamais, ça vaut le coup (mais j’aime beaucoup France 5 et Arte.)
A la télé cette semaine, ce soir Inglorious Basterds de Tarantino sur TF1 (justement). Je trouve que ce n’est pas son meilleur film. Idem pour Invictus de Clint Eastwood sur France 2, il ne vaut pas Gran Torino ou Sur la route de Madison. Quant à Le jour où la Terre s’arrêta de Scott Derrickson (son nouveau film Sinister est en salles) sur france 4, c’est un navet qui ne vaut pas l’original de Robert Wise (réalisateur de l’excellent La maison du diable et de West Side Story). Pour les abonnés Canal +, je conseille plutôt L’affaire Rachel Singer sur canal+ cinéma, très bon thriller.
Lundi, soirée Jane Austen sur NRJ 12, avec les films Orgueil et préjugés et Raisons et sentiments. Je les connais déjà par cœur, il ne faut pas que je zappe dessus car je le sais, je vais encore les regarder jusqu’au bout :« nan mais allez, seulement 5 minutes… juste pour voir le passage de la rencontre… et puis celui de la déclaration… qui arrive dans la dernière scène… ». W9 programme le film de Robert Redford, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, où l’on peut voir l’une des toutes premières apparitions de Scarlett Johansson, en 1998 à l’âge de 14 ans (dans un rôle qui était d’abord attribué à Natalie Portman !) France 4 rediffuse la série Les piliers de la terre, complots dans l’Angleterre du Moyen Age.
Mardi, suite du cycle Charlie Chaplin sur Gulli, avec La ruée vers l’or et Les temps modernes. Mercredi, 3524 ème rediffusion de la pièce de théâtre Le père noël est une ordure sur France4. Arte programe Ajami, un film réputé que j’ai enregistré sur canal + l’année dernière et que je n’ai toujours pas pris le temps de regarder…
Jeudi sur canal +, 5ème saison de Mad Men. Je vais faire mon coming out : je n’ai pas accroché aux deux premières et j’ai abandonné. Je trouve qu’il ne se passe pas grand-chose, le héros incarné par John Hamm-Jean Jambon est exécrable. Le milieu consumériste et cynique de la pub ne me fait pas rêver. Les filles sont bien habillées et les décors sont transposés à merveille, mais vous savez bien que mémé se fiche de la mode comme de l’an 40. Le seul intérêt de la série est la représentation des femmes de l’époque. C’est amusant de voir le décalage avec la mentalité actuelle, quand on les voit fumer comme des pompiers et boire comme des trous alors qu’elles sont enceintes jusqu’au cou…
Vendredi, et bien la soirée télé réalité sur TF1 bien entendu. Je plaisante, je regarderai plutôt Mission impossible sur Canal +. Et m’endormirai devant.
Et vous, aimez-vous ces films et Mad Men ? Dormez-vous aussi devant la télé ?
18:13 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : télé, cinéma, mad men, libre seul et assoupi, canal +, jane austen | | Facebook
16/10/2012
Les documentaires de la semaine : Les moissons du futur, Global gâchis...
Ce soir sur Arte, le nouveau film de Marie Monique Robin. La journaliste poursuit toujours des enquêtes très pertinentes. Pour une fois, je ne classerai pas Les moissons du futur dans le genre « documentaire qui donne envie de se réfugier dans une grotte », car celui-ci offre des solutions. Après les terrifiants et implacables « Le monde selon Monsanto » sur les OGM, et « Notre poison quotidien » sur le bisphénol A dans les aliments, la journaliste explique comment l’on peut nourrir toute la planète sans polluer et en respectant les exploitants, grâce à l’agroécologie. Pour ceux qui ne possèdent pas de télé comme Le chat masqué, le documentaire est disponible en DVD et un livre en est tiré.
France 5 fait bêtement concurrence à ce documentaire en diffusant à la même heure, « OGM, vers une alerte mondiale ? » développant la fameuse étude menée récemment sur des souris nourries aux OGM pendant 2 ans : Leur nourriture quotidienne comportait au moins 11% de maïs génétiquement modifié. Chez les femelles, la mortalité a été 2 à 3 fois plus élevée et plus rapide que dans les groupes nourris sans OGM.
