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08/03/2012

Merci patron, quel plaisir de travailler pour vous

Merci patron.PNGOn est heureux comme des fous!

Dans mon boulot inintéressant, je dois enregistrer à la chaîne des données, et le nom des gens auxquels elles sont rattachées.
Dans l’open space (m’a tuer), le bruit des ordinateurs est parfois interrompu par quelques soupirs de collègues désespérés, comptant les minutes passer.

Très vite, ma maladie incurable se manifeste.
Atteinte au plus haut degré, je ne m’en rends pas compte immédiatement. Je ne comprends pas d’où proviennent les symptômes, pourquoi ils persistent au fil des heures.
Les signes empirent les jours suivants, toujours sans m’en apercevoir. Cette fois, ils sont visibles pour mes collègues. Ou plutôt audibles.

Mes compagnons de misère commencent à me jeter des regards fugaces et étonnés. Une fille pouffe.
Et je saisis enfin. Me savoir victime de la maladie ne me donne pas envie de la combattre. Je le répète : je suis trop atteinte pour lutter.
Il vaut mieux parler ouvertement de ses problèmes. Alors, comme aux alcooliques anonymes, je fais mon mea culpa. Ma collègue m’explique que ce n’est pas une tare, au contraire.
Me voyant encouragée, je ne cherche plus à cacher ma maladie, je la laisse se développer, au plus grand plaisir de ma collègue compréhensive et bon public.

Tout a commencé par une pensée persistante, obsédante : « oh, fini, fini pour moi ».
Ce boulot me déprime t-il tant ? Ou alors j’espère simplement la fin de la journée ?
Les symptômes se poursuivent par : « Moi j’attendais la récré pour aller au café boire un chocolat »
Oui ça doit être ça, j’ai besoin d’une pause dans ce travail répétitif.
« Je voudrais partir avec vous tout au bout du ciel, sur vos ailes »
La récré est vraiment nécessaire, je ne vais pas bien.
« De vague à l’âme en terrain vague, tu divagues ! »
Oui, je divague complètement. Mais que m’arrive-t-il ?

Je laisse s’échapper des sons bizarres, incompréhensibles. Des marmonnements, des plaintes, des murmures de souffrance ? Le volume est de plus en plus audible, mon voisin me regarde bizarrement. Je comprends, j’en parle, ma collègue m’encourage.
Ma chansonnite aigue atteint son apogée. Tous ces prénoms inscrits sur ces dossiers me rappellent des mélodies, qui me restent en tête et que je sifflote pendant des heures. Une maladie incurable, mais pas bien grave. « Ca vaut mieux que d’attraper la scarlatine, ça vaut mieux que d’avaler de la mort aux rats. » Ma collègue se prend au jeu et tente de deviner les airs que je fredonne :

 « Dis-moi, Céline, les années ont passé, pourquoi n’as-tu jamais songé à te marier ? »
« La place rouge était vide, devant moi marchait Nathalie ! Elle avait des cheveux blonds mon guide, Nathalie !! »
 « Céciiiiiiiileuh, ma filleuuuuh »
 « C’était bien, chez Laurette, quand on faisait la fête, elle venait vers nous, Laurette ! »
« Oui, Jérôme, c’est moi, non je n’ai pas changé, je suis, toujours, celui qui t’a aimé ! »
« Mais Nicolas, il veut pas qu’on l’embête, tout ce qu’il a dans la tête, c’est qu’il veut rentrer chez lui… J’veux pas rester ici » (en cette période électorale, une chanson que j’ai chaque jour en mémoire en lisant les magazines ou en regardant le Petit journal… Je l’apprécie beaucoup, parce que je la chante à mon neveu quand il séjourne chez sa grand-mère pendant les vacances scolaires)

Ma collègue tente de me poser des colles :
« Je te donne des noms et tu dois chercher des chansons !
- « Chercher le garçon ? Trouver son nom ? »
-Mais j’ai pas encore commencé !
- « Je cherchais des prénoms : « Matthieu, Cécile ? » en regardant courir vers 10 heures, dans l’école des filles et des garçons »
-Tu me fais trop rire !
-« Rire et… chan-sons !!! »
- T’es vraiment dingue !
- Je suis MA LA DEUHHHHH, complètement MA LA DEUHHHHHHH ! »

