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08/11/2010

Le courrier du coeur (pôle emploi, mon chéri)

gentil_facteur.jpg"C’est le courrier du cœur, le courrier du bonheur
Joie sans pareille pour le facteur "

Vous savez d’où proviennent les courriers que Hotmail me classe en « indésirables »?
- D’Alphonse, dont de méchants messieurs veulent piquer l’héritage (une mine de diamants) et qui me propose de transférer son fric (14 millions) sur mon compte, parce que je suis une personne de confiance, par contre « merci de joindre vos coordonnées bancaires pour la transaction » ?
- D’une loterie qui me signale «  bravo ! Vous êtes l’heureux gagnant », mais pour empocher le gros lot faut d’abord que je verse « des frais de dossier de 700 euros »?

Non non, rien de tout ça. Ce que Hotmail considère comme du « courrier indésirable », ce sont uniquement, je vous le donne en mille :
Les messages du pôle Emploi.
C’est un signe.
tout le monde il est beau.jpgBien sûr, ne rêvez pas, par message du pôle emploi je n’entends pas enfin une réponse : « quoi ? On ne vous a toujours pas versé votre chômage depuis juillet, votre dossier n’est toujours pas régularisé ? On ne répond pas à vos appels répétés ? C’est bon on règle le problème sur le champ ! (et pour nous excuser de la gêne occasionnée on vous verse même un mois de chômage en plus, allez pourquoi pas, les employés ont bien parfois un 13ème mois ou des primes, hop, c’est bientôt noël, on vit à Disneyland, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil etc…)

Si, le pôle emploi a bien fini par me répondre, exactement 35 minutes avant le délai (par mail, ils ont « obligation de répondre à une réclamation sous 7 jours ») : « nous vous confirmons que votre dossier est bloqué suite à une anomalie informatique. Nous venons de faire la deuxième relance à notre service chargé de régler ces problèmes. » Ah ? Deuxième relance seulement? Heureusement que j’ai téléphoné neuf fois, que je me suis déplacée trois, et qu’à chaque fois on m’a dit « vous inquiétez pas, j’ai bien pris en note, je refais une réclamation ». Pour moi, 9+3=12 et pas 2, mais je ne dois pas bien savoir compter.

Sinon, le courrier indésirable du pôle emploi, ce sont ses offres pour un CDD de 3 heures par jour, au smic, dans un trou perdu au fond du 78. Ben oui, quand on coche « département Paris », on se retrouve à 2 heures de train, c’est normal.
Je mets trois heures pour pondre une lettre de motivation. D’habitude, je saute l’insupportable paragraphe lèche bottes dont j’ai déjà parlé : «Cafetière magazine est un journal que j’admire pour ses enquêtes chocs et ses révélations ». J’évoque essentiellement mes compétences et mon parcours. Son entreprise, le patron la connaît déjà : "ah bon, on est leaders sur le marché  de la cafetière? je savais pas !"

S’il était honnête, le candidat devrait écrire : « je suis super motivée par votre annonce, parce que là j’ai plus une thune et qu’il faut donc que je bosse pour payer mon loyer, mais sinon, ça a l’air sympa, hein, Cafetière magazine. On doit souvent faire des pauses café avec les collègues, et moi les pauses, j’adore ça. Puis si on mange des biscuits ou du chocolat avec le café, je suis partante. Perso je préfère le thé, mais un petit kawa de temps en temps… »

Non, décidément, mieux vaut sauter le paragraphe « motivations ». Pourtant, le pôle emploi nous oblige à répondre selon des critères précis. Les descriptions du parcours professionnel et de nos compétences ne sont pas exigées. En plus on peut uniquement cocher deux langues vivantes, je me demande pourquoi j’ai fait 4 ans d’italien en 3ème langue, tout le monde s’en fout. Seul le paragraphe des motivations est obligatoire.
Or, quand les ¾ des annonces ne précisent pas pour qui on postule, c’est hyper facile d’expliquer ce qui nous motive (d’où les trois heures de réflexion) : « je suis super motivée pour travailler avec vous. Bon, je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais pas exactement ce que je dois faire parce que votre annonce tient en deux lignes, mais je suis super motivée ».

Le courrier qui m’invitait au forum « Paris pour l’emploi » était aussi classé en indésirable. J’aime bien le nom « Paris pour l’emploi », car l’essentiel des postes se trouve en banlieue lointaine ou craignos (on m’a téléphoné pour donner des cours de soutien à « des jeunes en difficulté dans une banlieue difficile » 1 heure tous les soirs, à 1heure de chez moi.)