Mercredi, Canal + reprend sensiblement le même thème que Marie Monique Robin, en diffusant « Global gâchis, le scandale mondial du gaspillage alimentaire ». Un tiers de la nourriture est jetée, car les légumes ne présentent pas la bonne forme, la bonne couleur, la date de péremption est mal précisée… « En France, la grande distribution et les commerces offrent 180 % de la quantité de nourriture dont la population a véritablement besoin. Les Français jettent en moyenne 7 kg d’aliments encore emballés chaque année » (sources : Télérama et « La grande (sur) bouffe de Bruno Lhoste)
Le documentaire propose des alternatives, comme redistribuer les produits non utilisés.
Samedi à Paris, les animateurs de Canal + offraient gratuitement 5000 currys cuisinés avec des ingrédients tout à fait comestibles, mais bêtement destinés à la poubelle. Contrairement à ma consoeur de Chômage mode d’emploi qui a osé braver la pluie, j’ai raté l’occasion de voir Antoine de Caunes me tendre une assiette, car ce week-end c’était la fête à la grenouille, mon hibernation a débuté plus tôt que prévue. A la place du Curry avec Antoine de Caunes, j’ai boulotté une tablette de chocolat à 75 %, réfugiée sous deux couvertures, et j’ai regardé les 4 films de canal + cinéma à la suite (Mon pire cauchemar avec Benoît Poelvoorde que j’adore, Un été glacial brûlant, L’exercice de l’état et Carnage de Polanski). Dommage, mais les chats détestent sortir sous la pluie, c’est bien connu.
Lorsque je bossais dans une école, j’étais très énervée par le gaspillage à la cantine (30 à 40 % des repas y finissent à la benne selon Télérama). Les gamins touchaient à peine leur assiette, et contrairement à la légende, toutes les cantines ne sont pas forcément dégueulasses, avec parfois de vrais cuisiniers qui ne se contentent pas d’ouvrir des boîtes ou des sachets surgelés. Je ne pouvais pas forcer les gosses à manger, attachés à leur chaise un entonnoir dans le bec, mais je leur faisais les gros yeux revolver en leur demandant de « goûter avant de dire que tu n’aimes pas, si tu manges rien dans une heure quand tu seras en classe t’auras faim et tu seras obligé d’attendre la sortie » (les gamins avalaient sans broncher) (on m’appelle la mère fouettarde).
Beaucoup d’enfants ne touchaient pas les fromage emballés sous vide et les fruits. Je les récupérais ensuite pour les redistribuer aux gosses estomac sur pattes comme moi, qui me regardaient ensuite comme la mère noël « oh une clémentine, merci madame! » (ce qui change du père fouettard).
Un jour, une cantinière vient me voir :
« On n’a pas le droit, c’est interdit !
- Ben pourquoi ?
-Pour des questions d’hygiène !
- Attends, c’est des oranges et des bananes là, ils vont pas manger la peau ! Et tu parles d’une hygiène, on pioche nos couverts et nos tranches de pain dans des bacs communs, les autres ne disent même pas aux gamins de se laver les mains avant de manger, c’est dégueulasse ! Je suis tout le temps malade depuis que je bosse ici. (et je ne l’ai plus été dès que j’ai quitté l’école, je n’ai pas vu mon médecin traitant depuis deux ans).
- C’est interdit.
- Bon alors, si je n’ai pas le droit de redistribuer la bouffe, je la garde pour moi !
- Ah non, ça c’est du vol. Un ex employé a été renvoyé pour ça. »
J’ai bravé cet interdit stupide.
Lutter contre le gaspillage est aussi une question de bon sens. J’ai souvent vu des cantinières servir des énormes louches d’épinards aux gamins, alors que tout le monde sait qu’ils détestent ça en général. Même moi j’avais du mal à finir mon assiette copieusement garnie (mais l’estomac sur pattes a toujours tout mangé ! j’ai dû souffrir de la faim dans une vie antérieure). Ensuite, comme les cantinières avaient mal calculé la quantité de nourriture, le cuisinier était obligé d’en refaire, et en attendant la cuisson, la file d’attente s’éternisait dans la cantine, les gamins se chamaillaient en entamant des duels à la fourchette… tout cela pour des épinards qui finissaient tout de même à la poubelle.
Autre documentaire, jeudi, Arte nous montrera peut-être si l’on peut voyager dans le temps comme dans les livres de mes chouchous Philip K.Dick ou HG Wells, avec « La magie du cosmos, l’illusion du temps ».
Mercredi, autre témoignage indispensable de la semaine, Arte rediffuse à 23 h si vous l’avez raté la première fois « Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde ». Edifiant, mais il fait plutôt partie des « documentaires qui donnent envie de se réfugier dans une grotte ». Ou d’agir ?
