14/04/2012
Les documentaires de la semaine : Titanic, La pyramide de Kheops...
Arte a diffusé La fabuleuse machine d’Anticythère, retrouvée en 1901. Ce curieux objet datant de -87 avant J-C serait tout simplement une... calculatrice annonçant des positions astronomiques très précises, avec un système de roues dentelées très en avance pour l’époque. Comme le film était diffusé le premier avril, j’ai regardé les 80 minutes d’un air sceptique, persuadée qu’il s’agissait d’une blague. J’ai vérifié, visiblement non.
Ce sujet m’a fait penser à l’excellent livre Le matin des magiciens, expliquant que l’on juge spontanément que notre époque est la plus évoluée, alors que de nombreuses découvertes ont été faites dans l’antiquité et oubliées ensuite… Par exemple comme l’explique les auteurs dans le chapitre 4 : « D’aristarque de Samos aux astronomes de 1900, l’homme a mis plus de 22 siècles pour calculer avec une approximation satisfaisante la distance de la terre au soleil : 149 400 000 km. Il eut suffi de multiplier par un milliard la hauteur de la pyramide de Kheops, construite 2500 av JC. Nous savons aujourd’hui que les pharaons ont consigné dans les pyramides les résultats d’une science dont nous ignorons l’origine et les méthodes. On y trouve le nombre Pi, le calcul exact de la durée d’une année solaire, du rayon et du poids de la Terre… »
Mardi, France 2 diffusait justement un documentaire passionnant : Khéops révélé. Contrairement à ce que nos manuels d’histoire essayaient de nous faire croire, 4500 ans après, on ne sait toujours pas comment la pyramide a été construite. Un simple architecte français donne une méthode révolutionnaire qu’il nous explique dans ce film : Khéops n’aurait pas été bâti de l’extérieur (trop de matériaux à fournir) mais de l’intérieur. Quand Jean-Pierre Houdin dévoile sa théorie, confirmée par des images de synthèse calculant les variables, on s’écrie comme dans les cinq dernières minutes : « bon sang mais c’est bien sûr ! » (cliquez sur le lien pour voir les reconstitutions).
Avant ce documentaire, France 2 en diffusait deux autres, dont Expédition Bismark. Comme il l'avait fait pour le Titanic, James Cameron part à 5000 mètres de profondeur, à la découverte du navire allemand coulé par la Royal Navy en 1941. La plongée dans les abysses (ou plutôt Abyss pour citer le film du réalisateur) est fascinante et oppressante à souhait. Aucun vestige des 2000 hommes qui périrent dans la bataille, à part des bottes d’officier en cuir. Seule la terrible machine de guerre a subsisté, mais les canons sont aujourd’hui recouverts d’inoffensives étoiles de mer…
En première partie, comme souvent, la chaîne diffusait le document le moins intéressant, un docu-fiction sur le Titanic, à partir de témoignages des survivants. Je n’ai pas accroché au désastreux doublage en français. Télérama écrivait : « des animations en 3D plus vraies que nature. Un plongeon de plaisir ! » Je ne sais pas ce que le journaliste a bu (la tasse ?) mais j’ai trouvé que les images de synthèse étaient plutôt loupées. J’espère que la 3 D de James Cameron est mieux réussie pour la sortie 2012 du film. La version « classique » et en VF (sacrilège !) est programmée dimanche soir sur France 2.
Je vais aussi me refaire avoir et partir chougner au cinéma pour voir Léo crever en trois dimensions. 15 ans déjà que Titanic est sorti ! Je m’en souviens comme si c’était hier, fait assez rare pour être souligné. Un silence religieux régnait dans la salle pendant la fameuse scène des adieux, puis des reniflements s’entendaient ici et là… Un type de ma connaissance qui s’autoproclamait artiste parce qu’il faisait du design de housse de téléphone portable (à ce niveau là je suis écrivain parce que je tiens un blog) se moquait de moi et a refusé de voir le film comme un pseudo rebelle de 14 ans (il en avait le double). Ce snob estimait le film commercial et grand public, donc forcément nul. Je me demande s’il a fini par accepter de voir Titanic, et s’il l’a fait, s’il lui a concédé des qualités ou s’il s’est obstiné à les nier.
Et vous, avez-vous vu ces documentaires ? Irez-vous voir Titanic en 3 D ?
17:17 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : télé, cinéma, titanic, bismark, james cameron, khéops révélé, le matin des magiciens | | Facebook
08/04/2012
La rubrique nécrologique de la semaine : Claude Miller
La mort nous fascine… Dans ma cambrousse, un vieux rend visite à ma mère uniquement lorsque une personne de leur connaissance est décédée. Comme ils habitent un village où tout le monde se connaît, le vieux vient donc souvent. Lui et ma mère discutent gravement : « Mais il n’était pas si âgé ! C’est terrible tous ces cancers… Et sa femme qu’est ce qu’elle va faire, etc… » Une petite vieille se rend systématiquement à toutes les messes d’enterrements, même des personnes qu’elle ne côtoyait pas. C’est sa sortie du week-end, comme les autres vont se promener au parc.