-« Tiens Papillote, tu as une chanson avec le prénom Eric ?
-Tes états d’âme, sont pour moi Eric, comme les Etats d’Amérique ! Je les visite un par un Eric, dans leur ordre alphabétique ! »
- Lucile ?
« Partout, au soleil, sous la pluie, quand ils voient s’avancer les grands yeux de Lucile, partout les garçons se bousculent et la rue un instant prend un air de folie ! »
- Sarah ?
-Princesse ! Princesse ! Tu es bien jolie !!!
-Ah là tu vas pas trouver ! Gilbert ! Pas un prénom pour une chanson ça !
- Gigi ! O Gigi, personne ne sait d’où tu viens, tu nous crées un monde angélique, où tout devient féerique…
-Oh ! Tu triches ! Puis tu ne vas pas nous sortir que des chansons de dessins animés !
-A-rri-va… Gigi l’amoroso !
Un collègue nous interrompt :
-Oh c’est fini Dalida !
-Laissez-moi chanter ! Laissez-moi… Laissez-moi danser, chanter en liberté… »

Je ne sais pas si ça a un lien, mais quelques jours plus tard le chef m’a changé de bureau. A la place de mon fan club, je me retrouve avec un vieux type aussi sympa qu’une porte de prison. Ce n’est pas avec lui que je vais développer mon répertoire radio nostalgie. Mais aujourd’hui, mes vieux démons ont repris le dessus et je n’ai pas pu m’empêcher de fredonner…

Je conclurai par :
« Ris-en si tu veux, il faudra bien y croire !
C’est comme dans un vieux rock n’roll
J’ai dans la tête un transistor qui fredonne
Comme dans un très vieux rock n’roll
Serre la main d’un fou, que rien ne raisonne ! »

Quiz On connaît la chanson : quelles sont toutes les chansons citées et leurs interprètes ? N’oubliez pas de trouver les prénoms cachés dans  le 4ème paragraphe, débutant avec « oh, fini, fini pour moi ». Il y a 20 chansons en tout (+ celle du titre)…


A vous de jouer ! Réponses bientôt

04/03/2012

La rubrique nécrologique et les films de la semaine : Davy Jones des Monkees, Rinaldi des Charlots, Nobody knows

davy jones.jpgDans la rubrique nécrologique de la semaine, deux comiques sont décédés. Si les acteurs / chanteurs de mon enfance pouvaient arrêter de crever maintenant, merci hein, j’ai l’impression d’avoir 105 ans en plus. Non mais, 69 ans pour le charlot Gérard Rinaldi, 66 ans pour Davy Jones le chanteur principal des Monkees, pouvaient pas attendre un peu non ? J’interdis formellement à McCartney (70 ans en juin) et à Jean Rochefort (81 ans !) de mourir avant une bonne centaine d’années, après moi donc (j’ai décidé  de battre le record de Jeanne Calment).

monkees.jpgJ’ai découvert les Monkees adolescente, lorsque la 5ème chaîne a eu la bonne idée de rediffuser cette série culte des années 60. (cliquez sur le lien) J’ai tout de suite été emballée par l’esprit très « 68 » et baba cool du feuilleton, où 4 jeunes gens insouciants et drôles défendent les plus faibles dans des aventures loufoques et psychédéliques. Chaque épisode était ponctué par des chansons qui ont connu un succès planétaire. Vous connaissez certainement l’une d’elles, I’m a believer, reprise dans le film Shrek.
monkees2.jpgLes mélodies des Monkees singeaient (c’est le cas de le dire) celles des scarabées les Beatles, mais ces derniers appréciaient l’hommage et ont même invité le groupe aux séances de répétitions de Sergent Pepper à Abbey Road. Dès que j’ai un petit coup de mou (comme aujourd’hui où il pleut sans cesse) je danse sur les Monkees, leurs chansons pop et psychédéliques me mettent immédiatement la pêche. Mes préférées sont (cliquez sur les liens !) Valleri, The girl I knew somewhere, Stepping stone, For Pete’s sake, Mary Mary, Listen to the band… J'espère que ces chansons vous feront le même effet ! " In this generation, in this loving time, in this generation, we will make the world shine !"