19:33 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : marie monique robin, télé, cinéma, documentaire, global gâchis, agroécologie | | Facebook
14/10/2012
La rubrique nécrologique et les films de la semaine : Frank Alamo,This is England, Red Riding 1980, La vie des autres...
Jeudi, 17h30, au boulot. Silence de mort dans l’open space m’a tuer. Je traîne discrètement sur Twitter. Je lis la dernière dépêche du Monde diplomatique de Voici et je ne peux m’empêcher de m’exclamer :
« Oh purée, Frank Alamo est mort ! »
Tous les regards se braquent sur moi. Je viens de me faire griller en plein glandage. En même temps je suis censée finir le travail à 17 heures, enfin, plutôt 17h15 car j’arrive tous les jours sans exception en retard depuis deux mois (ça se sent que je suis motivée par ce job hein ?) donc j’ai bien le droit de glander sur Internet.
- Bah, qui c’est ?
- Mais si, enfin ! (je chante tout en twistant sur ma chaise) Biche ô ma biche, lorsque tu soulignes, au crayon noir tes jolis yeux… »
Collègue sympa : - oui hihi, j’aimais bien ! « biche ô ma biche, moi je m’imagine… »
Je reprends en chœur, haussant la voix et me levant pour l’inviter à danser : « que ce sont deux papillons bleus ! »
Air consterné des autres grincheux.
Malheureusement pour eux, j’ai squatté le bureau jusqu’à 19 heures parce que j’attendais le bon moment pour me rendre à un spectacle, ils ont donc dû subir ma chansonnite de radio Nostalgie. Certains ont quitté le travail plus tôt que d’habitude…
Frank Alamo est donc mort jeudi, de la maladie de Charcot, la veille de son anniversaire. C’est quand même pas de bol, il a manqué le gâteau et les 70 bougies à souffler (« fais un vœu… ») Il se nommait en réalité Jean-François Grandin (ce qui est tout de suite beaucoup plus commun) et a choisi son pseudonyme en référence au film de John Wayne. Il s’est spécialisé dans la reprise en français de chansons anglo saxonne à succès. Aujourd’hui on se plaint que nos compatriotes chantent en anglais, mais « je me bats pour gagner » sonne moins bien que « A hard day’s night »… Fort Alamo a également assiégé une autre chanson des Beatles, « Je veux prendre ta main ». (petit quiz on connaît la chanson : quel est le vrai titre anglais ?)
A la télé ce soir, France 4 diffuse souvent des films intéressants le dimanche, à … MINUIT ET DEMI. Par exemple Super size me, le documentaire sur MacDo la semaine dernière, ou il y a quelques temps le superbe My summer of love, avec l’ensorcelante musique de Goldfrapp (voir le lien). Je remercie pour une fois mes insomnies qui m’ont permis de redécouvrir My summer of love, qui m’avait déjà emballé des années auparavant, avec la magnifique Emily Blunt et l’acteur Paddy Considine, je vous en parlais la semaine dernière.
Ce soir justement, This is England, un film du copain de lycée de Paddy Considine, Shane Meadows. Dans This is England, le réalisateur raconte sa propre jeunesse, au début des années 80, dans un milieu pauvre où le chômage règne : celle d’un garçon de 12 ans mal dans sa peau, qui rentre dans un groupe de skin head… Il ne présente pas simplement un témoignage social dur et sombre sur les années Thatcher, à la Ken Loach ou Mike Leigh, mais aussi un film sur l’adolescence et ses découvertes. Il n’est pas aussi léger que La boum c’est sûr, mais on rit parfois ! Shane Meadows, tout comme son ami Paddy Considine, s’est sorti de ce « déterminisme social » " En venant d'une ville comme Uttoxeter, personne ne s'attend à ce que vous deveniez réalisateur. En un sens, ma réaction face à cette violence a été l'élément déclencheur pour que je sorte de ce mode de vie."
Paddy Considine n’apparaît pas dans This is England, mais on peut le voir lundi sur Arte, dans la suite de Red riding (j’espère que vous avez vu le premier que je vous avais conseillé la semaine dernière !) Ce deuxième film se déroule en 1980. Considine y incarne comme souvent un justicier, le seul flic honnête dans une ville corrompue, qui se bat pour éclaircir le mystère de fillettes enlevées depuis des années… J’ai retenu ce dialogue dans le premier film, où le rôle du type intègre était tenu par un journaliste consciencieux (qu’on assassine la séquence suivante en maquillant le meurtre en accident) :
« -T’as jamais eu envie de nous délivrer du mal ? »
L’autre journaliste (le jeune Andrew Garfield) rigole.