Je ne connais personne dans notre village, et quand ma mère me dit :
« Le Jacquot est mort…
-Qui don’?
–Mais te sais ben, le Jacquot, on allait chercher le lait à la ferme…
- J’étais pas née je pense à l’époque… » (Quand je suis à la cambrousse je reprends l’accent et les mots patois)
Avec mon frère on a le même intérêt pour les morts, mais pour les célèbres. Je me souviens quand il m’a annoncé le décès de Gainsbourg (on était sur le pont à côté de chez nous et on a regardé longuement l’eau couler, j’en ai déjà parlé) Il avait aussi ouvert la porte de notre chambre brusquement et m’avait réveillée en sursaut pour me dire « Lady Di est morte ! » On laissait de longues et tristes plages de silence pour la mort de Serrault♥♥♥ et Noiret♥♥♥…
Quand l’un de nous apprend le décès d’un artiste, il téléphone à l’autre pour lui faire deviner le nom… Je sais, c’est un jeu morbide, mais vous savez que j’adore les quiz…
Ca n’a donc pas loupé jeudi. Mon frère me téléphone :
"- T’as vu qui est mort ?
A son ton chagriné je comprends que c’est un artiste qu’on appréciait. (J’ai employé le même récemment pour Davy Jones des Monkees, et lui pour m’apprendre le décès de Gérard Rinaldi.)
- Non ! Un Français ?
-Oui.
- Un acteur ?
-Non. (ouf, Jean Rochefort♥♥♥ y a échappé)
- Un réalisateur ?
-Oui.
- Encore un ! Alain Resnais ? (Il a 89 ans…)
-Non, plus jeune… 70 ans
-Oh non, pas Claude Miller quand même ?!
-Si… »
Dans ses films, Claude Miller dévoilait à merveille la complexité des sentiments et rapports humains. Il excellait dans les duels psychologiques, comme avec La meilleure façon de marcher ou Garde à vue. Il s’est aussi attaché à démontrer les affres de l’enfance tourmentée et solitaire, à travers des films comme L’effrontée ou La classe de neige. A part le dernier, je les ai tous vus, et je les appréciais tous :
1976 : La Meilleure Façon de marcher
1977 : Dites-lui que je l'aime
1981 : Garde à vue
1983 : Mortelle randonnée
1985 : L'Effrontée
1988 : La Petite Voleuse
1992 : L'Accompagnatrice
1994 : Le Sourire
1998 : La Classe de neige
2001 : Betty Fisher et autres histoires
2003 : La Petite Lili
2007 : Un secret
2009 : Je suis heureux que ma mère soit vivante
2011 : Voyez comme ils dansent
2012 : Thérèse D
Son premier long métrage est un de mes préférés, une vraie claque quand je l’ai découvert. Dans une colonie de vacances des années 60, un moniteur, Patrick Dewaere♥♥♥, surprend un collègue (Patrick Bouchitey) déguisé en femme. Dès lors, détenteur du secret qui lui accorde un moyen de pression et de supériorité, mais également troublé, il n’a de cesse de provoquer et d’humilier son collègue. Ce dernier est fiancé à la délicate Christine Pascal (qui comme Dewaere s’est suicidée). Un film perturbant, la scène du bal est d’anthologie. La meilleure façon de marcher est programmé ce soir à 20h30 sur France 2, ne le ratez pas.
J’apprécie beaucoup le deuxième film du cinéaste, qui n’a cependant pas trouvé le succès. Il est adapté de Patricia Highsmith (L’inconnu du Nord Express, Plein soleil). Gérard Depardieu y incarne un homme qui sombre par dépit amoureux dans la folie meurtrière. J’ai découvert Dites-lui que je l’aime alors que j’étudiais les chapitres de la passion et du désir en philosophie, et je trouve que le film en est une bonne illustration.
Avec Garde à vue, Miller reçoit à la fois un succès critique et public, et une foule de récompenses (césar du meilleur scénario, meilleur acteur pour Serrault). Deux grands du cinéma s’affrontent en huis clos le soir du 31 décembre : Lino Ventura le commissaire, tentant de faire avouer Michel Serrault le supposé meurtrier, pendant que la femme de ce dernier, Romy Schneider, l’attend… Arte le diffuse ce soir.