A la fac, quand j’avais expliqué que j’adorais les Monkees, un camarade s’était offusqué : « quoi, ce boys band qui parodie les Beatles ? Tu rigoles ? » A noter que le type en question joue dans un groupe qui joue et chante (faux !) de la soupe, et imite pitoyablement les fab four…
Davy Jones, (à ne pas confondre avec David Jones, le vrai nom de Bowie, ni la créature de Pirate des caraïbes !) était mon Monkee favori, peut-être parce qu’il était le seul Anglais du groupe et apportait sa touche flegmatique. En plus il ne mesurait qu’un mètre 60, je trouvais ça chou !

rinaldi charlot.jpgA la même époque et dans le même esprit parodique et un peu contestataire, les Charlots ont également perdu leur leader cette semaine, Gérard Rinaldi. Ma chanson préférée et que je cite souvent ici reste Merci patron.  Même si je ne regarde plus aujourd’hui les multiples rediffusions des films sur la TNT, j’appréciais l’esprit lourdingue des Charlot. J’ai toujours des 33 tours, avec des chansons qui prouvent la plus grande finesse d’esprit et qui font partie du plus haut patrimoine culturel français, mais que j’adore toujours chanter au 42ème degré : Paulette la reine des paupiettes,  L’ANPE, Ah les fraises et les framboises, Pétronille, tu sens la menthe, Je suis trop beau (parodie de Dutronc)…"Il y a tant de gens qui se dépêchent, pour n'importe quoi, n'importe comment, moi je chante en attendant que ça sèche, et je m'en trouve bien content !"

Nobody Knows.jpgA la télé cette semaine, lundi soirée spéciale enfance meurtrie sur Arte,  avec Nobody knows et L'été de Kikujiro. Le premier est inspiré d’un faits-divers japonais : quatre enfants cachent la mort de leur mère et décident de se débrouiller seuls. Dans le deuxième film réalisé par Takeshi Kitano (Sonatine, Hana-bi...) un voyou ronchon accompagne à travers tout le Japon un jeune orphelin à la recherche de sa mère. Préparez les mouchoirs, mais vous avez échappé au magnifique Tombeau des lucioles,  qui ferait pleurer une pierre.
Jeudi, soirée film fantastique, avec sur TMC Jurassic park, qu’on ne présente plus, et Hellboy2 de Guillermo del Toro sur W9, j’en ai déjà parlé.

Cette semaine on commémore la catastrophe de Fukushima avec des « documentaires qui donnent envie de se réfugier dans une grotte » toute la soirée de mardi sur Arte. Le lendemain on célèbre la journée de la femme avec le film La domination masculine, inspiré de Bourdieu, mais qui survole plusieurs sujets. Suit un documentaire sur les suffragettes qui se battaient pour le droit de vote en Angleterre. Elles l’ont obtenu en 1918, mais les Françaises ne l’ont eu que 26 ans plus tard, en 1944…

Pour les abonnés canal+, je vous conseille Virgin Suicides de Sofia Coppola, Le discours d’un roi, oscar du meilleur film l’année dernière, Même la pluie avec Gabriel Garcia Bernal♥♥ et Avant l’aube de Raphaël Jacoulot, très bonne surprise, thriller psychologique avec Jean-Pierre Bacri et le glaçant Vincent Rottiers, je lui prédis un grand avenir dans le cinéma français.

Et vous, appréciez-vous les Charlots et les Monkees ? Que pensez-vous de ces films ?

P.S : je me suis couchée à 3 heures du matin dimanche dernier pour regarder le tapis rouge des Oscar et prendre des notes pour écrire un billet. J'ai de quoi faire, mais je n'ai pas trouvé le temps ni le courage de rédiger à cause du boulot... "Merci patron, Quel plaisir de travailler pour vous, on est heureux comme des fous !"