Journaliste consciencieux : - Le mal triomphe par l’inaction des gens de bien ». (sur la photo : vas-y Paddy, te laisse pas intimider !)
Le même soir, en première partie de soirée, la nouvelle chaîne D8, rachetée par Canal +, propose des œuvres diffusées précédemment sur canal, comme par exemple lundi la série Braquo et le très bon La vie des autres. Dans ce film, un officier de la Stasi espionne un couple d’artistes soupçonné de diffuser des idées anti communistes. La paranoïa et la tension de cette époque sont parfaitement retranscrites, mais le film raconte aussi l’histoire touchante d’un homme qui s’éveille et se rebelle.
Mardi, W9 programme Babe, le cochon devenu berger, un joli conte que j’avais trouvé très novateur lors de sa sortie en 1995.
Jeudi, D17 ex Direct star, programme Batman le défi de Tim Burton. Je trouve que ses films sont de moins en moins bons depuis La planète des singes en 2001, film où il a rencontré sa femme Helena Bonham Carter. Elle n’est pas une très bonne muse. Alice au pays des merveilles ou Sweeney Todd ne valent pas Edward aux mains d’argent, Mars attacks ou Ed Wood … j’ai vu l’exposition Tim Burton à Bercy. Elle était intéressante (on voyait l’incroyable costume et les ciseaux-mains d’Edward, ou l’un de ses premiers courts métrages) mais les innombrables dessins étaient affichés à la suite sans véritable tri, on frôlait l’overdose.
Mardi, suite avec les documentaires à ne pas rater cette semaine. Pour une fois, ils ne seront pas classés dans la catégorie « documentaires qui donnent envie de se réfugier dans une grotte » car ils proposent des solutions et des actions concrètes ! Le mal triomphe par l’inaction des gens de bien…
23:05 Publié dans A la télé cette semaine, La rubrique nécrologique, On connaît la chanson, Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : télé, cinéma, canal +, this is england, shane meadows, paddy considine, red riding | | Facebook
07/10/2012
La rubrique nécrologique et les films de la semaine : Claude Pinoteau, Red Riding, Le cerveau...
Claude Pinoteau s’est éteint vendredi 5 octobre, à l’âge de 87 ans, des suites d’un cancer. Le réalisateur est surtout connu pour son film devenu culte et emblème de toute une génération d’adolescents, La boum, qui donna son premier rôle à Sophie Marceau. Pinoteau a également révélé la jeune Isabelle Adjani dans La gifle.
Comme tout le monde, enfin surtout les filles, j’ai souvent regardé La Boum lors de ses passages à la TV. J’aimais bien les rebondissements comico romantiques (ah, lorsque Matthieu met le casque sur les oreilles de Vic et qu’ils dansent le slow « dreams are my reality… ») Certaines répliques me faisaient marrer, comme « et ça fait longtemps que tu fais ça ? » - « oh, environ 2 minutes 30 ! ».
Pourtant je ne voyais pas du tout La Boum comme une représentation de ma propre jeunesse. Déjà, j’ai découvert le film enfant, je n’étais pas assez grande pour sortir, et quand j’ai atteint l’âge, on ne m'invitait pas à ces soirées (« je ne dois pas sentir comme il faudrait l’argent et le succès, et ça me vexe »). Je ne faisais pas partie d’une bande (mais j’avais des amies hein). Je n’appartenais pas au même milieu social bourgeois et aisé (la mère de Vic est dessinatrice et son père dentiste). Je n’avais pas des parents cool et une grand-mère dans le coup (la mienne, enfin celle qui me restait à l’époque, n’avait jamais quitté son village et n’était allée au cinéma qu’une seule fois dans sa vie, pour voir La vache et le prisonnier en 1956). Je n’avais pas de parents ayant peur de se séparer. Ca va vous paraître étrange mais je ne connaissais aucun enfant de divorcés (c’était avant d’arriver à Paris et de voir qu’un couple sur deux s’y séparent !) Bref, je regardais La boum comme une curiosité, un miroir sur un monde inconnu, et non le reflet de mon adolescence.
Je ne m’identifiais pas non plus à La gifle, où Isabelle Adjani quitte la maison parce que son père, Lino Ventura, qui l’élève seul, à osé lui mettre une gifle, mais j’appréciais plus l’atmosphère de ce film.