Dans Mortelle randonnée, Michel Serrault interprète un détective qui a perdu la trace de sa fille (emmenée par son épouse). Il se prend d’affection pour une meurtrière (Isabelle Adjani) qu’il suit dans son périple et protège, comme si elle était sa propre fille… A noter que Serrault et Audiard le scénariste ont tous deux perdu un enfant dans des accidents de voiture avant le tournage (la fille de Serrault, à 19 ans, en 1977, et le fils d’Audiard en 75 –son deuxième fils n’est autre que le réalisateur d’Un prophète.) Paris première diffuse Mortelle randonnée à 22h40.
Miller poursuit son exploration des tourments de l’âme avec ce magnifique portrait d’adolescente, qui a marqué nombre d’entre nous : L’effrontée, lançant la carrière de Charlotte Gainsbourg. Une fille un peu sauvage, à part, s’ennuie dans sa campagne. Elle découvre un monde de rêve avec une belle pianiste de son âge en vacances dans la région. Elle imagine que sa nouvelle « meilleure amie » va la sauver de sa condition et l’emporter loin…
Avec La petite voleuse, on retrouve Charlotte Gainsbourg dans un personnage de campagnarde tout aussi effronté et voulant s’émanciper. Cette fois-ci, l’adolescente rebelle devient femme.
Romane Bohringer remplace Charlotte Gainsbourg dans le rôle de la fille idéalisant une amie, et confrontée à un monde différent. Dans L’accompagnatrice, pendant la seconde guerre mondiale, une pianiste timide suit une célèbre cantatrice dans son exil londonien.
Le sourire est un film mineur dans la carrière de Claude Miller, mais les éternels rapports ambigus s’y retrouvent, entre Richard Bohringer et Jean-Pierre Marielle♥♥♥ attiré par la troublante Emmanuelle Seigner.
Avec La classe de neige, adapté du roman d’Emmanuel Carrère (D’autres vies que la mienne, L'adversaire) le réalisateur dépeint encore un jeune tourmenté qui se plaît à raconter ses pensées sombres à son meilleur ami...
Dans Betty Fisher, cette fois-ci trois femmes adultes s’affrontent : une modeste serveuse (Mathilde Seigner), une écrivain talentueuse (Sandrine Kiberlain). La mère de cette dernière va provoquer la rencontre de ces univers différents, à travers le destin tragique de leurs enfants… TV5 monde le programme lundi.
Dans La petite Lili, librement inspirée de La mouette de Tchekhov, un jeune homme naïf qui rêve de devenir cinéaste (Robinson Stevenin) s’éprend d’une belle jeune fille de son âge, (Ludivine Sagnier). Mais l’ambitieuse prend à la place dans ses filets un cinéaste reconnu et plus âgé, Bernard Giraudeau♥♥♥. 5 ans plus tard, devenue célèbre, la jeune femme apprend que son ancien amoureux transi est enfin réalisateur et tourne un film inspiré de leur histoire, où il révèle la vraie personnalité de l’actrice… Un drame sentimental sur l’ambition, les rêves et illusions perdues…
Claude Miller livre encore un film bouleversant avec Un secret, tiré du livre autobiographique de Philippe Grimbert (qui est devenu psychanalyste, on comprend pourquoi il a eu besoin d’explorer l’âme humaine, après le terrible secret de famille qu’il a découvert). Si vous ne connaissez pas l’histoire, je ne veux rien vous en révéler pour ne pas gâcher l’émotion qui ne manquera pas de vous submerger.
Je suis heureux que ma mère soit vivante met encore en scène un adolescent mal dans sa peau. Il part à la recherche de sa mère qui l’a abandonné. Le film est adapté d’un faits-divers relaté par Emmanuel Carrère. Nouvelle révélation, Vincent Rottiers et son regard bleu acier, nommé mais qui ne remportera pas comme Charlotte Gainsbourg le césar du meilleur espoir. France 3 le programme ce soir à 22h45.
Je n’ai pas vu encore Voyez comme ils dansent, et le dernier film de Claude Miller sortira en octobre, il s’inspire du célèbre roman de François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, avec Audrey Tautou dans le rôle titre.
Encore une grande figure du cinéma français qui s’en va…
Et vous, quel est le film de Claude Miller que vous préférez ?