Un monde fou afflue vers ces forums.
Quand je veux donner mon CV, on me sort « ah mais non, vous correspondez pas, vous êtes trop qualifiée. On s’adresse aux bac +2, graaaaand maximum ! »
Quand je donne mon CV dans la branche qui m’intéresse et dans laquelle j’ai fait mes études « ah mais non, ça n’ira pas, vous n’avez pas assez d’expérience ».
Quand je veux simplement m’inscrire pour une boîte d’intérim : « ah mais non, là il y a trop de monde, faudra revenir dans notre agence un autre jour ».

Dans mon courrier indésirable, j’ai également trouvé cette "aide" du Pôle emploi : « nos quartiers ont du talent » qui s’adresse aux jeunes « issus des quartiers populaires ».
Ah, ben j’habite en plein Paris moi. Je suis pas sûre que de faire croire sur mes candidatures que j’habite dans le 9-3 va m’aider…

Mais continue comme ça, cher Pôle emploi, un jour tu finiras bien par m’envoyer un courrier sympa qu’Hotmail ne classera pas en "indésirable"

« et c’est ainsi que finit
la chanson folle du facteur qui s’envole »

Quizz on connaît la chanson un peu difficile aujourd’hui… (c’était trop simple la dernière fois !)

05/11/2010

Il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles

serpillière 2.jpgSouvenez-vous… j’essayais vainement de rentrer en contact avec mes nouveaux voisins, mais toutes les tentatives échouaient face à des quiproquos, à base de paillasson de chats et de fumée de cigarettes...

Mercredi soir, j’ai déployé un effort surhumain : j’ai descendu la poubelle.
Comme je suis déjà en pyjama (ou « encore », j’ai décidé de coller aux stéréotypes du chômeur qui se laisse aller), je me dis que ce n'est pas la peine de m’habiller pour si peu. J’enfile mon jogging de sport sous ma nuisette, ce qui donne un mélange détonnant : beau en haut, beauf en bas. Je pose un châle de grand-mère par-dessus pour cacher mes épaules, puis comme j’ai la flemme de mettre mes chaussures et de faire les lacets, j’enfile les grolles trois fois trop grandes de mon frère, ce qui me donne l’air d’un clown.

serpillière.jpgComme dirait Thérèse :
« Et puis c'est une chose qui n'est pas commune et que vous ne verrez pas chez tout le monde.
- Mais j'espère bien Thérèse, J'espère bien. Ecoutez, si vous saviez comme ça tombe bien : je me disais encore hier soir qu'il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles. »

Mon frère me voit et m’interpelle :
-Tu vas quand même pas sortir comme ça ?
- Justement, je ne sors pas, je n’ai que trois pas à faire, j’en ai même pas pour 15 secondes. Ce serait quand même vraiment pas de bol de croiser quelqu’un pendant ce temps ! »

Je descends à toute allure les quelques marches, et arrivée en bas, si près du but, je suis stoppée net dans mon élan. Comme si je jouais à 1-2-3 soleil, je reste dans cette position, le sac poubelle levé bien haut. Bien entendu, devinez qui je rencontre …
La nouvelle voisine, toujours habillée à la dernière mode, me toise avec dédain, lentement, des pieds à la tête. J’ai l’air fin avec mon sourire idiot et crispé de l’enfant prise en faute (c’est pas moi ! j’ai rien fait !)
La voisine me dépasse en silence sans dire bonjour, me laissant toute penaude, mon sac poubelle à la main et ma dignité au fond des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.

Après m’avoir pris pour une maniaco-dépressive qui pleure pour un rien (mon allergie au pollen), une hystérique qui crie toute seule (la fumée de cigarettes), elle me considère maintenant comme la dernière des ploucs.
Je prends soin de ma réputation.

Le lendemain se déroule la fête des voisins. Normalement, elle a lieu en été, mais le syndic de l’immeuble s’est dit « tiens ? Si on la faisait quand il fait 8 degrés et nuit à 18 heures, comme ça on aura bien froid dans la cour de l’immeuble et on sera obligés d’appuyer sur la minuterie toutes les deux minutes pour avoir de la lumière ? Quelle bonne idée ! »
Je tiens à préciser que j’étais bien habillée. avec une serpillière avec des trous pour passer les bras

Tout l’immeuble est présent. Il ne manque que les nouveaux voisins à l’appel.
On les voit rentrer. Un type déjà bourré les interpelle : « Hé ! Venez  boire un coup ! On s’amuse bien ! » Je croise le regard de la voisine, mais, sans répondre, elle poursuit son chemin jusqu’à son appartement.
Mes nouveaux voisins sont restés toute la soirée chez eux, tandis que 3 mètres en dessous, les autres faisaient la fête. Ils ne voulaient peut-être pas se mêler aux gueux.

Décidément, on ne sera définitivement jamais copains avec les voisins.

Quiz "on connaît le film" ultra facile : de quel œuvre culte la citation est-elle extraite ? Question en plus : qui sont les deux acteurs ?