Pinoteau a souvent fait tourner Lino Ventura, dans des films d’espionnage ou policier : Le silencieux, La septième cible, L’homme en colère. J’aimais bien ces films plus légers aussi, comme Le grand escogriffe avec Yves Montand et Claude Brasseur, ou dramatique et romantique, comme La neige et le feu, avec Géraldine Pailhas et Vincent Pérez.
La télé rend hommage à Claude Pinoteau ce soir avec La boum sur NT1.
Direct 8, pardon, la nouvelle chaîne D8, programme Million dollar baby de Clint Eastwod, émouvant parcours d’une femme blessée par la vie qui décide de se battre en devenant boxeuse justement, avec un Clint parfait en manager grincheux. J’entendais chougner dans la salle de cinéma lorsque je l’ai vu la première fois, mais je trouve tout de même Gran Torino et L’échange plus poignants.
La soirée continue avec le très sombre Mr73 d’Olivier Marshall, que j’avais classé dans mon top ten de l’année 2008.
Lundi, ne ratez pas sur Arte la trilogie Red Riding, adaptée des polars de David Peace. C’est Electra qui me l’a conseillé la première fois et je l’en remercie beaucoup. Cette histoire de corruption et de pédophilie dans une région pauvre de l’Angleterre a été un choc, surtout pour le premier film, avec une mise en scène superbe, originale et audacieuse de Julian Arnold.
Dans le second volet tourné par James Marsh et qui sera diffusé lundi prochain, on voit en plus Paddy Considine, que je considère comme l’un des meilleurs acteurs anglais, presque inconnu en France malheureusement. Considine a écrit l’excellent et déjà éprouvant Dead Man shoes, réalisé par son ami Shane Meadows, et a sorti son premier film en tant que réalisateur cette année, Tyrannosaur, qui me rappelle un peu par son aspect social et glauque mon film culte Série noire d’Alain Corneau. J’ai aussi repéré les aspects autobiographiques très touchants, qui transparaissent toujours dans une première œuvre, même si elle ne raconte pas une histoire vraie (ouf !) La musique de Tyrannosaur signée par The leisure Society est magnifique, je l’écoute quasiment tous les jours (voir le lien) (Electra va encore dire qu'elle est triste).
Passons à un registre plus joyeux, avec une de mes comédies préférées, jeudi sur France 3 : Le cerveau de Gérard Oury, avec Bébél, Bourvil et David Niven. Je possède toute la B.O, et je chante l’excellente « Who’s got a computer for a mind ? The Brain ! Who’s got an IQ like an Einstein ? The brain ! » dès qu’une idée lumineuse me vient à l’esprit (c'est-à-dire pas souvent).
Le cerveau est un « feel good movie » comme on dit maintenant, qui enchaîne les gags et les répliques hilarantes, que je cite bien évidemment à tout bout de champ et dont peu de gens saisissent la référence (j’aime me prendre des flops) :
Par exemple quand on ne répond pas à un bonjour : « coucou ? coucou ! coucou ? ben pourquoi il dit plus coucou ! »
Et bien entendu la scène que j’ai envie de rejouer au travail à chaque fois qu’une personne arrogante se plaint au téléphone (à 5.30 mn sur l'extrait):
Bébel, mieilleux : - Allooo ?
Voisin : - C'est bien au monsieur anglais du 6ème que j'ai l'honneur de parler ?
Bébel, horripilant : - Ouiii ?
Voisin : - Je suis à bout, Monsieur. Qu'est-ce qu'il se passe chez vous ?
Bébel : - Il se passe que je vous emmerde, Monsieur. Vous, votre affreux boudin de femme, et votre sale chat. »
On retrouve ensuite Bébel avec Alain Delon, dans le classique Borsalino de Jacques Deray, avec la cultissime et entraînante musique de Claude Bolling (si vous ne connaissez pas, on ne peut rien faire pour vous)
Pour les abonnés canal +, mardi, un documentaire consacré à Roman Polanski, jeudi Homeland ou Polisse sur canal+ cinéma, et vendredi la comédie L’arnacoeur.
Et vous, aimez-vous ces films ? Qu’avez-vous vu cette semaine ? Petit quiz on connaît la chanson aussi.
20:43 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : télé, cinéma, canal +, claude pinoteau, la boum, le cerveau, paddy considine, tyrannosaur, red riding | | Facebook