16:37 Publié dans La rubrique nécrologique, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : claude miller, télé, cinéma français | | Facebook
01/04/2012
Poisson d'avril, à la télé cette semaine : Ulysse, Conversation secrète, Slumdog millionnaire
C’est le jour des poissons d’avril… Je n’ai pas eu le courage de regarder le JT de TF1 pour deviner la traditionnelle fausse info (en fait il n’y a pas d’info tout court sur TF1). J’admets avoir cru un moment à celle-ci : « Le ministre de l’intérieur Claude Guéant a déclaré que le vote aux élections et référendums sera désormais soumis à une "contribution citoyenne" d'un euro. » Bah, il fallait bien donner cette somme pour participer aux primaires socialistes, puis l’Etat n’a plus d’argent et essaie d’en trouver où il peut…
J'ai vécu un poisson d'avril étrange ce matin en faisant des courses d'urgence (je n'avais plus de cacao, le drame!) La caissière m'a annoncé le prix de mes achats avec un sourire sadique : 6,66 euros. J'ai vu hier l'exposition sur les sorcières et mon avatar est un chat noir, mais je ne prends cependant pas ça comme un signe. En effet, j'ai passé le test de la pesée : si je faisais moins que mon poids, j'étais bonne pour le bûcher. Mes prédécesseurs pesaient 40, voire deux kilos. Je m'attendais à en faire autant (enfin, si peu) mais la balance a affiché 95 kilos, le double de mon poids. Je ne me doutais pas avoir autant forcé sur le chocolat.
Mémé est encore toute chamboulée dans ses habitudes, puisque pour la énième fois Télérama a changé sa présentation et la gueule de son Ulysse, et ce n’est même pas une blague. Il est cette fois-ci dessiné par Riad Sattouf, l’auteur des Beaux gosses, qui ne s’est vraiment pas foulé. Plus de personnage en colère, mon préféré. Ulysse revient !
A la télé cette semaine, un autre Ulysse ce soir sur Arte, avec Kirk Douglas et Anthony Quinn. La mythologie grecque remaniée par Hollywood, mais agréable malgré tout. Ulysse revient, et c’est un bien long chemin.
Demain sur la même chaîne en deuxième partie de soirée, Conversation secrète de Francis Ford Coppola, palme d’or 1974. Thriller paranoïaque où Gene Hackman incarne un espion suspectant un meurtre. Attention, on nous surveille ! Sur un thème similaire, un film français sort mercredi, Aux yeux de tous, rappelant que 673 000 caméras de surveillance filment nos faits et gestes.
Jeudi, M6 programme Slumdog millionaire, grand succès populaire multi récompensé (8 oscars dont celui du meilleur film, meilleur réalisateur et scénario). Pourtant je ne l’ai pas apprécié. Une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec Télérama : « Quelque chose dérange dans ces images exotiques, qui donnent de jolies couleurs même au trafic d’enfant ou à la mort. Entre saris criards, bande-son étourdissante et love story dégoulinante, le message clignote : il y a du bonheur et de la beauté dans la misère, en en plus, sur un coup de bol, on peut s’en sortir. Ce récit invraisemblable souligne au contraire la cruauté d’une réalité très peu glamour. »
Dans une scène, comme si c’était banal, on voit tout de même un enfant mendiant se faire crever les yeux, pour que le pauvre petit apitoie les passants et reçoive plus d’argent. Puis on ne croit pas une seconde à l’histoire d’amour entre la fille sublime et le benêt aux oreilles décollées.
Ado, j’avais beaucoup aimé, par le même réalisateur, l’originalité et la modernité de Petits meurtres entre amis et de Trainspotting (j’avais même acheté la B.O). On sentait déjà dans le deuxième film la misère sublimée. Les personnages y sont des losers drogués, mais quand même fun et cool, puis le héros s’en sort. Je préfère largement les chansons pop de Trainspotting (Lou Reed et Perfect day, Iggy Pop, Elastica et 2:1) que la chanson indienne remixée de Slumdog millionnaire.
Côté documentaire, rediffusion mardi sur Arte de Mein Kampf, c’était écrit (tout est dans le titre) et pour les fans des Monty Python, la réjouissante biographie en six épisodes, Toute la vérité ou presque rediffusée les vendredi soirs.
Pour les abonnés Canal+, je vous conseille Démineurs de Kathryn Bigelow l'ex femme de James Cameron, suspense autour de soldats chargés de neutraliser des bombes à Bagdad, et où chaque passant, chaque immeuble peut cacher un tueur potentiel…
Dans la rubrique nécrologique de la semaine, est décédé Philippe Bruneau, qui faisait des sketches pour le Cocoricoboy de Collaro. J’en ai déjà parlé ici, je n’aimais pas cette émission (j’étais enfant quand elle était diffusée et sa vulgarité me gênait). L’acteur a également joué des seconds rôles dans des comédies populaires comme Un indien dans la ville ou Le coup du parapluie.
Le doyen des acteurs français, et même mondiaux, est mort également, à l’âge respectable de 105 ans. Pierre Gérald jouait entre autres le grand père de Romain Duris dans Les poupées russes, Claude Berri lui a donné son dernier rôle de long métrage dans Ensemble, c’est tout.
Et vous, victime de poisson d’avril aujourd’hui ? Qu’avez-vous vu cette semaine ?
20:27 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : télé, cinéma, ulysse, musique, danny boyle, démineurs, philippe bruneau | | Facebook